Je suis actuellement dans un chalet sur le bord de l’obscur lac Poisson, près de St-Zénon dans Lanaudière, un endroit fort inspirant pour écrire quelques lignes.
Fidèle à la tradition météorologique du Québec, le ciel est couvert…
Je viens de terminer tout un ménage dans mes fichiers de notes pour donner un peu d’ordre à ce fouillis. Car puisque je suis d’un naturel méthodique, je tente autant que faire se peut d’écrire des billets cohérents les uns par rapport aux autres.
Dans ce billet, j’aimerais vous parler des erreurs que plusieurs entrepreneurs Internet débutants ont fait, font et feront encore et encore.
Vous en commettrez suffisamment pour que je vous partage quelques-unes des miennes. J’ai fait la plupart de ces erreurs et je ne vous les conseille pas !
Il n’est pas donné à tous de réaliser des études universitaires en commerce électronique avant de débuter; il est donc plus facile de se fourvoyer…
Éviter ces erreurs ne vous assurera pas de réussir, mais cela augmentera vos chances de ne pas vous casser la gueule, du moins pas trop vite.
Je vous propose donc une vue d’ensemble, à vol d’oiseau, pour que vous ayez ces erreurs en tête avant de vous précipiter, pour éviter le gouffre.
Puisque je ne peux pas couvrir tous ces contenus de manière exhaustive, je vous conseille fortement de chercher des informations complémentaires à propos de chacune de ces erreurs avant de vous lancer.
1. Ne pas faire d’étude de marché
Oublier malencontreusement qu’il faut évaluer la taille de son marché, sa situation géographique et démographique, la part de marché que nous pouvons obtenir, etc.
2. Ne pas choisir le bon marché…
Quand j’ai commencé à donner des conférences dans les organisations, j’ai développé en 2006 un site Web qui devait m’aider à obtenir des clients.
Mais ce site ciblait les individus et non pas les organisations publiques et les entreprises qui constituaient mon marché… Je n’avais simplement pas pensé à ce petit « détail » qui me paraît tellement évident aujourd’hui !
Je suis même un peu gêné de vous le partager ici… Après plusieurs années, combien de contrats ce site m’a-t-il rapporté ? Zéro.
3. Ne pas choisir de bons produits/services à vendre…
Je n’ai aucun autre commentaire à ajouter sur ce point qui parle de lui-même.
4. Ne pas s’assurer de la pérennité de son modèle d’affaires
Choisir un modèle à court terme, dans un marché qui change sans arrêt, ne pas confirmer si son marché fonctionne bien dans d’autres pays, etc.
5. Ne pas calculer sa rentabilité potentielle
Ne pas se préoccuper du taux de vente possible (taux de conversion des prospects en clients), du revenu par vente par rapport à ses coûts (ne pas non plus avoir d’idée d’ensemble de ses coûts pour fonctionner, incluant son temps de travail), etc.
Réussir à gagner de l’argent est une chose, mais être rentable en est une autre…
6. Ne pas analyser la compétition sur Internet pour son marché
Comme dit le chercheur en psychologie et prix Nobel d’économie Daniel Kahneman dans son excellent livre Système 1 / Système 2: Les deux vitesses de la pensée, nous avons tendance à ne penser qu’à partir des informations dont nous disposons déjà et à oublier ce qui est extérieur, comme les compétiteurs sur le marché…
7. C’est tellement beau ce que tu fais…
Croire que parce que nous avons des gens autour de nous qui s’intéressent à ce que l’on fait – quand on fait des sacoches en macramé par exemple –, ou qui nous disent qu’ils trouvent ça « tellement beau et inspirant », qu’il y aura automatiquement une grande demande pour nos produits et que la compétition sur le marché sera suffisamment faible pour réussir.
N’étant pas un artisan dans l’âme, je n’ai pas eu l’occasion de faire cette erreur, mais je sais que plusieurs autres l’ont faite.
J’ai beaucoup de respect pour les artistes et les artisans et ce point s’adresse surtout aux amateurs qui se découvrent une passion soudaine pour la création de bijoux en enfilant des perles de plastiques.
Les gens sont polis et ne vous diront pas toujours ce qu’ils pensent pour ne pas vous déplaire…
Ces flatteries ne sont pas des gages de succès: écouter plutôt vos analyses et les faits, pas votre ego, et vous éviterez de cuisants revers.
8. Choisir un modèle d’affaires peu productif, qui nécessite beaucoup de travail pour fonctionner
L’Internet vous permet d’automatiser plusieurs de vos tâches, pourquoi ne pas en profiter le plus possible ? Plus vous automatiserez et plus vous disposerez de temps pour développer d’autres projets ou pour profiter de la vie !
En écrivant cela, je pense au propriétaire du superbe chalet dans lequel j’écris ces lignes. Il possède deux autres chalets, ici, tout près de chez lui. Je suis très content qu’il loue ce chalet mais, en même temps, je le plains.
Le prix de location est de 1200$ pour 5 jours.
C’est un chalet assez luxueux, avec spa, kayak, BBQ, deux salles de bains, écran géant, et tout et tout. Ce chalet est grand comme une maison.
Je pense d’abord à tout ce qu’il a dû débourser pour pouvoir louer ce chalet.
Ensuite, même s’il peut le louer à un prix assez élevé, il faut encore qu’il trouve les clients, qu’il entretienne le chalet, qu’il fasse le ménage entre chaque client.
Et c’est assez grand pour avoir beaucoup de ménage à faire…
Autant d’investissement de temps et d’argent pour un revenu qui ne doit guère dépasser 30 000$ par année, et je suis optimiste…
Il est assez facile de trouver un modèle qui vous rapportera plus et vous fera travailler moins.
Et ça fait une grande différence…
9. Ne pas penser au service à la clientèle qui sera à faire
Une entreprise n’est pas toujours un long fleuve tranquille.
Selon les produits ou les services que vous vendrez, il se peut que vos clients potentiels aient plus ou moins de questions à vous poser, qu’ils doivent être rassurés, que vous deviez les informer d’un fonctionnement ou de certaines particularités, etc.
Dans certains contextes, le service à la clientèle peut aller jusqu’à vous occuper à temps plein !
Puisqu’il s’agit de la dimension qui vous occupera probablement le plus dans votre entreprise Web, il vaut mieux penser tout de suite à la quantité de temps que vous devrez y allouer.
Car trop de service à la clientèle = moins de temps disponible pour développer vos affaires et profiter de la vie !
10. Ne pas chercher les meilleurs fournisseurs ou ne pas être suffisamment productif si on crée ses propres produits
Vous persistez et signez pour vendre des articles de macramé et les bijoux de plastique que vous créez.
Qu’à cela ne tienne.
Imaginons que le destin se trompe et vous soit extrêmement favorable en affaires: les clients se bousculent maintenant à votre portillon virtuel !
Aurez-vous la capacité de créer suffisamment de produits pour être rentable ?
Votre travail de production empiétera-t-il sur les autres tâches comme le développement, l’expédition et le service à la clientèle, entre autres ?
Cette question se pose d’autant plus à celles et ceux qui créent des produits qui risquent de se vendre vraiment…
Pour répondre à ces questions, vous pouvez calculer tout: le prix de vos matériaux, votre temps de travail pour créer un article, etc.
Vous saurez ainsi rapidement si ça vaut vraiment la peine de continuer… ou pas.
Vous préférez vendre les produits des autres ?
C’est une bonne idée pour avoir la possibilité de grandir davantage et de faire plus de profit.
Dans ce cas, choisissez bien vos fournisseurs.
Selon ceux sur lesquels vous tomberez, votre marge de bénéfice pourra être de 20% ou de 60%…
C’est une différence du simple au triple pour le même nombre de ventes et, donc, potentiellement pour la même quantité de travail.
Et choisir un mauvais fournisseur, c’est comme inviter le diable à venir jouer au bridge: c’est un rendez-vous avec les problèmes.
Délais de livraison non respectés, produits défectueux, erreurs dans les commandes, changements inopinés dans les tarifs, etc.
Dans ce cas, une seule garantie sera respectée: celle des pleurs et des grincements de dents.
Personnellement, je préfère de loin laisser ces ennuis potentiels aux autres.
Il existe différents moyens d’y parvenir, comme de choisir des fournisseurs locaux que l’on rencontre personnellement et dont on peut s’assurer du professionnalisme et de la qualité des produits.
Il y a aussi le modèle du dropshipping qui consiste à faire affaire avec des spécialistes importateurs et/ou distributeurs qui entreposent et expédient pour vous les commandes que vous avez sur votre site.
Enfin, si vous n’y avez pas pensé, faire un blog peut être une option surprenante! C’est ce qui implique sans doute le moins d’ennuis et qui permet de partager ses passions.
Il faut se tromper pour réussir
Comme vous voyez, il y a de très nombreuses occasions de s’égarer en chemin, de s’aveugler soi-même, de se faire corrompre par de belles paroles, de s’illusionner sur son succès, de s’embrouiller à ne plus savoir quoi faire, bref, de se gourer somptueusement.
Mais avec ce billet, loin de moi était l’idée de vous faire peur ou de vous décourager.
Il faut de la volonté pour se lancer la première fois, mais les résultats possibles en valent largement la peine: ils peuvent changer votre vie !
Ceux qui réussissent le plus sont ceux qui échouent le plus, parce que ce sont ceux qui essaient le plus.
Joignez donc le camp de ceux qui essaient si vous voulez réussir.
Mais il y a moyen d’essayer en minimisant le risque, et le but de ce billet était justement de vous aider en ce sens.
Plus vous travaillerez à votre succès plus vous apprendrez, plus vous éviterez les erreurs, et plus vous réussirez !
Mais il existe bien d’autres erreurs que celles-ci. J’en ai sûrement passé, et peut-être des meilleures… Alors si vous avez d’autres idées de choses à ne pas faire que vous aimeriez partager, n’hésitez pas. Vous nous aiderez grandement à ne pas les répéter !
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