L’anxiété est un problème de plus en plus répandu et encore trop mal connu pour lequel il existe pourtant des solutions efficaces.
Dans cet article détaillé, je vais vous aider à savoir à quel point vous êtes anxieux, à comprendre d’où vient votre anxiété et, surtout, je vais vous proposer des pistes de solutions pour vous en guérir.
Bienvenue dans ce mini-guide complet pour vous aider si vous avez des tendances (un peu trop) anxieuses…
Débutons avec une mise en situation:
Je crois que j’ai passé plus de 70% de ma vie à m’inquiéter…
Je m’inquiète au sujet du passé de l’avenir, je m’inquiète de ce qui se produira si je me fais mettre à la porte de mon emploi, si j’ai l’air assez présentable lors des rencontres importantes, si je vais réussir mes examens, si les autres m’apprécient suffisamment…
Et cette liste s’allonge et s’allonge…
Mes inquiétudes sont telles que j’ai peine à me rappeler les moments où je me suis sentie vraiment tranquille et reposée.
Quand quelqu’un me dit que je m’inquiète trop et que je devrais me détendre, ça m’angoisse davantage!
Et quand j’arrive à me changer un peu les idées, mes inquiétudes ne sont jamais très longues à revenir…
Mes amis m’appellent «Annie l’anxieuse», c’est tout dire!
La nuit, je me retourne longuement dans mon lit jusqu’à ce que je trouve enfin le sommeil, mais un sommeil lui aussi inquiet qui me laisse fatiguée une fois le matin arrivé.
J’ai de constants maux de tête.
Et le pire, c’est que les membres de mon entourage se sont mis à m’éviter parce que je suis si anxieuse tout le temps!
J’ai dépeint cet exemple de la vie d’une Annie fictive de manière volontairement extrême pour montrer combien l’anxiété peut faire souffrir.
Peut-être vous reconnaissez-vous en partie dans cette illustration?
Si c’est le cas, continuez votre lecture: cet article vous sera très utile.
Je vous invite à un voyage, ou plutôt à une « expédition » au pays hostile de l’anxiété.
Mais, de cette expédition, vous reviendrez les bras chargés de découvertes et, surtout, de solutions!
Qu’est-ce que l’anxiété?
Toutes les personnes qui souffrent d’anxiété savent qu’elles se sentent mal et ont de la difficulté à trouver la paix en elles.
L’anxiété se manifeste à travers différents comportements nerveux comme de l’agitation et certaines douleurs corporelles.
Les personnes anxieuses tendent aussi à se concentrer beaucoup sur ce qui les inquiète plutôt que sur les solutions. (1)
En d’autres mots, si une personne s’inquiète constamment de la fin du monde, elle souffre probablement d’anxiété. 😉
Les termes «stress» et «anxiété» sont souvent utilisés ensemble car on les confond beaucoup.
Pourtant, il existe une différence fondamentale entre les deux, et le fait de connaître cette « petite » différence vous sera très utile.
Le stress est la réaction normale du corps lorsqu’il perçoit un danger extérieur.
La réaction de stress est saine dans la mesure où elle nous aide à faire face à une situation difficile, mais courte.
Quant à elle, l’anxiété est un état où le stress est constant.
Cette réaction n’est plus saine car elle dure longtemps, elle fatigue le corps et elle cause plusieurs souffrances.
Pour générer du stress sur une longue période, l’anxiété découle donc de processus internes, comme les pensées (les fameuses inquiétudes, par exemple).
Les stress et l’anxiété sont donc liés puisque le premier mène à la seconde dans certaines circonstances.
C’est ce sujet que je vais développer jusqu’à vous proposer des solutions efficaces!
Quelques statistiques surprenantes au sujet du stress (3)
Selon l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (1999), 50% à 60% de tous les jours de travail perdus sont dus au stress trop élevé (anxiété).
Cela nous coûte donc très cher collectivement!
Toujours selon cette Agence, environ 20 milliards d’euros sont dépensés chaque année à cause de problèmes reliés au stress, parmi lesquels se retrouvent des problèmes de cœur et des problèmes musculo-squelettiques.
Mais heureusement, il existe des solutions à l'anxiété!
Lorsque l’anxiété est élevée et dure longtemps, elle peut conduire aux « troubles anxieux »
Lorsqu’une personne vit un niveau anormal d’anxiété depuis un certain temps, cela peut conduire à ce qu’on appelle en psychologie les «troubles anxieux».
Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), la «bible» des psychologues et des psychiatres, les présente en détail.
Selon ce guide, les troubles anxieux suivants sont parmi les plus fréquents aujourd’hui.
Voici leur description et leurs symptômes.
1. Le trouble d'anxiété généralisée
Comme son nom l’indique, le trouble d’anxiété généralisée est diagnostiqué lorsqu’une personne vit de l’anxiété de manière générale, et non dans une situation particulière.
Cette anxiété est intense et dure longtemps.
Les personnes qui en souffrent s’inquiètent de tout et de rien, la plupart du temps.
Elles s’inquiètent à propos du passé, du présent, de l’avenir, du quotidien, d’elles-mêmes et des autres.
La base de cette anxiété provient donc beaucoup des pensées, souvent intrusives et indésirables, sous forme d'inquiétudes.
Mon article sur l'anxiété généralisée présente des solutions très spécifiques à ce type de problème.
Selon le DSM-5, le trouble d’anxiété généralisée est diagnostiqué lorsqu’il dure depuis au moins 6 mois et est accompagné d’au moins 3 des symptômes suivants:
- Lassitude;
- Difficulté à se concentrer;
- Nervosité;
- Incapacité à dormir ou manque de sommeil;
- Tensions et douleurs musculaires;
- Mauvaise humeur;
- Vertiges et palpitations cardiaques.
2. Le trouble obsessionnel compulsif
Le trouble obsessionnel compulsif, ou TOC, implique de vivre avec des pensées et des images dérangeantes qui sont source d'une grande anxiété.
Ces pensées (obsessions) peuvent porter sur un grand nombre de sujets, comme:
- La peur d'être homosexuel(le);
- La peur de ne plus aimer (TOC du couple);
- La peur des maladies (hypocondrie);
- La peur de faire du mal aux autres ou à soi-même (aussi appelée «phobie d'impulsion»);
- Etc.
Les personnes qui souffrent de TOC adoptent aussi des comportements répétés appelés «compulsions».
Ces comportements compulsifs visent à réduire l’anxiété.
Ils sont réalisés un peu à la manière d’un rituel de par leur répétition et leurs caractéristiques spécifiques comme compter jusqu’à 100, se laver les mains, vérifier si la porte est barrée, se rassurer, etc.
Combinées, les obsessions et les compulsions sont une grand source de souffrance et peuvent être très handicapantes.
Pour aider avec ce trouble anxieux, mon site offre un ensemble de ressources très complètes:
- Mon article sur les pensées intrusives et obsessionnelles;
- La présentation de mon livre pour se libérer des pensées intrusives;
- La base du traitement du trouble obsessionnel-compulsif;
- Mais surtout mon programme Web self-help pour soigner le trouble obsessionnel-compulsif.
3. Les phobies
Le mot «phobie» est probablement l’un des plus fréquemment utilisés en psychologie.
Une «phobie spécifique» désigne une peur forte, durable et irrationnelle de certaines choses ou de certains contextes, comme les serpents, les hauteurs, les araignées ou les foules.
Lorsqu’une personne phobique entre en contexte avec l’objet de sa peur, elle vit une réaction d’anxiété très forte qui peut se manifester à travers une crise d’angoisse.
Les phobies constituent le trouble anxieux le plus fréquent. (4)
Ses symptômes sont assez simples et évidents.
La personne qui en souffre commence à éviter ce qui lui fait peur.
Et dans les cas les plus sévères, la peur et l’évitement peuvent interférer et nuire gravement à sa qualité de vie au quotidien.
4. Le trouble panique
Ce problème d’anxiété conduit la personne qui en souffre à faire des crises de panique fréquentes et répétées.
Ces crises sont déclenchées de différentes manières, notamment à travers certaines situations (comme en présence d’une foule).
C’est pourquoi le diagnostic du trouble panique peut se dire « trouble panique avec ou sans agoraphobie ».
Parfois, cependant, le déclencheur est plus ambigu.
Une personne qui souffre du trouble panique s’inquiète beaucoup des conséquences de ses crises et craint que de nouvelles crises se produisent.
Comme dans le cas des phobies, les personnes qui en souffrent altèrent habituellement leur comportement pour ne pas s’exposer à ce qui suscite leur anxiété, ce qui finit par nuire à leurs activités quotidiennes.
De la crise de panique à la tranquillité
Ebook de stratégies d'intervention rapide pour une guérison durable.
5. L’agoraphobie
Comme son nom l’indique, l’agoraphobie est une phobie spécifique, celle des « lieux publics » (ou « lieux ouverts »).
Voici ses symptômes.
L’agoraphobie se manifeste lorsque la personne qui en souffre se trouve dans certains lieux, notamment lorsqu’il y a beaucoup de gens.
L’anxiété vient de la peur d’avoir de la difficulté à quitter ces lieux ou à trouver de l’aide si elle a une crise de panique.
Elle peut aussi craindre de ressentir de l’humiliation si une crise de produit en public.
Les personnes agoraphobes tendent elles aussi à éviter la source de la peur et de l’anxiété.
Dans les cas extrêmes, elles refusent de sortir et « restent prises » chez elles pendant de longues périodes, ce qui nuit grandement à leur qualité de vie.
6. La phobie sociale (ou « trouble d’anxiété sociale »)
La phobie sociale, ou « trouble d’anxiété sociale », se manifeste par la présence d’un niveau élevé d’anxiété dans les situations qui impliquent d’autres personnes.
Cette anxiété provient notamment de la peur d’être jugé(e) négativement par les autres et/ou de vivre des situations humiliantes.
Cette anxiété produit aussi des signes physiques, comme rougir et transpirer, qui contribuent à augmenter le malaise dans les situations sociales.
Une de ses douloureuses conséquences consiste à ce que la personne qui en souffre tend à s’isoler.
7. L’angoisse de séparation (ou «trouble d'anxiété de séparation»)
Les personnes qui souffrent de l’angoisse de séparation ressentent une anxiété excessive lorsqu’elles sont séparées d’une personne ou d’un endroit particulier.
On doit distinguer l’angoisse de séparation des niveaux normaux d’anxiété que vivent les enfants lorsqu’ils sont séparés de leurs parents.
Cela devient un « trouble » lorsque le niveau d’anxiété devient excessif.
Lorsque ce problème est identifié assez tôt, il peut être traité correctement si les parents adoptent les stratégies et les comportements appropriés.
8. Le trouble d’anxiété situationnelle
Une personne qui souffre de ce trouble fera face à un niveau élevé d’anxiété lorsqu’un changement majeur se présentera dans sa vie.
Par exemple, le fait de déménager, de changer d’école (pour les enfants), le mariage, le fait d’avoir des enfants, etc.
Les 8 troubles anxieux que je viens de vous présenter constituent des exemples de la manière dont l’anxiété peut nous nuire lorsqu’elle devient excessive.
Mais même si elle ne vous cause pas de tels troubles, elle peut néanmoins vous faire souffrir au quotidien.
La prochaine partie de ce mini-guide vous aidera à comprendre d’où elle vient et comment nous tendons à l’entretenir bien malgré nous!
Qu’est-ce qui cause l’anxiété, la nourrit, et l’aide à se développer?
Comme nous allons le voir, l’anxiété peut venir de plusieurs sources...
Les causes environnementales
Plusieurs causes sont reliées à des événements et à l’environnement dans lequel nous avons évolué depuis notre enfance.
L’anxiété peut provenir en partie d’une enfance difficile ou d’événements traumatisants pendant l’enfance.
Voici quelques exemples: vivre la séparation de ses parents (angoisse de séparation), être victime de violence ou d’abus, avoir soi-même des parents anxieux et/ou très critiques, etc.
Évidemment, nous ne réagissons pas tous de la même manière aux difficultés que la vie met sur notre route.
Certains événements peuvent causer de l’anxiété chez les uns et pas du tout chez les autres.
À ce propos, les deux causes que je vais maintenant vous présenter font souvent la différence pour occasionner beaucoup d’anxiété chez certaines personnes lorsqu’elles vivent des événements traumatisants.
Mais rassurez-vous, si nous ne pouvons changer le passé, il est possible de travailler à se détacher de nos épisodes traumatiques et à diminuer l’anxiété.
Je vous présenterai plus loin de nombreuses solutions.
Le rôle de la biologie dans tout ça
Certaines causes sont physiques et proviennent de prédispositions physiologiques et génétiques.
Nous n’avons pas beaucoup de contrôle sur ces prédispositions mais nous pouvons les apprivoiser.
Et serez-vous surpris(e) si je vous dis que votre anxiété peut aussi provenir de votre type de personnalité (et de votre manière de penser)?
Il s’agit d’un des éléments sur lesquels vous avez le plus de contrôle pour améliorer les choses.
Puisque nos pensées et notre personnalité sont des éléments souvent difficiles à cerner, je vais maintenant vous présenter le lien surprenant que la personnalité entretient avec l’anxiété.
Voici la cause psychologique.
Les types de personnalités qui favorisent l’anxiété
L’être humain est intrigant.
Il existe tellement de manières de décrire la personnalité de chacun!
Par exemple, une personne peut être introvertie (parler peu et apprécier être seule) ou extravertie (aimer parler et fréquenter les autres).
Une manière de comprendre cet ensemble complexe qui nous définit consiste à séparer la personnalité en « sous-personnalités ». (5)
Par exemple, une personne peut être méticuleuse et efficace au travail, mais calme et détendue à la maison.
Dans le cas des personnes qui souffrent de problèmes d’anxiété, une de ses « sous-personnalités » prend le pouvoir et commence à faire la loi, tel un roi cruel.
Voici quatre types de ces sous-personnalités tyranniques qui vous aideront à savoir si l’une d’entre elles vous fait souffrir.
1. Quand le «Roi des inquiets» prend le pouvoir
L’inquiétude peut être saine et utile.
Par exemple, elle nous permet de nous préparer pour réussir quelque chose d’important ou d’éviter de finir trempé(e) en apportant notre parapluie même si la journée n’était pas sûre de devenir pluvieuse.
Mais l’inquiétude n’est pas toujours saine…
Quand notre « sous-personnalité inquiète » prend le contrôle, elle nous fait croire que tout peut continuellement mal aller!
Et elle nous fait nous poser mille questions qui commencent par «Et si…»
Des exemples?
«Et si je fais une crevaison sur la route alors que je me rends à mon rendez-vous important?»
«Et si mes enfants se blessent en jouant dans la cour d’école?»
«Et si mes collègues interprètent mal ce que j’ai voulu dire et se plaignent de moi à la direction?»
Comme vous voyez, ces «Et si…» sont virtuellement infinis et l’inquiétude qu’ils impliquent entraîne avec elle son lot d’anxiété… inutile.
2. Lorsque le règne du «Critique» débute…
Nous avons tous au fond de nous-même une petite voix critique qui nous aide à voir les choses de manière moins complaisante.
Si cette petite voix n’existait pas, nous dirions et ferions des choses qui nuiraient beaucoup à nos relations interpersonnelles, entre autres.
Elle nous aide donc à nous améliorer.
Comme pour les inquiétudes, cette voix critique a donc un bon côté.
Mais quand cette « sous-personnalité critique » joue le rôle d’un tyran, les choses commencent à aller un peu moins bien…
Cette « méchante voix critique » nous fait voir tout ce que nous sommes et tout ce que nous faisons de manière négative.
Plus rien ne va!
La critique devient de l’autodénigrement qui nuit à notre estime de soi et nous fait croire que les autres nous jugent de manière aussi sévère et destructrice.
Vous imaginez combien ce contexte entretient un haut niveau d’anxiété…
3. Quand «La Victime» prend toute la place
Nous avons tous besoin de reconnaître lorsque nous sommes victime de quelque chose.
Cela nous permet de nous défendre, de nous affirmer; cela nous aide à nous épanouir à travers les vicissitudes de la vie.
Mais quand la «sous-personnalité victime» prend trop d’importance, les problèmes surgissent…
Quand la victimisation s’assoit sur le trône, elle nous retire notre capacité à garder le contrôle sur notre vie.
Elle nous déresponsabilise de nos actions, nous fait nous sentir impuissants, et elle engendre beaucoup d’anxiété…
4. Quand le «Perfectionniste» usurpe le trône
Nous avons tous besoin de nous améliorer nous-mêmes et d’améliorer différents aspects de notre vie.
Cela nous aide à atteindre nos objectifs et à nous réaliser.
Cela nous rend heureux.
Mais quand la « sous-personnalité perfectionniste » prend le pouvoir, nous commençons à croire que nous ne serons jamais assez bien.
Les standards et les objectifs deviennent élevés, très élevés…
Tellement qu’ils en deviennent inaccessibles.
Les pensées comme «je dois être/faire mieux» prennent alors toute la place.
Et devinez quoi?
Cela nous porte aussi à souffrir d’anxiété…
Jusqu’à maintenant, si vous êtes une personne anxieuse, j’espère que mon article vous a appris des choses utiles.
Le fait de comprendre les symptômes et les causes spécifiques de votre anxiété vous aidera à élaborer un plan personnalisé pour vous aider à vous en libérer.
Mais il est maintenant temps de vous proposer des stratégies plus spécifiques!
Comment s’aider soi-même à soigner son anxiété
Si vous êtes anxieux depuis longtemps, vous avez peut-être l’impression que l’anxiété a fait son nid de manière permanente en vous, et vous ne voyez pas comment vous pourriez changer cela à court, à moyen, ou même à long terme…
Mais croyez-moi, il existe des méthodes très efficaces pour soigner votre anxiété!
Par contre, si vous souffrez de troubles anxieux, en plus des stratégies que je vais vous présenter, je vous recommande de consulter un(e) psychologue.
L’orientation cognitivo-comportementale (TCC) est reconnue pour être très efficace pour traiter l’anxiété.
La psychothérapie d'acceptation et d'engagement (Acceptance and Commitment Therapy en anglais, ou «ACT») est une approche cognitivo-comportementale qui s’est avérée très efficace pour traiter les personnes anxieuses.
Voyons voir en quoi cette méthode peut vous aider et comment l’utiliser pour soigner votre anxiété.
Tirez profit de l’approche d’acceptation et d'engagement
Comme nous l’avons vu précédemment, les causes de l’anxiété sont très variables.
Mais heureusement, certaines méthodes permettent de traiter l’anxiété d’où qu’elle vienne.
C’est le cas de la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT), qui peut être bénéfique pour traiter les différents troubles anxieux.
Voici quelques précisions au sujet d’ACT qui seront utiles:
- ACT tire profit de différentes techniques d’acceptation et de pleine conscience.
- L’objectif ultime d’ACT est d’augmenter la flexibilité psychologique en utilisant une approche fondée sur l’engagement.
- ACT nous aide à accepter ce que la vie nous apporte, en bien ou en mal, de manière notamment à réduire les inquiétudes.
- Cette thérapie ne vise pas à éliminer le sentiment d’anxiété mais plutôt à apprivoiser ces émotions négatives et à les accepter. Elle nous aide donc à ne pas les anticiper ni à y surréagir, ce qui permet de réduire ces émotions désagréables progressivement.
Voici deux manières dont vous pouvez utiliser l’approche d’acceptation et d'engagement pour traiter votre anxiété.
1. Changer sa perspective
Le Dr Steven Hayes (2), celui qui a le plus contribué au développement d’ACT, affirme que l’habileté la plus importante à développer pour être capable d’accepter (et ainsi diminuer son anxiété) est de changer sa manière de voir les choses.
Lorsque nous sommes anxieux, nous adoptons une posture rigide, inquiète et critique face à nous-même et à ce qui nous entoure.
C’est ce qui développe l’anxiété et qui l’entretient.
Mais lorsque nous changeons notre point de vue, nous nous donnons l’occasion de «déconstruire» cette vision du monde inquiète qui nous nuit tant.
L’acceptation et l’engagement impliquent donc ici de passer d’un point de vue critique inflexible à un point de vue plus ouvert et surtout bienveillant face à nous-même.
Un exercice facile à appliquer qui peut vous aider est celui de «l’esprit de coucher de soleil» (Sunset Mind en anglais). (6)
Imaginez que vous contemplez un magnifique coucher de soleil.
Une douce brise vous caresse le visage et l’horizon déploie son éventail de couleurs grandioses et généreuses.
Maintenant, imaginez que vous dites quelque chose de critique à propos de ce coucher de soleil.
Est-il trop orange? Est-ce que sa couleur pourpre jure et ne va pas du tout avec sa couleur orange?
Ces critiques semblent ridicules, n’est-ce pas?
Il n’est pas vraiment possible de critiquer un aussi splendide coucher de soleil.
Cet exercice illustre combien vous pouvez vous traiter vous-même de la même manière que vous traiteriez ce coucher de soleil: en critiquant et en jugeant le moins possible.
Autrement dit, il s’agit de développer votre bienveillance envers vous-même.
Cet exercice fonctionne donc le mieux avec les personnes qui sont spécifiquement critiques envers elles-mêmes, comme les perfectionnistes.
Alors la prochaine fois que vous viendra à l’esprit de vous critiquer ou d’avoir peur d’être jugé(e) négativement par les autres, essayez de vous traiter comme vous le feriez pour un coucher de soleil.
Car personne ne juge négativement un magnifique coucher de soleil!
Le fait de modifier votre regard avec ouverture et bienveillance vous aidera à diminuer les pensées et les standards qui vous portent à être anxieux.
Mon livre sur le lâcher prise contient plusieurs chapitres qui permettent d'appliquer les méthodes de la thérapie d'acceptation et d'engagement pour diminuer l'anxiété.
Il constitue donc une excellente ressources pour apprendre à diminuer votre anxiété:
2. N’évitez pas, ne fuyez pas ou ne contournez pas vos émotions
Nos émotions servent à une chose: à être ressenties!
Souvent, sans nous en apercevoir, nous enterrons nos émotions le plus profondément possible.
Des pensées comme «Je suis trop sensible» et «Je ne veux pas me sentir comme ça» illustrent bien ce refus.
Le fait de fuir ainsi nos émotions nécessite beaucoup d’énergie de notre part et constitue un obstacle important sur la route de l’acceptation.
Pourtant, les émotions, même celles qui nous font souffrir, peuvent être utiles.
Par exemple, vos émotions vous aident à savoir ce qui est important pour vous.
Pour le voir, vous pouvez tenter cette expérience.
La prochaine fois que vous vivrez une émotion désagréable, au lieu d’essayer de l’éviter, acceptez-la et essayez d’identifier le message que cette émotion vous envoie.
Le fait de l’accepter ainsi vous aidera à éviter la surenchère anxieuse qui se produit souvent lorsque nous craignons de vivre des expériences désagréables.
Car c’est souvent l’idée même de souffrir qui nourrit notre anxiété, bien davantage que l’émotion que nous tentons de fuir…
Comment faire face aux «pensées extrêmes» qui nous rendent anxieux
Une source importante d’anxiété est notre tendance à penser de manière «extrême».
En psychologie, ces pensées qui nous mettent dans tous nos états se nomment des «distorsions cognitives».
Ces pensées extrêmes peuvent prendre différentes formes (5):
1. Une personne anxieuse tend à surestimer les risques que des événements négatifs se produisent. Par exemple: «Dès que débutera l’examen, je sais que je vais perdre tous mes moyens!»
2. Elle tendra également à exagérer, à «catastropher». Par exemple: «Si j’échoue cet examen, je n’aurai jamais une carrière intéressante dans ma vie.»
3. Elle entretiendra des attentes irréalistes envers elle-même. Par exemple: «Je dois absolument réussir cet examen très difficile du premier coup et sans hésitation.»
4. Elle pensera souvent d’une manière « tout ou rien ». Par exemple, «Si j’échoue cet examen, je ne réussirai jamais d’autres examen et échouerai tous les défis qui se présenteront.»
Une excellente manière de diminuer l’anxiété consiste à apprendre à contrer ces manières extrêmes de penser.
Cette stratégie se nomme le «recadrage».
Elle vous permet d’identifier ces distorsions lorsqu’elles se produisent et de les contrer avant qu’elles ne fassent leurs ravages.
Par exemple, comment peut-on recadrer la distorsion « Si j’échoue cet examen, je n’aurai jamais une carrière intéressante dans ma vie »?
En prenant un pas de recul, plutôt que de se laisser envahir par l’anxiété, on peut se dire pour y répondre (la contrer):
Même si j’échoue cet examen, il ne s’agit que d’un seul examen!
Ma vie ne sera pas fichue pour autant, et encore moins ma carrière.
C’est une grossière exagération que de penser ça.
Et je peux être fier de moi de faire ce que je fais et d’essayer de réussir.
Au pire, je le reprendrai plus tard.
Plus vous deviendrez efficace pour débusquer et combattre vos distorsions cognitives, cette forme de «pensée extrême», et plus vous les empêcherez d’entretenir en vous l’anxiété.
Mon ebook le Petit traité antidéprime aborde ce sujet en profondeur et explique surtout comment utiliser efficacement le recadrage.
Comment faire face à l’autodénigrement
L’anxiété peut nourrir une vision tordue de la réalité et nous porter à utiliser nos émotions pour prendre nos décisions.
Par exemple, «Je ne veux pas faire d’exercice aujourd’hui parce que je n’en ai pas envie».
L’anxiété peut aussi vous faire sauter aux conclusions de manière malsaine.
Par exemple, «Elle (Il) ne m’a pas parlé aujourd’hui; elle (il) doit croire que je ne suis pas intéressant(e)».
L’anxiété peut aussi attiser les reproches que l’on se fait à soi-même, surtout lorsqu’on commence à tout prendre de manière personnelle.
Le fait d’interpréter facilement contre soi-même différents événements tend aussi à augmenter l’anxiété.
Heureusement, il est possible d’identifier et de neutraliser ces manières d’interpréter qui nuisent tant à l’estime de soi, et de les remplacer par des conclusions plus constructives et encourageantes.
Je vous ai parlé du recadrage tout à l’heure.
Eh bien cette stratégie fantastique peut aussi combattre efficacement les distorsions cognitives qui s’attaquent à nous-mêmes, comme l’autodénigrement.
Mon ebook Qui suis-je? Comment s'accepter, s'affirmer et ne plus s'auto-saboter, pour s'épanouir! porte exactement sur ce sujet.
En plus des stratégies que je viens de vous présenter, voici en vrac plusieurs autres pistes que vous pouvez considérer pour diminuer votre anxiété.
Gérez votre stress de manière proactive
Puisque le stress se retrouve à la base de l’anxiété, si vous prenez des initiatives régulières pour bien gérer votre stress, vous laisserez moins de prise à l’anxiété.
Voici un test pour avoir une idée de votre niveau de stress et un article qui présente plusieurs techniques pour vous aider en ce sens.
Surveillez ce que vous mangez et évitez les stimulants
Au niveau de l’alimentation, le sucre, le café et le fait de trop manger suscitent de l’anxiété.
Certaines drogues, qu’elles soient légales, comme le tabac, ou illégales, peuvent aussi augmenter le niveau de stress du métabolisme et entretenir l’anxiété. (5)
Il est donc globalement préférable d’éviter de consommer ces substances, ou minimalement de ne pas en abuser.
Assurez-vous de bien dormir
Le manque de sommeil met notre corps à rude épreuve, et le manque de sommeil tend aussi à augmenter l’anxiété.
Le fait de dormir un minimum de 7 à 8 heures par jour vous aidera à être moins anxieux.
Si vous souffrez d’insomnie, vous pouvez vous concentrer à régler ce problème en premier.
Des personnes proches de moi en souffrent, mais elles appliquent des méthodes qui les aident vraiment.
Je consacrerai fort probablement un article entier sur le sujet.
En attendant, je vous recommande fortement la lecture du livre Vaincre les ennemis du sommeil qui présente un programme complet pour vaincre les problèmes d’insomnie sans médicaments.
Prenez des initiatives pour mieux gérer votre temps
Si l’anxiété est reliée au stress, le stress, lui, est relié à nos activités quotidiennes.
Le fait de mal gérer notre temps (ou de ne pas songer du tout à le faire) peut avoir un impact important sur notre niveau de stress, sans même qu’on s’en aperçoive!
Aborder le sujet en profondeur prendrait trop de place dans cet article, alors je vous réfère à un autre article complet que j’ai rédigé sur ce sujet! 🙂
Tourner le dos pour de bon à l’anxiété et vivre plus heureux!
Bon.
Après avoir lu ce « mini-guide », peut-être voyez-vous la possibilité de vous libérer de votre anxiété comme une immense montagne à escalader?
Si c’est le cas, détendez-vous. Il ne faudrait pas que l’idée de guérir de l’anxiété vous rende elle-même anxieux!
Rappelez-vous que pour que toute bonne chose se produise, il doit y avoir un début. Un tout petit pas est un pas dans la bonne direction.
J’espère que mon article pourra jouer ce rôle positif de point de départ pour vous.
Vous pouvez commencer dès maintenant à utiliser les stratégies que je propose pour réduire votre anxiété.
Si vous voulez en apprendre davantage, cette section de mon site sur l'anxiété présente mes autres articles détaillés qui traitent de l’anxiété et des troubles qui y sont associés.
En terminant, selon ce que vous vivez, n’oubliez pas qu’il est toujours recommandé de consulter un(e) psychologue (préférablement d’orientation cognitivo-comportementale) pour vous aider.
Cette page vous aidera à en trouver un(e) psychologue qui vous aidera.
Mon article a suscité des questions?
Vous aimeriez partager ce que vous vivez?
Vous avez des conseils à ajouter?
Alors n’hésitez pas à utiliser les commentaires ci-dessous!
RÉFÉRENCES
1. Martin Seligman, E.F. Walker et D.L. Rosenhan, Abnormal psychology (4e éd.). New York: W.W. Norton & Company.
2. Steven C. Hayes et Spencer Smith, Get Out of Your Mind and Into Your Life: The New Acceptance and Commitment Therapy, 2005, New Harbinger, 224 p.
3. www.institutdegestiondustress.com/chiffres.php
4. Paul Foxman, Dancing with Fear - Overcoming Anxiety in a World of Stress and Uncertainty, Hunter House Inc., 1991.
5. E. Fletcher et M. Langley, Free Yourself From Anxiety - A self-help guide to overcoming anxiety disorders, How To Books Ltd., Oxford, United Kingdom, 2009.
6. https://www.psychologytoday.com/us/blog/living-the-questions/201305/the-act-approach-self-acceptance
Lunatique says
Bonjour,
J’étais du genre à travailler trop pour compenser mon anxiété. Certains pensaient même que j’étais trop perfectionniste. D’un côté, j’avais peur de perdre le contrôle et, de l’autre côté, cette attitude est stressante par son exigence. La lecture de cet article m’a beaucoup aidée à recadrer mes idées et mettre plus d’équilibre dans ma vie. J’apprécie particulièrement les stratégies de l’approche ACT que vous décrivez.
Un grand merci!
Nicolas Sarrasin says
Merci beaucoup de votre commentaire !
Roussel says
Bonjour,
J’ai 60 ans et enfin je peux mettre des mots sur qui je suis, grâce à vous et à vos observations. Je vais enfin pouvoir commencer à vivre en suivant vos conseils. Je commence aujourd’hui. Mille mercis!
Nicolas Sarrasin says
Bonjour,
Je suis très heureux que mon mini-guide sur l’anxiété puisse vous aider. Merci beaucoup d’avoir partagé votre commentaire et à bientôt !
Iris says
Bonjour Nicolas,
Je me suis procurée votre livre sur les pensées intrusives et je crois qu’il va m’aider à faire un pas de géant. Maintenant, j’aimerais te demander quelque chose. Depuis que j’ai environ l’âge de 10 ans, et j’en ai 53 aujourd’hui, je suis très anxieuse. Moi, c’est surtout la “peur” ou la crainte de maladie.
Je suis constamment à analyser “comment je me sens”. Mes pensées sont constamment dirigées vers cela, et pas besoin de te dire que plus je ressens un petit quelque chose et plus je suis préoccupée par cette sensation…
À vrai dire, je n’ai jamais été malade, à part qu’il y a deux ans, j’ai eu un cancer du sein. J’ai eu des traitements de radio-oncologie et tout s’est très bien déroulé.
J’aimerais me défaire de cette peur ou crainte qui m’empoisonne la vie en quelque sorte et je ne sais pas pourquoi je suis ainsi. Est-ce que tu as un article à me conseiller ou encore un psychologue qui est bon dans ce genre de traitement? Sauf que j’habite au Saguenay Lac St-Jean et je ne sais pas du tout qui consulter…
Merci, j’espère que tu vas au moins pouvoir m’expliquer pourquoi je suis ainsi… j’aimerais bien être différente et profiter de la vie…
Nicolas Sarrasin says
Bonjour Iris,
L’anxiété découle d’un ensemble de facteurs (génétique, éducation et environnement social, etc.) et il n’est pas toujours possible d’expliquer spécifiquement pourquoi une personne souffre d’anxiété chronique (ou généralisée). Je ne peux donc pas t’expliquer de causes spécifiques sous-jacentes. Je suis moi-même plus anxieux que la moyenne, mais j’arrive à ce que ça ne nuise pas tellement à ma vie quotidienne.
Par contre, tu sembles bien identifier une cause importante: l’inquiétude. Et plus spécifiquement: l’inquiétude par rapport aux maladies. Si tu en souffres beaucoup, il s’agit peut-être d’un trouble anxieux que l’on nomme l’hypocondrie.
Pour t’aider, et puisque l’espace des commentaires est limité, voici plusieurs suggestions.
– Un autre article sur l’anxiété qui t’aidera à mieux la comprendre en général.
– Mon ebook sur le lâcher prise, qui est complémentaire à celui sur les pensées intrusives et qui permet d’aller plus loin et présente plusieurs exercices et stratégies utiles.
Mais par-dessus tout, les troubles anxieux peuvent être traités avec succès à travers la thérapie cognitivo-comportementale. Et je comprends bien qu’au Saguenay, comme dans de nombreuses autres régions ailleurs dans le monde, il ne soit pas toujours possible de trouver un(e) psychologue compétent(e) en mesure de nous aider avec ce type de problème d’anxiété. C’est la raison pour laquelle je travaille maintenant en partenariat avec un service qui offre de la consultation à distance avec des psychologues certifiés et qualifiés en thérapie cognitivo-comportementale. Clique sur le lien précédent pour consulter la page de mon site qui explique en quoi cela consiste et comment recourir à ce service novateur.
Voilà ! J’espère que ces ressources te seront utiles ! Il existe de véritables solutions à ce problème et, avec du travail et de bonnes ressources, je suis sûr que, comme d’autres personnes avant toi, tu seras en mesure de t’en libérer.
Je te souhaite le meilleur ! 🙂
Nicolas