Selon les conditions sociales et psychologiques de chaque personne, la zoothérapie garde actif, nourrit un sentiment de sécurité, favorise le jeu, le rire et donne une constance à la vie. (Louise Paré, Association de zoothérapie de Drummondville)
Depuis la nuit des temps, l’être humain a établi une relation durable avec les animaux.
Se pourrait-il que cette relation favorise différentes formes de thérapie?
Découvrez la zoothérapie, une manière d’enrichir la vie humaine grâce aux animaux.
Une thérapie pas comme les autres
Nul besoin de rencontrer un grand nombre de propriétaires d’animaux domestiques pour savoir tout le bien que leur présence leur apporte.
La zoothérapie, ou TAPA (thérapie assistée par l’animal), est une approche qui tire profit de différents animaux pour faciliter la relation thérapeutique.
C’est en 1953 que le psychiatre américain Boris Levinson découvre par hasard que son chien, dont la présence était habituellement interdite dans son cabinet, a un effet surprenant sur un jeune autiste.
L’enfant, ordinairement replié sur lui-même, se met à parler au chien.
Depuis, ce fantastique « pouvoir » des animaux a élargi son champ d’action et a gagné en popularité !
Selon Frédérique Roussel, fondatrice de l’École internationale de zoothérapie, « la présence de l’animal aide le patient à ne pas se sentir jugé dans ce qu’il est, physiquement et psychologiquement.
Il s’ouvre ainsi davantage, ce qui augmente les résultats thérapeutiques. L’animal facilite la relation dans l’ici et maintenant, ce qui améliore également les effets thérapeutique ».
Frédérique Roussel donne aussi quelques exemples de stratégies qui sont utilisées en zoothérapie.
« Il y a “l’effet miroir”: en présentant un chien très dynamique à un enfant hyperactif, ce dernier demande au chien de se calmer, ce qui l’aide à comprendre par lui-même comment il agit habituellement. »
Elle ajoute: « un adulte qui a eu un accident de la route peut aussi améliorer la motricité fine d’une main malade en manipulant et en nourrissant un oiseau. »
Saviez-vous que… |
Le milieu zoothérapeutique est particulièrement dynamique au Québec, qui est d’ailleurs la première province canadienne à avoir créé une corporation des zoothérapeutes. |
Démystifier la zoothérapie
Le psychologue et zoothérapeute Georges-Henri Arenstein a écrit le livre Zoothérapie: Quand l’animal devient assistant-thérapeute.
Il nous confie que l’objectif de ce livre était d’abord pédagogique. « La zoothérapie n’est pas connue, et quand elle est connue, elle est mal connue…
Posséder un animal de compagnie et aimer le flatter ne suffit pas. Sans thérapeute, il n’y a pas de thérapie », dit-il.
Le livre offre donc un panorama riche et multidisciplinaire de la TAPA, à travers la contribution de professionnels de différents horizons (professeur d’éducation, infirmière, psychologue, éthologiste, etc.)
« L’animal le plus couramment utilisé en zoothérapie est le chien pour des raisons éminemment pratique », ajoute Georges-Henri Arenstein.
« Le chien se transporte partout, il est sociable, toujours de bonne volonté. » Le chat et le cheval arrivent en deuxième position.
L’auteur précise que les modalités d’une zoothérapie sont variables et dépendent du type de clientèle (trouble physique ou psychologique), de la gravité du problème et du degré d’ouverture du patient.
La plupart des zoothérapeutes sont des travailleurs autonomes, mais ils peuvent aussi intervenir en compagnie d’autres professionnels, dans un hôpital ou un CHSLD par exemple.
On ne peut pas s’improviser zoothérapeute avec pour seul prétexte qu’on aime les animaux. On doit d’abord aimer les êtres humains. (Georges-Henri Arenstein)
Quelques applications de la zoothérapie
Les soins palliatifs: Lorsque appliquée en soins palliatifs, la zoothérapie vise à briser le sentiment d’isolement dont souffrent les patients, car le contact avec un animal a un effet réconfortant.
Encourager différents groupes-cibles, comme les enfants dans les quartiers défavorisés. Le chien est un fantastique outil pour promouvoir des valeurs, comme le respect et l’empathie.
L’autisme: La zoothérapie améliore la capacité de certains patients autistes à entrer en relation, ce qui aide à acquérir ou à renforcer les capacités à communiquer.
Du réconfort dans les hôpitaux et les maisons de retraite. La présence chaleureuse d’un animal aide les thérapeutes à soutenir le moral des personnes âgées ou malades, pour améliorer leurs conditions de vie et les aider à guérir plus rapidement.
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