Est-ce que des pensées intrusives ou des peurs occupent sans cesse votre esprit?
Ces craintes vous portent-elles à chercher à vous rassurer de différentes manières?
Cela a-t-il un impact négatif sur votre vie et vous cherchez des solutions?
Vous êtes peut-être atteint(e) du trouble obsessionnel-compulsif, ou TOC.
Dans cet article, non seulement vous comprendrez comment ce trouble se développe, mais vous découvrirez aussi quelles solutions fonctionnent le mieux pour en guérir.
Le trouble obsessionnel-compulsif, ou TOC, est un trouble anxieux qui reste encore mal connu et mal compris.
Il ne faut d'ailleurs pas le confondre avec l'appellation dépassée encore parfois utilisée pour le désigner: la névrose obsessionnelle.
Depuis que j’ai écrit mon premier article sur les pensées intrusives et obsessionnelles et que j’ai constaté un réel intérêt pour le sujet de la part de mes lecteurs, j’ai entrepris de l’approfondir.
Ainsi, en plus du livre pour se libérer des pensées obsessionnelles que j’ai écrit et du programme Web de traitement du TOC que j'ai conçu, j’ai publié une série d’articles sur les TOCS pour vous aider si vous en souffrez.
Dans cet article très détaillé, je vais vous expliquer en quoi consiste le trouble obsessionnel-compulsif, comment il se développe et se renforce (ses causes) et je vous référerai aux meilleures méthodes qui existent à ce jour pour le traiter.
En quoi consiste le trouble obsessionnel-compulsif?
Débutons d’abord par quelques chiffres intéressants.
Le trouble obsessionnel-compulsif touche environ 1% à 2% de la population.
Cependant plusieurs personnes souffrent d’obsessions et de compulsions qui ne se manifestent pas assez souvent pour se rendre à l’étape du diagnostic (1).
Parmi les personnes qui souffrent du TOC, environ 90% d’entre elles sont touchées à la fois par des obsessions et des compulsions, et les deux tiers d’entre elles disent souffrir de plusieurs obsessions différentes (2).
Même s’il est très rare qu’une personne souffre de compulsions sans avoir d’obsessions, l’inverse est cependant possible.
En effet, 20% à 25% de personnes souffrant de trouble obsessionnel-compulsif vivent seulement de la «rumination obsessionnelle» (obsessional rumination), c’est-à-dire la présence d’une obsession sans qu’elle ne soit accompagnée de comportement compulsif «physique».
Dans ce cas, les compulsions sont «mentales» au sens où elles se situent au niveau des pensées.
Le TOC touche les hommes et les femmes dans une même proportion.
Les enfants et les adolescents peuvent également souffrir du TOC.
On sait aussi qu’environ 80% des gens qui en souffrent n’iront pas mieux sans recourir à des méthodes de traitement spécifiques et à de l’aide extérieure (3).
Autrement dit, les symptômes et la souffrance disparaissent rarement d’eux-mêmes.
D’où l’intérêt pour moi de vous aider sur ce sujet si vous en souffrez.
Les obsessions: la première composante des symptômes du TOC
De manière générale, les obsessions sont composées d’un «contenu de pensées» qui revient sans cesse à l’esprit.
Les obsessions se manifestent le plus souvent de trois manières différentes:
1. Des mots (pensées) qui reviennent sans cesse dans votre esprit, incluant des scénarios (par exemple dans le cas de la jalousie maladive), des doutes («Et si… et si…», « Est-ce que j’ai…», etc.)
2. Des images qui s’imposent à votre esprit. Ces images peuvent être statiques ou mouvantes (comme des films ou des vidéos). Par exemple, une personne qui souffre de dysmorphophobie pourra «voir» très souvent ses imperfections corporelles dans son esprit.
3. Des impulsions ou de soudaines poussées ou impressions que vous devez faire quelque chose (habituellement des pensées désagréables et/ou agressives où on fait du mal et qui donnent l'impression (et la peur) de devenir fou et de perdre le contrôle, ce qui est caractéristique de ce que l'on appelle la phobie d’impulsion).
La manifestation des obsessions est complexe.
Leur contenu est unique et spécifique à chaque personne, mais la plupart des obsessions peuvent être classées à travers des thèmes communs.
Une étude réalisée sur le trouble obsessionnel-compulsif auprès de plus de 1000 personnes a mis en relief que:
- La peur de la contamination et les doutes excessifs au sujet de ses actions et de ses décisions étaient les plus communs;
- Mais 31% des participants à cette étude disaient que leurs obsessions portaient sur la peur de faire du mal, de blesser, d’agresser, etc.
- 24% disait avoir des obsessions reliées à des thématiques sexuelles;
- Et 10% avaient des obsessions à caractère religieux. (4)
Si vous désirez en apprendre davantage sur le sujet, voici une liste détaillée de types d’obsessions les plus fréquentes et de leurs thèmes.
Par définition, les obsessions s’introduisent soudainement dans votre esprit et:
- Sont désagréables;
- Sont non désirées (indésirables);
- Sont des peurs ou elles impliquent des sujets et des pensées qui ne correspondent pas à vos valeurs, à votre éthique personnelle, ni à votre personnalité;
- Nous font douter de nous-même ou des autres, comme dans le TOC du couple.
- Occasionnent de la souffrance et de la détresse à travers de l'anxiété et des émotions négatives.
Lorsqu’une obsession fait irruption dans votre esprit, elle sollicite votre attention et il est très difficile de penser à quoi que ce soit d’autre.
Même les personnes qui arrivent à se distraire de leurs obsessions, en concentrant leur attention ailleurs par exemple, ne bénéficient que d’un soulagement de courte durée car ces dernières reviennent par la suite.
Selon David A. Clark, Ph.D., psychologue spécialisé dans le traitement des troubles obsessionnels-compulsifs, on considère qu’une personne en souffre lorsqu’elle correspond à ce critère (3):
Elle passe une heure ou plus au cours de la journée à avoir son/ses obsession(s) et/ou adopte des comportements compulsifs qui visent à se soulager (également pendant une heure ou plus au cours de la journée).
Les compulsions: la seconde composante des symptômes du trouble obsessionnel-compulsif
Si, comme je viens de vous en parler, le fait de souffrir d’obsession(s) est la première composante du TOC, donc un symptôme important, il est important de parler aussi de sa seconde composante: les compulsions.
Les compulsions sont des comportements qui visent à se soulager de la détresse occasionnée par les obsessions, notamment pour tenter de s’en libérer, sans succès.
Lorsqu’on réfère aux compulsions présentes dans les troubles obsessionnels-compulsifs, on pense souvent au lavage de mains répété, au fait d’ordonner les choses dans sa maison ou de vérifier si les portes sont bien barrées.
Mais le fait d’éviter sans cesse la source de ses craintes fait aussi partie des compulsions (par exemple, éviter de se tenir près des couteaux si on a peur de faire du mal aux autres, dans le TOC de la phobie d’impulsion).
Et il existe un grand nombre de compulsions que nous identifions rarement comme telles.
Je parle ici des compulsions mentales, comme analyser ses pensées pour savoir si elles sont mauvaises ou inappropriées, ou analyser ses souvenirs pour savoir si on a fait du mal aux autres dans le passé, entre autres.
Les compulsions sont donc aussi variables que peuvent l’être les obsessions.
Voici d'ailleurs un article détaillé qui vous présente une liste exhaustive des compulsions les plus communes, classées elles aussi par thème.
Ce que vivent les personnes qui souffrent du trouble obsessionnel-compulsif
Il ne fait aucun doute que le trouble obsessionnel-compulsif fait beaucoup souffrir.
Les obsessions et les compulsions occupent une grande place dans le quotidien et ont un impact sur de multiples facettes de la vie, dont les relations avec les autres.
Du point de vue individuel, cette souffrance et cette détresse impliquent souvent:
- La remise en question de soi et l’autodénigrement (ex.: «Pourquoi ai-je de telles pensées?», «Seule une personne dérangée ou malsaine peut penser de cette manière», etc.)
- De l’anxiété: le TOC étant un trouble anxieux, ses symptômes avivent donc l’intensité de l’anxiété.
- De la culpabilité (dans le cas par exemple des personnes qui obligent les membres de leur famille à partager leurs compulsions pour réduire l’anxiété de leur TOC);
- La présence de pensées dérangeantes, déroutantes, exaspérantes, horrifiantes, etc. (les fameuses obsessions)
- La frustration de se sentir incapable de ne pas réaliser ses compulsions (sentir l’obligation d’adopter les comportements compulsifs et de ne pas pouvoir y résister, même si le soulagement qu’ils procurent est inexistant ou de courte durée).
Deux exemples de personnes qui vivent avec des troubles obsessionnels-compulsifs
Je vais maintenant vous présenter deux exemples fictifs de personnes qui souffrent de trouble obsessionnel-compulsif.
Ces exemples vous aideront à voir à quoi peut ressembler le quotidien avec le TOC et me permettront de préciser ses symptômes, pour mieux les comprendre.
L’exemple de Claude
Claude est un homme qui approche la cinquantaine et qui travaille dans le domaine social.
Il est le père de deux adolescents et il est heureux en mariage depuis bientôt 20 ans.
Il est très dévoué, travaillant, consciencieux et offre souvent de son temps bénévolement pour la communauté.
Il est aussi apprécié et admiré d’un grand nombre de personnes pour son engagement social.
Malgré tout cela, le quotidien de Claude est rempli de pensées violentes et agressives dirigées contre les autres.
Par exemple, il peut avoir la pensée intrusive de donner un coup de pied à une femme enceinte qu’il croise sur le trottoir ou de donner un coup de poing en plein visage à son meilleur ami, sans raison.
L’image qu’il poignardait sa femme a même déjà traversé son esprit.
Ces pensées intrusives et obsessionnelles sont hautement dérangeantes pour Claude, notamment parce qu’elles ne correspondent ni à ses valeurs ni à sa personnalité, lui qui ne s’est jamais battu de sa vie et qui ne hausse jamais le ton.
Claude souffre d’un trouble obsessionnel-compulsif qui consiste à avoir des pensées agressives et violentes, et il a développé de nombreuses compulsions (la plupart mentales, donc n’ayant lieu que dans son esprit) pour tenter de les faire disparaître ou au moins de s’en soulager.
L’exemple de Marie
Marie est une jeune femme de 25 ans qui a toujours été très anxieuse.
Elle s’inquiète d’un rien, mais ce n’est que récemment que son anxiété a augmenté car elle devait se trouver un nouvel emploi.
Après avoir lu un article qui rapportait la souffrance que vivait une famille qui avait subi une inondation, elle s’est mise à craindre de vivre elle-même une telle catastrophe.
Puisqu’elle habite dans un appartement situé au sous-sol, une inondation détruirait la majorité de ses biens et la jetterait pratiquement à la rue.
Progressivement, Marie se met à imaginer des scénarios (images et pensées) où, au moment d’ouvrir la porte de chez elle, elle constate que le pire s’est produit.
Pour se rassurer, elle se met donc à vérifier tous les tuyaux et les robinets de son appartement.
Mais avec le temps, cette vérification devient un rituel incessant…
Plus elle pense à la possibilité d’une inondation, plus elle passe de temps à tout vérifier lorsqu’elle doit sortir.
Ces vérifications finissent par prendre de plus en plus de temps et nuisent à sa vie: elle arrive en retard à ses rendez-vous, au travail, mais elle se sent incapable de réfréner ce besoin de tout vérifier avant d’arriver à quitter son appartement, parfois pendant plus d’une heure.
Parfois, elle rentre même chez elle plus tôt lorsque ses obsessions se mettent à prendre trop de place et qu’elle veut s’en soulager.
Elle a de plus en plus de difficulté à quitter son appartement sans vivre une anxiété dont l’intensité tend à augmenter.
Marie souffre d’un trouble obsessionnel-compulsif sur le thème de la vérification, et ses compulsions minent gravement sa qualité de vie.
Comme vous le voyez, ces deux exemples sont très différents.
Ils ont pourtant le point commun de décrire tous deux des personnes aux prises avec un trouble obsessionnel-compulsif.
Si vous désirez lire plus d’exemples, plusieurs lectrices et lecteurs ont eu la générosité de partager leurs témoignages dans les commentaires de cet article sur les pensées obsessionnelles et dans celui-ci qui présente mon ebook qui vise à aider à se libérer des obsessions du TOC.
Vous trouverez ces témoignages dans les commentaires au bas de ces deux articles.
Comment (et pourquoi) le trouble obsessionnel-compulsif se développe-t-il?
Pour comprendre le trouble obsessionnel-compulsif et la manière dont il se développe, je dois vous parler de nouveau des obsessions.
Saviez-vous que les pensées intrusives qui composent les obsessions sont non seulement normales mais elles sont aussi très répandues?
Oui, vous avez bien lu: elles ne touchent pas que les personnes qui souffrent de TOC.
En effet, de nombreuses recherches en psychologie ont démontré que les pensées intrusives étaient très répandues dans la population en général.
Des recherches aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Corée et au Canada ont notamment démontré que 80% à 90% des gens disaient avoir des pensées intrusives dont les contenus correspondaient à ceux des obsessions du TOC (3).
Par exemple, une recherche du psychologue Eric Klinger (5) indique qu’en moyenne, une personne peut avoir 4000 pensées distinctes au cours d’une journée de 16 heures.
Et près de 15% de ces pensées sont spontanées (donc intrusives), et plusieurs personnes dans cette étude ont ajouté que le contenu de ces pensées était dérangeant.
Ainsi, selon ces études, une personne peut avoir en moyenne plus de 500 pensées intrusives chaque jour!
Alors si les pensées intrusives à teneur obsessionnelles sont si communes, pourquoi tout le monde ne souffre-t-il pas de troubles obsessionnels-compulsifs?
La différence majeure entre les personnes qui souffrent d’obsessions et les autres tient beaucoup dans la manière de réagir à ces pensées.
Le rôle de l’incertitude dans le TOC (et la quête de certitude pour se rassurer)
Les personnes qui souffrent d’un trouble obsessionnel-compulsif sont habituellement plus anxieuses.
Et même s’il existe une cause biologique (génétique) à cette anxiété qui peut être soulagée à travers la médication, sujet que je n’aborderai pas ici, l’anxiété vient beaucoup de notre manière d’appréhender les événements.
Les personnes qui souffrent de TOC ont tendance à réagir davantage à leurs peurs (et, donc, à l’incertitude) que les autres.
En effet, l’incertitude est une grande source d’anxiété, et essayer de la soulager en recherchant des certitudes absolues risque d’aggraver les choses et de développer le TOC.
Prenons des exemples:
1. La personne qui craint la contamination (obsession) cherche à obtenir la certitude absolue qu’elle ne risque rien en développant la compulsion de nettoyer (décontaminer) tout ce qu’elle juge dangereux.
2. La personne qui craint d’être homosexuelle (obsession) ou d'avoir une homosexualité «refoulée» cherche à obtenir la certitude absolue qu’elle ne l’est pas en faisant compulsivement des recherches et des vérifications (sur Internet; dans ses souvenirs; en analysant ses pensées et ses réactions physiologiques; etc.)
3. La personne qui a constamment peur de tomber malade et qui devient hypocondriaque et vérifie constamment si elle n'a rien.
4. Même la personne qui a une chanson qui ne signifie rien pour elle mais qui lui revient sans cesse en tête (obsession neutre) tentera de s’en débarrasser pour obtenir la certitude absolue qu’elle ne reviendra pas la déranger.
Je pourrais poursuivre longuement cette liste, car peu importe le thème de l’obsession, la compulsion vise à obtenir la certitude absolue que ce qui est craint (ou dérangeant) ne se produira pas.
Selon le grand spécialiste des TOCS, le docteur Jonathan Grayson, le trouble obsessionnel-compulsif ne se développe pas sans avoir une vulnérabilité biologique à ce dernier (6).
Cela signifie que, si vous en souffrez, ce n’est pas de votre faute: cela ne découle pas d’un problème dans votre éducation ou d’une faiblesse de caractère.
Lorsqu’on a cette vulnérabilité biologique, on est plus sensible à l’incertitude, c’est-à-dire que cette dernière suscite plus d’anxiété.
Comme tout le monde, vous avez des doutes et des inquiétudes, par exemple:
- Ai-je bien mis le cadran pour me lever demain?
- Est-ce que j’ai bien fermé le robinet?
- Est-ce que je vis bien ma religion?
- Etc.
La plupart des gens vérifieront une fois leur cadran, le robinet ou concluront que leur pratique religieuse, bien qu’elle ne soit pas parfaite, est satisfaisante.
La différence pour les personnes qui souffrent du trouble obsessionnel-compulsif, c’est que pour certains sujets, ce genre de vérifications ne sera pas suffisant pour apaiser leurs doutes et leurs inquiétudes.
Seule la certitude absolue serait en mesure d’apaiser cette tension.
Mais malheureusement, une telle certitude est inaccessible, et plus on essaie de l’obtenir, plus l’anxiété augmente.
Si vous souffrez de TOC, vous connaissez la frustration associée au fait de réaliser une compulsion pour vous soulager et constater que la certitude n’est toujours pas finale, absolue, que vous n’êtes pas vraiment rassuré(e) et que l’anxiété est toujours présente…
Cela ne signifie pas que vous êtes incapable de tolérer toutes les sources d’incertitude de votre vie.
Par exemple, certaines choses impliquent des dangers et des doutes et vous ne recherchez pas davantage de certitude sur ces sujets que les personnes qui ne souffrent pas de TOC.
Mais pour certains sujets, à cause de cette sensibilité, vous avez appris progressivement à renforcer les obsessions et à développer des compulsions, ce qui vous fait maintenant souffrir.
Cet apprentissage, qui développe et maintient le TOC, est évidemment inconscient et involontaire.
En fait, ce processus se produit le plus souvent par accident.
En aucun cas, à travers vos réactions, vous ne pouviez vous douter que cela vous conduirait à souffrir de troubles obsessionnels-compulsifs.
Voici le processus qui a pu se produire:
1. Vous avez été confronté(e) à quelque chose qui a augmenté votre anxiété et vos inquiétudes: cela peut être au détour d’une discussion, une nouvelle, une pensée intrusive, etc. La liste des possibilités est infinie.
2. Votre réaction initiale à cette inquiétude et à cette anxiété a été de tenter de vous en débarrasser. Pour ce faire, peut-être avez-vous commencé à vous rassurer ou à éviter ce qui vous fait peur.
3. Cette réaction initiale a pu fonctionner un peu les premières fois: vous l’avez donc répétée à chaque fois que l’inquiétude (les doutes, la pensée intrusive, etc.) se présentait.
C’est ainsi que le trouble obsessionnel-compulsif s’est progressivement installé.
Il s’agit du même processus qui contribue à développer les phobies.
Prenons un exemple fictif pour illustrer cela: Sylvie a peur des chiens.
Mais Sylvie a constaté que son anxiété diminuait lorsqu’elle évitait les lieux où se trouvaient des chiens.
Elle commence donc par demander à ses amis et aux membres de sa famille qui possèdent un chien de l’enfermer dans une pièce de la maison lorsqu’elle leur rend visite.
Cela fonctionne en partie, jusqu’à ce que son amie Sarah oublie d’enfermer son chien et que ce dernier saute sur Sylvie, suscitant la peur de sa vie…
Ce mode d’évitement n’étant pas sûr à 100%, Sylvie décide de complètement arrêter de visiter tous ceux qui ont un chien.
Ainsi, sans le savoir, elle renforce sa peur et son comportement d’évitement limite ses possibilités.
La prochaine étape, pour Sylvie, pourrait être de ne carrément plus sortir de chez elle car elle risque toujours de croiser un chien en liberté.
C’est ainsi que les phobies se développent, tout comme le trouble obsessionnel-compulsif: à travers de petites étapes progressives.
Même si, dans la phobie, on ne pense pas nécessairement sans cesse à l'objet de sa peur, contrairement aux obsessions du TOC, les deux ont plusieurs points communs.
C’est de cette manière qu’on peut parler d’apprentissage du TOC.
Il ne débarque donc pas dans votre vie du jour au lendemain, il s’installe progressivement, même si parfois ce processus peut se dérouler rapidement.
C’est la peur, et non pas le danger réel, qui pousse à réaliser des comportements/activités pour soulager l’anxiété, et ces derniers deviennent des compulsions à force d’être répétés.
Certains jours, le trouble obsessionnel-compulsif est plus intense et, d’autres jours, il l’est moins.
La différence ne vient pas du fait que les dangers que vous redoutez sont moins présents les jours où le TOC est moins intense.
C’est qu’à ces moments, vos craintes sont moins présentes, ce qui vous porte moins à rechercher la certitude qu’elles ne se réaliseront pas (à travers des compulsions).
Mais si vous laissez votre trouble obsessionnel-compulsif empirer, l’intensité de votre anxiété augmentera et votre capacité à tolérer l’incertitude diminuera.
La recherche de l’absolue certitude que ce que vous craignez ne se produira pas semblera la seule voie de salut à emprunter.
Mais il y aura toujours des doutes, des inquiétudes et des moments plus stressants que d’autres.
Ce n’est donc pas de cette manière que vous pourrez vous libérer de votre TOC.
Heureusement, il y a une bonne nouvelle.
Si vous avez développé votre trouble obsessionnel-compulsif progressivement, sans le savoir, vous pouvez mettre en place des stratégies qui vous permettront, de la même manière, de vous en libérer.
Vous êtes donc en mesure d’inverser ce processus délétère et, si vous n’avez pas encore commencé à le faire, c’est peut-être seulement parce qu’il vous manque la marche à suivre.
Le traitement du trouble obsessionnel-compulsif si vous en souffrez
Le trouble obsessionnel-compulsif est encore mal connu, mal compris, et les manières efficaces de le traiter ne sont pas toujours mises de l’avant.
C’est l’une des raisons pour lesquelles je développe toutes ces ressources sur mon site.
Depuis des décennies, et particulièrement depuis les dernières années, la psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) a prouvé être l’approche la plus efficace pour traiter les phobies, les TOCs et les autres troubles anxieux.
Pourquoi cette approche est-elle aussi efficace?
Tout simplement parce qu’elle traite en profondeur le processus qui a porté ces problèmes à se développer.
Cette approche est aussi fondée sur la recherche scientifique et ses résultats ont été confirmés depuis longtemps.
En TCC, le traitement qui fonctionne le mieux pour guérir les troubles obsessionnels-compulsifs se nomme l’exposition avec prévention de la réponse.
Puisque le TOC s’est développé à travers différentes manières d’éviter et de combattre ce que vous craignez, ce traitement vous permet de déconstruire ce processus.
Il consiste à vous exposer, doucement et progressivement, aux obsessions pour réhabituer votre cerveau à tolérer l’incertitude qui est source d’anxiété.
Cela fait diminuer la réaction de peur (donc l’ensemble de la souffrance) et permet de se libérer progressivement des obsessions.
Vous vous dites probablement que le fait de vous exposer à ce que vous craignez peut être très désagréable.
Je ne vous cacherai pas que cela implique en effet un certain degré d’inconfort.
Mais réfléchissez bien à l’option que vous préférez:
1. Soit vous vous exposez de manière contrôlée à ce que vous craignez pour, oui, vivre une certaine dose d’anxiété mais aussi voir votre souffrance diminuer à mesure que vos obsessions reviennent de moins en moins souvent.
2. Soit vous continuez comme avant et vous vous condamnez à subir le trouble obsessionnel-compulsif pour les années qui viennent, avec toute la souffrance qu’il engendre et le fardeau des compulsions qui l’accompagnent.
Lorsqu’on met l’exposition avec prévention de la réponse en perspective, il devient clair que la souffrance qu’implique son application n’est rien en comparaison de celle que le TOC nous fait vivre actuellement…
De plus, il existe des méthodes qui permettent de pratiquer l’exposition de manière plus «douce», en quelque sorte.
Il s’agit de la thérapie d’acceptation et d’engagement (Acceptance and commitment therapy, ou ACT en anglais), qui a été développée dans les dernières années.
Elle tire notamment profit de la pleine conscience et elle s’avère efficace pour guérir le trouble obsessionnel-compulsif.
Puisque l’objectif de cet article très détaillé était de vous expliquer en quoi consiste le TOC, comment il fonctionne et se développe, je vous donne plus de détails sur ces méthodes dans d'autres articles, comme celui-ci qui porte plus spécifiquement sur le traitement.
Mes meilleures ressources pour vous aider dès maintenant
Si vous souffrez de TOC, vous pouvez apprendre à appliquer dès maintenant ces stratégies à vos obsessions (pensées, images, etc.)
C’est ce que vous permettront mon livre sur les pensées intrusives qui constitue l'introduction de mon programme Web complet de traitement du TOC.
Vous y découvrirez les meilleures méthodes de la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) et, surtout, d'exposition avec prévention de la réponse, pour réduire progressivement mais efficacement les obsessions qui vous font souffrir.
J'ai même créé des modules Web vidéo pour aider à guérir la phobie d'impulsion et le «TOC homo», qui sont complémentaires à mon programme principal.
J'ai d'ailleurs le plaisir de recevoir régulièrement des mots de remerciements qui me font chaud au cœur, comme celui-ci de Clément Huget:
Bonjour Nicolas,
Je laisse ce commentaire pour vous remercier pour votre programme web sur le traitement du TOC et des pensées obsessionnelles.
Je précise que je ne suis pas là pour faire de la pub, mais comme toutes vos ressources m’ont réellement aidé, j’avais envie de le partager.
Votre programme extrêmement didactique et complet rend la compréhension de ce trouble très claire et l’approche de son traitement plus accessible.
Bien que cela demande un vrai travail de fond et de réels efforts, les résultats sont au bout. Pour ceux qui hésitent… eh bien n’hésitez plus!
Car quel soulagement de réussir à se sortir d’un carcan que je pensais éternel!
Comme beaucoup de monde j’imagine, il m’a fallu du temps, faire des erreurs, faire des rechutes… donc apprendre et comprendre pour réussir.
Aussi, pour les gens qui se lancent, ne vous découragez pas, persévérez, acceptez de faire ces efforts tous les jours un petit peu, ne baissez pas les bras aux premières rechutes, pensez «long terme» (c’est-à-dire, n’hésitez pas à revenir sur les différentes étapes du programme, même plusieurs mois/années après) et je vous garantis que vous serez récompensés comme je l’ai été.
Je suis vraiment fier aujourd’hui du chemin parcouru.
Vous pouvez vous procurer mes ressources ici:
Libérez-vous du TOC et des obsessions
Programme Web vidéo complet sur le traitement du TOC et accompagné de mon ebook sur les pensées intrusives en introduction.
Module complémentaire sur la phobie d'impulsion
Module Web vidéo sur le traitement de la phobie d'impulsion complémentaire à mon programme principal.
Module complémentaire sur le «TOC homo»
Module Web vidéo sur le traitement du TOC de la peur d'être homosexuel.
De la crise de panique à la tranquillité
Ebook de stratégies d'intervention rapide pour une guérison durable.
Ai-je un TOC? (ebook)
Ebook pour vous aider à savoir si vous souffrez bien de TOC.
Et mon module complémentaire pour aider avec la déprime/dépression, qui touche jusqu'à 40% des personnes qui souffrent de TOC:
Module complémentaire antidéprime
Module Web vidéo pour se libérer de la déprime en tant que conséquence fréquente du TOC.
Mon ebook, mon programme et ses modules complémentaires ont déjà aidé de nombreuses personnes car je reçois régulièrement des messages pour me remercier d'avoir créé mes ressources (aujourd’hui d’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, j’ai reçu deux beaux messages!)
Vous pouvez donc travailler à guérir votre trouble obsessionnel-compulsif seul.
Mais il est aussi toujours recommandé de consulter.
Dans ce cas, choisissez un(e) psychologue d’orientation cognitivo-comportementale qui est spécialisé(e) dans le traitement du trouble obsessionnel-compulsif et qui connaît le traitement d'exposition avec prévention de la réponse.
Vérifiez avant de débuter les séances s'il/elle peut réaliser ce traitement avec vous.
Et si vous avez de la difficulté à en trouver un(e) dans votre région, cet article vous expliquera comment fonctionne la consultation en ligne, à distance, pour profiter des meilleures ressources.
Et cette page regroupe l'ensemble de ce que je vous offre comme ressources et solutions en ligne au sujet des TOCS. Profitez-en!
Enfin, voici un article qui recueille des témoignages de guérison du TOC qui vous montrent qu'aller mieux est véritablement possible.
Voilà! J’espère de tout cœur que mon article vous aura aidé à démystifier le trouble obsessionnel-compulsif et à trouver des pistes de solution.
Si vous avez un témoignage à partager ou des questions, les commentaires (en-dessous de la liste des références) sont là pour vous!
Références
1. David A. Clark, Cognitive-Behavioral Therapy for OCD, 2004, The Guilford Press, 158 p.
2. E. B. Foa et M. J. Kozak, «DSM-IV field trial: Obsessive-compulsive disorder», dans American Journal of Psychiatry, 1995, vol. 152, p. 90-96.
3. David A. Clark et Christine Prudon, Overcoming Obsessive Thoughts: How to Gain Control of Your OCD, 2005, New Harbinger, 176 p.
4. S. A. Rasmussen et J. L. Eisen, «The epidemiology and clinical features of obsessive-compulsive disorder», dans M. A. Jenike, L. Baer, et W. E. Minichiello (éd.), Obsessive-Compulsive Disorders: Practical Management, 1998, Mosby, 886 p.
5. E. Klinger, «The contents of thoughts: Interference as the downside of adaptive normal mechanism in thought flow», dans Irwin G. Sarason et al. (éd.), Cognitive Interference: Theories, Methods, and Findings, 1996, Routledge, 456 p.
6. Jonathan Grayson, Freedom from Obsessive Compulsive Disorder: A Personalized Recovery Program for Living with Uncertainty, 2014, Berkley Trade, 384 p.
Mélissa says
Bonjour,
Je tiens à vous remercier pour votre ebook qui est très bien écrit et facile à lire. Vraiment je le conseille à toutes les personnes qui souffrent de pensées intrusives et de TOCS.
Pour ma part il m’a bien aidée.
Encore merci M. Sarrasin!
Nicolas Sarrasin says
Bonjour Mélissa,
Merci infiniment d’avoir pris le temps de me partager ce commentaire. Je suis enchanté que mon livre vous ait été utile. Je travaille fort à publier de nouveaux articles sur mon site, et je suis très heureux que savoir qu’ils aident, tout comme mon ebook sur les pensées obsessionnelles et le TOC, car c’est mon objectif le plus cher. Merci encore de m’avoir confirmé que je réalise mon objectif ! C’est très motivant pour continuer.
À bientôt !
Nath says
Bonjour! Merci pour votre article, je réfléchis sérieusement à me procurer votre ouvrage!
Je me demande toujours si les pensées qu’on peut avoir sont vraiment intrusives dans le sens où certaines ne disparaissent jamais vraiment, et réapparaissent au premier plan quand on les imagine à nouveau… est ce que c’est inclus dans ce que vous appelez les pensées intrusives et inconscientes, ou est ce que ce sont des pensées volontaires même si on ne les apprécie pas et qu’on voudrait qu’elles disparaissent à jamais, car elles nous provoquent tout ce que vous décrivez à savoir du malaise, de la peur, de l’anxiété, etc.?
Merci encore pour vos articles et vos recherches!
Nicolas Sarrasin says
Bonjour,
Je suis heureux que mes ressources vous soient utiles. Je ne suis cependant pas sûr de comprendre votre question. Les pensées dont je parle sont celles qui sont présentes en tant qu’obsessions dans le trouble obsessionnel-compulsif. Ces pensées sont le plus souvent involontaires, d’où leur qualificatif d’intrusives. Mais elles peuvent aussi être évoquées volontairement. Je vous invite à lire mon article détaillé sur les obsessions et leur définition pour bien comprendre en quoi consistent ces pensées.
Et si vous en souffrez, mon livre saura vous aider, mais vous êtes mieux de profiter de mes ressources complètes avec mon programme de traitement Web self-help du TOC. En effet, mon livre accompagne mon programme et ce dernier vous permet d’obtenir le livre presque gratuitement.
Je vous souhaite le meilleur.
Nath says
J’ai lu votre réponse et ne peux pas y répondre! Effectivement je parlais bien des pensées obsessionnelles, mais je me demandais si la frontière entre les pensées volontaires et les pensées involontaires était très claires car j’ai des idées obsessionnelles insupportables et très désagréables mais je pense que parfois je les invoque volontairement, et j’essaie soit de les analyser soit de les faire partir. Est-ce que même s’il s’agit de pensées volontaires, cela rentre dans les TOC? Si ces pensées sont désagréables et remplissent les autres critères?
Merci encore pour vos articles et vos recherches!
Nicolas Sarrasin says
Les expressions de pensées prennent de multiples formes, impliquent des impressions, des émotions, peuvent être involontaires mais aussi parfois volontaires, etc. Dans ce contexte, trouver une “frontière claire” n’est donc pas possible. Je vous réfère de nouveau à mon article qui donne beaucoup plus de détails sur les manifestation et le fonctionnement des pensées obsessionnelles, car je ne peux aller plus loin dans les commentaires, l’espace étant trop limité et les informations les plus riches se trouvant déjà dans cet article.
Notez que ce que vous dites au sujet d’analyser les pensées et de les combattre (vouloir les faire partir) constitue des compulsions typiques dans le TOC. Je vous invite à lire également mon article qui explique le fonctionnement des compulsions.
Le TOC fonctionne comme un “piège” que nous tend notre cerveau. Et tant que nous tombons dans ce piège, nous entretenons sans le savoir (et sans le vouloir) les obsessions et les compulsions qui sont source de souffrances. Pour cette raison, il est très utile de prendre le temps de bien comprendre le fonctionnement de toutes les composantes du TOC (causes, symptômes à travers les obsessions et les compulsions, fonctionnement des solutions). Cette compréhension constitue un outil fondamental qui aidera par la suite à se libérer des obsessions.
Nath says
Merci encore, désolée de n’avoir pas été claire la première fois… comme je souffre probablement de toc, je renchéris mes inquiétudes même avec ce qui devrait me rassurer en me demandant si ce que vous décrivez dans vos articles me correspond! Mais je suis certaine que c’est le cas, et je vous remercie, ils me rassurent, et ils sont très complets! Je vous souhaite le meilleur!
Maureen says
Bonjour Nicolas, merci pour votre E-book qui m’a grandement soulagée.
J’ai des pensées intrusives depuis maintenant 4 mois.
J’étais dans un contexte où je m’inquiétais beaucoup (étant d’un naturel anxieux) quand une pensée désagréable que j’avais déjà eue quelque années avant en regardant une interview m’est revenue: “Et si j’avais été victime d’abus dans mon enfance et que le traumatisme m’avais fait oublier?” Au lieu d’ignorer cette pensée, je m’en suis inquiétée.
De ce fait, quand elle est revenue, je me suis dit “mais pourquoi tu penses à ça? Ce n’est pas normal. Tout va bien. S’il t’était arrivé quelques chose, tu t’en serais souvenu. Mais si tu penses à ça, c’est qu’il doit y avoir une raison, il s’est peut-être passé quelque chose! En plus tu as déjà eu cette pensée angoissante avant. Si elle se rappelle à toi, c’est peut-être pour une raison importante” Et ainsi de suite.
J’ai donc cherché dans mes souvenirs pour pouvoir me rassurer (fait des recherches internet sur l’amnésie traumatique, etc.) sauf que cela n’a fait qu’augmenter mon angoisse.
Bref, tous les jours, cette angoisse me harcelait et je me demandais sans cesse “Et si… Et si…”
Puis, un jour, j’ai développé une autre angoisse: celle d’avoir pu commettre sans m’en souvenir des actes pédophiles. J’ai cru devenir folle. J’ai découvert votre site par hasard en me renseignant sur cette peur et j’ai ressenti un immense soulagement!
Depuis que j’ai lu votre livre, j’essaie d’appliquer la technique DALC mais c’est compliqué car quand l’une de mes deux angoisses se présentent, mes compulsions sont ma première réaction spontanée. De plus, bien que je reconnaisse les signes du TOC que vous avez décrit dans ma première angoisse, je persiste à me dire “Et si ce n’était pas un TOC?” Car le sujet de mon angoisse n’est pas vraiment dans la liste des thèmes les plus fréquent et me paraît trop ciblé. Mais c’est peut-être juste l’expression de mon inquiétude?
En tout cas merci pour votre travail!
Nicolas Sarrasin says
Bonjour Maureen,
Sans que cela ne soit un diagnostic, ce que vous décrivez est typique des symptômes du TOC. Le TOC est une maladie du doute, un doute souvent au point même de douter qu’on souffre soi-même de TOC, ce qui contribue à retomber davantage dans les symptômes puisqu’ils sont empirés par les compulsions et surtout par le fait de donner du crédit à ses obsessions (croire fondées et importantes les fameuses questions “et si…” alors qu’elles ne sont que des obsessions).
C’est la raison pour laquelle sortir du TOC demande de efforts concrets et assidus, et de la patience.
D’ailleurs, quand vous dites “Car le sujet de mon angoisse n’est pas vraiment dans la liste des thèmes les plus fréquent et me paraît trop ciblé”, je précise pourtant bien dans mon livre que la liste ne peut être exhaustive puisque le nombre de peurs est infini et n’a de limite que l’imagination. C’est la raison pour laquelle il est impossible de faire une liste qui contiendrait toutes les possibilités et c’est pour cela que je dis qu’il faut se concentrer sur les caractéristiques de ses pensées pour déterminer s’il s’agit d’obsessions, et non sur le fait que je nomme ou non les peurs dans la liste. Il n’y a donc rien de “trop ciblé”.
Alors si vous avez de la difficulté à sortir des symptômes, pourquoi vous ne vous contentez que de mon livre? J’explique bien pourtant qu’il ne constitue que l’introduction de mon programme Web complet qui explique en détail comment appliquer le traitement le plus efficace contre le TOC qui se nomme l’exposition avec prévention de la réponse.
J’ai aussi conçu un module complémentaire au programme qui se concentre sur le type de TOC qui se nomme la phobie d’impulsion, ce qui implique la peur d’avoir fait (incluant la peur d’être ou d’avoir été pédophile).
Je vous invite donc à vous procurer mes ressources complètes et à ne pas vous contenter que de l’introduction que représente mon ebook. Sortir du TOC est plus ou moins difficile selon les personnes, alors si vous avez de la difficulté, vous devez mettre toutes les chances de votre côté et surtout consacrer les efforts à appliquer les exercices du traitement et apprendre en détail comment ce dernier fonctionne. N’hésitez pas non plus à consulter un(e) psy TCC spécialisé(e) dans le traitement du TOC si vous sentez que vous avez de la difficulté à procéder seule.
Je vous souhaite le meilleur.
Paul says
Bonjour ! J’ai quelques choses qui ressemblerai à une obsession mais je ne sais pas exactement. Le psychiatre m’a parlé d’hypocondrie. La peur permanente de dépression, la croyance d’en faire une et la sensation de brouillard mental épuisante. Peut-elle être un TOC comme le dise les médecins ?
Nicolas Sarrasin says
Bonjour Paul,
En effet, l’hypocondrie est un type de TOC et je consacre des articles à ce sujet sur mon site.
Je vous invite à les lire et à apprendre comment appliquer le traitement d’exposition avec prévention de la réponse, qui est le plus efficace contre le TOC.
Florence says
Bonsoir Nicolas, merci beaucoup pour votre article sur le toc du couple, c’est exactement ce que je vis en ce moment, mais je sais que je vais m’en sortir, avec beaucoup de patience je pense !
Dans mon cas, j’ai aussi la sensation que mon obsession devient ma compulsion, je l’explique: par exemple, j’ai toujours peur que mon compagnon tombe malade, genre cancer, c’est une de mes obsessions. Eh bien c’est à ce moment là que je pense à ma peur, parfois j’y pense exprès, car j’ai la sensation que si je m’angoisse, quelque part, je contrôlerai plus les choses et je protégerai mon conjoint ! Alors que je sais bien que c’est faux ! Et là je ne sais pas quoi faire pour atténuer cette espèce de “croyance” ou pensée magique ?
Je vous remercie encore, Florence
Nicolas Sarrasin says
Bonjour Florence,
Vous semblez en effet être prise dans les symptômes du TOC. Comme je l’explique un peu partout sur mon site, incluant à la fin de cet article, la meilleure chose à faire pour s’en libérer consiste à réaliser le traitement TCC d’exposition avec prévention de la réponse, et ma meilleure ressource pour vous aider en ce sens est mon programme Web vidéo qui explique en détail comment procéder de manière autodirigée.
Je vous souhaite le meilleur.
Nicolas says
Bonjour Nicolas,
Tout d’abord, je vous remercie pour la création de ce site, il m’a beaucoup aidé dernièrement.
Je m’y suis beaucoup retrouvé et j’ai pu parfois grâce à sa lecture me sentir beaucoup mieux.
J’ai eu pas mal de tocs depuis tout jeune (vérification, peur d’être homosexuel, et le dernier en date mais qui dure, peur d’être pédophile): j’ai des périodes plus ou moins compliquées. Quand ça va mieux, d’autres pensées arrivent et je me dis que ce toc trouve d’autres moyens pour faire en sorte que j’aille moins bien.
J’ai lu et relu différents témoignages qui me rassurent.
Je sais également que vous ne répondez pas à des interrogations car comme vous le dites, cela contribue au renforcement du TOC. Mais si vous pouviez faire une exception : dernièrement, j’ai repensé (Merci le Toc qui vous “oblige ” à ressasser le passé…) à une fois (il y a quelques années) ou pour me convaincre que ce n’était qu’un toc, dans un moment où ça n’allait pas du tout, à un rituel que je n’ai fait qu’une fois; j’ai essayé de me masturber en pensant à mon fils afin de me prouver que je n’étais pas attiré par lui, et effectivement ça n’a rien donné car je sais que c’est un toc. J’en avais parlé à ma femme en lui demandant si c’était normal de faire ça, et elle m’avait répondu que c’était comme un rituel pour se débarrasser de ses pensées. Aujourd’hui, cela m’est revenu en pleine face (je ne sais pas pourquoi) et je me dis que j’ai été “grave” d’avoir fait ça et je me sens super honteux… même si je sais que c’est dû à ce toc et que je trouve ça débile aujourd’hui d’avoir fait ça à l’époque.
Je voulais savoir si c’était normal d’avoir eu recours à ce type de rituel physique, si d’autres l’avaient déjà fait également, car aujourd’hui, cela me “bouffe” d’y repenser. Aujourd’hui, la plupart de mes rituels se font par des pensées, quand je ne vais pas bien. Est-ce que ce rituel physique que j’ai eu, peut être assimilé à un rituel de vérification par exemple ? Oui, je sais, j’essaie de me rassurer… Mais si vous pouviez avoir la gentillesse de m’aider…
Encore merci pour votre site internet,
En espérant vous lire,
Cordialement,
Nicolas
Nicolas Sarrasin says
Bonjour Nicolas,
Oui, les “tests” sont un type courant de compulsion de vérification qui vise à se rassurer.
Vous semblez très pris dans votre TOC et semblez avoir beaucoup utilisé mes articles pour vous rassurer, ce qui est une compulsion qui ne vous apportera jamais rien de bon, car elles entretiennent les peurs et les empirent, même si elles soulagent sur le coup.
Pourquoi ne traitez-vous votre TOC ? C’est toujours la seule chose constructive à faire quand on en souffre, car tout le reste ne sont que les symptômes.
Mon programme web vidéo vous explique exactement quoi faire pour en sortir.
Je vous souhaite le meilleur.