Ne sommes-nous pas un peu semblables aux moutons ? Nous fuyons celui qui, simplement, nous dérange, pour courir dans les bras de celui qui nous tond et qui nous mange. (Francis Blanche)
Dans d’autres articles, je vous ai expliqué comment fonctionne l’identité et comment il est possible de la définir.
Mais tout ce que nous apprenons sur nous-mêmes dépend aussi beaucoup des autres, de la famille et de la société dans laquelle nous vivons.
Je vous présente ici en quoi ces importantes sources d’influences peuvent nourrir notre bien-être… ou le détruire.
L’importance du groupe
Au XVIIIe siècle, en Europe, les voyages d’exploration autour du monde nourrissaient beaucoup l’imagination des gens.
Les terres fraîchement découvertes étaient si éloignées qu’on leur attribuait des richesses inouïes.
Les mœurs des habitants de ces terres inconnues paraissaient aussi très étranges.
C’est à cette époque qu’on a commencé à parler de l’enfant sauvage, ou enfant-loup.
Certaines personnes racontaient que l’on avait trouvé un enfant bien singulier au cœur de la forêt.
Selon la légende, cet enfant avait été abandonné en très bas âge, peut-être même à sa naissance, et avait été recueilli par une meute de loups qui l’avaient élevé comme l’un des leurs.
Présentant un comportement plutôt atypique, il marchait à quatre pattes et grognait. On disait même que, certaines nuits, il hurlait à la lune !
Nous savons aujourd’hui que cette histoire est un mythe.
Mais si le comportement de l’enfant paraissait caricatural, c’est parce qu’il reproduisait celui d’une autre espèce: celle des loups.
Plutôt curieux !
Mais cela illustre que, comme l’enfant de la légende, nous avons tendance à adopter le comportement et les valeurs des personnes qui nous entourent.
Notre identité n’est pas homogène et les événements la modifient subtilement chaque jour.
Pourtant, elle nous semble constante et permanente, ce qui nous aide à nous définir et à nous différencier des autres.
Pour apprendre à nous connaître, il est inutile de remarquer chaque petit détail, comme la manière dont nous tenons nos ustensiles à table ou le fait que nous sommes affligés d’éternuements en série au mois de septembre à cause du rhume des foins !
Mais il est essentiel d’avoir une connaissance riche de ce que nous sommes, car notre identité ne se résume pas à notre profession ou à nos accomplissements.
Notre bien-être ne s’épanouit qu’à travers une meilleure compréhension de toutes nos particularités.
Poursuivons ce voyage au cœur de l’identité mais, cette fois-ci, suivons la piste de ce qui la forge de l’extérieur, puisque ces influences contribuent de manière importante au bien-être et à l’acceptation de soi.
Les événements et tout ce qui nous entoure…
Nous évoluons tous dans un environnement, un milieu et des circonstances au sein desquels nos actions prennent place.
Notre environnement est donc la source générale des connaissances qui forgent notre identité.
Il inclut tout ce qui nous entoure (lieux, objets, événements) et surtout les personnes que nous côtoyons.
Quelle perception avons-nous des événements ?
Une croyance populaire veut que certaines périodes de notre vie nous fassent vivre des événements surtout positifs ou surtout négatifs.
Je crois que ce genre de croyance relève du problème de raisonnement, une erreur naturelle et fréquente en relation à nos distorsions cognitives.
Il peut toujours survenir une suite d’événements positifs ou négatifs, mais tout ça ne relève que du hasard et non du destin ! 😉
Ça dépend davantage de ce que nous faisons de notre vie…
Toutefois, les événements très agréables ou très désagréables suscitent en nous des émotions intenses que nous mémorisons facilement.
Par la suite, lorsque nous sondons nos expériences passées, nous nous rappelons davantage les événements qui nous ont marqués.
Il est alors facile de croire que certaines périodes de notre vie ont été seulement positives ou seulement négatives.
Une multitude d’autres événements ont pourtant tissé notre existence. Mais nous ne nous en souvenons plus !
Tout ce qui nous entoure…
L’environnement, c’est tout ce qui nous entoure.
Il implique autant le climat dans lequel nous vivons que les lieux que nous fréquentons et les phénomènes culturels auxquels nous assistons.
La culture est très importante.
Elle rassemble toutes les pratiques de la société dans laquelle nous vivons, comme la langue, l’éducation et les valeurs morales.
La majorité des événements significatifs pour notre identité se composent d’ailleurs des échanges avec nos semblables.
Depuis notre naissance, l’influence de la famille et des différents milieux sociaux (l’école ou le travail, par exemple) nous a profondément façonnés.
C’est grâce à cet apprentissage que nous savons aujourd’hui comment nous comporter avec les autres, depuis l’habitude de dire « Bonjour ! » lorsque nous rencontrons quelqu’un jusqu’à la compassion qui nous porte à consoler une personne qui souffre.
Les enfants sont d’ailleurs remarquablement efficaces pour reconnaître les attentes des autres.
Ils apprennent à identifier les réactions d’autrui et à les utiliser à leur avantage.
D’ailleurs, ce n’est qu’au moment où ils parviennent à évaluer les réactions des autres qu’ils commencent à se forger des repères identitaires.
Ces repères contribuent à fonder leurs valeurs personnelles.
Par exemple, Charles a cinq ans et il sait qu’il ne faut pas frapper un autre enfant.
Mais ce n’est qu’en vieillissant, lorsqu’il comprendra que la violence nuit aux autres autant qu’à lui-même, qu’il apprendra à valoriser un comportement pacifique.
Cette valeur fera désormais partie de son identité.
C’est justement parce que l’entourage occupe une place de choix dans l’équilibre de notre identité que je vais m’attarder surtout à l’aspect social de l’environnement.
Une petite société en nous, ou les autres et la connaissance de soi !
« Nous avons recours à autrui pour distinguer la bonne et la mauvaise façon d’agir, la bonne et la mauvaise façon de penser », observe le grand philosophe indien Krishnamurti.
En fait, la conscience que nous avons de nous-mêmes dépend largement des expériences que nous avons partagées avec nos semblables.
Pensons seulement à l’importance que nous accordons à la manière dont les autres nous évaluent.
Comment avons-nous appris que nous sommes comme ceci ou comme cela ?
Probablement par les autres…
C’est ainsi que se développe la vision que nous nous construisons de nous-mêmes au contact des autres.
Il s’agit d’une part très importante de notre identité !
Chacun de nous s’inscrit dans un ensemble social plus vaste qui le définit et qu’il contribue également à définir.
Ainsi les autres occupent-ils une grande importance dans le développement de notre identité.
Nos relations interpersonnelles nous fournissent de précieuses connaissances sur nous-mêmes.
En fait, les autres personnes sont les seules références dont nous disposions pour définir de nombreux attributs personnels, comme ce que nous sommes à travers notre profession ou notre famille.
Et comme nous l’avons vu précédemment, ces attributs sont très nombreux !
Pourtant, même si l’influence des autres sur notre identité est nécessaire, nous ne devons pas en devenir esclaves.
En effet, nous utilisons très souvent les autres et leurs valeurs pour nous évaluer, mais il n’y a aucune mesure universelle capable de déterminer la valeur d’un être humain.
Nous devons donc faire attention à la manière dont nous nous jugeons par rapport aux autres, sinon, nous risquons de déséquilibrer notre estime de soi !
Voici un résumé des dimensions de votre identité qui vous sont révélées à travers vos relations avec les autres:
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Tous les groupes auxquels vous appartenez
Nous appartenons tous à plusieurs groupes sociaux; la famille et les organisations professionnelles en sont de bons exemples.
Et nous enrichissons beaucoup notre identité en nous comparant aux autres.
Cette source d’informations sur nous-mêmes fournit un double avantage: d’une part, le groupe satisfait notre besoin d’appartenance et, d’autre part, les personnes que nous fréquentons nous fournissent d’abondants repères qui nous aident à nous connaître.
Mais en quoi consiste le besoin d’appartenance ?
Chacun de nous désire profondément être reconnu et accepté des autres.
La vie de couple comble particulièrement bien ce besoin d’exister dans le cœur d’une autre personne.
Nous portons d’ailleurs une plus grande attention aux personnes que nous aimons.
Nous sommes aussi plus sensibles à leurs réactions et nous adaptons notre comportement de manière à ne pas leur déplaire.
Toutes ces précautions visent le même but: ne pas perdre ces relations si importantes ou, en d’autres termes, satisfaire notre besoin d’appartenance.
Lorsque nous sommes rejetés ou que notre valeur est mise en doute par quelqu’un, nous souffrons car nous sommes lésés dans ce besoin.
Pour avoir une petite idée du rôle que joue le besoin d’appartenance dans votre vie, posez-vous les deux questions suivantes:
- Pour qui suis-je important(e) ?
- Qui est important pour moi ?
Probablement nommerez-vous les personnes que vous aimez.
Mais imaginez l’émotion que vous éprouveriez si vous n’étiez pas en mesure de nommer une seule personne qui vous aime.
Imaginez la vie de ceux qui sont convaincus de n’avoir d’importance pour personne !
Ainsi, lorsque nous ne nous croyons pas essentiels à un seul groupe de personnes, nous risquons d’entretenir une piètre estime de soi.
Côtoyer les autres pour mieux se connaître
Les gens à qui nous nous identifions répondent à de nombreux besoins, comme la reconnaissance et l’estime de soi.
Ils contribuent sans cesse à définir ce que nous sommes1.
Nos dimensions de soi se forment beaucoup à travers nos relations interpersonnelles et la manière dont les autres nous jaugent, nous reflètent et nous évaluent.
Au cours de notre existence, notre adhésion à des groupes est très importante pour notre bien-être.
Elle se manifeste au moyen de normes, de manières d’être et d’activités caractéristiques.
Par exemple, certaines normes sont particulièrement frappantes chez les groupes d’adolescents qui définissent avec précision la manière de s’habiller, les goûts musicaux, etc.
Savoir à qui nous ressemblons, c’est aussi savoir à qui nous ne ressemblons pas, puisque les caractéristiques qui nous permettent de définir notre groupe d’appartenance font également ressortir tout ce qui ne nous lie pas à un autre groupe !
Par exemple, pendant une compétition olympique, il est facile de constater que les gens s’identifient davantage à leur pays qu’en temps normal, car la compétition exacerbe le sentiment d’appartenance nationale.
Le groupe, les valeurs et les attitudes
Lorsque nous nous identifions à un groupe, nous adhérons à ses valeurs.
Nous croyons donc que ces valeurs sont vraies et bonnes.
Et l’énergie que nous consacrons souvent à défendre ces valeurs indique à quel point elles font partie de notre identité.
Mais si une personne ne s’identifie pas vraiment au groupe qu’elle côtoie, elle risque de ressentir un malaise ou de susciter des conflits interpersonnels.
C’est ce qui se produit lorsque nous nous entêtons à fréquenter des personnes qui ne nous ressemblent pas mais que nous admirons, par exemple.
Ce genre de situation est heureusement assez rare, car, habituellement, les personnes que nous fréquentons, particulièrement celles qui sont importantes pour nous, nous ressemblent beaucoup2.
Par exemple, vos amis appartiennent probablement à une classe sociale semblable à la vôtre.
Ils partagent vos valeurs et apprécient sûrement les mêmes activités que vous.
C’est pourquoi vous vous ressemblez.
Notre identité se construit donc au sein d’un milieu social qui partage un grand nombre de références.
Ces conceptions communes jouent un rôle de premier plan dans le développement de notre identité et de nos attitudes.
Les enfants apprennent beaucoup à partir de la comparaison et de l’imitation.
Ainsi, des parents colériques contribueront-ils à développer un comportement agressif chez leurs enfants, qui verront même dans la colère une manière toute naturelle de réagir.
Mais la famille n’est pas la seule à nous influencer.
Nous nous identifions aussi à plusieurs autres groupes avec lesquels nous partageons d’autres caractéristiques.
C’est le cas de la nationalité, de la couleur de la peau, de la religion.
Mais l’importance de ces caractéristiques varie aussi en fonction de ce qu’elles impliquent.
Par exemple, si vous vous identifiez au groupe des êtres humains de sexe féminin, cela influencera davantage votre quotidien que si vous faites partie du groupe des femmes qui aiment parfois jouer au golf !
Tout au long de notre vie, chaque nouvelle caractéristique, même la plus banale, nous associe parfois à un groupe de personnes.
Si j’aime la couleur bleue, je peux même imaginer faire partie du groupe des personnes qui aiment la couleur bleue !
Mais de là à former un club…
Au cours du développement de notre identité, nous intégrons progressivement les caractéristiques des personnes et des groupes que nous fréquentons.
Et il peut s’agir de caractéristiques isolées, même si elles définissent un groupe social précis.
Par exemple, même si un pianiste ne veut pas complètement ressembler au grand pianiste de jazz Keith Jarrett, il peut très bien s’en inspirer pour développer sa virtuosité au piano.
Les autres font aussi partie de nous-mêmes !
L’influence des autres sur nous-mêmes est très importante, car pour construire notre identité, depuis notre jeune âge, nous avons dû disposer de balises.
Et plusieurs de ces points de repère personnels n’apparaissent qu’au contact d’autres personnes.
Mais nous devons rester prudents vis-à-vis de cette influence, nous ne devons pas en devenir dépendants.
Par exemple, certaines personnes calquent leur identité sur celle des autres au lieu d’affirmer leurs particularités et de prendre des décisions qui les aident à mieux se connaître.
Elles sont malheureuses parce qu’elles vivent une véritable contradiction identitaire.
D’un côté, elles désirent être elles-mêmes et se comporter librement, mais d’un autre côté, elles veulent ressembler à leurs modèles, ce qui diminue leur authenticité.
Le danger consiste donc à se comparer continuellement aux autres.
À force d’imiter des modèles, nous nous maintenons dans l’ombre de nous-mêmes.
Comme nous l’avons vu, notre besoin d’appartenance équivaut au désir d’être acceptés pour ce que nous sommes.
Et avec le temps, nous finissons par nous identifier à plusieurs groupes, notre identité évoluant à mesure que nous les fréquentons.
Les relations entre les parents et les enfants en constituent probablement l’exemple le plus banal.
À mesure que les enfants grandissent, leur comportement change et ils ne voient plus leurs parents de la même manière.
De leur côté, les parents n’interagissent plus de la même manière avec leurs enfants lorsqu’ils sont devenus adultes.
Chacun des groupes sociaux auxquels nous appartenons implique ainsi des rôles et des comportements et sollicite différentes facettes de notre identité.
Par exemple, une personne peut se trouver très compétente au travail mais considérer que sa vie familiale est un échec…
Nous gagnons donc énormément à comprendre de quelle manière ces différents groupes influencent notre vision de soi.
Entre les valeurs et le bonheur
Nos valeurs correspondent à ce que nous considérons comme vrai et bon.
Et les différentes interprétations que nous faisons des événements indiquent combien nos valeurs peuvent varier.
Sur le plan personnel, nos valeurs influencent considérablement notre bien-être.
Par exemple, même si nous rêvons d’être riches et célèbres, ces idéaux ne nous rendront pas nécessairement plus heureux ni ne nous donneront plus de valeur personnelle.
Plutôt que d’obéir aveuglément à nos valeurs, nous pouvons essayer de comprendre d’où elles proviennent et nous assurer qu’elles favorisent notre équilibre sans nuire à notre estime de soi.
Le rôle que nous jouons dans un groupe influence beaucoup nos valeurs et notre identité.
Le tableau suivant vous aidera à bien cerner cette influence, en identifiant les manifestations du sentiment qui vous lie à un groupe.
Les manifestations de notre sentiment d’appartenance
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Le sentiment d’appartenance fournit des informations particulièrement utiles pour construire notre identité.
Voici comment il agit sur les différentes facettes de vous-mêmes:
La reconnaissance:
Les caractéristiques d’un groupe social vous permettent de reconnaître les autres, de comprendre leur comportement et d’y réagir adéquatement.
Par exemple, c’est ce qui se passe lorsque vous cédez votre place à une personne âgée dans les transports en commun.
L’évaluation de soi et des autres:
Le sentiment d’appartenance vous aide à savoir qui vous êtes par rapport aux autres et quel statut vous avez à leurs yeux.
Le sentiment d’inclusion:
C’est le sentiment d’appartenance qui vous donne l’impression d’être entourés par des personnes qui vous aiment et qui sont là lorsque vous en avez besoin.
Cet état est d’ailleurs fort apaisant car il alimente votre sentiment de sécurité.
La définition de vos activités et de vos buts:
Votre appartenance à différents groupes fait varier vos activités et vos objectifs personnels.
Par exemple, vous n’aurez pas les mêmes priorités selon que vous êtes architecte, libraire ou fleuriste…
L’incontournable regard des autres
Dans cet article, nous avons vu que la société joue un rôle primordial dans le développement de notre identité.
J’aimerais maintenant aborder les deux manières dont notre identité s’exprime à travers les autres, soit par le regard que nous portons sur nous-mêmes et par le regard que les autres portent sur nous ou celui que nous croyons qu’ils portent sur nous.
Il vous sera d’ailleurs particulièrement utile d’examiner la place que le regard social occupe dans votre vie !
Notre propre regard sur nous-mêmes
Le regard que nous portons sur nous-mêmes correspond à la manière dont nous nous percevons dans différents contextes.
La forme que prend ce regard dépend étroitement de nos relations avec les autres et de leur jugement à notre endroit.
C’est à travers ce regard que nous nous évaluons, que nous nous projetons dans l’avenir et que nous forgeons notre estime de soi ainsi que notre confiance en nos capacités.
Le regard réel ou présumé des autres sur nous…
Le regard que les autres portent sur nous se confond avec notre propre vision de soi, puisque les autres influencent beaucoup la manière dont nous nous percevons.
L’influence qu’ont les autres sur notre identité s’exprime de deux manières:
- Par les jugements directs (réels) qu’ils formulent à notre endroit;
- Par la manière dont nous croyons qu’ils nous perçoivent.
Le second mode d’influence est intimement relié au regard que nous portons sur nous-mêmes.
Par exemple, si vous avez une vision négative de vous-même, vous croirez probablement que les autres ont également une mauvaise opinion de vous. Cela amplifiera la vision négative de votre identité.
Cette manière de vous percevoir sera source de souffrance et de désespoir.
Et surtout, bien pondérer tout ça…
Le regard que les autres posent sur nous joue donc un rôle essentiel dans la manière dont nous nous percevons.
D’ailleurs, que ferions-nous sans nos semblables ?
Vous avez peut-être remarqué que ces deux regards correspondent en partie aux dimensions de notre identité que j’ai présentées et qui peuvent être source de conflits intérieurs.
Les deux regards que nous venons de voir se nourrissent l’un de l’autre et sont très importants.
Selon la manière dont nous les utilisons, ils nous procureront du bien-être ou, au contraire, de la souffrance.
Plus loin, je tenterai de cerner les limites de l’identité, lesquelles suscitent en nous de l’incertitude et causent souvent notre malheur.
Nous verrons dans l’article suivant comment enrichir et modifier positivement notre vision de nous-mêmes, pour qu’elle cesse de nuire à notre bien-être et à notre estime de soi!
Références
- C’est d’ailleurs ce qu’ont fait ressortir certaines recherches, comme celle-ci: COATS, S.; Smith, E. R.; Claypool, H. M.; Banner, M. J. (2000), « Overlapping mental representations of self and in-group: Reaction time evidence and its relationship with explicit measures of group identification », Journal of experimental social psychology, 36, 304-315.
- C’est ce qu’ont démontré certaines recherches, comme celles-ci: ARON, A.; Aron, E. N.; Tudor, M. (1991), « Close relationships as including other in the self », Journal of personality and social psychology, 60, 241-253.
Ce texte a suscité des idées ou des questions ?
Les commentaires sont là pour vous !
GARBY says
Merci pour toutes vos explications et vos conseils.
Mais si on se trouve dans un groupe qui ne correspond pas à nos valeurs et au sens de la vie, que faut-il faire ?
Nicolas Sarrasin says
Bonjour,
Il est difficile de répondre à votre question car je n’ai aucun détail dans votre commentaire. Si ces différences entre vos valeurs et le sens sont constructives et vous apportent quelque chose, cela est positif. Par contre, si ces différences vous obligent à vous nier vous-même et vous portent à vous sentir mal, peut-être vaudrait-il mieux amorcer des changements pour fréquenter des personnes avec qui vous vous sentirez bien.
Barfly says
Cet article me parle beaucoup… Je sors d’une rupture amoureuse et, juste avant, je venais de perdre une amie.
J’ai comme qui dirait rebondi sur cette relation qui n’a pas fonctionné et qui m’a laissé avec un vide déjà présent, je crois, mais exacerbé par le manque de la personne aimée ou en fait des personnes aimées (amoureux et amie précédente).
Bref, je ne me sens pas importante pour qui que ce soit. Je ne reçois jamais d’appels de qui que ce soit, très peu d’invitations et de sorties.
J’ai 50 ans et sans enfants, je me sens bien perdue et je sais que mon caractère n’est pas nécessairement accueillant. Je me sens prise dans une spirale sans fin…
Je me vois vieillir seule et je trouve cela bien difficile…
Nicolas Sarrasin says
Je compatis avec ce que vous vivez. Mais je ne suis pas à votre place, donc je n’ai aucun conseil à vous donner.
Je peux simplement vous partager l’une de mes convictions personnelles qui peut, ou non, s’appliquer à vous selon votre situation.
Je crois que nous pouvons toujours améliorer les choses, voir ce qui ne va pas et réaliser des actions concrètes pour apporter les changements face à ce qui ne nous convient pas et sur quoi nous avons du contrôle (nous n’avons pas de contrôle sur les autres, mais nous avons du contrôle sur nous-même, donc sur la possibilité de rencontrer de nouvelles personnes si on se sent seul et sur la manière dont nous agissons face à eux pour qu’ils/elles apprécient notre compagnie).
Personnellement, j’ai fait cela toute ma vie et cela m’a beaucoup apporté. J’ai même réalisé la plupart de mes rêves.
Je ne crois pas être meilleur que qui que ce soit et, donc, je crois que d’autres personnes peuvent aussi avancer dans cette direction si elles le décident.
Je vous souhaite le meilleur.