Le bonheur et le malheur se trouvent dans l’âme. (Démocrite)
À la découverte de qui vous êtes
Une croisée de chemins est un endroit où plusieurs routes s’entrecoupent.
Ces routes mènent parfois très loin, d’autres ne conduisent nulle part.
Lorsqu’un voyageur arrive à une croisée de chemins, il doit décider où il ira.
S’il est fougueux, il pourra choisir n’importe quel chemin sans égard aux conséquences.
Mais s’il est fourbu, il aura intérêt à trouver le meilleur itinéraire.
Ce voyageur risquera donc davantage s’il ne sait pas où aller. Il prendra une route au hasard et espérera faire des rencontres fructueuses.
Au fond de nous se trouve une telle croisée de chemins.
Il s’agit de notre identité.
Les routes qu’elle contient peuvent nous permettre d’aller très loin ou de vivre dans une impasse.
Comme certains voyageurs, nous sommes parfois intrépides et nous ne nous préoccupons pas de savoir où nous allons.
Mais le voyageur le plus sage garde toujours une carte avec lui.
Au fil des pages de mon livre, je vous aiderai à dresser cette carte de vous-mêmes.
Nous verrons quel rôle joue notre identité au cœur de notre vie et où elle nous permet d’aller.
Nous verrons aussi comment elle fonctionne et surtout de quelle manière nous pouvons corriger les problèmes qui y sont reliés en reconstruisant les chemins qui se sont effondrés.
Mais, d’abord, qu’est-ce que l’identité ?
Malgré toutes les définitions qu’on a pu en faire, elle reste difficile à cerner.
C’est pourquoi je vais vous présenter le tableau le plus complet possible de ses différentes facettes !
Quelles sont les bases psychologiques de l’identité ?
Nous parlons souvent de l’identité sans trop vraiment savoir à quoi elle réfère.
D’emblée, je dirais qu’elle constitue l’un des piliers de notre bien-être.
Elle agit un peu comme une plate-forme à partir de laquelle nous interprétons les événements et grâce à laquelle nous agissons.
Si nous croyons que nous possédons de la valeur et des aptitudes, si nous sentons que les autres nous acceptent, cela aura une influence positive sur notre identité.
Inversement, lorsque nous nous croyons stupides ou sommes convaincus de notre incapacité à réussir quoi que ce soit, nous risquons fort d’adopter une vision de nous-mêmes très négative…
Notre identité n’est donc pas stagnante.
Elle se développe même constamment !
Le fait de répondre à nos besoins, comme manger, est nécessaire pour entretenir notre corps.
Pourtant, d’autres besoins, d’ordre psychoaffectif ceux-là, sont également nécessaires pour passer du simple niveau de la survie à celui d’une existence agréable et satisfaisante.
Parmi ces besoins, nous retrouvons:
- La sécurité;
- Les relations interpersonnelles;
- La reconnaissance de soi;
- L’intégrité (au sens de « ne pas se sentir lésé »);
- Et la possibilité d’aimer et d’être aimé.
Pensez à ce que serait votre vie sans ces dimensions !
La plupart du temps, les gens que nous côtoyons nous permettent de répondre à ces besoins.
Avec les années, la présence des autres nous a permis d’avoir une idée de nous-mêmes.
Autrement dit, les autres nous aident à nous connaître.
Et tout ce que nous savons sur nous-mêmes façonne le contenu de notre identité.
Par exemple, si vous avez toujours eu des relations positives avec votre entourage, votre vision de vous-même est probablement positive.
Vous éprouvez probablement de la confiance, de la détermination et de l’optimisme face à l’avenir.
Par contre, si vos relations interpersonnelles ont surtout été négatives, votre identité s’en est trouvée meurtrie.
C’est ce qui fait naître le désespoir, l’anxiété et le manque d’estime de soi…
Pourtant, aucune mesure universelle ne permet de juger la valeur d’une personne !
Nous devons ainsi considérer l’influence des autres avec un grain de sel.
Nous jouons aussi un rôle actif dans notre manière de nous percevoir.
Selon notre interprétation des événements, nous nous voyons mieux ou pire que nous ne sommes en réalité.
Songez à l’opinion que vous avez de vous-même.
C’est à partir de cette opinion que vous parvenez ou non à vous estimer.
Évidemment, il vaut mieux vous aimer, même si vous exagérez un tantinet.
Car une personne qui est certaine de sa valeur, même si elle l’amplifie un peu, sera plus heureuse qu’une personne qui se dénigre…
Pour savoir à quoi ressemble votre identité, vous pouvez faire l’exercice suivant. |
Faites simplement une liste de tous les attributs que vous pouvez utiliser pour vous décrire. Pensez à ce qui vous définit le mieux et à tous les rôles que vous jouez. |
Vous nommerez probablement votre emploi, vous mentionnerez votre famille et votre apparence physique.
Il s’agit d’un bon départ, car ces informations font partie de ce que vous êtes.
Malheureusement, la société accorde beaucoup d’importance à des caractéristiques qui sont souvent superficielles.
C’est ce qui nous fait croire, par exemple, qu’une personne réussit sa vie si elle occupe un poste prestigieux et bien rémunéré.
Ce n’est pourtant pas ce qui garantit le bonheur !
De nombreuses personnes dans cette situation professionnelle « enviable » peuvent très bien détester leurs fonctions ou leur manque de temps libre.
Elles sont peut-être stressées et insatisfaites de leurs relations avec leurs enfants !
Vos caractéristiques physiques font également partie de votre identité.
Mais si vous vous inquiétez continuellement de votre apparence (en restant insatisfait de votre poids, par exemple), vous influencez votre vision de vous-même.
Le fait de vous concentrer sur des détails superficiels vous empêche de mieux vous connaître et de découvrir ce qui vous rend véritablement heureux.
Notre bien-être et notre équilibre découlent donc principalement de la manière dont nous nous percevons.
La personne la plus belle sera malheureuse si elle ne s’apprécie pas.
La personne la plus laide sera heureuse si elle s’accepte.
Nous pouvons concentrer notre attention sur l’ensemble de ce que nous sommes plutôt que de nous attarder seulement à une partie limitée de notre être.
Comme nous venons de le voir, notre identité est ballottée de tous bords selon les circonstances et la manière dont nous interprétons les choses.
Pouvons-nous mieux comprendre ce qui influence notre identité ?
Avant d’aller plus loin, voici les deux dimensions de votre vie qui nourrissent votre identité et qui la changent le plus:
- L’environnement;
- Vos processus mentaux.
Au sens large, l’environnement comprend l’ensemble des influences et des événements auxquels nous sommes confrontés chaque jour.
Il s’agit autant du monde matériel que de notre famille ou des gens que nous fréquentons au travail.
Nos processus mentaux influencent la manière dont nous interprétons tout ce que contient notre milieu de vie et les événements. Ces mécanismes psychologiques forment nos croyances qui, par la suite, influencent notre comportement.
Ces croyances modifient aussi la manière dont nous nous percevons et dont nous nous situons par rapport aux autres.
Même si nous ne savons jamais complètement qui nous sommes, nous nous révélons chaque jour un peu plus à nous-mêmes.
Il est donc bénéfique de nous arrêter un peu et de nous assurer que les valeurs et les motivations derrière nos choix sont en accord avec ce que nous sommes.
Dans les articles qui suivent, je tâcherai de vous aider à mieux vous connaître et à entretenir une opinion saine et réaliste de vous-même.
Car une identité équilibrée vous permettra de traverser victorieusement les épreuves que la vie mettra sur votre chemin.
Vous verrez comment vous distancier des valeurs que la société véhicule afin d’accepter celles qui sont en accord avec vous-même et de refuser les autres sans hésitation.
Vous vous enrichirez ainsi de ce que la société a de meilleur à vous offrir.
Ce texte a suscité des idées ou des questions ? Les commentaires sont là pour vous !
Julie says
Bonjour,
J’ai un doute: par “identité”, faut-il entendre “personnalité” ?
Merci de m’éclairer!
Nicolas Sarrasin says
Bonjour Julie,
Le terme «personnalité» est souvent utilisé comme synonyme d’«identité». Pour ma part, le terme «personnalité» me semble plus restrictif car englobant surtout l’expression (notamment sociale) de l’identité. On peut parler aussi du «soi» (self) en psychologie selon les sources… Les possibilités sont donc nombreuses, mais je n’utiliserais pas les deux termes de manière équivalente. «La personnalité est une combinaison de caractéristiques émotionnelles, d’attitude et de comportement d’un individu.» (https://fr.wikipedia.org/wiki/Personnalit%C3%A9) Mais c’est en effet très proche. Cette page de mon site donne une définition complète de l’identité: https://www.nicolassarrasin.com/ce-que-vous-savez-vous-sur-vous-memes-bonheur.
À bientôt !
Nicolas Lacasse says
Salut! Je me demande si, par notre simple façon de voir les choses, notre façon de penser, notre amour propre, il serait possible d’arriver à être assez bien avec nous même et pouvoir dire que les besoins psychoaffectifs ne sont pas vraiment des “besoins”? Le besoin de sécurité par exemple, n’est pas aussi élevé pour tous. Quelqu’un qui s’aime n’a pas necéssairement besoins de se sentir aimé. Ces besoins sont nécessaires pour arriver à nous aimer pleinement, mais quand nous y arrivons, avons-nous encore “besoins” d’eux?
Je pense à voix haute à travers ce que j’écris dans ce commentaire. Y a-t-il une réponse générale convenable? Probablement pas, nous sommes tous tellement différent.
J’aimerais tout de même avoir votre avis, opinion, votre façon de voir les chose. Merci!
Nicolas Sarrasin says
Bonjour Nicolas,
Très bonne question. Ce serait en effet une quête très intéressante de pouvoir nous affranchir de nos besoins, incluant nos besoins psycho-affectifs. Je n’ai pas fait de recherches spécifiquement sur ce sujet, mais j’y vais de mon avis, comme vous me l’avez demandé.
Selon moi, les personnes qui ont eu la chances d’avoir des parents aimants, sécurisants et valorisants, si elles ont pu en plus bien s’épanouir dans la société une fois devenues adultes et se sentir bien avec elles-mêmes, peuvent se être davantage que d’autres par rapport aux dépendants affectifs, par exemple) souveraines de leur personne.
Cela dit, je ne crois pas que cet “équilibre” élimine le besoin d’être aimé et reconnu par les autres. Comme vous dites, ces besoins peuvent s’exprimer avec plus ou moins de force selon les personnes, mais je ne crois pas qu’il ne s’agisse plus de besoins pour autant si on ne le ressent pas de manière forte, comme un besoin justement. Il s’agit parfois de changer complètement de situation de vie (passer d’une vie de couple heureuse et tomber seul(e) tout à coup suite à une séparation ou un décès) pour s’apercevoir que ce que nous croyions peu présent dans notre vie (ces fameux besoins, qui étaient comblés) est tout à coup très présent et demande à être comblé.
Autrement dit, comme la faim avec la satiété, tant que les besoins sont comblés, nous n’avons pas l’impression qu’ils sont présents, mais quand ils ne sont plus comblés, ils se manifestent pafois de manière très forte.
Au plaisir !
Richard M. says
Bien se connaître, c’est ce qui décidera par la suite de notre bonheur ou de notre malheur car les décisions et les choix que nous ferons dans la vie nous rendrons heureux ou malheureux selon qu’on les aura pris en considération de ce que nous sommes réellement, ou simplement en se conformant au modèle déjà établi par la société.
Merci à toi cher Nicolas.
J’ai acheté ton livre qui traite justement de cette question. Je crois donc pouvoir y trouver toutes les réponses à mes préoccupations.
Nicolas Sarrasin says
Bonjour Richard,
Merci beaucoup de ton commentaire. J’espère de tout cœur que mon livre te plaira et saura nourrir ta réflexion déjà riche sur le sujet, à n’en point douter à la lumière de tes autres commentaires.
Bonne lecture !