Les gens ne connaissent pas leur bonheur, mais celui des autres ne leur échappe jamais. (Peter Daninos)
Voici venu le temps de vous présenter l’autre face (tout aussi laide) de la distorsion cognitive de sélection d’informations.
Il s’agit de la seconde partie de mon article précédent.
Si vous ne l’avez pas déjà lu, je vous suggère fortement de lire la première partie avant celle-ci !
L’idéalisation est une distorsion bien d’actualité dans notre société de la consommation.
Elle consiste à nous représenter tout ce que nous n’avons pas, de manière telle que nous finissons par être insatisfaits de ce que nous avons, tout simplement.
Il va sans dire que tout cela entraîne quelques effets malsains…
L’idéalisation touche autant les objets matériels (une nouvelle voiture par exemple) qu’immatériels (comme voyager ou tomber en amour) et même les domaines de notre identité, comme la popularité ou la beauté physique.
Aussi loin que s’étend l’histoire de l’humanité, nous constatons que l’envie l’a toujours accompagnée.
Qu’est-ce que l’idéalisation et l’insatisfaction chronique?
L’idéalisation nous fait construire des représentations potentielles, très chargées émotionnellement, de ce que nous aimerions qu’il advienne.
Ce processus est normal et s’avère utile lorsque nos objectifs de vie sont réalistes.
Il devient problématique à partir du moment où ce que nous imaginons verse dans l’irréalisme.
Nous oublions alors ce que nous avons pour nous concentrer seulement sur ce que nous n’avons pas.
Mais idéaliser, c’est aussi rêver !
Et le sens du rêve ne déborde-t-il pas naturellement de la réalité ? C’est ce à quoi nous devons faire attention.
Les idéaux se forment souvent à travers les désirs qu’attisent certaines sources d’informations, comme la publicité.
Ceux qui vivent dans leurs rêves éprouvent une grande déception lorsqu’ils constatent qu’ils doivent tenir compte d’une réalité qui ne réalise guère leurs espoirs…
L’idéalisation prend ainsi sa source dans la manière dont nous définissons nos besoins personnels et dont nous les satisfaisons.
Le problème surgit au moment où notre quête de satisfaction devient irréaliste.
Nous pouvons passer toute notre vie à chercher quelque chose qui n’existe pas…
C’est à partir de ce que nous considérons comme absolument nécessaire à notre vie que s’enracine l’idéalisation… et la déception.
Cette distorsion agit lorsque nous comparons notre représentation de la situation actuelle à une autre, imaginée, qui renferme ce que nous idéalisons.
Étant donné que nos fantaisies sont habituellement irréalistes, elles font naître l’insatisfaction et, dans le pire des cas, la dépression.
Cette distorsion est aussi à la source de l’insatisfaction généralisée que l’être humain éprouve parfois.
Nous avons déjà remarqué notre tendance (et celle de nos semblables) à désirer ce que les autres possèdent et que nous n’avons pas.
Comprendre la distorsion cognitive de sélection d’informations positives
Le gazon n’est-il pas toujours plus vert sur le terrain du voisin ?
Ce proverbe illustre parfaitement la sélection d’informations positives.
Mais nous pouvons tourner cette distorsion à notre avantage. Elle nous aide à nous adapter, car elle favorise la recherche continuelle de ce que nous pouvons améliorer. C’est cet avantage qui devient parfois un inconvénient.
L’idéalisation nous nuit dès que la représentation des choses « que nous n’avons pas » entretient un sentiment d’envie permanent ainsi que de la tristesse et de la déception dans notre vie réelle.
Pour échapper au piège de l’idéalisation, nous devons identifier nos besoins et l’importance que nous leur accordons. Plusieurs buts difficiles, voire impossibles à atteindre proviennent de nos envies.
Nous les créons à partir de l’impression qu’il nous manque quelque chose. J’insiste sur le terme impression.
Ici, la validité de nos représentations prend une grande importance.
Rien ne nous assure que le fait de posséder une voiture de marque prestigieuse, d’être célèbre, riche ou d’occuper un poste important sera garant de bonheur.
Tous ces « états » désirables sont des représentations que nous élaborons à partir de ce que nous en entendons dire, et ne correspondent pas nécessairement à la réalité.
La force de l’idéalisation est impressionnante.
Dans une recherche, Macleod et ses collègues1 mentionnent que ce ne sont pas tant les résultats positifs ou négatifs de nos actions qui nous motivent, mais bien notre anticipation que certains événements se produiront plutôt que d’autres.
Si cela souligne l’emprise de l’imagination sur notre comportement, encore faut-il que nous l’utilisions à bon escient.
Nos rêves ne recèlent pas que des avantages, pas plus qu’ils ne sont toujours garants de bonheur, comme nous le constatons souvent quand nous les réalisons.
Pire, l’obsession de l’objectif à atteindre nous nuit dès qu’elle nous empêche de profiter du moment présent, d’apprécier la part agréable de notre vie réelle.
Nous pouvons peut-être commencer par nous demander si nous sommes véritablement heureux. Pour savoir ce qui nourrit un bonheur véritable, nous devons d’abord nous connaître.
Ensuite, même si nous ne sommes pas riches et populaires, nous ferons au moins reposer notre vie sur nos propres valeurs et nos propres décisions, en respectant ce que nous sommes.
Peu importe la satisfaction de nos besoins, le processus d’idéalisation, lui, continue.
Et cela se manifeste même si nous sommes déjà « comblés ».
La construction de cette réalité fictive et enviée correspond à ce que nous aimerions vivre.
Mais il peut s’agir de fantasme.
L’idéalisation commande une double vision du monde où coexistent le rêve et la réalité.
Notre identité s’articule à partir de ces projections, allant jusqu’à rendre le présent inadéquat.
C’est dans ce piège que tombent les jeunes filles qui arrêtent délibérément de manger pour « ressembler » à leur idole.
En fait, le problème se manifeste à partir du moment où l’on refuse d’être soi-même et que l’on désire profondément être quelqu’un d’autre.
Cette distorsion va parfois jusqu’à déséquilibrer notre identité, car les transformations que commande l’idéalisation ne s’effectuent pas à partir de ce que nous sommes, avec nos forces et nos faiblesses.
Ce sont des stéréotypes, des modèles sociaux généraux qui n’ont rien à voir avec nos valeurs ni notre identité qui les élaborent de l’extérieur.
La portée constante du futur, qui multiplie les représentations idéales et irréalistes, laisse notre existence en devenir, la rend perpétuellement insatisfaisante.
La difficulté de réaliser des objectifs irréalistes entretient également une vision négative de nous-mêmes.
À ce sujet, la psychologue Ariela Lazar2 mentionne que cette déception de soi n’est pas souvent justifiée, et qu’elle découle plutôt de l’invention et du maintien de fausses croyances, elles-mêmes le résultat de désirs fondés sur de mauvaises évaluations.
Ce mécanisme est particulièrement néfaste parce qu’il finit par nous faire croire que notre bonheur dépend de ce que nous ne possédons pas.
Nous oublions vite d’apprécier tout ce qui nous rend véritablement heureux.
L’élaboration de nos idéaux passe ainsi par la recherche systématique d’éléments positifs, mais fictifs, que nous avons envie de vivre et qui, en comparaison, font paraître le quotidien bien peu attrayant.
L’erreur consiste à croire que ces idéaux sont réalistes et qu’ils possèdent vraiment la charge de bonheur que nous leur supposons.
Rêver de posséder une nouvelle maison ou une meilleure situation financière, c’est encore oublier que l’être humain s’habitue très rapidement à la nouveauté.
Les objets qui nous semblent si attrayants quand nous ne les avons pas deviennent banals après quelques jours ou quelques semaines.
En contrepartie, des relations amicales saines et variées, et des objectifs réalistes seront toujours source de satisfaction et de nouveauté.
Profiter pleinement du plaisir que nous éprouvons à pratiquer certaines activités quotidiennes reste un excellent gage de bonheur.
Nous pouvons prendre le temps de nous arrêter, pour vivre, tout simplement. Nous pouvons alléger le poids de toutes ces chaînes que nous inventons et qui nous assujettissent.
La recherche d’aspects idéaux que nous n’avons pas ne nous fournit pas une représentation suffisante ou nécessairement valide de la vie.
Nous oublions de considérer les aspects négatifs, voire franchement désagréables, de ces représentations idéales.
Pensez-vous, honnêtement, que la vie de telle ou telle vedette d’Hollywood est si facile ?
Au-delà du clinquant et du tapis rouge, le stress, l’absence de liberté, le jugement public auquel elle est exposée, etc. peuvent faire de sa vie un enfer… que nous n’imaginons pas.
Quand nous rêvons de partir longtemps dans un autre pays (donc aussi pour y travailler, à moins de rêver devenir très riche), nous imaginons le dépaysement, la culture, les plaisirs de la découverte.
Nous pensons rarement aux efforts que nous déploierons pour nous adapter aux nouvelles conditions, à la culture, à la monotonie du quotidien qui nous rattrapera partout, à la solitude, à la tristesse de quitter ceux que nous aimons, à la difficulté de nouer de nouvelles amitiés, etc.
S’il faut songer aux éléments négatifs, le but n’est évidemment pas de devenir défaitiste.
Il s’agit toujours d’obtenir une représentation plus valide qui inclut le plus d’aspects possible de la situation.
Un autre cas d’idéalisation apparaît parfois lorsque nous nous enfermons dans un dilemme sans nous apercevoir qu’il y a contradiction entre les deux possibilités retenues.
La distorsion consiste alors à désirer les deux possibilités en même temps, sans prendre conscience qu’elles restent fondamentalement incompatibles.
À titre d’exemple, imaginez que Jacques accède à un poste qui le met en valeur auprès des femmes.
Pour la première fois de sa vie, des femmes se mettent à lui faire des avances et il a peine à refuser.
Pourtant, Jacques vit en couple depuis plusieurs années et tout va pour le mieux dans leur union.
Mais il aime tant les femmes qu’il idéalise l’autre situation.
D’une part, il sélectionne les informations de manière à imaginer les avantages qu’il aurait à rompre avec sa femme pour succomber aux propositions qui le pressent.
D’autre part, il pense à son couple en sélectionnant soigneusement toutes les informations qui ne le satisfont pas.
Vous vous doutez bien de ce qui se passe lorsqu’il compare la représentation de sa vie potentielle, idéale, avec la représentation de sa vie actuelle, toutes deux élaborées à partir d’une sélection d’informations.
Il commence à éprouver de plus en plus de frustration, car il se donne des raisons d’atteindre la situation idéalisée et désormais ne considère plus son couple que comme une source d’insatisfactions.
La sélection d’informations que Jacques opère lui fait oublier le bonheur qu’il vit avec sa femme depuis tant d’années: son amour, sa patience, son attachement, la possibilité de fonder une famille, etc.
Tout cela, il semble l’avoir oublié lorsqu’il pense à son couple.
Cette inestimable qualité de vie s’évanouira pourtant s’il se fie à sa représentation idéalisée et rompt la relation.
Vous constatez combien l’idéalisation peut causer de graves problèmes.
Pour continuer, voici un exemple plus général de la manière dont cette distorsion cognitive se manifeste en couple.
Il arrive souvent que nous acceptions difficilement les différences de l’autre.
Ces insatisfactions, qui prennent parfois de désagréables proportions, naissent d’une représentation idéale que nous élaborons du couple, de ce que l’autre doit être.
Malheureusement, les gens et le quotidien atteignent rarement la perfection dont nous rêvons…
Au lieu de respecter les différences individuelles et de les considérer comme normales, nous nous concentrons sur elles et les comparons avec notre représentation idéale, ce qui fait naître déceptions, frustrations et conflits.
Bien sûr, je ne suggère pas ici de tolérer des extrémités telles que le manque de respect ou la violence.
Il s’agit simplement de ne pas porter une attention exclusive à ce qui diffère de notre vision idéale du couple et de ne pas confondre automatiquement « différences » avec défauts ou problèmes.
Encore une fois, ce n’est pas parce que les choses diffèrent de ce que nous avons prévu qu’elles sont nécessairement mauvaises.
Oublier de ramasser ses bas ne mérite pas un conflit armé !
Tout ne peut pas toujours se dérouler comme nous le désirons…
Rappelez-vous que la plupart des problèmes découlent de votre interprétation des événements.
Vos attentes sont peut-être simplement irréalistes.
Évidemment, chaque couple est composé de deux individus qui possèdent leur personnalité et leurs goûts.
À moins que les différences éloignent fondamentalement les partenaires, le fait de mettre un accent continuel sur tout ce qui diverge relève de l’attention sélective.
Cette attitude nous fait vivre, à nous-mêmes ainsi qu’aux autres, des conflits et des déconvenues créés de toutes pièces.
Parce qu’elle concentre notre attention sur nos valeurs et nos intérêts personnels, l’idéalisation façonne notre représentation de l’avenir, laquelle jalonne de buts notre existence et lui donne un sens.
Le processus positif de l’espérance, qui fait naître l’espoir et la motivation, peut se décrire comme une pensée prévisionnelle à travers laquelle l’individu choisit des moyens pour développer diverses habiletés et atteindre ses buts3.
Cependant, la distorsion cognitive de sélection des informations fait achopper cette saine démarche en nous faisant nourrir des espoirs irréels dont l’utopie se mesure à l’aune de la tristesse, de l’angoisse et de l’accablement.
Cette dynamique nous conduit parfois jusqu’à la dépression, tout simplement parce nous ne nous apercevons pas qu’il est inutile de comparer deux représentations construites à partir d’informations incomplètes ou carrément fausses.
C’est comme si un sismologue voulait mesurer la magnitude d’un tremblement de terre à l’aide d’une banane ! Le résultat resterait pour le moins ambigu, surtout à l’échelle de Richter…
C’est la raison pour laquelle il est tellement utile de comprendre les causes de nos problèmes. Si nous en prenons conscience, nous pouvons les court-circuiter.
La force de l’idéalisation, qui façonne des représentations plus intéressantes que notre réalité, découle aussi de notre capacité à nous habituer à la majorité des situations.
Cette banalisation des événements émousse rapidement notre plaisir et nous incite à rechercher continuellement autre chose.
Vous avez probablement déjà senti un plaisir intense dans certaines circonstances nouvelles (comme la fois où vous avez gagné un prix) ou peu fréquentes (lors d’un voyage outre-mer ou lors de la réalisation d’un projet qui vous tenait à cœur).
Vous avez dû remarquer que vous vous habituiez à la situation et que le plaisir, la fierté, la satisfaction ou le soulagement s’estompaient à mesure que le temps passait.
Vous avez, ni plus ni moins, fait l’expérience de votre capacité à vous adapter au changement.
Si cette capacité fait un grand bien lorsqu’il s’agit de nous habituer à un changement négatif, elle émousse aussi le plaisir que nous avons à vivre les changements positifs.
Ainsi, pour modérer nos idéaux qui prennent parfois des proportions démesurées, nous gagnons à nous souvenir que, peu importe l’intensité de la situation dans laquelle nous nous trouvons, nous nous y habituons au point de ne pas faire de différence avec notre vie actuelle.
Et cela reste vrai même pour les personnes qui gagnent le gros lot à la loterie…
Quand j’étais jeune, je rêvais de faire des études supérieures à l’université.
J’imaginais cet avenir à partir de mon présent, qui n’avait rien à voir avec la vie universitaire.
Mon idéalisation naissait de la différence entre mon état présent, ordinaire, et ce que j’imaginais de cet avenir plein de fierté.
Pourtant, les années ont passé, j’ai accompli ce dont je rêvais, mais je n’ai jamais goûté au plaisir que j’imaginais plus jeune.
À mesure que mes études avançaient, je m’habituais à ma nouvelle situation.
Et elle est devenue aussi naturelle qu’était banal le moment où je forgeais cet idéal.
Par la même occasion, j’ai constaté à quel point l’idée que je me faisais des ces études ne correspondait pas à la réalité…
Grâce à l’apprentissage, nous devenons plus efficaces dans l’accomplissement de nos diverses activités.
Il y a « intégration » des informations, c’est-à-dire habitude.
Nous avons tous accompli nos tâches quotidiennes pour la première fois et les avons pratiquées jusqu’à ce qu’elles deviennent automatiques.
Cette expertise soulage notre mémoire et nous laisse la liberté de diriger notre attention sur d’autres choses.
Par exemple, nous n’avons pas à nous concentrer sur les indications routières pour retrouver notre chemin lorsque nous l’avons parcouru des dizaines de fois.
Autant cette faculté d’apprentissage est utile, autant elle nous fait oublier bien des plaisirs de la vie.
Extraordinaires la première fois (pensez à votre enfant qui insiste pour passer le balai !), nombre d’activités deviennent vite fastidieuses après quelques répétitions.
Toutes ces illustrations vous montrent combien il est salutaire de faire un effort conscient pour souligner le plaisir associé à des situations agréables, quoique monotones, plutôt que de vivre à travers des idéaux insatisfaits qui, de toute manière, nous sembleraient tout aussi fades après un certain temps.
Rappelez-vous qu’il s’agit toujours de représentations.
Elles varient constamment avec les années et ne sont pas garantes de vérité.
Un dernier effet de la distorsion cognitive de sélection positive des informations est celui de la glorification du passé.
S’il n’y a rien de néfaste à être satisfait de sa vie, il n’en va pas de même lorsque nous nous construisons une représentation idéale du passé pour déprécier notre présent.
Des souvenirs idéalisés prennent parfois une grande place et nous font oublier la satisfaction des moments présents.
Pire, ils nous le font même détester !
C’est la distorsion que fait Aurélie, une vieille dame, veuve, pendant les dernières années de sa vie.
Elle oublie qu’elle peut encore être heureuse tant la perte de son mari et la conviction qu’elle ne peut vivre sans lui sont intenses.
Non seulement elle perd tout intérêt pour son présent, mais elle croit impossible de rencontrer quelqu’un d’autre. Car qui peut rivaliser avec un idéal ?
Il est nécessaire de laisser du temps au deuil et de garder une excellente mémoire des personnes aimées, mais cela n’est pas une raison pour cesser de vivre.
Malgré les aspects néfastes que je viens d’énumérer, je ne veux pas insinuer que toute forme d’idéal est dangereuse.
Les rêves et les espoirs sont de puissants moteurs pour donner du sens et améliorer le cours de notre vie.
Plutôt que de refréner votre propension à l’idéalisation, je suggère que vous en maîtrisiez les effets sur votre humeur et votre bien-être, de manière à profiter de ses conséquences positives tout en minimisant ses conséquences nuisibles.
Si cet article vous a plu, sachez qu’il est tiré de mon livre Petit traité antidéprime. Vous pouvez vous le procurer en version ebook pour le lire en entier.
Références
- MACLEOD, A. K., A. Byrne and J. D. Valentine (1996), «Affect, emotional disorder, and future-directed thinking», in Cognition and Emotion, vol. 10, number 1, p. 69-86.
- LAZAR, A. (1999), «Deceiving oneself or self-deceived ? On the formation of beliefs “under the influence”«, in Mind, vol. 108, p. 265-290.
- SNYDER, C. R., A. B. Lapointe, J. J. Crowson jr. and S. Early (1998), «Preferences of high- and low-hope people for self-referential input», in Cognition and Emotion, vol. 12, number 6, p. 807-808.
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