Cet article fait partie de ma série qui porte sur les compulsions dans le trouble obsessionnel-compulsif (TOC).
Son objectif est de vous aider à identifier vos compulsions, à comprendre leur fonctionnement et, surtout, à vous aider à les éliminer, ce qui constitue une part importante du traitement le plus efficace contre le TOC qui se nomme l’exposition avec prévention de la réponse.
Dans cet article, je vais aborder un sujet qui va peut-être vous surprendre car vous ne vous doutez probablement pas qu’il s’agit d’une compulsion.
Avec le temps, j’ai joint différents groupes sur Internet qui abordent le TOC et je constate toujours combien les personnes qui en souffrent se demandent sans arrêt si ce qu’elles ont est normal.
En d’autres mots, la plupart des personnes qui en souffrent se posent toutes sortes de questions pour savoir si elles sont normales par rapport à ce qu’elles vivent et même si leurs symptômes sont bien ceux du TOC.
La cause de toutes ces questions est simple.
Puisque les obsessions du TOC impliquent des pensées intrusives et des peurs qui portent sur un nombre infini de sujets, les gens qui en souffrent cherchent à savoir si chacune de leurs peurs est une conséquence du TOC pour se rassurer.
Cette compulsion de chercher à savoir si on est «normal» est liée à une variation de la compulsion d’analyse et de la compulsion qui consiste à vous poser une infinité de questions.
Vos questions qui visent à vous rassurer pour savoir si telle ou telle chose est normale peuvent porter:
- Sur des réactions physiques, comme rougir, être anxieux, avoir des sensations étranges au niveau du cœur, des organes génitaux, etc.;
- Sur l’orientation sexuelle (dans le «TOC homo»);
- Sur des pensées elles-mêmes, sur la peur d’avoir fait du mal sans s’en souvenir;
- Le désir de savoir si on est «normal» peut porter sur les réactions des personnes à leurs propres pensées, comme le fait de s’inquiéter qu’une pensée intrusive dérangeante semble moins déranger qu’auparavant;
- Sur le niveau d’émotions vécu, comme le fait de s’inquiéter d’être plus ou moins émotif face à un grand nombre de situations, comme quand on regarde un film;
- Sur le fait que les pensées intrusives peuvent parfois laisser tranquille et parfois revenir avec force, ou porter sur plus d’un sujet, ou changer de sujets;
- Sur la peur d’être schizophrène, bipolaire, dépressif, ou d’être atteint de n’importe quelle autre maladie physique ou mentale;
- Sur la peur de perdre le contrôle et de commettre l’irréparable dans le TOC de phobie d’impulsion;
- Etc.
Bref, vous voyez que la variété des sujets et des peurs sur lesquels il est possible de chercher à savoir si on est ou non normal (pour se rassurer) est infinie.
Alors même si cet article faisait des centaines de pages, il ne suffirait pas à vous fournir un échantillon représentatif de toutes les peurs et de toutes les questions que les personnes qui souffrent de TOC peuvent se poser.
Ce n’est d’ailleurs pas le but de cet article.
Son objectif est de vous expliquer que, si vous vous reconnaissez dans le fait de chercher continuellement à savoir si vous êtes normal parce que des sujets vous inquiètent et sont source d’anxiété, cela indique simplement que vous souffrez de TOC.
Chercher à se rassurer est probablement l’une des compulsions les plus fréquentes du trouble obsessionnel-compulsif.
Et le problème, c’est que les personnes qui adoptent cette compulsion ne savent pas qu’il s’agit d’un symptôme et non d’une manière d’aller mieux.
Ces personnes utilisent ainsi l’internet et consultent sans cesse les autres pour se rassurer et nourrir leurs symptômes.
Elles ignorent aussi que le fait de chercher continuellement à se rassurer non seulement n’améliorera pas leur situation mais empirera leurs symptômes puisque les compulsions font partie intégrante du cycle du TOC qui fait se succéder à l’infini les obsessions et les compulsions.
En effet, la base du TOC implique de s’inquiéter de toutes sortes de choses, ce sont les obsessions, et chercher à se rassurer de ces peurs est l’une des compulsions possibles.
Vous devez donc retenir que vous n’aurez jamais de réponse finale face à vos doutes et à vos peurs puisque ces derniers, autant que le fait de chercher à vous en rassurer, constituent les symptômes du TOC.
Retenez donc ceci: chercher à vous rassurer et à savoir si ce que vous vivez est «normal» n’est pas une solution, c’est un symptôme du TOC.
Car même lorsque vous réussissez à vous rassurer d’une manière ou d’une autre, cela ne dure jamais longtemps.
Les doutes et les peurs reviennent (obsessions) et vous cherchez de nouveau à vous rassurer (compulsions), et ainsi de suite, sans fin.
Mais cela, vous le savez probablement déjà puisque, si vous souffrez de TOC, vous vous êtes probablement déjà aperçu que le soulagement ne durait jamais très longtemps.
Ce que cet article vous apprend peut-être est simplement que chercher à savoir si ceci ou cela est normal (vous rassurer) fait partie du problème.
Il s’agit d’une compulsion et non d’une manière d’aller mieux.
C’est la raison pour laquelle la quantité de choses qui vous inquiètent et que vous aimeriez savoir si elles sont normales est infinie: les doutes et les peurs dans le TOC peuvent porter sur pratiquement tous les sujets et ils reviennent sans cesse.
C’est le propre des obsessions.
Vous en rassurer n’est donc pas un moyen d’aller mieux.
C’est le propre des compulsions.
Si ces sujets ne sont pas clairs pour vous, je vous invite fortement à profiter des nombreux articles de mon site qui vous permettront de mieux comprendre le TOC et son fonctionnement.
Car en cherchant à savoir si ceci ou cela est «normal», vous perdez votre temps à répéter une compulsion qui entretient votre souffrance.
Vos vérifications ne font que vous distraire de la seule chose qui est vraiment efficace pour aller mieux: réaliser le traitement d’exposition avec prévention de la réponse.
Je le répète, les différentes formes que peuvent prendre les peurs et les doutes dans le TOC sont infinies.
Alors chercher à savoir si chacune de vos peurs ou de vos doutes est normal ou est dangereux, ou quoi que ce soit d’autres, n'améliorera jamais votre état.
Au contraire, cela maintiendrai votre niveau élevé d’anxiété ainsi que l’hypersensibilité de votre cerveau à ces peurs.
La meilleure manière de regagner véritablement votre qualité de vie est de travailler à briser ce cycle des symptômes du TOC à travers le traitement d’exposition avec prévention de la réponse.
Mes meilleures ressources pour vous aider en ce sens sont mon programme Web vidéo autodirigé «Libérez-vous du TOC et des obsessions» ainsi que ses modules complémentaires qui portent sur certains types de TOC en particulier:
Toutes mes ressources vous expliquent comment adapter et appliquer de manière autodirigée (self-help) le traitement d’exposition avec prévention de la réponse à votre situation et à vos besoins.
Libérez-vous du TOC et des obsessions
Programme Web vidéo complet sur le traitement du TOC et accompagné de mon ebook sur les pensées intrusives en introduction.
Module complémentaire sur la phobie d'impulsion
Module Web vidéo sur le traitement de la phobie d'impulsion et complémentaire à mon programme principal.
Module complémentaire sur le «TOC homo»
Module Web vidéo sur le traitement du TOC de la peur d'être homosexuel.
De la crise de panique à la tranquillité
Ebook de stratégies d'intervention rapide pour une guérison durable.
Module complémentaire antidéprime
Module Web vidéo pour se libérer de la déprime en tant que conséquence fréquente du TOC.
Ai-je un TOC? (ebook)
Ebook pour vous aider à savoir si vous souffrez bien de TOC.
Mini-ebooks sur le TOC
Série de mini-ebooks introductifs pour vous aider à comprendre les différentes dimensions du TOC.
Mais il est aussi recommandé de consulter.
Si vous désirez le faire, choisissez un(e) psychologue d'orientation cognitivo-comportementale qui est spécialisé(e) dans le traitement du TOC.
Ce sont les meilleurs spécialistes pour vous aider avec ce type de problème et, avant de débuter les séances, assurez-vous qu’il/elle peut réaliser le traitement d’exposition avec prévention de la réponse avec vous, car il est le plus efficace pour arrêter les TOCS.
Voici une page qui vous aidera à trouver un(e) psychologue.
Il ne faut pas perdre espoir car des solutions efficaces et concrètes existent, tout comme plusieurs personnes ont témoigné de leur guérison du TOC.
Il faut cependant prendre le temps de comprendre le TOC, son fonctionnement et ses pièges, et faire les efforts d’appliquer le traitement qui est le plus efficace face à ce type particulier de trouble.
Si vous désirez partager vos expériences personnelles ou si vous avez des questions, les commentaires ci-dessous sont là pour vous!
Laisser un commentaire