La compulsion du TOC de chercher à vous rassurer (réassurance)

Cet article fait partie de ma série qui porte sur les compulsions du trouble obsessionnel-compulsif.

Les compulsions font beaucoup souffrir, et elles sont insidieuses.

Je vous rappelle qu’elles sont des comportements physiques ou mentaux répétés qui visent à soulager votre anxiété liée à vos obsessions, donc liée à vos pensées intrusives, à vos peurs et à vos doutes.

Dans cet article, je vais vous parler d’une des compulsions probablement les plus fréquentes: le fait de chercher à vous rassurer.

Si vous souffrez de TOC, vous souffrez aussi d’obsessions.

Ces obsessions sont des pensées intrusives, des peurs et des doutes qui peuvent porter sur des événements ou des conséquences négatives que vous redoutez, comme mourir, tomber malade, avoir un accident, être victime d’infidélité, agir sur le coup de l’impulsion et commettre l’irréparable, etc.

Mais les obsessions peuvent aussi constituer la peur en elles-mêmes.

Autrement dit, plutôt que de craindre quelque chose d’extérieur à vous, c’est le fait d’avoir ces obsessions qui vous dérange: vous vous demandez pourquoi vous avez ces pensées répétées, vous avez peur qu’elles reviennent et de ce qu’elles pourraient signifier sur vous, etc.

Ainsi, dans la presque totalité des cas, les obsessions sont désagréables et elles sont associées à des peurs, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elles suscitent autant d’anxiété.

Alors si vous souffrez de TOC et de compulsions, vous vivez probablement beaucoup d’anxiété et vous avez aussi des peurs récurrentes.

Et que faisons-nous le plus souvent lorsque nous avons peur d’une chose sur laquelle nous n’avons aucun contrôle?

Nous cherchons à nous rassurer.

Si le fait de se rassurer reste bénin dans la population en général, cela devient franchement problématique chez les personnes qui souffrent de TOC car cette quête de réassurance devient l’un de ses symptômes importants: une compulsion.

En tant que compulsion, le fait de chercher à vous rassurer n’est plus banal: cela devient une activité qui prend beaucoup de votre temps et qui implique souvent les autres.

Par exemple, puisque vos proches vous aiment, ils répondront habituellement présent lorsque vous tenterez de vous rassurer.

Vous les impliquerez ainsi, sans le savoir, dans vos compulsions.

Bien sûr, lorsque vous vous rassurez, cela fait du bien.

Vous sentez l’anxiété et vos inquiétudes diminuer.

Mais comme vous l’avez déjà constaté, il ne se passe pas beaucoup de temps avant que les doutes et les inquiétudes ne reviennent et que l’anxiété ne remonte.

C’est à ce moment que vous cherchez de nouveau à vous rassurer, et ainsi se poursuit le cycle infini des obsessions et des compulsions qui entretiennent votre souffrance.

C’est de cette manière que le TOC vous maintient dans ses pièges au quotidien.

Vous avez déjà remarqué ce que je vais dire, mais je le répète pour que vous en preniez bien conscience: le fait de vous rassurer, comme les autres compulsions, ne règle pas le problème de vos peurs et de votre anxiété.

En cherchant à vous rassurer, vous poursuivez un objectif inaccessible: vous tentez de trouver une manière d’obtenir une fois pour toutes la certitude que ce que vous craignez ne se produira pas.

Vous cherchez ce miracle qui ferait taire vos peurs et garderait loin votre anxiété, pour de bon.

Mais obtenir cette certitude absolue est impossible.

Vous devez même savoir que cette recherche de certitude fait aussi partie des symptômes importants du TOC.

Ainsi, le TOC vous maintient dans ses pièges en vous donnant l’impression que vous faites quelque chose de constructif pour aller mieux.

Mais rien n’est plus faux: le TOC vous fait simplement croire que les compulsions qu’il vous porte à répéter sont saines et vous aident alors qu’elles entretiennent et empirent le problème.

En effet, les compulsions maintiennent l'hypersensibilité de votre cerveau face à la peur qu'il a inventée.

En d'autre mots, sans compulsion, il n'y a pas de TOC, car ce sont les compulsions qui empêchent au cerveau d'apprendre que sa peur n'est pas fondée.

La compulsion de chercher à vous rassurer implique même un cercle vicieux qui augmente votre anxiété au lieu de la faire diminuer.

Je vous invite donc à porter une attention toute particulière aux moments où vous êtes en train de chercher à vous rassurer pour diminuer l’anxiété liée à vos peurs.

Car chercher à vous rassurer peut prendre un très grand nombre de formes.

1. Vous pouvez vérifier différentes choses.

Pour vous donner un exemple de cette compulsion de vérification, une personne qui est obsédée par la peur d’être victime d’infidélité peut vérifier de nombreuses manières si son ou sa partenaire lui est bien fidèle, pour se rassurer.

2. Vous pouvez aussi analyser, chercher des causes, chercher à comprendre ce qui n’a pas à être compris.

Par exemple, les personnes qui souffrent de pensées intrusives meurtrières, suicidaires, pédophiles ou ont peur de faire du mal aux autres cherchent constamment à savoir si leurs obsessions signifient quelque chose de réel à leur sujet.

Elles font aussi cela pour se rassurer.

3. Vous faites aussi probablement de nombreuses recherches sur Internet sur les sujets qui vous inquiètent

Encore une fois, leur but est de vous rassurer...

Sans vous en apercevoir, vous impliquez aussi peut-être les autres dans votre compulsion de vous rassurer.

Vous posez ainsi des questions aux personnes que vous côtoyez pour vous rassurer directement ou indirectement.

Par exemple, je ne compte plus les personnes qui souffrent de TOC qui me contactent par email, messagerie ou dans les commentaires des articles de mon site et de mes vidéos sur YouTube et me posent des questions pour se rassurer.

Je leur explique que je ne fais pas de consultation psychologique, que chercher à se rassurer est une compulsion et que je ne veux pas contribuer à leur souffrance en participant à leurs symptômes.

Je les oriente alors vers les solutions réelles, comme consulter le type de psychologue spécialisé dans le traitement du TOC, comme je le fais aussi dans mes articles et mes vidéos.

Je sais aussi que certaines personnes visionnent mes vidéos à répétition ou qu’elles retournent sans cesse lire les mêmes articles sur mon site pour diminuer leur anxiété.

Il s’agit encore une fois de la compulsion de se rassurer.

C’est la raison pour laquelle, si vous désirez aller mieux, vous devez plutôt concentrer vos efforts à apprendre comment fonctionne le TOC, quels sont ses pièges et, surtout, comme le traiter.

C’est ce que j’explique en détail dans mes ressources Web vidéo qui aident un nombre croissant de personnes à travers le monde.

Mes meilleures ressources sont mon programme Web vidéo autodirigé «Libérez-vous du TOC et des obsessions» ainsi que ses modules complémentaires qui portent sur certains types de TOC en particulier:

• Module pour guérir la phobie d’impulsion;
• Module sur le TOC de la peur d’être homosexuel.

Toutes mes ressources vous expliquent comment adapter et appliquer de manière autodirigée (self-help) le traitement d’exposition avec prévention de la réponse à votre situation et à vos besoins.

Mais il est aussi recommandé de consulter.

Si vous désirez le faire, choisissez un(e) psychologue d'orientation cognitivo-comportementale qui est spécialisé(e) dans le traitement du TOC.

Ce sont les meilleurs spécialistes pour vous aider avec ce type de problème et, avant de débuter les séances, assurez-vous qu’il/elle peut réaliser le traitement d’exposition avec prévention de la réponse avec vous, car il est le plus efficace pour arrêter les TOCS.

Voici une page qui vous aidera à trouver un(e) psychologue.

Il ne faut pas perdre espoir car des solutions efficaces et concrètes existent, tout comme plusieurs personnes ont témoigné de leur guérison du TOC.

Il faut cependant prendre le temps de comprendre le TOC, son fonctionnement et ses pièges, et faire les efforts d’appliquer le traitement qui est le plus efficace face à ce type particulier de trouble.

J’espère de tout cœur que cet article et les nombreuses ressources en ligne sur le TOC de mon site vous aideront comme elles ont déjà aidé un grand nombre de personnes aux prises avec ce problème.

Si vous désirez partager vos expériences personnelles ou si vous avez des questions, les commentaires ci-dessous sont là pour vous!