Dans d’autres articles, je vous ai parlé en détail des distorsions cognitives et des déséquilibres identitaires qui peuvent faire beaucoup souffrir.
Voici venu le moment d’aborder les solutions !
Si vous désirez vivre avec plus d’estime de soi et de confiance, avec une identité plus équilibrée et authentique, vous devez savoir comment maîtriser chaque jour ces différents problèmes.
Nous sommes souvent remplis de bonne volonté lorsque nous songeons à améliorer notre existence.
Nous nous interrogeons sur nous-mêmes, nous suivons des formations, des ateliers, des webinaires, nous lisons des livres de développement personnel…
Mais lorsque vient vraiment le temps d’améliorer les choses, les émotions et l’orgueil nous font souvent reculer.
L’effort semble parfois surhumain et nous nous refermons sur nous-mêmes.
Nous oublions nos résolutions et nous perdons rapidement notre motivation.
Que faire pour que ces louables intentions ne demeurent pas des vœux pieux ?
Lorsque tout va mal, deux options s’offrent habituellement à nous:
- Nous pouvons réagir comme à l’habitude, et c’est souvent ce qui nous rend malheureux.
- Nous pouvons essayer de voir les choses autrement.
Mais pour faire ce second choix, nous devons vraiment privilégier notre bien-être.
Et, surtout, nous devons appliquer efficacement ce que nous avons appris pour améliorer notre sort.
À ce stade-ci, il m’apparaît utile de résumer ce que nous avons vu au sujet des distorsions identitaires.
Cela me permettra d’approfondir ces problèmes pour vous aider à les régler.
L’autodénigrement et l’affirmation de soi contre les autres
Lorsque nous concentrons notre attention sur les dimensions négatives de nous-mêmes, nous nous rendons malheureux.
Lorsque nous ne voyons que les défauts des autres, nous les rendons malheureux.
Ainsi, l’autodénigrement, tout comme le mépris des autres, provient de la manière dont nous évaluons notre valeur personnelle.
Lorsque nous procédons à une telle évaluation, nous nous posons toujours la même question inutile et erronée: Qui, de nous-mêmes ou des autres, possède le plus de valeur ?
Il va sans dire que le fait de réduire la valeur d’une personne à ce genre de comparaison nuit au développement équilibré de notre personnalité et de nos rapports avec les autres.
J’ai rédigé les listes ci-dessous pour vous aider à prendre conscience des moments où vous êtes aux prises avec ce genre de déséquilibre.
Les manifestations de l’autodénigrement et de l’affirmation contre les autres
Attitudes autodestructrices reliées au manque d’estime de soi
- Nous empêcher d’exprimer nos besoins, nos désirs, nos idées, nos émotions, etc.
- Être honteux et mécontent de ce que nous sommes.
- Rechercher continuellement les indices qui « prouvent » que nous ne possédons pas de valeur.
- Généraliser un échec à notre personne et à notre vie entière pour conclure que nous n’avons pas de valeur.
- Nous juger souvent et sévèrement.
- Avoir peur d’être rejetés.
- Croire que nous ne méritons pas l’intérêt des autres et que leurs marques d’appréciation sont fausses.
- Nous sentir coupables à la moindre occasion, même lorsque nous ne sommes pas responsables des événements.
- Ne pas assumer nos choix ni en accepter les conséquences.
Attitudes dirigées contre les autres reliées à l’autodénigrement ou à la surestime
- Être trop centrés sur nous-mêmes pour porter attention aux autres.
- Ne pas essayer de comprendre le point de vue des autres ni accepter qu’ils pensent différemment (leurs paroles, leurs idées ou leurs choix, par exemple).
- Tenter de prouver aux autres que nous possédons plus de valeur qu’eux.
- Refuser avec agressivité les critiques constructives que les autres nous adressent avec respect.
- Prendre toute la place; nous comporter avec vantardise et empêcher les autres de s’affirmer.
- Réagir fortement à toute forme d’autorité. Nous sommes pourtant obligés de respecter des règles pour évoluer harmonieusement en société. Ce déni de l’autorité découle de la distorsion qui veut que le fait d’accorder aux autres un certain pouvoir nous retire notre valeur personnelle.
- Adopter des attitudes désagréables parce que nous croyons que les autres ne peuvent pas nous accepter.
- Refuser la responsabilité de nos actes. C’est toujours la faute des autres ou d’une situation extérieure…
L’autodénigrement est un problème délicat…
Puisque cette vision négative de soi prend sa source dans l’identité elle-même, il est très difficile d’en prendre conscience et d’y remédier.
L’autodénigrement est source d’incertitude, d’angoisse et de solitude, et il n’est pas facile de faire changer d’opinion une personne qui croit ne rien valoir.
Cette vision négative de soi résiste au changement et retient surtout les informations qui, comme elle, sont négatives.
C’est pourquoi nous retenons moins nos succès que nos échecs lorsque nous avons tendance à nous dénigrer.
L’autodénigrement suscite aussi des réactions agressives de la part des personnes qui en souffrent.
Cette agressivité éclate plus particulièrement lorsqu’un proche demande à la personne qui se dénigre pourquoi elle entretient une telle attitude à son égard.
Voici deux réactions relativement typiques, mais opposées, qui se manifestent fréquemment dans ce contexte.
Pour les illustrer, je vais prendre l’exemple de Laurent et de sa mère, Nicole, qui s’autodénigre souvent:
- Laurent dit à sa mère combien il trouve dommage qu’elle ait une aussi piètre opinion d’elle-même. Celle-ci sombre alors dans une profonde tristesse et se referme en se dénigrant davantage. Elle se met à pleurer en demandant à Laurent, qui tente de l’aider, pourquoi il la rejette et pourquoi il est aussi méchant avec elle (ce qui ne correspond évidemment pas à la réalité !)
- Nicole réagit avec un mélange de tristesse et de colère. Elle apostrophe son fils Laurent qui tente de l’aider en lui disant: Pour qui te prends-tu ? Je ne t’ai rien demandé ! Et toi, tu te crois parfait ?
Dans ces deux cas, Nicole interprète les intentions de Laurent à travers des distorsions cognitives.
Ces distorsions découlent de la vaine tentative de Nicole de sauvegarder son identité qui, en réalité, n’est pas en péril.
Les réactions de Nicole, empreintes d’émotions négatives, l’empêchent de comprendre ce qui lui nuit pour arriver à améliorer sa situation.
Cesser, enfin, de nous juger…
Nous pouvons tous nous retrouver un jour ou l’autre dans la situation de Nicole.
Si cela se produit, voici un petit exemple pour éviter de vous méprendre sur les intentions de celles et ceux qui voudraient vous aider.
Imaginez qu’une personne vous demande de résoudre une multiplication assez complexe (682 x 157, par exemple) sans papier, ni crayon, ni calculatrice, et que vous répondez 107064.
La personne qui vous a interrogé répond à son tour à la multiplication, mais à l’aide d’une calculatrice.
Elle vous corrige en disant que la réponse est plutôt 107074.
Il serait surprenant que vous réagissiez à sa réponse en vous sentant triste ou rejetés.
Vous ne vous demanderez probablement pas pourquoi cette personne est si méchante avec vous.
Vous ne lui demanderez pas davantage pourquoi elle se croit parfaite !
Vous serez ouverts et conviendrez simplement que vous avez fait une erreur de calcul (Félicitations ! Il fallait d’ailleurs être très fort en calcul mental pour obtenir un résultat si proche sans papier, ni crayon, ni calculatrice !)
Vous accepterez donc de vous être trompés et vous vous corrigerez peut-être plus facilement la prochaine fois.
Cet exemple apporte une précision primordiale si vous désirez vivre avec une identité harmonieuse.
À moins d’être mathématicien, la réponse à un calcul est une information extérieure à nous-mêmes.
Le fait de nous tromper n’implique pas directement notre identité et il est facile de reconnaître notre erreur.
À la différence, certaines critiques ou commentaires s’adressent plus personnellement à nous-mêmes.
Mais si nous n’utilisons pas ces critiques pour nous dévaloriser, notre identité restera indemne.
Des critiques constructives ne nous déprécient pas davantage qu’une erreur de calcul mental !
Si un membre de votre famille mentionne qu’il vous trouve autoritaire et qu’il en souffre, vous perdrez bien davantage à nier ce commentaire que si vous essayez d’identifier votre comportement éventuellement problématique.
Il s’agit de vous mettre dans des conditions qui favorisent votre amélioration personnelle.
Et avec le temps, toutes vos relations interpersonnelles en profiteront !
Les autres constituent d’ailleurs une source privilégiée d’informations lorsque nous désirons améliorer certaines facettes de notre personnalité.
Nous pouvons toujours mieux réagir lorsqu’il s’agit de nous améliorer.
Si d’autres personnes vous font des critiques constructives, vous pourrez vous rappeler l’exemple de la multiplication.
Vous constaterez alors que votre valeur personnelle n’est aucunement en jeu !
Le simple fait de savoir que nous pouvons mal interpréter une situation souligne également notre capacité à modifier la signification que nous lui attribuons.
Nous minimisons ainsi les conséquences néfastes dont nous sommes souvent responsables.
C’est la raison pour laquelle il est si enrichissant d’obtenir des informations valides sur nous-mêmes et non des conclusions erronées, comme lorsque nous nous dévaluons.
Vous pouvez toujours assurer l’équilibre de votre identité en tenant compte de la validité des conclusions que vous formulez à votre endroit.
Car ce sont ces conclusions, quel que soit leur contenu, qui influencent votre manière de vous percevoir.
L’objectif consiste à ne pas se surestimer ni à s’autodénigrer en se concentrant sur la valeur fondamentale que nous possédons tous et dont la définition ne dépend pas de critères extérieurs, sociaux ou autres.
Les listes qui suivent vous présentent d’ailleurs les conséquences désastreuses auxquelles mènent les distorsions identitaires dans nos relations interpersonnelles.
Ce résumé vous encouragera à porter une attention quotidienne à la manière dont vous pouvez améliorer votre équilibre.
Quelques conséquences des distorsions identitaires dans nos relations avec les autres
La dépréciation de soi et l’autodestruction
- Les fausses croyances sur nous-mêmes et sur la vie:
- Nous devons être toujours compétents et appréciés de tous.
- Les autres doivent toujours nous traiter comme nous le souhaitons.
- Nous devons toujours obtenir tout ce que nous désirons.
- L’isolement, qui découle souvent de la peur d’être rejeté par les autres. L’isolement une réaction de défense excessive et douloureuse d’éviter toute forme de rejet puisque, par définition, nous restons seuls…
- Accorder trop d’importance à ce que les autres pensent de nous-mêmes (manque d’autonomie et d’authenticité et dépendance sociale).
- Refuser de s’accorder l’importance nécessaire pour affronter nos problèmes et changer ce qui nous rend malheureux.
Les attitudes qui suscitent des conflits avec les autres
- La dépendance à la valorisation extérieure. Le fait de rechercher constamment de la valorisation de la part des autres, parfois en recourant même à la manipulation.
- La susceptibilité et les attitudes inutilement défensives. Le fait d’être convaincus de notre manque de valeur exacerbe la peur que les autres remarquent chez nous des défauts ou des faiblesses.
- Manipuler les autres pour obtenir ce que nous désirons.
- Refuser les compliments. Certaines personnes n’acceptent pas que les autres leur expriment de la reconnaissance ni de l’appréciation. Une possible explication: parce que ces personnes ne s’aiment pas, elles croient que les autres ne peuvent pas non plus les aimer.
- Incapacité à faire le don de soi dans ses relations interpersonnelles, comme dans l’amour ou dans l’amitié. Cette incapacité se traduit souvent par des échanges à sens unique et est directement liées à l’égocentrisme.
- Définir une fois pour toutes nos idées ou nos valeurs et résister au changement et à la différence. Nous acceptons ainsi difficilement les valeurs et les opinions des autres.
La complexité de l’identité humaine engendre rarement des attitudes constantes et homogènes.
Parmi les conséquences que présente ma liste ci-dessus, plusieurs se contredisent entre elles.
C’est parce que ces conséquences varient beaucoup d’une personne à l’autre et qu’elles ne se manifestent pas toujours en même temps.
Par exemple, une personne égocentrique dédaigne rarement les compliments, ce qui n’est pas le cas de ceux qui nient leur valeur personnelle…
Certaines personnes tendent davantage à se déprécier tandis que d’autres manipulent leur entourage.
Nous fuyons souvent nos responsabilités et nions être la cause de nos malheurs.
Tant que nous ne prenons pas conscience du rôle que nous jouons face à nous-mêmes, nous ne pouvons pas vraiment améliorer les choses…
Se libérer de soi-même !
Nous sommes souvent prisonniers de notre façon de nous percevoir.
Personne n’a envie de se nuire volontairement, mais c’est pourtant ce que nous faisons chaque fois que nous nous dénigrons.
Si vous n’avez pas confiance en vous-même, le fait d’en prendre conscience constituera une étape importante puisque cela vous donnera les moyens de faire quelque chose.
Le manque d’estime de soi nous incite à nous comparer sans cesse aux autres, à mal interpréter leurs intentions et à vivre dans la culpabilité.
Nous devons donc sortir du système d’évaluation étouffant que nous nous sommes créé.
Et le fait d’admettre une lacune personnelle pour la faire disparaître s’apparente bien davantage à de l’amélioration de soi qu’à de l’autodénigrement.
Une identité authentique nous empêche de continuellement nous comparer aux autres.
Elle nous permet de nous apprécier pour ce que nous sommes vraiment, au-delà des critères que véhicule la société.
Ce qui importe le plus n’est-il pas d’être heureux ?
Quant à nos activités, leur qualité première n’est-elle pas de nous plaire et non d’impressionner les autres ?
Je suis persuadé que l’objectif le plus valable à long terme consiste à nous défaire des stéréotypes néfastes auxquels nous nous confinons.
Car tout être humain, d’où qu’il provienne, quoi qu’il fasse, mérite d’être respecté, encouragé et apprécié.
Il est d’ailleurs préférable d’avoir une vision positive de nous-mêmes, et ce, en dépit du fait que nous ne nous connaissons pas complètement, car une telle image nourrit la confiance en soi et l’estime de soi.
Mais l’autoappréciation a ses limites et elle ne doit pas entraver l’existence des autres !
Plusieurs personnes ne semblent se fier qu’aux réactions des autres pour s’accorder de la valeur. Pourtant, nous n’avons pas à impressionner qui que ce soit pour nous aimer.
La valeur personnelle la plus authentique consiste sans doute à bien nous connaître et à rester nous-mêmes.
À partir du moment où vous savez que votre interprétation de la réalité influence la signification que vous donnez aux événements ainsi qu’à vous-même, vous pouvez exercer un contrôle sur cette interprétation.
Aucune signification n’est universelle.
Nous gagnons donc énormément à rechercher des croyances plus valides sur nous-mêmes, et c’est cet objectif que je vous aide à atteindre dans mon livre Qui suis-je?
Vous pouvez vous le procurer en version ebook pour le lire en entier.
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