Cet article fait partie de ma série sur les pensées intrusives.
Les pensées intrusives se nomment aussi les obsessions, l’un des symptômes principaux du trouble obsessionnel compulsif (TOC).
Elles prennent la forme de pensées, d’images statiques ou mouvantes, de peurs, de doutes, d’impression et même de sensations.
Les obsessions suscitent beaucoup de souffrance, notamment de l’anxiété.
Dans cet article, je vais aborder un sujet très important mais selon une perspective qui va vous surprendre: comment contrôler vos pensées ou, dit autrement, pouvez-vous vraiment contrôler vos pensées?
Parce que nos pensées semblent toujours présentes dans notre esprit et qu’elles se manifestent à travers notre discours intérieur, nous croyons les comprendre et les contrôler.
En effet:
- parce que nous pouvons choisir d’orienter notre attention sur certains sujets;
- parce que nous choisissons de réfléchir à ceci ou à cela;
- parce que nous tenons des propos cohérents lorsque nous parlons aux autres;
Toutes les manifestations de nos pensées depuis que nous sommes jeunes nous font croire qu’elles sont très importantes et qu’elles nous disent toujours la vérité.
Nous croyons aussi que nous exerçons un contrôle réel et constant sur nos pensées.
Pourtant, rien n’est plus faux.
Mais ne vous découragez pas.
Si des pensées vous dérangent et que vous essayez de les contrôler en vain, si vous cherchez par tous les moyens comment arrêter de penser, lisez cet article jusqu’à la fin et vous apprendrez des choses intéressantes propres à vous aider.
S’il est vrai que nous contrôlons une partie de notre attention et ce sur quoi nous la concentrons, il est faux de croire que nous contrôlons l’ensemble de nos pensées.
Mais à cause de cette impression de contrôle, nous entretenons souvent une foule de fausses croyances à leur sujet.
Par exemple, nous croyons souvent que nos pensées sont sages, vraies, pertinentes, importantes et qu’elles correspondent à la réalité.
Pourtant, vos pensées peuvent aussi être fausses, absolument sans importance, donc futiles, et porter sur des sujets que vous ne contrôlez pas et qui ne signifient rien sur vous, ce qui inclut des sujets effrayants ou méchants (typiques de obsessions du TOC de phobie d’impulsion).
Vous devez savoir que vos pensées découlent du fonctionnement naturel de votre cerveau.
Et tout comme le fait que vous ne contrôlez pas l’ensemble des processus de votre corps, comme la digestion ou le fait que vos cheveux poussent, vous ne contrôlez pas toutes les pensées qui peuvent s’imposer à votre esprit.
Les études en psychologie ont clairement démontré que tout le monde a des pensées intrusives et non sollicitées et même les personnes qui ne souffrent pas de TOC peuvent avoir des pensées intrusives sur des sujets désagréables et dérangeants.
Mais la différence avec les personnes qui ne souffrent pas de TOC, c’est qu’elles n’ont pas tendance à être anxieuses et à s’inquiéter facilement.
Elles ne se préoccupent donc pas de leurs pensées, même celles qui portent sur des sujets horrifiants.
Mais le cerveau des personnes qui souffrent de TOC est très sensible, il a donc tendance à voir des dangers là où il n’y en a pas nécessairement.
C’est ainsi que ces personnes s’inquiètent plus facilement d’un grand nombre de choses, incluant leurs propres pensées et le sens qu’elles pourraient avoir à leur sujet.
C’est le cercle vicieux du TOC: plus les pensées sont dérangeantes et plus les personnes qui en souffrent tentent de les contrôler.
Si vous vivez cela, sachez que plus vous tentez de contrôler vos pensées et de les rejeter et plus elles s’impriment profondément dans votre cerveau, ce qui les fait revenir plus souvent.
Alors si vous avez plus souvent des pensées intrusives qui vous dérangent et vous inquiètent (les fameuses obsessions du TOC), vous aurez davantage tendance à tenter de les contrôler pour réduire l’anxiété qu’elles génèrent.
Voici quelques exemples des manières les plus courantes d’essayer d’exercer ce contrôle sur vos pensées:
- Vous pouvez tenter de les réprimer, de les retirer carrément de votre esprit.
- Vous pouvez essayer de vous distraire et de vous changer les idées.
- Vous pouvez les analyser pour voir si elles représentent un problème ou un danger.
- Vous pouvez chercher à vous rassurer à l’effet que vos pensées ne représentent pas de problème ou de danger (notamment en vous posant mille questions et en vous demandant si ceci ou cela est «normal»).
- Vous pouvez essayer de vous rassurer de différentes manières, dont en consultant les autres ou en cherchant sur Internet.
- Vous pouvez changer des habitudes, comme faire plus de sport, de la relaxation ou manger mieux.
- Etc.
Pour les personnes qui souffrent de TOC, ces différentes manières d’essayer de contrôler leurs pensées sont en fait des compulsions, un autre symptôme important de ce trouble.
Et non seulement les compulsions ne permettent pas de contrôler ses pensées ni de s’en libérer mais elles les portent à revenir plus souvent.
J’ai d'ailleurs créé une série d’articles sur les compulsions que je vous invite d’ailleurs à lire.
Si vous êtes une personne anxieuse et que vous considérez vos pensées comme problématiques, vous risquez de tenter de les contrôler pour vous en débarrasser.
C’est ainsi que se met en place l’un des pièges les plus importants du TOC, que j’appelle l’hameçon mental.
Plus vous tentez de contrôlez vos pensées et plus ces dernières s’impriment fortement dans les réseaux de neurones de votre cerveau, ce qui les fait ensuite revenir plus souvent.
Ainsi, paradoxalement, plus vous tentez de contrôler vos pensées et plus elles reviennent et moins vous obtenez le résultat que vous recherchez.
Par exemple, les personnes qui souffrent du TOC de phobie d’impulsion ont peur que leurs pensées ne les fassent passer à l’acte et commettre l’irréparable.
Mais ce n’est pas parce que vous ne contrôlez pas le va et vient de vos pensées dans votre esprit que vos pensées dérangeantes signifient que vous avez perdu la tête ou qu’elles peuvent vous faire agir sans votre consentement.
Nos pensées n’ont pas ce pouvoir sur nous-mêmes.
Et puisque le TOC implique des moments où les obsessions sont plus intenses et d’autres moments où elles sont peu présentes, plusieurs personnes font l’erreur de croire que si leurs pensées reviennent moins souvent, c’est parce qu’elles ont réussi à les contrôler.
Par exemple, il est fréquent que les personnes qui souffrent de TOC souffrent moins de leurs pensées pendant l’été, lorsqu’elles ont moins de préoccupations, qu’elles profitent d’activités extérieures, voient des amis, etc.
Mais les pensées peuvent se faire plus intenses au moment de la rentrée lorsque les préoccupations et le niveau moyen de stress augmente.
La meilleure manière de contrôler vos pensées est donc, paradoxalement, d’arrêter d’essayer de les contrôler, car c’est cette tentative de contrôle qui les fait revenir encore et encore.
J’en parle d’ailleurs dans mon livre sur les pensées intrusives qui fournit aussi des stratégies efficaces pour se libérer progressivement des pensées désagréables.
Et si vous souffrez de TOC, il existe un traitement très efficace qui se nomme l’exposition avec prévention de la réponse qui permet de vous désensibiliser progressivement des peurs associées à vos pensées intrusives et aux doutes qui reviennent constamment.
Mes meilleures ressources pour vous aider sont mon programme Web vidéo autodirigé «Libérez-vous du TOC et des obsessions» ainsi que ses modules complémentaires qui portent sur certains types de TOC en particulier:
Toutes mes ressources vous expliquent comment adapter et appliquer de manière autodirigée (self-help) le traitement d’exposition avec prévention de la réponse à votre situation et à vos besoins.
Libérez-vous du TOC et des obsessions
Programme Web vidéo complet sur le traitement du TOC et accompagné de mon ebook sur les pensées intrusives en introduction.
Module complémentaire sur la phobie d'impulsion
Module Web vidéo sur le traitement de la phobie d'impulsion et complémentaire à mon programme principal.
Module complémentaire sur le «TOC homo»
Module Web vidéo sur le traitement du TOC de la peur d'être homosexuel.
De la crise de panique à la tranquillité
Ebook de stratégies d'intervention rapide pour une guérison durable.
Module complémentaire antidéprime
Module Web vidéo pour se libérer de la déprime en tant que conséquence fréquente du TOC.
Ai-je un TOC? (ebook)
Ebook pour vous aider à savoir si vous souffrez bien de TOC.
Mais il est aussi recommandé de consulter.
Si vous désirez le faire, choisissez un(e) psychologue d'orientation cognitivo-comportementale qui est spécialisé(e) dans le traitement du TOC.
Ce sont les meilleurs spécialistes pour vous aider avec ce type de problème et, avant de débuter les séances, assurez-vous qu’il/elle peut réaliser le traitement d’exposition avec prévention de la réponse avec vous, car il est le plus efficace pour arrêter les TOCS.
Voici une page qui vous aidera à trouver un(e) psychologue.
Il ne faut pas perdre espoir car des solutions efficaces et concrètes existent, tout comme plusieurs personnes ont témoigné de leur guérison du TOC.
Il faut cependant prendre le temps de comprendre le TOC, son fonctionnement et ses pièges, et faire les efforts d’appliquer le traitement qui est le plus efficace face à ce type particulier de trouble.
J’espère de tout cœur que cet article et les nombreuses ressources en ligne sur le TOC de mon site vous aideront comme elles ont déjà aidé un grand nombre de personnes aux prises avec ce problème.
Si vous désirez partager vos expériences personnelles ou si vous avez des questions, les commentaires ci-dessous sont là pour vous!
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