Cet article fait partie de ma série sur les pensées intrusives.
Les pensées intrusives se nomment aussi les obsessions, l’un des symptômes principaux du trouble obsessionnel compulsif (TOC).
Elles prennent la forme de pensées, d’images statiques ou mouvantes, de peurs, de doutes, d’impression et même de sensations.
Les obsessions suscitent beaucoup de souffrance, notamment de l’anxiété.
Dans cet article, je vais vous expliquer en quoi le fait de donner de l’importance à vos pensées fait partie intégrante du cercle vicieux dans lequel le TOC vous maintient sans le savoir, et vous fait souffrir.
Les personnes qui souffrent du trouble obsessionnel-compulsif partagent le fait d’être anxieuses et de s’inquiéter facilement.
Et l’un des sujets les plus importants de leurs inquiétudes porte souvent sur leurs pensées elles-mêmes.
Ces pensées intrusives, les obsessions, souvent associées à des peurs, constituent, avec les compulsions, les symptômes principaux du TOC.
Par exemple, les personnes qui souffrent du TOC de la peur d’être homosexuel ont des obsessions à thématiques homosexuelles, ce qui leur fait peur et les fait douter de leur orientation sexuelle.
De la même manière, les obsessions des personnes qui souffrent de jalousie maladive et obsessionnelle ont des doutes constants au sujet de la fidélité de leur partenaire.
De leur côté, les personnes hypocondriaques ont des pensées récurrentes associées à la peur de tomber malade.
Je pourrais continuer longtemps cette énumération car la liste des peurs que suscitent les obsessions est pratiquement infinie puisqu’elle n’a de limite que l’imagination.
Il est même possible de redouter la survenue dans son esprit de pensées qui ne portent sur aucun sujet inquiétant en soi.
On appelle ces pensées des «obsessions neutres».
Il peut s’agir par exemple d’une musique ou d’une chanson, de mots, de phrases, de chiffres, etc.
Dans ce cas, la peur qui leur est associée est reliée au simple fait qu’elles reviennent, car ces pensées, mêmes banales, peuvent être dérangeantes si elles occupent sans cesse l’esprit, et on peut craindre leur retour.
Ainsi, cette importance démesurée et cette inquiétude que vous associez à vos pensées obsessionnelles viennent de la base du TOC lui-même.
C’est d’ailleurs parce que vous accordez une grande importance à vos pensées que vous vous posez autant de questions à leur sujet et sur vous-même, du fait de les avoir.
Cela provient de ce qui se nomme la pensée anxieuse en psychologie.
Le TOC vous porte à être extrêmement sensible à tout danger, même à des problèmes ou à des dangers qui n’existent pas.
La pensée anxieuse nourrit ainsi vos inquiétudes et vous porte à vous concentrer sur tout ce qui pourrait être problématique.
Cette inquiétude élevée, conséquence de la pensée anxieuse, est facilement dirigée sur vos pensées elles-mêmes.
Elle vous porte à vous en inquiéter et à vous poser une foule de questions à leur sujet.
Voici plusieurs questions qui sont fréquentes:
- Pourquoi mes pensées peuvent-elles se manifester dans mes rêves?
- Pourquoi mes pensées portent sur tel ou tel sujet?
- Pourquoi est-ce que je ne m’inquiète plus de mes pensées qui m’inquiétaient auparavant?
- Est-ce que mes pensées sont bel et bien un signe que je souffre de TOC?
- Pourquoi est-ce que je ne peux pas m’empêcher d’avoir ces pensées?
- Etc.
Je consacre d’ailleurs d’autres articles à ces questions dans le but de vous aider à y répondre et à comprendre que ce que vous vivez est une conséquence des symptômes normaux du TOC.
Retenez donc que c’est cette pensée anxieuse, l’importance que vous accordez à vos pensées intrusives, qui est à la source du piège du TOC qui entretient votre souffrance.
Et à travers le TOC, il existe plusieurs raisons pour lesquelles vous avez tendance à donner une importance démesurée et inutile à vos pensées.
1. Il y a d’abord ce que l’on appelle en psychologie la fusion cognitive.
Elle consiste à vous inquiétez de vos pensées et à leur chercher un sens.
Par exemple, pour une personne qui souffre de phobie d’impulsion et qui a peur de faire du mal aux autres sans le vouloir, la fusion cognitive implique de croire que le simple fait de penser faire quelque chose est l’équivalent d’avoir envie de le faire, ou même de l’avoir fait sans s’en rendre compte.
2. La deuxième raison pour laquelle vous avez tendance à donner une importance démesurée et inutile à vos pensées implique de croire que vous pouvez les contrôler.
C’est une erreur fréquente que font les personnes qui souffrent de TOC: puisque leurs pensées sont désagréables, elles tentent de les contrôler et de s’en débarrasser.
Mais cela a l’effet inverse et, comme je l’explique dans mon livre sur les pensées intrusives, plus vous tentez de contrôler vos pensées et plus elles reviennent souvent et collent à votre esprit.
Personne, ni vous ni moi ni personne sur Terre ne peut exercer un contrôle réel et soutenu sur ses pensées intrusives, et cela n’est pas grave puisque nos pensées ne sont pas nécessairement importantes ni ne signifient nécessairement quoi que ce soit.
3. La troisième raison consiste en ce que le fait de donner de l’importance à vos pensées vous donne l’impression que vous travaillez à résoudre le problème, alors que cette importance, au contraire, nourrit le problème et l’empire.
Et cette impression de travailler à résoudre le problème que vous voyez en vos pensées implique un ensemble de processus mentaux qui ne sont pas constructifs:
- Il y la rumination mentale qui consiste à ressasser sans cesse le sujet et à le faire tourner dans tous les sens dans votre esprit.
- Il y a l’inquiétude, le fait de penser sans cesse à toutes les conséquences négatives qui pourraient être liées à vos pensées et à la signification que vous leur attribuez.
- Et il y a l’auto-analyse, qui vous remet en question et vous porte à vous critiquer et à vous poser des questions comme «Pourquoi est-ce que je pense à cela?», «Qu’est-ce que ces pensées signifient sur moi?», etc.
4. Et la quatrième raison pour laquelle vous avez tendance à donner une importance démesurée et inutile à vos pensées découle de l’impression de mieux comprendre les choses et de leur donner du sens.
Comme dans la raison précédente, le fait d’analyser vos pensées, de chercher des causes non pertinentes, etc., vous donne l’impression de comprendre ce que vous vivez alors qu’au contraire vous augmentez la confusion car vous ne faites que subir les symptômes du TOC et vous restez pris dans ses pièges.
Donner de l’importance à vos pensées est donc tout sauf constructif et, je vous le garantis, cela ne vous aidera jamais à aller mieux.
Au contraire, cette importance que vous leur donnez et l’inquiétude que vous leur associez relève directement des symptômes du TOC.
Pour en sortir, vous devez donc changer complètement votre approche et apprendre à identifier vos obsessions et vos compulsions, comprendre comme le TOC vous tend ses pièges et, surtout, réaliser le traitement TCC le plus efficace qui se nomme l’exposition avec prévention de la réponse.
Ce traitement vous permet de désensibiliser progressivement votre cerveau de ses peurs.
Mes meilleures ressources pour vous aider en ce sens sont mon programme Web vidéo autodirigé «Libérez-vous du TOC et des obsessions» ainsi que ses modules complémentaires qui portent sur certains types de TOC en particulier:
Toutes mes ressources vous expliquent comment adapter et appliquer de manière autodirigée (self-help) le traitement d’exposition avec prévention de la réponse à votre situation et à vos besoins.
Libérez-vous du TOC et des obsessions
Programme Web vidéo complet sur le traitement du TOC et accompagné de mon ebook sur les pensées intrusives en introduction.
Module complémentaire sur la phobie d'impulsion
Module Web vidéo sur le traitement de la phobie d'impulsion et complémentaire à mon programme principal.
Module complémentaire sur le «TOC homo»
Module Web vidéo sur le traitement du TOC de la peur d'être homosexuel.
De la crise de panique à la tranquillité
Ebook de stratégies d'intervention rapide pour une guérison durable.
Module complémentaire antidéprime
Module Web vidéo pour se libérer de la déprime en tant que conséquence fréquente du TOC.
Ai-je un TOC? (ebook)
Ebook pour vous aider à savoir si vous souffrez bien de TOC.
Mais il est aussi recommandé de consulter.
Si vous désirez le faire, choisissez un(e) psychologue d'orientation cognitivo-comportementale qui est spécialisé(e) dans le traitement du TOC.
Ce sont les meilleurs spécialistes pour vous aider avec ce type de problème et, avant de débuter les séances, assurez-vous qu’il/elle peut réaliser le traitement d’exposition avec prévention de la réponse avec vous, car il est le plus efficace pour arrêter les TOCS.
Voici une page qui vous aidera à trouver un(e) psychologue.
Il ne faut pas perdre espoir car des solutions efficaces et concrètes existent, tout comme plusieurs personnes ont témoigné de leur guérison du TOC.
Il faut cependant prendre le temps de comprendre le TOC, son fonctionnement et ses pièges, et faire les efforts d’appliquer le traitement qui est le plus efficace face à ce type particulier de trouble.
J’espère de tout cœur que cet article et les nombreuses ressources en ligne sur le TOC de mon site vous aideront comme elles ont déjà aidé un grand nombre de personnes aux prises avec ce problème.
Si vous désirez partager vos expériences personnelles ou si vous avez des questions, les commentaires ci-dessous sont là pour vous!
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