Un ami, c’est quelqu’un qui nous connaît bien et qui nous aime quand même… (Anonyme)
Nos relations avec les autres contribuent à améliorer notre expérience de la vie.
De bonnes relations diminuent le stress et nous aident à mieux nous connaître.
Mais qu’est-ce qu’une relation ?
Une relation est un lieu où l’on donne d’abord, et non un lieu où l’on prend.
Les relations humaines sont infiniment complexes, comme les êtres humains qui les mettent en scène.
J’ai pensé à sept clés (il y en a bien plus, mais 7 est un beau chiffre 😉 ) qui vous permettront d’entretenir des relations extraordinaires.
Les voici !
Le respect
Le besoin d’être respecté et reconnu est fondamental dans toutes nos relations.
Si vous ne comprenez ni ne respectez les besoins, les intérêts et les valeurs des autres, vous ne leur exprimez pas de respect, c’est aussi simple que ça.
Il y a bien sûr le respect de base.
Celui qui consiste à ne pas sauter dans le visage des autres.
Mais au quotidien, le respect peut s’exprimer beaucoup plus subtilement.
Par exemple, j’ai connu une personne qui était très compétente et efficace dans ce qu’elle faisait.
Mais dès qu’elle abordait le niveau personnel (ce qu’elle faisait plus souvent qu’autrement), sans qu’on ne lui ait demandé, elle assénait (et le mot est faible) sa vie à qui voulait (ou pas) l’entendre, sans aucun égard pour l’intérêt que les autres pouvaient avoir pour les anecdotes d’une immense platitude qu’elle racontait de long en large et en travers (et plusieurs fois).
Et si on avait le malheur d’intervenir au cours de son monologue, en restant respectueusement dans son sujet, elle écoutait d’une oreille distraite ce qu’on avait à dire, en attendant qu’on ait terminé puis, sans aucun égard pour ce qui venait d’être dit, elle reprenait son monologue…
Je vous jure, c’était horrible.
Et ça pouvait durer des heures si on ne trouvait pas de savant stratagème pour s’en soustraire…
Je ne lui en ai pas voulu, car elle ne semblait pas consciente de son comportement mais, sans le savoir, elle n’exprimait pas de respect aux autres en agissant de la sorte.
Le manque de respect occasionne des différends et appauvrit beaucoup les relations.
Sans respect, nos relations sont condamnées à rester superficielles et insatisfaisantes.
Si vous acceptez globalement les autres et que vous n’essayez pas de les changer, ils ne se sentiront pas jugés et vous respecteront à leur tour.
La confiance
Que sont les relations sans confiance ?
Dans nos relations, la confiance permet aux autres de savoir que nous sommes là pour de bonnes raisons.
Elle découle du respect et elle permet aux autres de se sentir complètement eux-mêmes en notre compagnie.
On peut avoir été traumatisé par des trahisons et des abus dans le passé.
Mais si cela ne nous permet plus d’avoir minimalement confiance dans les autres, ce sont toutes nos relations qui en pâtissent.
Par exemple, les personnes qui ont toujours peur de se faire arnaquer ne se feront probablement jamais (plus) abuser.
Mais, par la même occasion, elles coupent court à la possibilité de tisser des liens plus riches qui peuvent beaucoup leur apporter au niveau personnel et professionnel.
Je ne suis pas en train de vous recommander de faire confiance à n’importe qui ! Mais il faut laisser la chance au coureur, comme on dit.
C’est aussi de la confiance que naît l’intimité.
Cette intimité nous permet d’approfondir nos relations (et je ne fais ici aucune allusion sexuelle, même si le sexe entre dans la sphère de l’intime).
La confiance permet de connaître les autres au-delà de la pluie et du beau temps. N’est-ce pas là la définition des relations enrichissantes ?
Le partage
La qualité de nos relations dépend de la qualité de ce que nous partageons avec les autres.
Or, dans notre monde individualiste de consommation effrénée, l’acte gratuit coûte très cher, si vous me permettez l’oxymore.
Nous sommes souvent portés à monnayer nos relations: « Je ferai ceci seulement si tu fais cela ».
Cette attitude favorise les conflits car chacun se met à comptabiliser ce qu’il fait pour les autres, qui doivent toujours rendre la pareille.
Cette « comptabilité relationnelle » fait éclore le doute et la comparaison.
Au contraire, le partage nous demande de donner sans rien attendre en retour.
C’est ce qui fait naître le cercle vertueux de la réciprocité: si je donne gratuitement sans attendre de retour, les autres me donneront eux aussi gratuitement.
Le calcul est alors remplacé par le don de soi, qui inspire à son tour le soutien de la part des autres.
Le partage fonde ainsi des relations durables, encourage le respect, la confiance et l’attachement profond.
Mais attention ! Il y a des limites à donner sans attendre en retour.
Une relation de partage n’est possible que si tout le monde utilise les mêmes « règles » altruistes.
Si vous donnez sans attendre en retour à une personne qui reçoit sans partage, de manière égoïste, vous risquez de vivre une relation vampirique, ce qui est bien pire qu’une relation comptable… parlez-en à Flad !
Le compromis
Entrer en relation avec les autres implique toujours qu’il y ait des divergences entre les intérêts, les points de vue, les manières d’interpréter.
Chaque relation demande que nous mettions de côté une partie de nos priorités pour nous ouvrir à ce que les autres sont, pensent et désirent.
Par exemple, quand un conflit survient entre deux personnes obtuses et butées, aucune d’entre elles ne veut plier (faire de compromis) pour ne pas « donner raison » à l’autre.
Cette attitude, fondée sur l’orgueil, assure que les relations se détérioreront puisqu’elle fait croître l’agressivité et nuit à la communication.
Voici ses caractéristiques:
- Chacun ne se concentre que sur son seul point de vue;
- Chacun ne donne aucune importance à ce que l’autre dit;
- Chacun ne se concentre que sur ce qui l’éloigne et l’oppose de l’autre, au lieu de commencer avec les points communs et de les utiliser pour construire.
La communication non violente est un bon outil pour éviter ces attitudes tueuses de relations.
Si nous ne pensons qu’à nous-mêmes, aucun compromis n’est possible.
Pour qu’il y ait relation, puisqu’il y a toujours plus d’une personne, il doit nécessairement y avoir compromis.
L’empathie
Dans le livre L’Art du bonheur: Sagesse et sérénité au quotidien, le Dalaï-lama décrit la compassion comme la manière la plus fondamentale de rejoindre les autres.
L’empathie favorise l’échange, la confiance et le respect.
Comme j’en parlais pour le compromis, si nous nous concentrons sur ce qui nous rejoint, et non sur ce qui nous oppose aux autres, nous nourrissons tout naturellement cette compassion.
Ainsi en est-il de l’empathie.
L’empathie est la capacité à se mettre à la place des autres pour prendre conscience de ce qu’ils vivent.
Elle implique l’effort de comprendre le point de vue et les émotions des autres avant de répondre ou de réagir.
J’ai appris cette définition à la dure quand j’étais au milieu de la vingtaine.
Je discutais avec une amie dans un bar et elle me racontait une situation épineuse qui la faisait souffrir.
Bon samaritain, je me suis précipité pour lui prodiguer mes meilleures idées, « pour l’aider à sortir de ce mauvais pas », me disais-je.
Grave erreur dont je me suis repenti !
« Arrête de me donner des conseils ! » me dit-elle, presque outrée. « Tu ne vois pas que j’ai seulement besoin que tu m’écoutes ? »
Non, bien que cela me paraisse aujourd’hui presque évident, je n’avais pas compris ça.
Et j’ai été très heureux de l’apprendre ce jour-là, pour ajouter cet important registre à mes relations.
Depuis, j’essaie de faire (beaucoup) plus attention aux besoins réels des personnes avec qui je suis en relation, même si je me trompe encore…
La collaboration
La collaboration découle d’une constatation simple: j’obtiendrai plus si j’aide les autres et que les autres m’aident, que si je reste tout seul.
La collaboration décuple nos forces et nos possibilités, à condition que tous participent.
La collaboration est donc aux relations ce que l’huile est aux rouages d’une machine.
Et pour collaborer efficacement, nous devons rester ouverts.
Sans cette ouverture, nous restons centrés sur notre personne.
C’est pourquoi la collaboration nous demande de reconnaître que les autres ont besoin de notre soutien autant que nous avons besoin du leur.
Regardez autour de vous.
Regardez là où vous habitez, les objets que vous utilisez, la voiture que vous conduisez. Si la collaboration n’existait pas, la société entière ne fonctionnerait pas.
C’est ce qui rend possible la formidable équation très mathématique: 1 + 1 = 3 !
C’est aux racines de l’amitié que croît chaque jour l’arbre du bonheur.
La communication
La dernière clé, mais non la moindre, est la communication.
Je ne peux pas aborder en détail les bienfaits de la communication et ses meilleurs outils dans cet article, mais je vous propose de commencer simplement par porter plus d’attention à votre communication en général.
L’idée est d’être globalement plus conscients de nos manières de communiquer avec les autres, pour savoir ce qui va, mais surtout ce qui ne va pas.
Faites-vous parfois ces erreurs de communication ?
- Croire que les autres peuvent deviner nos besoins et nos intentions sans avoir à les exprimer clairement.
- Ne pas communiquer pas clairement et laisser aux autres le soin de tout décoder, et être fâché s’ils comprennent mal…
- Ne pas communiquer à mesure ce que nous ressentons de négatif en relation aux autres (par peur de leur réaction), mais accumuler ces émotions négatives jusqu’à exploser littéralement ! À vouloir éviter un problème, on en crée un beaucoup plus important…
Comment pouvons-nous espérer des relations extraordinaires si nous n’exprimons pas aux autres ce que nous pensons (clairement, avec respect et tact) ?
La communication favorise la compréhension mutuelle et nous aide à dissiper les malentendus.
Une communication honnête et respectueuse nous permet d’approfondir nos relations avec les autres.
Car si nous leur cachons des choses, ils ne pourront jamais nous percevoir tels que nous sommes et ne nous feront jamais complètement confiance.
Des lacunes dans la communication nuisent au respect et empêchent l’intimité qui forme le ciment des relations.
Avoir de nouvelles relations, c’est bien, mais pas au détriment des autres
Toute notre vie, nous aurons l’occasion de forger de nouvelles relations.
Mais les relations de plus grande valeur sont souvent celles qui durent depuis longtemps.
Voici quelques astuces pour éviter de reléguer aux oubliettes ces relations importantes:
- Reconnaissez l’importance de vos relations. Prenez conscience de toute l’importance que les personnes que vous aimez occupent dans votre vie.
- Entretenez vos relations. Ce n’est pas parce que vous avez un enfant ou une promotion que vous devez cesser de nourrir vos relations. Il ne s’agit parfois que de quelques minutes ou même d’un courriel pour donner signe de vie.
- Si vous désirez de bons ami(e)s, agissez en bons ami(e)s. Pour que les autres viennent à vous, vous devez aussi aller vers eux et agir avec respect et donner à vos ami(e)s toute l’attention qu’ils méritent.
Voici 5 petites pensées sur les relations
- L’un des pires ennemis des relations consiste à ne pas comprendre ni accepter la vision du monde des autres.
- La meilleure manière d’enrichir vos relations interpersonnelles consiste à aimer les autres avec sincérité.
- Les plus beaux petits moments du monde viennent de l’étincelle que l’on allume chez les autres en leur disant « merci ». La gratitude nourrit les relations et enrichit la vie.
- Pour cultiver vos relations interpersonnelles, concentrez-vous sur ce qui vous unit aux autres et non sur ce qui vous en éloigne. C’est ainsi que naît la compassion véritable.
- La parole est le meilleur moyen de traduire ce qui se trouve dans le cœur.
Quel est votre degré de satisfaction dans vos relations ?
Type de relation | Pourcentage de satisfaction | Importance que ce type de relation représente pour vous (sur 10) |
En amour: | ||
Avec vos parents: | ||
Avec vos enfants: | ||
Avec vos frères et sœurs: | ||
Avec vos ami(e)s: | ||
Avec votre patron(ne): | ||
Avec vos collègues: |
Vous entendez-vous habituellement bien avec les autres ? Sinon, pourquoi ?
- Quel est le nombre de personnes avec qui vous êtes en relation ? Ce nombre vous satisfait-il ?
- Vous sentez-vous souvent en compétition avec les autres ? Si oui, cela vous donne une piste. Car les rivalités naissent souvent d’un manque d’estime de soi.
- Vivez-vous souvent des conflits ? Quelle est leur fréquence ?
- Choisissez une ou deux clés des relations extraordinaires que nous venons de voir et définissez quelques actions constructives que vous commencer à appliquer dès aujourd’hui.
Pour aller plus loin
- Si cet article vous a plu, sachez qu’il est tiré de mon livre Se poser les bonnes questions. Vous pouvez vous le procurer en version ebook pour le lire en entier.
Est-ce que ces clés vous paraissent utiles ?
Est-ce que les relations que vous entretenez avec les autres vous satisfont (famille, amis, travail) ?
Auriez-vous d’autres clés à ajouter ?
Les commentaires sont là pour vous !
Alvyne a écrit
Bonjour Nic,
Merci pour ton blog. Tes articles sont tous tout aussi inspirants et enrichissants les uns que les autres.
Lorsque votre interlocuteur refuse tout bonnement d’entendre ce que vous avez sur le cœur et ne cherche qu’à prendre le dessus sur vous, comment gérez cette situation ? Merci
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Alvyne,
Je vous remercie de vos bons mots au sujet de mon site. Je suis très heureux qu’il vous plaise.
Pour répondre à votre question, les relations et la communication se passent toujours dans deux sens. Si l’une des deux personnes est de mauvaise foi, qu’elle n’est ouverte ni à communiquer ni à entrer en relation, je ne peux vous suggérer de solution miracle puisque, dans le cas que vous décrivez, la communication et la relation ne vont que dans un sens (l’autre personne est fermée). Si, en plus, cette personne est méchante (manipulatrice, culpabilisante, etc.), non seulement la relation n’est pas possible, mais elle est aussi destructrice pour la personne qui subit ces comportements.
Dans certains cas, lorsque cela est possible, il vaut donc mieux rompre une relation destructrice plutôt que de chercher une solution qui n’existe peut-être pas.
Évidemment, puisque je ne fais pas de consultation personnelle ni de thérapie, et puisque je ne connais pas les détails de votre situation, mon commentaire reste ici très général et ne s’applique peut-être pas à ce que vous demandiez. J’espère néanmoins vous avoir été utile.
Je vous souhaite le meilleur !
Zie a écrit
Merci ! Je viens de vous découvrir et je suis ravi d’être tombé sur ce article qui me sera très utile.
Bakayoko a écrit
Bonjour Nicolas,
Je cherchais des conseils pour mieux entretenir mes relations humaines et j’ai trouvé votre beau site rempli de bons conseils.
On m’a toujours fait la remarque que je suis trop renfermé, je pense qu’à moi et que les autres ne me disent rien. Et moi, je ne le pense pas ainsi!
Je voudrais vraiment changer ça.
Nicolas Sarrasin a écrit
Je vous remercie de vos bons mots au sujet de mon site. 🙂
Si vous désirez améliorer quelque chose face aux autres, vous devez vous préoccuper de la manière dont ils interprètent et considèrent la manière dont vous êtes avec eux.
Le fait de ne pas être d’accord avec une manière de voir votre comportement, si la plupart des gens que vous fréquentez pensent plus ou moins la même chose, n’est pas un bon moyen d’améliorer quoi que ce soit puisque, par définition, si on veut améliorer ses relations, on doit se préoccuper des autres et de ce qu’ils pensent.