Ce texte est l’un des chapitres de ma fable de développement personnel Le crapaud et le prince qui ne se trouvait pas charmant qui est accessible sur mon site. Voici la suite du chapitre précédent.
Nos trois amis avaient quitté depuis peu la fraîcheur légère de la forêt et ils poursuivaient toujours le chemin qui devait les conduire nez à nez avec un funeste dragon.
Le soleil dardait ses rayons et la journée était splendide dans le pays enchanté.
Ils marchaient depuis quelques heures et songeaient à prendre une pause lorsqu’ils virent le chemin bifurquer devant eux.
Deux panneaux en forme de flèches annonçaient ce à quoi l’on pouvait s’attendre si on empruntait l’un ou l’autre des deux nouveaux chemins.
Le panneau qui pointait à gauche indiquait prosaïquement « Vers l’antre de l’horrible dragon ».
Et une tête de mort dessinée à la hâte semblait vouloir augmenter l’effet terrifiant du panneau.
Le chemin se dirigeait vers une montagne et il était facile de penser qu’un monstre belliqueux y avait bien élu domicile.
Le second panneau qui pointait vers la droite disait « Vers le village de la tranquillité ».
Et, comme s’il avait été mis en annexe, un panneau plus petit énumérait les attraits du village:
Gratuit: Parc d’attractions, grands restaurants, station balnéaire, vue panoramique, massothérapie et services d’exfoliation, café Internet et bien plus encore !
Le chemin descendait vers une vallée et on voyait au loin la palissade qui ceinturait un coquet petit village.
– Je crois que le grand moment que tu attendais tant va bientôt se produire mon cher prince, dit le crapaud avec son ton narquois habituel.
– Oui, en effet ! Je rêvais depuis longtemps de me faire faire un masque désincrustant au concombre…
– Je crois avoir mal compris… Serais-tu en train de te défiler ?
– Mais le village a l’air si attirant !
– Pour attrayant qu’il soit, ce n’est pas ce village et tous ses services qui augmenteront ta confiance en toi et donneront du sens à ta vie. Je croyais que tu avais compris ça. Mais ce n’est pas grave. N’oubliez pas messieurs, le chemin sur lequel vous avez décidé de vous engager n’est pas le plus facile, mais il est le plus fructueux. La plupart des gens préfèrent la facilité à l’effort et à la discipline. Résultat ? Leur vie stagne et manque de sens. Ils ne se connaissent pas et semblent attendre simplement la mort, exactement comme tu étais, Prince, lorsque je t’ai trouvé !
– Encore une fois, Crapaud, je dois me rendre à tes sages arguments. Mais sache que tu ne me convaincrais pas si facilement si je n’avais pas déjà goûté aux fruits de mes efforts. Une chance que je t’ai fait confiance au début et que j’ai essayé ! Allons combattre cet horrible dragon. De toute manière, tes pouvoirs magiques vont nous protéger.
Et nos amis quittèrent du regard l’attirant village qui s’étendait en contrebas pour emprunter le chemin cahoteux qui menait à l’antre du monstre.
À mesure qu’ils grimpaient vers la montagne, le chemin rétrécissait. Et quelle ne fut pas leur surprise de voir un autre panneau en retrait, près du chemin.
Il y était inscrit: « Ici, fini tout espoir… »
– Pas tellement rassurant, dit Sven, la trompe pincée d’angoisse.
Quelques mètres plus loin, un troisième panneau suggérait: « Il est encore temps de rebrousser chemin ».
– Décidément, on dirait que nous avons affaire à une campagne de communication ! dit le crapaud.
Malgré ces avertissements sans équivoque, nos courageux compagnons poursuivirent leur route jusqu’à ce qu’ils se trouvent face à une grotte aussi noire que profonde.
De la fumée s’échappait régulièrement de son ouverture et un grognement caverneux se faisait entendre.
On aurait dit qu’il provenait tout droit des entrailles de la terre.
Nul besoin de préciser que Sven était redevenu tout rose.
Sans mot dire, l’air grave, le prince descendit de l’éléphant, tira son épée, installa solidement son bouclier et s’enfonça dans l’effroyable gouffre.
– Comme il est courageux ! dit Sven avec admiration au crapaud qui avait sauté dans l’herbe.
– Oui, et s’il est aussi courageux, c’est qu’il a compris tout ce qu’il gagnait à affronter ses peurs. Il n’a même pas remarqué que je ne suis plus sur sa couronne et que mes pouvoirs magiques ne peuvent l’aider, commenta le crapaud tranquillement.
– Alala, quel courage ! Et crois-tu que je pourrais devenir aussi courageux que lui, demanda l’éléphant ?
– Et pourquoi pas ? Je suis convaincu que tout le monde gagne à se dépasser, et toi le premier si tu veux garder ta belle couleur bleue et quitter définitivement le rose.
Le rose de l’éléphant avait sensiblement bleui tant sa détermination était devenue grande. Encore une fois, les paroles du crapaud avaient fait leur chemin.
– Moi aussi j’ai envie de me dépasser, s’écria Sven en fronçant les sourcils.
Il prit une grande respiration, baissa la tête et galopa en direction de la caverne et émettant une sorte de cri de guerre viking.
Il n’avait qu’une idée en tête, dépasser sa peur et venir en aide au prince.
Je m’arrête malheureusement ici… Vous pouvez lire la suite et la fin de cette histoire dans mon ebook ! 😉
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