«Pourquoi ai-je cette impression de déconnexion du monde autour de moi?»
«Est-ce possible de retrouver le sentiment de réalité?»
Ces questions peuvent surgir lorsque vous vivez des épisodes de dépersonnalisation/déréalisation, souvent générés par l’anxiété.
Dans cet article, je vous emmène dans une quête de compréhension pour découvrir les meilleures avenues de traitement et trouver les chemins de votre guérison.
Dans le voyage intime qu’est la vie, chaque personne emprunte des chemins parsemés d’obstacles.
L’un d’entre eux, moins connu mais tout aussi déroutant, est celui du trouble de la dépersonnalisation et déréalisation.
Lorsque vous vous regardez dans le miroir et que la personne qui vous fixe en retour semble étrangère, ou lorsque le monde autour de vous a la texture d’un rêve, il est normal de se sentir désemparé.
Ce sentiment, c’est le symptôme d’une anxiété si intense qu’elle vous déconnecte de la réalité.
Dans ce contexte, vous vous demandez sûrement: «Comment en suis-je arrivé là?» Et surtout, «comment s’en sortir?»
Avant de nous diriger vers les avenues de traitement, je vous invite à faire un pas en arrière et à comprendre les causes sous-jacentes de cette expérience déconcertante.
Après tout, chaque périple vers la guérison commence par la compréhension de la source du problème.
Car pour traiter efficacement la dépersonnalisation/déréalisation, il est impératif de s’attaquer à sa racine.
C’est en comprenant et en traitant directement les causes sous-jacentes que vous pourrez espérer un véritable soulagement et une guérison durable.
La dépersonnalisation/déréalisation est souvent le fruit d’un haut niveau de stress et d’anxiété.
En vous attaquant directement à ces sources d’anxiété, non seulement vous traitez le symptôme déroutant de la déconnexion, mais vous ouvrez également la voie à une meilleure santé mentale globale.
Pensez-y comme à un jardinier qui, au lieu de simplement tailler les mauvaises herbes à la surface, les arrache complètement à la racine pour éviter qu’elles ne repoussent.
En traitant la source, vous renforcez vos chances de retrouver une connexion authentique avec vous-même et le monde qui vous entoure de façon durable.
Mais peut-être doutez-vous d'en souffrir ?
Dans ce cas, ce test de dépersonnalisation/déréalisation vous donnera une bonne idée sur le sujet.
Identifier les causes pour traiter la dépersonnalisation/déréalisation
La dépersonnalisation/déréalisation, bien qu’elle se manifeste comme une expérience troublante de détachement de soi-même ou de son environnement, est souvent le symptôme d’autres causes sous-jacentes.
Traiter ces causes peut être la clé pour déverrouiller le chemin de la guérison.
Cause 1: Les troubles anxieux et apparentés
L’anxiété, avec ses divers visages, joue souvent un rôle majeur dans les expériences de dépersonnalisation/déréalisation.
Examiner les divers types de troubles anxieux peut vous aider à mieux comprendre comment et pourquoi ces symptômes surviennent.
1. Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC)
L'anxiété est un vaste spectre qui peut prendre de nombreuses formes.
Parmi celles-ci, le trouble obsessionnel-compulsif se caractérise par des obsessions (des pensées intrusives et indésirables) et des compulsions qui sont des comportements répétitifs effectués pour neutraliser l'anxiété provoquée par ces obsessions mais qui les entretiennent les empirent.
La personne qui souffre de TOC est emprisonnée dans un cycle constant: une obsession surgit suivie d'une compulsion pour atténuer cette détresse.
Cela crée non seulement une anxiété immense mais aussi une sensation d'être pris au piège dans ses propres pensées et ses comportements.
Reconnaître que le TOC peut être une source majeure d'anxiété et, par extension, un déclencheur fréquent de la dépersonnalisation/déréalisation est crucial.
Cela ouvre la voie à des traitements ciblés et à une meilleure compréhension de ces symptômes, offrant ainsi l'espoir de guérison et de retour à une vie pleinement connectée à la réalité.
2. Le trouble d’anxiété généralisée (TAG)
Les personnes atteintes du TAG sont constamment inquiètes et anxieuses, souvent sans raison apparente.
Cette inquiétude persistante peut, dans certains cas, conduire à des sentiments de dépersonnalisation, où l’individu peut se sentir détaché de lui-même, comme s’il observait ses propres actions de l’extérieur.
3. Le trouble panique
Dans ce trouble, les crises de panique sont des épisodes soudains et intenses de peur ou d’anxiété.
Durant ces épisodes, il n’est pas rare que la personne ressente une dépersonnalisation ou une déréalisation, amplifiant ainsi le sentiment de perte de contrôle.
4. La phobie sociale
Cette peur intense, consciente ou inconsciente, d’être jugé ou humilié en public peut parfois être si accablante qu’elle déclenche des sentiments de dépersonnalisation.
Le sentiment d’être déconnecté peut alors servir de mécanisme de défense contre l’anxiété sociale.
5. L’agoraphobie
L’agoraphobie, la peur d’être dans des situations d’où il est difficile de s’échapper ou d’obtenir de l’aide, peut également entraîner des symptômes de dépersonnalisation/déréalisation, en particulier lorsqu’une personne est confrontée à sa peur.
6. Le trouble d’anxiété de séparation
Bien qu’il soit plus courant chez les enfants, ce trouble peut aussi toucher les adultes.
La peur intense de la séparation peut conduire à des sentiments de dépersonnalisation, en particulier si la personne ressent qu’elle «perd» une partie d’elle-même en l’absence de l’objet de son attachement.
7. Le trouble de l’anxiété induit par une substance/une médication
L’anxiété causée par l’utilisation ou l’arrêt de certaines substances ou médications peut provoquer des épisodes de dépersonnalisation/déréalisation, surtout si la substance affecte la perception de la réalité.
Cause 2: Les troubles dépressifs
La dépression, en particulier lorsqu’elle est profonde ou prolongée, peut également conduire à des expériences de dépersonnalisation/déréalisation.
C’est une manière pour l’esprit de s’éloigner de la douleur émotionnelle intense, conduisant à un sentiment de déconnexion.
Cause 3: Les expériences stressantes et le stress post-traumatique (TSPT)
Les traumatismes et les expériences hautement stressantes sont parmi les déclencheurs les plus courants de la dépersonnalisation/déréalisation.
Cela peut inclure des événements comme des accidents, des agressions, la perte d’un être cher ou même des expériences traumatisantes prolongées comme la maltraitance durant l’enfance.
Face à un tel stress, le cerveau peut «déconnecter» en tant que mécanisme de défense, conduisant à une sensation de dépersonnalisation ou de déréalisation.
Et suite à un événement traumatisant, certaines personnes développent le trouble de stress post-traumatique (TSPT).
Dans ce contexte, les flashbacks, les cauchemars et l’évitement des souvenirs traumatisants peuvent s’accompagner de moments de déréalisation, où le monde semble étrange ou irréel.
Cause 4: Les déséquilibres hormonaux et neurologiques
Des déséquilibres dans certains neurotransmetteurs ou hormones peuvent également jouer un rôle dans la dépersonnalisation/déréalisation.
Par exemple, des fluctuations dans la sérotonine ou des déséquilibres hormonaux pendant des périodes comme la grossesse ou la ménopause peuvent déclencher des symptômes.
Comprendre ces causes et leur lien avec la dépersonnalisation/déréalisation est essentiel.
En ciblant ces causes sous-jacentes avec des traitements spécifiques, vous pouvez mieux adresser et, éventuellement, guérir les sensations troublantes de déconnexion de la réalité.
Cause 5: L’utilisation de substances
L’abus de substances, y compris certains médicaments et drogues récréatives, peut également déclencher des épisodes de dépersonnalisation/déréalisation.
Le cannabis, en particulier, a été identifié comme un déclencheur courant, surtout chez les individus prédisposés à des troubles anxieux.
Les pistes de traitement en fonction des causes sous-jacentes
Se débarrasser de la dépersonnalisation/déréalisation ne se limite pas seulement à traiter les symptômes, mais implique également de s’attaquer à ses causes profondes.
En se concentrant sur les sources de votre anxiété, il est possible de guider efficacement le processus de guérison et de retrouver une connexion plus saine avec vous-même et votre environnement.
Voici quelques pistes de traitement en fonction des causes principales de la dépersonnalisation et déréalisation que nous avons vues:
Guérir de la dépersonnalisation/déréalisation lorsque les causes sont l’anxiété ou la dépression
Si l’anxiété est modérée, elle peut être une réponse adaptative qui nous met en alerte de façon saine et dans des contextes pertinents.
Mais lorsqu’elle devient chronique ou sévère, elle peut déclencher des symptômes de dépersonnalisation/déréalisation.
Voici des pistes de traitement pour attaquer cette anxiété omniprésente à sa source:
1. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC): une approche probante pour l'anxiété et la dépression
Ces thérapies se sont avérées particulièrement efficaces pour traiter l’anxiété.
L’exposition graduée (ou exposition avec prévention de la réponse dans le traitement du TOC)
Fondée sur une solide base thérapeutique et scientifique, cette méthode consiste à vous guider, de façon méthodique et avec la plus grande précaution, face à ce qui éveille en vous des peurs ou des inquiétudes.
Au cœur de cette approche, il y a l'ambition de vous familiariser, petit à petit et étape par étape, avec les situations ou les éléments précis qui provoquent votre anxiété.
En adoptant cette stratégie d'exposition progressive, le but est de réduire et même d’éliminer votre réponse anxieuse.
Si vous souffrez de TOC, mon programme web vidéo «Libérez-vous du TOC et des obsessions» vous expliquera en détail comment appliquer de manière autodirigée la thérapie d’exposition avec prévention de la réponse.
Libérez-vous du TOC et des obsessions
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Module complémentaire sur la phobie d'impulsion
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La restructuration cognitive (ou recadrage cognitif):
Cette approche thérapeutique met l'accent sur un processus méticuleux et approfondi d'identification des pensées qui, bien souvent, se révèlent être irréalistes et déformées, et qui constituent le fondement même de votre anxiété.
Lorsqu'elles sont identifiées, ces pensées ne sont pas simplement mises de côté ou ignorées.
Au contraire, elles sont examinées de près, mises au défi, confrontées et, enfin, remaniées.
L'objectif est de les remplacer par des pensées qui sont non seulement plus nuancées, mais également plus équilibrées, offrant une vision plus claire et réaliste de la situation, ce qui permet ainsi une meilleure gestion de l'anxiété.
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Module Web vidéo pour se libérer de la déprime en tant que conséquence fréquente du TOC.
Ainsi, à travers le parcours de la thérapie, vous gagnerez progressivement en confiance et en sérénité, ce qui vous permet d'appréhender avec calme et maîtrise ce qui vous déstabilisait profondément auparavant.
2. Les médicaments anxiolytiques et les antidépresseurs
Pour certains, les médicaments peuvent être une bouée de sauvetage.
Les anxiolytiques, comme le diazépam ou le lorazépam, peuvent être prescrits pour réduire les symptômes aigus de l’anxiété.
Les antidépresseurs, comme les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), peuvent également être utilisés pour traiter l’anxiété chronique et, par extension, les symptômes de dépersonnalisation/déréalisation.
Les études démontrent cependant que les meilleurs résultats face à l’anxiété sont obtenus avec la thérapie comportementale et cognitive, avec ou sans médicaments.
3. Les techniques de relaxation et de pleine conscience
Gérer l’anxiété, c’est comme éteindre la flamme qui alimente le feu de la dépersonnalisation/déréalisation.
Ces méthodes permettent de gérer les réponses physiologiques à l’anxiété.
La méditation de pleine conscience vous enseigne à concentrer votre attention sur le moment présent, à accepter sans jugement vos pensées et vos sensations, ce qui peut s’avérer précieux pour ceux qui ressentent une déconnexion due à la dépersonnalisation et à la déréalisation.
La relaxation musculaire progressive peut aussi aider à détendre votre corps et à réduire la tension physique associée à l’anxiété.
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Les traitements de la dépersonnalisation/déréalisation liée aux traumatismes
Les traumatismes peuvent laisser des cicatrices profondes dans notre esprit, conduisant parfois à des symptômes de dépersonnalisation/déréalisation.
La mémoire traumatique a cette particularité d’être stockée de manière fragmentée dans notre cerveau, ce qui peut causer des flashbacks, des sensations d’irréalité et un sentiment de déconnexion avec le monde.
Voici deux approches thérapeutiques spécifiques qui ont démontré leur efficacité pour traiter la dépersonnalisation/déréalisation résultant d’expériences traumatiques:
1. La thérapie d’acceptation et d’engagement (acceptation and commitment therapy en anglais, ou ACT)
Cette approche vise moins à éliminer les symptômes qu’à transformer la relation avec vous-même.
La thérapie d’acceptation et d’engagement utilise des techniques de pleine conscience pour aider les personnes à entrer en contact avec leurs sensations, leurs pensées et leurs souvenirs, sans jugement ni réactivité.
Cette thérapie encourage à reconnaître et à accepter la présence de souvenirs douloureux tout en s’engageant dans des actions qui correspondent à ses valeurs personnelles.
Au lieu de combattre les sensations de déconnexion ou d’irréalité, l’ACT enseigne comment coexister avec ces sensations, en mettant l’accent sur la vie selon vos propres termes.
2. La thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing)
Cette thérapie est spécialement conçue pour traiter les séquelles des traumatismes.
L’EMDR fonctionne sur le principe de la stimulation bilatérale alternée, généralement réalisée par des mouvements oculaires guidés.
Le patient est invité à revisiter le souvenir traumatisant tout en suivant du regard les mouvements de la main du thérapeute, ou parfois à travers des stimuli auditifs ou tactiles.
Le but est de permettre au cerveau de retraiter la mémoire traumatique, de la désensibiliser et de l’intégrer de manière plus adaptative dans l’ensemble de l’expérience de vie du patient.
Nombreux sont ceux qui, après plusieurs séances d’EMDR, constatent une réduction notable de leur détresse associée au souvenir traumatique et, par extension, une diminution de leur anxiété et des symptômes de dépersonnalisation/déréalisation.
Les traumatismes peuvent avoir un impact puissant sur notre psyché, mais avec les bonnes stratégies et le soutien approprié, la guérison et la reconnexion avec soi et avec le monde sont possibles.
Les approches pour les facteurs biologiques et génétiques
La complexité du cerveau humain et de la chimie du corps signifie que, parfois, les symptômes de dépersonnalisation/déréalisation peuvent avoir des racines biologiques ou génétiques.
Ces causes peuvent être distinctes des facteurs environnementaux ou émotionnels, mais elles nécessitent une attention médicale adaptée pour une prise en charge efficace.
Deux approches en particulier se sont révélées bénéfiques pour traiter les aspects biologiques de la dépersonnalisation/déréalisation:
1. La consultation médicale et les ajustements médicamenteux
Avant toute chose, une consultation médicale est essentielle.
Elle permet d’identifier toute condition sous-jacente qui pourrait contribuer aux symptômes, comme des déséquilibres hormonaux, des anomalies neurologiques ou d’autres affections médicales.
Certains médicaments ont démontré leur efficacité dans le traitement des symptômes de la dépersonnalisation/déréalisation.
Ces médicaments peuvent inclure des antidépresseurs, des stabilisateurs de l’humeur, ou d’autres traitements adaptés à la biochimie individuelle du patient.
Il est crucial d’ajuster les dosages et les types de médicaments sous la supervision d’un professionnel de santé, car chaque individu réagit différemment.
2. Les thérapies innovantes
Parmi les nouvelles approches, la stimulation magnétique transcrânienne (SMT) se démarque.
Il s’agit d’une procédure non invasive qui utilise des champs magnétiques pour stimuler les cellules nerveuses dans le cerveau.
Bien qu’elle soit principalement utilisée pour traiter la dépression, des études ont montré qu’elle pourrait également être efficace pour traiter les symptômes de dépersonnalisation/déréalisation.
La SMT est généralement considérée comme sûre, mais elle nécessite plusieurs séances pour obtenir des résultats optimaux.
Cette technique est surtout recommandée pour les personnes qui n’ont pas bénéficié d’autres formes de traitement ou pour qui les médicaments ne sont pas une option.
Lorsqu’il s’agit de causes biologiques ou génétiques, la clé réside dans une compréhension approfondie du corps et du cerveau.
Avec les avancées médicales, nous disposons aujourd’hui d’un éventail de traitements qui peuvent offrir un soulagement et une meilleure qualité de vie.
Les stratégies pour les autres facteurs déclencheurs
Chaque personne a son propre ensemble de facteurs qui peuvent potentiellement déclencher ou exacerber les symptômes de la dépersonnalisation/déréalisation.
Parmi ces facteurs, l’utilisation de médicaments ou de substances peut jouer un rôle prépondérant.
Ces déclencheurs sont souvent négligés ou mal compris, mais leur gestion est cruciale pour une guérison complète.
1. Le sevrage ou l’adaptation aux médicaments
Certains médicaments, prescrits pour des affections non liées à la dépersonnalisation/déréalisation, peuvent avoir des effets secondaires qui exacerbent ou déclenchent ses symptômes.
Il est vital de discuter avec votre médecin si vous suspectez que vos médicaments peuvent être à l’origine de vos symptômes.
Le sevrage des médicaments doit toujours être effectué sous supervision médicale.
Dans certains cas, une adaptation du dosage ou un changement de médicament peut suffire à atténuer les symptômes, tout en continuant à traiter efficacement la condition initiale pour laquelle le médicament a été prescrit.
2. Les stratégies de prévention pour l’usage de substances
L’usage de drogues récréatives ou l’abus d’alcool peuvent également déclencher des symptômes de dépersonnalisation/déréalisation chez certaines personnes.
Comprendre la relation entre ces substances et la dépersonnalisation/déréalisation est crucial pour éviter les épisodes.
Des programmes de sensibilisation et de prévention peuvent vous aider à comprendre les risques associés à l’usage de certaines substances.
Si l’abstinence n’est pas toujours une option, il est essentiel d’apprendre à consommer de manière responsable et consciente.
Comprendre et reconnaître les facteurs déclencheurs spécifiques de la dépersonnalisation/déréalisation, qu’ils soient médicamenteux ou liés à l’usage de substances, peut être une étape dans le processus de guérison.
Ces déclencheurs, souvent insidieux, peuvent jouer un rôle majeur dans la persistance ou l’exacerbation des symptômes.
C’est pourquoi une approche proactive, combinée à une communication ouverte avec les professionnels de santé, peut faire toute la différence.
Adapter vos médicaments ou adopter des stratégies préventives peut s’avérer être la clé pour améliorer votre qualité de vie et retrouver une sensation de contrôle face à votre vie.
L’importance de la reconnaissance interne: accepter sans se juger
Être confronté aux symptômes de la dépersonnalisation/déréalisation peut être déstabilisant, voire effrayant.
Toutefois, la manière dont vous percevez et réagissez à ces symptômes est tout aussi importante que le traitement lui-même.
Accepter sans se juger est une étape essentielle pour naviguer à travers cette épreuve.
Pourquoi l’auto-compassion est essentielle
L’auto-compassion, c’est se traiter avec la même bienveillance, prévenance et compréhension que l’on accorderait à un ami cher.
Lorsque vous ressentez des symptômes de dépersonnalisation/déréalisation, il est courant de ressentir de la frustration, de la colère, voire de la honte.
Cependant, ces émotions négatives ne font qu’accentuer le stress et l’anxiété.
En cultivant une attitude d’auto-compassion, vous pouvez apprendre à vous accorder du répit, à reconnaître que vous n’êtes pas seul dans cette situation et à accepter que votre expérience, aussi difficile soit-elle, fait partie de votre parcours unique.
Cela peut aider à réduire l’intensité et la fréquence des épisodes.
Techniques et exercices pour renforcer la reconnaissance interne
1. Le journal de gratitude
Prenez quelques minutes chaque jour pour noter trois choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant.
Cela peut vous aider à recentrer votre attention sur les aspects positifs de votre vie et à renforcer une attitude positive envers vous-même.
2. La pratique de la méditation de la bienveillance aimante
Cette forme de méditation vous invite à diriger des pensées et des souhaits bienveillants vers vous-même et les autres.
Elle peut aider à renforcer le sentiment d’auto-compassion et de connexion avec les autres.
3. Dialoguer avec soi-même
Lorsque vous remarquez des pensées négatives ou des jugements à votre égard, prenez un moment pour vous poser et vous adresser à vous-même comme le ferait un ami bienveillant.
Posez-vous la question: «Que dirais-je à un ami qui ressentirait la même chose?»
Le chemin vers la guérison de la dépersonnalisation/déréalisation est souvent non linéaire, avec des hauts et des bas.
Cependant, en cultivant une attitude d’auto-compassion et de reconnaissance interne, vous pouvez non seulement faciliter votre guérison, mais aussi enrichir votre expérience de vie en général.
Les techniques complémentaires et les approches holistiques pour le traitement
L’importance de la nutrition et de l’alimentation
Il est couramment admis que ce que nous consommons a un impact sur notre bien-être physique, mais la relation entre la nutrition et la santé mentale est également de plus en plus reconnue.
Une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels tels que les oméga-3, le magnésium, les vitamines B et D, peut jouer un rôle dans la régulation de l’humeur et la réduction des symptômes d’anxiété, souvent associés à la dépersonnalisation/déréalisation.
Éviter la consommation excessive de caféine, d’alcool et de sucre est également recommandé.
De plus, certaines recherches suggèrent qu’une flore intestinale saine (microbiote) pourrait être liée à une meilleure santé mentale, soulignant ainsi l’importance des probiotiques et d’une alimentation riche en fibres.
Les exercices physiques et les activités extérieures
L’activité physique, loin d’être seulement bénéfique pour le corps, est aussi un remède pour l’esprit.
Elle favorise la libération d’endorphines, souvent appelées «hormones du bonheur», qui peuvent atténuer le stress et l’anxiété.
En particulier, les activités en plein air, comme la marche, la course ou le vélo, permettent une double action: elles offrent les avantages de l’exercice tout en reconnectant avec la nature.
Cette connexion peut souvent aider à ancrer ceux qui ressentent des symptômes de dépersonnalisation/déréalisation et à renforcer leur sentiment d’appartenance au monde qui les entoure.
La méditation et les techniques de respiration
La méditation, en particulier la méditation de pleine conscience que vous avons vue, est une pratique ancestrale qui a prouvé son efficacité pour apaiser l’esprit et réduire le stress.
Elle invite à l’instant présent, permettant ainsi de détourner l’attention des pensées intrusives ou déstabilisantes.
Les techniques de respiration, telles que la respiration profonde ou la cohérence cardiaque, peuvent également être d’excellents outils pour gérer l’anxiété.
En se concentrant sur le souffle, vous pouvez créer un ancrage, un point de repère qui peut vous aider à vous recentrer lorsque vous ressentez des symptômes de dépersonnalisation/déréalisation.
En adoptant ces approches complémentaires, vous offrez à votre corps et à votre esprit une palette d’outils pour mieux gérer, voire réduire, les symptômes.
Ces méthodes, bien que non conventionnelles par rapport aux psychothérapies et aux thérapies médicamenteuses, ont prouvé pour nombre de personnes qu’elles méritent d’être considérées dans une stratégie globale de guérison.
L’importance fondamentale d’agir pour guérir de la dépersonnalisation/déréalisation
Face à la dépersonnalisation/déréalisation, l’immobilité et la passivité sont vos pires ennemies.
Vous êtes peut-être dans une position où tout semble flou, irréel et distant.
Pourtant, c’est précisément dans ces moments-là qu’il est essentiel d’agir, même si vos initiatives vous semblent petites ou insignifiantes au début.
Sans effort, rien ne changera. La guérison, aussi désirable soit-elle, ne tombera pas du ciel.
Elle doit être recherchée, chérie, et surtout, cultivée.
Cela peut signifier pratiquer des exercices spécifiques de psychothérapie, comme l’exposition, méditer, ou même simplement prendre le temps chaque jour pour vous concentrer sur le moment présent.
Il ne s’agit pas simplement d’attendre que les symptômes disparaissent d’eux-mêmes, mais plutôt de prendre des mesures actives pour favoriser cette disparition.
La dépersonnalisation/déréalisation, tout en étant un défi, vous offre aussi une opportunité: celle d’apprendre à vous connaître d’une manière que vous n’auriez jamais imaginée, et de développer une force et une résilience qui vous serviront tout au long de votre vie.
Mais cela ne peut commencer que par une décision, une décision que vous, et vous seul, pouvez prendre.
Celle d’agir, de vous engager activement dans votre propre guérison, de reconnaître que chaque jour est une occasion de progresser, de grandir, et de retrouver cette connexion avec vous-même et avec le monde autour de vous.
L’espoir dans la guérison
La dépersonnalisation/déréalisation peut souvent se sentir comme un brouillard émotionnel et cognitif, un détachement du monde et de soi-même qui semble parfois sans fin.
Cependant, il est crucial de vous souvenir qu’il y a de l’espoir.
De nombreuses personnes, ayant traversé ces épisodes, ont trouvé des moyens de gérer efficacement leurs symptômes et même de guérir complètement.
La science et la médecine progressent sans cesse dans la compréhension et le traitement de ce trouble.
Chercher de l’aide est probablement l’étape la plus courageuse et la plus cruciale vers la guérison.
Qu’il s’agisse d’un professionnel de la santé, d’un groupe de soutien, des ressources que je vous offre sur mon site ou simplement d’un ami ou d’un proche de confiance, prendre les moyens d’aller mieux peut faire une différence considérable.
D’ailleurs, s’engager dans un parcours de traitement adapté peut non seulement aider à gérer vos symptômes, mais aussi à comprendre leur origine, à renforcer votre résilience et à retrouver le plaisir et la richesse de chaque moment de votre vie!
N’oubliez jamais que vous avez en vous la force et les ressources pour surmonter cette épreuve.
Chaque pas, même le plus petit, vers la recherche d’aide, est un pas vers un avenir où vous pouvez vous sentir plus connecté, présent et vivant.
Vous le méritez, et vous n’êtes pas seul dans ce voyage.
Vous pouvez d'ailleurs lire mon article qui présente des témoignages de dépersonnalisation/déréalisation qui suivent ses différentes causes.
Et si vous avez des questions ou quelque chose à partager, la section des commentaires ci-dessous est là pour vous!
Références
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- Hunter EC, Phillips ML, Chalder T, Sierra M, David AS. (2003). Depersonalisation disorder: a cognitive-behavioural conceptualisation. Behav Res Ther, 41(12), 1451-67.
- Hunter EC, Baker D, Phillips ML, Sierra M, David AS. (2005). Cognitive-behaviour therapy for depersonalisation disorder: an open study. Behav Res Ther, 43(9), 1121-30.
- O'Leary K, O'Neill S, Dockray S. (2016). A systematic review of the effects of mindfulness interventions on cortisol. J Health Psychol, 21(9), 2108-21.
- Farrelly S, Peters E, Azis M, David A, Hunter EC. (2016). A brief CBT intervention for depersonalisation/derealisation in psychosis: study protocol for a feasibility randomised controlled trial. Pilot Feasibility Stud, 11, 2:47.
- Juen, F., Arnold, L., Meissner, D., Nolte, T., & Buchheim, A. (2013). Attachment disorganization in different clinical groups: What underpins unresolved attachment? Psihologija, 46(2), 127-141.
- Mishra S, Das N, Mohapatra D, Mishra BR. (2022). Mindfulness-Based Cognitive Therapy in Depersonalization-Derealization disorder: A Case Report. Indian J Psychol Med, 44(6), 620-621.
- Murphy RJ. (2023). Depersonalization/Derealization Disorder and Neural Correlates of Trauma-related Pathology: A Critical Review. Innov Clin Neurosci, 20(1-3), 53-59.
- Wang S, Zheng S, Zhang X, Ma R, Feng S, Song M, Zhu H, Jia H. (2023). The Treatment of Depersonalization-Derealization Disorder: A Systematic Review. J Trauma Dissociation, 11, 1-24.
- Lickel, J., Possis, E., Lickel, A. H., & Deacon, B. (2008). Interoceptive exposure exercises for evoking depersonalization and derealization: A pilot study. Journal of Cognitive Psychotherapy, 22(4), 321-330.
- Zheng S, Song N, Wang S, Ning Y, Zhu H, Song M, Jia Y, Jia H. (2022). Potential Targets for Noninvasive Brain Stimulation on Depersonalization-Derealization Disorder. Brain Sci, 12(8), 1112.
Rose-Marie a écrit
Merci pour votre site très bien fait, il me parle et je vais essayer de le suivre.
Agir et ne pas être passive!
Nicolas Sarrasin a écrit
Je suis très heureux que mon site vous soit utile ! Merci de me l’avoir partagé. 🙂
Dr Carbonnier a écrit
Bonjour,
J’ai découvert votre site avec plaisir et j’ai appris beaucoup de choses qui me serviront pour les patients dont je m’occupe (HP).
Merci !
Nicolas Sarrasin a écrit
Je suis heureux que mon travail soit utile au vôtre. Merci de me l’avoir partagé ! 🙂
Maire-Paule a écrit
Vos articles sont très instructifs.
J’ai fait une dépersonnalisation et j’ai mis 5 ans à m’en remettre. C’est très douloureux. Cela m’a permis de voir la vie de façon différente.
Nicolas Sarrasin a écrit
Je vous remercie de votre commentaire ! 🙂
Alexia a écrit
Bonsoir Marie Paule,
Quel courage il vous a fallu pour vivre cela pendant 5 ans !
Mon fils éprouve une déréalisation qui le paralyse depuis 3 ans et il ne sait plus comment retrouver le goût de vivre.
Auriez-vous un conseil?
En vous remerciant par avance.