Vous arrive-t-il de penser à quelque chose sans réussir à décrocher votre attention?
Est-ce que certaines pensées occupent votre esprit sans vous laisser songer à autre chose?
Aimeriez-vous réussir à ne plus penser à quelque chose en particulier?
Cet article vous permettra de comprendre pourquoi certaines pensées refusent de vous laisser en paix et comment vous pouvez arriver à vous en débarrasser.
Il vous fournira aussi des pistes de solution pour cesser de vous tracasser avec ces pensées qui reviennent sans cesse et qui vous dérangent.
Que sont les pensées et pourquoi voudriez-vous arrêter de penser à quelque chose?
Une pensée se définit comme un processus cognitif qui sous-tend les idées, les opinions, les raisonnements, les décisions, les croyances et les valeurs.
La pensée est aussi le support des connaissances (d’où le terme «cognitif» qui vient du latin cognoscere qui signifie «connaître»).
Les pensées peuvent être constituées et nourries de mots, de sensations, d’images ou d’autres éléments.
Les pensées peuvent être agréables, désagréables ou neutres.
Voici des exemples de pensées agréables:
- Penser à l’être aimé, lorsque vous êtes amoureux.
- Penser à un événement à venir, comme votre mariage, une réunion familiale ou une célébration importante.
Vos pensées peuvent vous remplir de joie, d’anticipation, d’excitation, de plaisir et même de bonheur.
D’autres pensées sont désagréables et peuvent élever votre niveau de stress.
En voici des exemples:
- Penser à un examen imminent, quand vous n’avez pas suffisamment étudié.
- Penser aux factures que devez payer, lorsque vous êtes dans une situation financière précaire.
Elles sont source d’anxiété et d’inquiétude.
Et parmi les pensées désagréables, il existe une catégorie importante d’entre elles que l’on qualifie d’obsessionnelles.
Malgré tous vos efforts, vous ne réussissez pas à décrocher votre attention de celles-ci.
Comme les autres pensées, ces obsessions peuvent être soit positives, soit négatives, soit neutres.
En effet, une pensée obsessionnelle n’est pas nécessairement néfaste.
Mais elle le devient si elle prend trop de place dans votre esprit et dérange votre quotidien, notamment en étant source d’anxiété.
Voici des exemples d’obsessions positives:
Penser à une personne dont vous êtes amoureux(se).
Votre esprit est constamment tourné vers cette personne et ce qu’elle représente pour vous.
Cela peut nuire à vos occupations quotidiennes et à votre concentration, mais cela n’a généralement pas d’incidence négative sur votre vie.
Penser à de la nourriture (à un mets ou un aliment en particulier), à de la musique (une chanson), au sexe, etc.
La plupart du temps, ces obsessions n’ont pas de conséquences néfastes sur votre vie même si dans certains cas elles peuvent devenir source d’anxiété.
Mais elles peuvent aussi contribuer à donner un sens à votre vie, comme c’est le cas des passions.
Il faut donc nuancer: penser à de la nourriture peut être un problème dans un cadre de boulimie ou d’anorexie, mais pas pour la plupart des gens.
De la même manière, penser souvent à faire l’amour avec l’être aimé est positif, mais une dépendance à la pornographie ne le sera pas.
Voici maintenant un exemple de pensée obsessionnelle négative:
Penser que vous avez une maladie grave, par exemple: «Si j’avais le cancer et qu’il ne me restait que quelques semaines à vivre?» (une obsession qui peut se manifester dans l’hypocondrie)
Ce genre de pensées suscite de l’anxiété et c’est pour cette raison qu’elles sont négatives et que vous aimeriez vous en débarrasser.
Et ces pensées obsessionnelles «négatives» deviennent problématiques si elles cumulent caractéristiques spécifiques:
- Elles s’immiscent dans votre esprit sans que vous ne le vouliez.
- Elles nuisent à votre concentration et vous empêchent de vaquer à vos occupations quotidiennes.
- Elles augmentent votre niveau de stress et d’anxiété.
- Elles troublent votre sommeil, vous causent de l’insomnie.
- Elles sont la cause d’autres émotions négatives: honte, culpabilité, mauvaise estime de soi, peur, tristesse, etc.
- Vous souhaitez activement les éliminer, les faire disparaître de votre esprit une fois pour toutes.
Comme vous le voyez, il existe différents types de pensées.
Certaines sont tenaces et difficiles, voire impossibles à éradiquer.
Je vous explique pourquoi dans la section qui suit.
Pourquoi ne pouvez-vous pas cesser de penser à quelque chose?
Vous avez peut-être déjà remarqué à quel point il est difficile d’arrêter de penser à quelque chose.
Peut-être avez-vous déjà essayé d’éliminer des pensées de votre esprit?
Est-ce que cela a fonctionné?
J’en doute fort, et la raison est simple.
Elle réside dans ce que l’on appelle en psychologie: l’effet rebond.
Voici une expérience très intéressante réalisée en 1987 par le Dr Daniel Wegner, un psychologue canadien de renom.
Il a mené des recherches sur la suppression des pensées et a écrit de nombreux ouvrages sur le sujet.
Il est un pionnier dans ce domaine.
Cette expérience s’inspire de la citation de l’auteur russe Fiodor Dostoïevski écrite en 1863.
Elle dit ceci:
«Tentez de ne pas penser à un ours polaire, et vous verrez que le satané animal viendra hanter votre esprit chaque minute.»
Le Dr Wegner a testé cette citation.
Pour commencer, un premier groupe devait ne pas penser à un ours polaire.
Le deuxième groupe devait, quant à lui, penser à un ours polaire.
Les participants sonnaient une cloche chaque fois qu’ils pensaient à un ours polaire.
Ceux du premier groupe ont sonné la cloche en moyenne au moins une fois par minute.
Ensuite, tous les participants devaient penser à un ours polaire.
Ceux du premier groupe ont pensé plus fréquemment à un ours polaire que ceux du deuxième groupe.
Les résultats de cette recherche, et de celles qui ont suivi, démontrent que plus on tente d’éradiquer une pensée de notre esprit et plus elle se fait insistante.
Imaginez que votre cerveau est comme un aimant et qu’il attire certaines pensées plus que d’autres selon la manière dont vous y réagissez.
Plus vous leur donnez de l’importance et tentez de les chasser, plus elles reviennent en force.
Ainsi, vous piégez la pensée dans votre tête à mesure que vous faites des efforts pour l’éliminer, ce qui a pour résultat de la faire revenir inlassablement.
La plupart du temps, les personnes qui sont touchées par des pensées obsessionnelles négatives souffrent du trouble obsessionnel-compulsif (TOC).
Le TOC est un trouble psychologique qui est source de détresse et d’anxiété et ses principaux symptômes sont les obsessions et les compulsions.
Si vous avez des pensées obsessionnelles de ce genre, lisez la suite de cet article car elle pourra beaucoup vous aider.
J’y explique entre autres si ce à quoi vous voulez arrêter de penser est lié au trouble obsessionnel-compulsif et je vous oriente surtout vers les meilleures solutions.
Ce à quoi vous voulez arrêter de penser provient-il du trouble obsessionnel-compulsif?
Les pensées indésirables s’incrustent dans votre esprit (voici d’ailleurs l’article qui présente le livre que j’ai écrit sur les pensées intrusives et indésirables).
Elles vous causent de l’inconfort, de la honte, de l’anxiété, de la détresse, bref, elles vous font souffrir.
D’abord, sachez qu’il est tout à fait normal d’avoir des pensées intrusives.
Selon les études, la majorité des gens ont de telles pensées, et une personne a en moyenne 500 pensées «non désirée» par jour (quoique ces pensées ne soient pas toutes de nature désagréable).
Une pensée intrusive devient une obsession lorsque vous y réagissez, que vous lui donnez de l’importance.
Plus vous tentez de la combattre et de l’éliminer et plus elle revient fréquemment.
Pour qu’une obsession soit reconnue appartenir au TOC, elle doit occuper vos pensées au moins une heure par jour.
Voici d’ailleurs les caractéristiques principales des obsessions:
1. Ce sont des pensées indésirables, que vous ne souhaitez pas avoir.
Par exemple, penser à la mort d’un être cher.
2. Ce sont des pensées intrusives auxquelles vous accordez beaucoup d’attention.
Elles envahissent votre tête, contre votre gré, et vous ne savez pas pourquoi vous les avez.
3. Elles vous causent de la souffrance.
Elles diminuent votre qualité de vie, vous empêchent de faire certaines choses.
À cause de ces pensées, vous pourriez éviter certains endroits, certaines personnes, etc.
4. Vous résistez à ces pensées.
Vous voulez les chasser de votre esprit, vous voulez qu’elles disparaissent.
Vous luttez contre elles, sans succès, d’où la question à laquelle vous avez peut-être tenté de répondre en cherchant sur Internet quand vous êtes tombé sur mon article: «Comment puis-je réussir à arrêter de penser à quelque chose?»
5. Ces pensées sont incontrôlables.
Elles peuvent survenir à tout moment, ou quelque chose peut les provoquer, sans que cela ne soit nécessairement toujours la même chose.
Vous ne pouvez donc pas les contrôler.
6. Vous développez peut-être des comportements qui ont pour but d’enrayer ces pensées.
En fait, les comportements physiques (ex.: faire une recherche sur Internet pour savoir si vous pourriez souffrir de telle maladie qui vous obsède) ou mentaux (ex.: chercher à vous rassurer et à vous convaincre que vous n’êtes pas une mauvaise personne parce que vous avez telle ou telle pensée) qui visent à diminuer l’anxiété associée à ces pensées sont le plus souvent des compulsions, un symptôme important du TOC.
Comme vous le voyez, si vous souffrez du TOC, ce à quoi vous voulez arrêter de penser peut être source de culpabilité, de peur, de honte, de frustration, de colère, de manque d’estime de soi, ou d’autres sentiments négatifs.
Ces pensées peuvent par exemple vous conduire à vous refermer sur vous-même ou vous faire tomber dans un état dépressif.
Si à la lumière de votre lecture vous croyez vos pensées peuvent avoir un lien avec le TOC, ne vous inquiétez pas: des solutions efficace existent pour arrêter de penser au «quelque chose» qui vous dérange.
Je vous les présente dans la prochaine section de cet article.
Comment ne plus penser à quelque chose: des solutions concrètes
Pour arrêter de penser à quelque chose, vous devez embrasser un paradoxe.
Vous devez arrêter de vouloir arrêter d’y penser.
En d’autres termes, vous devez accepter la ou les pensées qui vous dérangent.
Cela vous semble contre-intuitif, mais cela fonctionne car vous contournez ainsi le piège du cerveau qui fait coller davantage à votre esprit les pensées que vous combattez.
En effet, vous devez savoir qu’il est très difficile, voire impossible, de contrôler ou d’éliminer ses propres pensées.
Comme l’explique le Dr Wegner:
«Toute tentative d’éradiquer ses pensées est vouée à l’échec.
Plus vous essayez de vous débarrasser de vos pensées, plus elles reviendront.
On ne peut pas se battre contre ses pensées et les éliminer, il faut plutôt apprendre à les accepter.
La meilleure manière de contrôler ses pensées indésirables est à travers un moyen indirect, tel que la méditation, la pleine conscience ou la respiration consciente.»
Une technique qui a fait ses preuves pour apprendre à accepter ses pensées est le lâcher prise.
Attention, toutefois, car ces solutions, en apparence simples, sont plus complexes qu’il n’y paraît à appliquer efficacement.
Elles demandent une structure claire et concrète pour pouvoir les utiliser adéquatement et atteindre de bons résultats.
Si certaines de vos pensées vous causent de la détresse et de la souffrance, et que vous êtes tombé sur cet article en cherchant à arrêter de penser à quelque chose qui vous dérange, il est possible que vous souffriez d’un trouble obsessionnel-compulsif (TOC).
Ainsi, si vous pensez souffrir du TOC, ce dernier peut nuire à votre qualité de vie.
Le TOC, s’il n’est pas dangereux, n’en est pas moins source de souffrance.
Et il ne disparaît malheureusement pas de lui-même si aucun traitement n’est réalisé.
Mais la bonne nouvelle, c’est que lorsque le bon type de traitement est utilisé, cela est garant de résultats positifs dans la majorité des cas.
Si vous voulez améliorer les choses, ne prenez donc pas le sujet à la légère.
Si le lâcher prise peut vous aider, vous aurez les meilleurs résultats en réalisant le traitement le plus efficace pour arrêter le TOC.
Ce traitement se nomme l’exposition avec prévention de la réponse.
Si vous êtes dans cette situation, c’est pour vous aider que j’ai créé la série de ressources en ligne sur le TOC, dont cet article fait partie.
J’ai aussi créé le programme Web vidéo autodirigé «Libérez-vous du TOC et des obsessions» qui vous explique comment adapter et appliquer ce traitement à votre situation
Libérez-vous du TOC et des obsessions
Programme Web vidéo complet sur le traitement du TOC et accompagné de mon ebook sur les pensées intrusives en introduction.
J’ai aussi conçu des modules complémentaires qui se concentrent sur certains types spécifiques de TOC:
Module complémentaire sur la phobie d'impulsion
Module Web vidéo sur le traitement de la phobie d'impulsion et complémentaire à mon programme principal.
Module complémentaire sur le «TOC homo»
Module Web vidéo sur le traitement du TOC de la peur d'être homosexuel.
De la crise de panique à la tranquillité
Ebook de stratégies d'intervention rapide pour une guérison durable.
Ai-je un TOC? (ebook)
Ebook pour vous aider à savoir si vous souffrez bien de TOC.
Et mon module complémentaire pour aider avec la déprime/dépression, qui touche jusqu'à 40% des personnes qui souffrent de TOC:
Module complémentaire antidéprime
Module Web vidéo pour se libérer de la déprime en tant que conséquence fréquente du TOC.
Mais il est aussi recommandé de consulter.
Si vous désirez le faire, choisissez un(e) psychologue d'orientation cognitivo-comportementale qui est spécialisé(e) dans le traitement du TOC.
Ce sont les meilleurs spécialistes pour vous aider avec ce type de problème et, avant de débuter les séances, assurez-vous qu’il/elle peut réaliser le bon traitement.
Voici d’ailleurs une page qui vous aidera à trouver un(e) psychologue.
Et voici un article qui recueille des témoignages de guérison du TOC qui vous montrent qu'aller mieux est véritablement possible.
J’espère que cet article et mes ressources vous aideront comme elles ont déjà aidé un grand nombre de personnes aux prises avec ce problème.
Si vous désirez partager vos expériences personnelles ou si vous avez des questions, les commentaires ci-dessous sont là pour vous!
Références
- Fraley, R. C., et P. R. Shaver, «Adult attachment and the suppression of unwanted thoughts», Journal of Personality and Social Psychology, vol. 73, no 5, 1997, p. 1080-1091.
- Wells, Adrian et Mark I. Davies, «The thought control questionnaire: A measure of individual differences in the control of unwanted thoughts», dans Behaviour Research and Therapy, vol. 32, no 8, 1994, p. 871-878.
- Wegner, Daniel M., White bears and other unwanted thoughts: Suppression, obsession, and the psychology of mental control, 1994, New York, Gilford Press, 207 p.
- Winerman, Lea, «Suppressing the “white bears”», dans Monitor on Psychology (APA), 2011, vol. 42, no 9, p.44-45.
Degoumois a écrit
Bonjour,
Je pense que je soufre du TOC, car quand je déverrouille mon téléphone portable ou quand je vois ma copine, il faut toujours que je me répète le numéro 75 dans ma tête.
Ou alors même quand je fais quelque chose, je pense à ce chiffre.
Juste parce que le 7 est la date de son anniversaire et le 5 la mienne.
Comment je peux faire pour arrêter de penser tout le temps à cela ?
Car cela est une obsession et je n’arrive pas à penser à autre chose que à ça dans ma tête.
Nicolas Sarrasin a écrit
Je vous invite à relire ce présent article car il réfère à toutes le ressources disponibles sur mon site pour vous aider à vous libérer des obsessions, notamment mon livre sur les pensées intrusives et mon programme sur le TOC.
Rudeus a écrit
Bonjour,
Je ne sais pas si je souffre du TOC, car bien que cela puisse paraître étrange, j’ai peur d’avoir une érection dans des lieux publics, dans la rue, dans les magasins… Un peu partout en fait.
Car comme vous le savez, je pense, on peut avoir des érections involontaires et c’est de cela que j’ai peur. Bien que cela puisse paraître anodin d’en avoir et normal, moi cela me fait peur. Je souffre presque tout le temps de la peur d’en avoir.
Et dès que je n’y pense pas, je me dis “ah je n’y ais pas pensé”, et ça repart.
Pensez vous que je souffre du TOC ?
Merci de votre réponse.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour,
Je ne fournis pas d’avis sur les situations personnelles dans les commentaires ni ailleurs car je ne fais pas de consultation. De plus, confirmer que vous souffrez ou non de TOC est un diagnostic, un acte médical que seuls les psychologues et les psychiatres peuvent réaliser lors d’une consultation.
Mais puisque, comme vous, de nombreuses personnes se posent la question à savoir si elles souffrent de TOC, j’ai rédigé un guide pratique qui, sans être un diagnostic, aide à répondre à cette question et à comprendre comment fonctionne le TOC et quelles directions prendre pour s’en libérer: https://www.nicolassarrasin.com/ai-je-un-toc-ebook
Je vous en recommande donc la lecture, et je vous souhaite le meilleur.
Martial a écrit
Des amis pensent que je suis homosexuel parce que je stationne dans un lieu où on trouve ce genre de personnes et l’ont divulgué à des proches. La peur que ceux-ci (mes proches) croient en leurs assertions me hante journellement et je ne peux m’arrêter d’y penser.
Est-ce un toc ?
Si oui, comment en guérir ?
Nicolas Sarrasin a écrit
Je ne peux pas réaliser l’acte médical du diagnostic comme ce que vous demandez de faire (vous dire si ce que vous avez est un TOC est un diagnostic). Pour cela, vous devez consulter un psychologue ou un psychiatre. Un diagnostic ne peut d’ailleurs jamais être réalisé par écrit mais bien en personne lors d’une consultation.
Mon ebook intitulé Ai-je un TOC ? peut cependant vous aider à répondre à cette question, bien qu’il ne s’agira pas d’un diagnostic.
Et dans le cas d’un diagnostic positif, pour traiter le TOC, je vous recommande de relire la fin de mon article qui réfère à toutes les ressources pour vous aider en ce sens, incluant mon programme web vidéo qui explique en détail comment le traiter efficacement de manière autodirigée.