Peut-on avoir peur de soi-même dans la phobie d’impulsion (TOC)? Et pourquoi?

Dans cet article, je répondrai à la question suivante: peut-on avoir peur de soi-même dans la phobie d’impulsion?

Autrement dit, en quoi les pensées de votre phobie d’impulsion vous portent-elles à vous remettre en question et à douter et même à avoir peur de qui vous êtes ou de ce que vous pourriez faire.

Si vous en souffrez, vous êtes atteint d’un type de trouble obsessionnel-compulsif qui implique le plus souvent la peur de se faire du mal ou de faire du mal aux autres sur le coup de l’impulsion.

Les personnes qui souffrent de telles peurs vivent un haut niveau d’anxiété et se posent de nombreuses questions.

Si vous êtes dans cette situation, c’est pour vous aider que j’ai créé la série d’articles sur la phobie d’impulsion dont celui-ci fait partie.

J’ai aussi créé un module Web vidéo sur le traitement de la phobie d’impulsion qui explique comment utiliser les meilleures méthodes et exercices pour vous en libérer.

Mais lisez d’abord cet article jusqu’à la fin: il vous aidera à comprendre ce que vous vivez et il vous référera aux meilleures méthodes pour vous libérer une fois pour toutes à cette peur d’avoir fait quelque chose de grave.

La phobie d’impulsion implique des pensées qui sont à teneur violente, agressive, suicidaire, pédophile, etc.

Les personnes qui ont des prédispositions biologiques à souffrir du TOC s’inquiètent davantage que la moyenne et vivent plus d’anxiété.

Ainsi, lorsque de telles pensées s’introduisent dans leur esprit, elles tendent à beaucoup s’en inquiéter.

En voici quelques exemples:

• Vous avez peur de vous faire du mal ou même d’attenter à vos jours, en vous défenestrant ou en vous jetant devant le métro, par exemple.
• Vous craignez d’abuser sexuellement votre enfant en changeant sa couche, en lui donnant son bain, etc.
• Vous vous voyez agresser vos proches avec des couteaux.

Ces exemples sont autant d’images qui constituent les thèmes des obsessions dans ce TOC de la peur de devenir fou, de perdre le contrôle et de se faire du mal ou de faire du mal aux autres.

Les questions sur vos pensées vous font avoir peur de vous-même

Comme j'en parle dans mon livre sur les pensées intrusives et obsessionnelles, si vous avez ce genre de pensées, vous vous questionnez probablement sur leur signification.

Vous vous demandez si vous vous connaissez vraiment, si ces pensées pourraient signifier qu’un monstre se cache au fond de vous-même.

Vous vous demandez: pourquoi ai-je de telles pensées qui ne correspondent pas à qui je suis ni à mes valeurs.

Vous essayez de vous convaincre en vous disant que vous ne feriez jamais de tels actes.

Bref, la peur de soi-même commence à se manifester.

Vous vous posez toutes ces questions pour comprendre cet apparent mystère: pourquoi avez-vous de telles pensées qui représentent le contraire de ce que vous voudriez faire.

Cela vous semble troublant et vous remet en question.

Vous vous posez aussi ces questions pour tenter de vous rassurer, de vous convaincre que vous ne pourriez jamais agir sur la base de telles pensées.

À force de vous questionner sur vous-même, de vous mettre en doute, vous commencez à avoir peur de qui vous êtes.

D’où vient cette «phobie» de soi-même?

Cette peur de soi nait lorsque vous craignez que vos pensées signifient réellement quelque chose d’important, de réel, de dangereux.

Pour cela, vous devez donner beaucoup de crédit à vos pensées.

Cette importance que vous leur accordez représente le fameux piège dans lequel les personnes qui souffrent de TOC tombent.

En effet, vos pensées ne sont pas dangereuses, elles ne signifient rien sur vous et elles ne peuvent pas vous faire commettre des actes contre votre volonté.

Mais vous craignez le contraire, et c’est ce qui vous fait vous enfoncer dans les symptômes du TOC.

Car les études en psychologie ont démontré que tout le monde a des pensées à teneur immorale et violente à l’occasion.

Mais contrairement aux personnes qui ne souffrent pas de phobie d’impulsion et qui n’accordent aucune importance à leurs pensées intrusives, vous avez tendance à beaucoup vous inquiéter.

Alors vous combattez vos pensées et vous tentez de vous en débarrasser, ce qui empire les symptômes comme l’inquiétude, l’anxiété et l’angoisse.

Le manque d’estime de soi nourrit la peur de soi

Les personnes qui manquent d’estime de soi et qui sont promptes à se remettre en question sont particulièrement sensibles à cette crainte d’elles-mêmes lorsque de telles pensées se manifestent.

En effet, ces personnes sont davantage portées à se critiquer et à tirer des conclusions fausses à leur sujet que l’on appelle «distorsions cognitives».

Comme j’en parle dans mon livre Qui suis-je?, qui porte sur l’identité, la manière de nous percevoir constitue la base de l’estime de soi.

Et des pensées fausses à notre sujet peuvent nourrir une vision baisée à travers laquelle il devient concevable d’être une personne immorale, meurtrière, pédophile, etc., alors que ce n’est absolument pas le cas.

Ces doutes à son propre sujet et cette culpabilité conséquentes aux obsessions nuisent à la manière de se percevoir et aident à tomber dans le piège du TOC qui, encore une fois, consiste à croire que ces pensées signifient vraiment quelque chose alors qu’elles ne sont pas importantes.

La peur de soi fait réagir à ces pensées, ce qui les aide à revenir et porte encore davantage à craindre d’être une mauvaise personne.

Paradoxalement, le fait de vous juger, d’avoir peur de vous-même ou de vous qualifier de monstre, même si cela vous fait souffrir, peut vous soulager dans la mesure où cela semble expliquer pourquoi vous avez de telles pensées.

Dans le TOC comme la phobie d’impulsion, l’angoisse est telle que toute occasion de s’en soulager, même si elle est destructrice pour l’estime de soi, semble devenir une avenue à emprunter.

Pourtant, en croyant que vous êtes une mauvaise personne et en développant la peur de qui vous êtes, vous ne pourriez pas être plus loin de la vérité.

Tout cela ne fait qu’empirer la souffrance et ne permet en aucun cas de sortir de cette impasse dans laquelle vous maintient la phobie d’impulsion à travers ses symptômes.

Traiter la phobie d’impulsion: le meilleur moyen de cesser d’avoir peur de vous-même

Vos pensées ne signifient qu’une seule chose: que vous souffrez d’une expression du trouble obsessionnel-compulsif qui se nomme la phobie d’impulsion.

Et tant que vous ne traiterez pas votre TOC, tant que vous ne comprendrez pas son fonctionnement, tant que vous n’identifierez pas son piège dans lequel vous tombez à répétition, vous ne pourrez pas en sortir.

La seule manière de vous libérer de la phobie d’impulsion est d’appliquer le traitement cognitivo-comportemental le plus efficace pour la traiter et qui se nomme l’exposition avec prévention de la réponse.

Mon programme Web vidéo autodirigé «Libérez-vous du TOC et des obsessions» vous explique comment adapter et appliquer ce traitement à votre situation.

J'ai aussi créé un module complémentaire plus spécialisé qui vous aide à vous débarrasser des phobies d'impulsion.

Et mon module complémentaire pour aider avec la déprime/dépression, qui touche jusqu'à 40% des personnes qui souffrent de TOC:

Mais il est aussi recommandé de consulter.

Si vous désirez le faire, choisissez un(e) psychologue d'orientation cognitivo-comportementale qui a de l'expérience dans le traitement du TOC.

Ce sont les meilleurs spécialistes pour vous aider avec ce type de problème et, avant de débuter les séances, assurez-vous qu’il/elle peut réaliser le traitement d’exposition avec prévention de la réponse avec vous, car il est le plus efficace pour guérir le TOC.

Si vous ne savez pas où chercher pour trouver cette aide spécifique ou si vous ne disposez pas de telles ressources à proximité de chez vous, je vous invite à lire cet article qui vous expliquera comment consulter d’excellents psychologues à distance, par Internet.

J’espère de tout cœur que cet article et les nombreuses ressources sur le TOC en ligne vous aideront comme elles ont déjà aidé un grand nombre de personnes aux prises avec ce problème.

Si vous avez d'autres interrogations, vous trouverez à la fin de mon article de référence sur la phobie d'impulsion la liste des articles à travers lesquels je fournis des réponses.