Dans cet article, je vais vous présenter les deux seules causes de la phobie d’impulsion (et du TOC en général) qui sont pertinentes et importantes à considérer.
La phobie d’impulsion est un type de trouble obsessionnel-compulsif qui implique le plus souvent la peur de se faire du mal ou de faire du mal aux autres sur le coup de l’impulsion.
Les personnes qui souffrent de telles peurs vivent un haut niveau d’anxiété et se posent de nombreuses questions.
Si vous êtes dans cette situation, c’est pour vous aider que j’ai créé la série d’articles sur la phobie d’impulsion dont celui-ci fait partie.
J’ai aussi créé un module Web vidéo sur le traitement de la phobie d’impulsion qui explique comment utiliser les meilleures méthodes et exercices pour vous en libérer.
Mais lisez d’abord cet article jusqu’à la fin: il vous aidera à comprendre ce que vous vivez et il vous référera aux meilleures méthodes pour vous libérer une fois pour toutes à cette peur d’avoir fait quelque chose de grave.
Si vous souffrez de phobie d’impulsion, il y a de fortes chances que vous vous demandiez pourquoi.
Cette question incontournable nous ramène aux causes qui sont à l’origine de ce type de trouble obsessionnel-compulsif (TOC).
Et puisque ces pensées vous troublent et vous inquiètent, vous êtes probablement très avide de savoir d’où elles viennent.
Vous aurez peut-être la surprise d’apprendre qu’il n’existe que deux causes vraiment pertinentes et importantes à considérer.
La première cause à l’origine de la phobie d’impulsion est génétique
La première cause à connaître est celle qui découle de la biologie.
Des prédispositions génétiques rendent certaines parties du cerveau plus sensibles au développement des inquiétudes et des obsessions et portent à vivre un niveau d’anxiété plus élevé que la moyenne.
Ainsi, même si les pensées de votre phobie d’impulsion vous font très peur, elles ne représentent aucun danger réel.
C’est votre cerveau qui réagit comme si le danger était imminent et qui suscite votre angoisse.
Votre imagination et votre créativité vous font ainsi vous concentrer sur tous les dangers potentiels, donc sur tout ce qui pourrait mal tourner.
C’est ainsi que vous imaginez des dangers par rapport à vos pensées et à la peur de perdre le contrôle.
La liste des peurs possibles est aussi longue que le permet l’imagination, et ces craintes peuvent toutes devenir des obsessions à l’origine de la phobie d’impulsion.
C’est la raison pour laquelle un certain nombre de personnes qui souffrent de TOC sont touchées par des obsessions qui portent sur plusieurs thèmes différents.
Mais même si cette cause biologique est importante, vous ne la contrôlez pas.
En effet, à l’heure actuelle, aucun traitement ne permet de changer au niveau biologique cette sensibilité et cette prédisposition à s’inquiéter.
C’est la raison pour laquelle vous devez vous concentrer spécifiquement sur la seconde cause importante et pertinente de votre phobie d’impulsion, car vous pouvez avoir un impact important sur cette dernière pour aller mieux.
La cause de la phobie d’impulsion la plus importante: votre réaction à vos pensées
À travers l’imagination, tout le monde peut se voir en train de tuer, d’abuser sexuellement, de se blesser ou de se suicider ou de réaliser n’importe quelle peur ou acte violent.
Les études en psychologie ont démontré que la majorité de la population a, à l’occasion, des pensées intrusives, et qu’une partie de ces pensées portent sur des actes violents réalisés sur le coup de l’impulsion.
La cause de la phobie d’impulsion ne se situe pas là.
Son origine se situe au niveau de ce que vous faites de vos pensées intrusives lorsqu’elles se présentent.
Lorsque les personnes qui n’ont pas de prédisposition biologique à souffrir de TOC ont ce genre de pensées inquiétantes, elles ne s’en formalisent pas et leurs pensées passent rapidement leur chemin.
En fait, elles y portent tellement peu d’attention qu’elles ne se souviennent souvent même pas qu’elles ont eu de telles pensées.
Mais une personne qui s’inquiète facilement, qui se remet en question pour un rien et qui est plus anxieuse que la moyenne verra ses propres pensées sinon comme un danger réel, au moins comme un danger potentiel.
En conséquence, elle y réagira fortement, ce qui causera la phobie d’impulsion sans le savoir et sans le vouloir.
Si vous vous posez des questions au sujet de vos pensées, que vous vous dites que vous ne voulez pas les avoir, que vous les jugez comme étant horribles et inadmissibles, que vous cherchez à leur trouver un sens, tout cela les rend obsessionnelles et augmente votre anxiété.
C’est d’ailleurs probablement les questions que vous vous posez au sujet de vos pensées qui vous a fait chercher sur Internet le sujet de leur cause et qui vous a fait tomber sur mon article.
Se concentrer sur ses pensées et les rejeter occasionne ce que l’on appelle en psychologie l’effet rebond, ou le processus ironique de la pensée.
Je l’appelle aussi l’hameçon mental ou le piège que vous tend votre cerveau.
J’en parle notamment dans mon livre sur les pensées intrusives et, que vous ayez lu mon livre ou non, il est capital de tenir compte de ce mécanisme mental.
Pour résumer: plus vous combattez vos pensées indésirables, plus vous les rendez obsessionnelles et plus vous développez les symptômes de la phobie d’impulsion.
Vos pensées deviennent alors votre préoccupation principale et plus vous tentez de les contrôler ou de savoir si elles signifient quelque chose de dangereux ou d’inquiétant à votre sujet et plus vous les faites revenir.
Mais peut-être croyez-vous que, dans votre cas, vos pensées ne peuvent vraiment pas être normales.
Pourtant, les études en psychologie qui comparent les pensées de ceux qui souffrent de TOC avec celles de ceux qui n’en souffrent pas ne trouvent pas de différence dans leur contenu.
Autrement dit, la majorité des gens ont, de temps en temps, des pensées horribles comme celles qui vous font souffrir dans la phobie d’impulsion.
La différence est que la majorité n’y accorde aucune attention et, ce faisant, n’en souffre pas.
Alors si vos pensées reviennent plus souvent que la moyenne, ce n’est pas parce qu’elles sont plus dangereuses chez vous ou qu’elles signifient quelque chose à votre sujet, mais simplement parce que vous les combattez.
C’est ce rejet de vos pensées et vos tentatives de les contrôler qui les rendent obsessionnelles.
D’ailleurs, le fait de chercher des causes profondes qui expliqueraient vos pensées relève de la compulsion.
La phobie d’impulsion est un trouble obsessionnel-compulsif: les pensées que vous craignez sont les obsessions et les manières de vous soulager de l’anxiété qu’elles occasionnent se traduit par des compulsions.
Ainsi, chercher des causes vise le plus souvent à vous rassurer pour essayer notamment d’obtenir la certitude que vous n’agirez jamais sur la base de vos pensées.
Mais il s’agit de compulsions, et les compulsions entretiennent la phobie d’impulsion et l’empirent.
Les autres causes et les «fausses» causes
La famille et l'éducation
Évidemment, si vous souffrez de TOC, et puisque ce trouble a une dimension génétique, il est possible que vos parents souffrent également de TOC ou d'autres troubles anxieux.
Si c'est le cas, vous avez sans doute été élevé(e) dans un contexte où vos parents vous ont «montré l'exemple» au sujet du fait qu'on pouvait s'inquiéter d'un grand nombre de sujets.
Cela a pu contribuer à développer votre anxiété.
Il y a donc sans doute une certaine part apprise, où le comportement de vos parents a pu, consciemment ou pas, vous influencer et vous aider à vous inquiéter vous aussi d'un grand nombre de choses.
Mais sans les déterminations biologiques de base, cette inquiétude élevée que vous vivez ne s'exprimerait pas pour autant.
D'où l'importance de ne pas mettre l'accent sur la famille et l'éducation en tant que cause principale du TOC et de la phobie d'impulsion.
Les événements (anxiogènes ou pas)
Plusieurs personnes ont aussi vu leurs symptômes commencer à s'exprimer à la suite de certains événements.
Il s'agissait parfois d'événements anxiogènes heureux (ex.: la naissance d'un enfant) ou malheureux (ex.: la perte d'un emploi).
Les symptômes ont pu aussi débuter à la suite d'un événement que vous avez remarqué et qui pouvait ne pas être source d'anxiété ou même être banal (ex.: lire un livre ou un article, écouter un film).
Notre cerveau a tendance à créer des relations causales lorsqu'un événement en suit un autre: nous croyons souvent que l'événement qui précède est la cause de celui qui suit.
Cela peut être le cas, mais la «cause» identifiée peut aussi souvent n'avoir aucun rapport.
Le fait d'identifier de fausses causes à des événements est très fréquent et fait d'ailleurs partie de ce que l'on appelle en psychologie des «distorsions cognitives»: des manières erronées de penser à partir desquelles nous tirons des conclusions qui nous nuisent (parfois jusqu'à favoriser et à entretenir la dépression).
Par exemple, une personne qui, à la suite d'un échec, tire la conclusion qu'elle n'est bonne à rien et qu'elle échouera toujours dans l'avenir, fera ce genre de distorsions qui nuira à son estime de soi et à sa confiance.
De la même manière, plusieurs personnes qui souffrent de TOC, se concentrent sur un événement qu'elles croient être la cause de leurs symptômes.
Ce faisant, elles se concentrent sur une chose sur laquelle elles n'ont aucun pouvoir (un événement passé), ce qui les empêche d'orienter leur attention et leurs actions sur ce qu'elles pourraient vraiment faire pour améliorer les choses (traiter le TOC).
Bien sûr, certains événements peuvent «orienter» les thèmes de vos pensées intrusives (obsessions), comme la colère dirigée contre une personne par exemple.
Les émotions liées à une situation particulière peuvent aussi tendre à augmenter temporairement l'intensité de vos pensées.
Mais peu importe l'événement qui précède le début de vos symptômes, il faut que les causes véritablement importantes (prédisposition biologique et de mauvaises réactions à vos pensées) soient déjà en place pour que vous souffriez de TOC.
Un événement, même très anxiogène, ne pourra jamais être la cause unique du TOC pour une personne.
Sinon, au nombre d'événements anxiogènes que la population du monde vit chaque année, le TOC toucherait bien plus que 2% à 3% de la population!
Et en fait, le «besoin» d'analyser et de chercher toutes sortes de causes à vos pensées a de fortes chances d'être une compulsion, l'autre symptôme principal du TOC (avec les obsessions).
Les compulsions entretiennent le TOC et l'empirent, donc elles portent les pensées à revenir plus souvent: elles sont liées à la cause du TOC numéro 2 que je viens de vous présenter: votre propre manière de réagir à vos pensées qui les porte à revenir.
C'est pourquoi j'ai trouvé important d'ajouter cette précision dans cet article, car je continue à constater que trop de personnes attribuent faussement leur souffrance à un événement du passé et nuisent ainsi à leur capacité à traiter efficacement leur TOC.
La manière la plus efficace de se libérer de la phobie d’impulsion
Au lieu de chercher inlassablement des causes et de succomber à différentes compulsions, le moyen le plus efficace de vous libérer de la phobie d’impulsion est de réaliser le traitement cognitivo-comportemental qui se nomme l’exposition avec prévention de la réponse.
Mon programme Web vidéo autodirigé «Libérez-vous du TOC et des obsessions» vous explique comment adapter et appliquer ce traitement à votre situation.
J'ai aussi créé un module complémentaire plus spécialisé qui vous aide à soigner le TOC de la phobie d'impulsion.
Libérez-vous du TOC et des obsessions
Programme Web vidéo complet sur le traitement du TOC et accompagné de mon ebook sur les pensées intrusives en introduction.
Module complémentaire sur la phobie d'impulsion
Module Web vidéo sur le traitement de la phobie d'impulsion complémentaire à mon programme principal.
De la crise de panique à la tranquillité
Ebook de stratégies d'intervention rapide pour une guérison durable.
Ai-je un TOC? (ebook)
Ebook pour vous aider à savoir si vous souffrez bien de TOC.
Et mon module complémentaire pour aider avec la déprime/dépression, qui touche jusqu'à 40% des personnes qui souffrent de TOC:
Module complémentaire antidéprime
Module Web vidéo pour se libérer de la déprime en tant que conséquence fréquente du TOC.
Mais il est aussi recommandé de consulter.
Si vous désirez le faire, choisissez un(e) psychologue d'orientation cognitivo-comportementale qui a de l'expérience dans le traitement du TOC.
Ce sont les meilleurs spécialistes pour vous aider avec ce type de problème et, avant de débuter les séances, assurez-vous qu’il/elle peut réaliser le traitement d’exposition avec prévention de la réponse avec vous, car il est le plus efficace pour arrêter le TOC.
Si vous ne savez pas où chercher pour trouver cette aide spécifique ou si vous ne disposez pas de telles ressources à proximité de chez vous, je vous invite à lire cet article qui vous expliquera comment consulter d’excellents psychologues à distance, par Internet.
J’espère de tout cœur que cet article et les nombreuses ressources en ligne sur le TOC vous aideront comme elles ont déjà aidé un grand nombre de personnes aux prises avec ce problème.
Si vous avez d'autres interrogations, vous trouverez à la fin de mon article de référence sur la phobie d'impulsion la liste des articles à travers lesquels je fournis des réponses.
Guillaume says
Très bel article, bien expliqué. Merci !
Nicolas Sarrasin says
Je suis heureux que mon travail vous soit utile. Merci de me l’avoir partagé ! 🙂