Cet article porte sur l’incohérence identitaire, un état qui peut rendre profondément malheureux.
Le fait de mieux comprendre la manière dont cette incohérence se développe vous aidera à améliorer les choses !
Il existe peu de situations aussi affligeantes que lorsqu’une personne refuse d’être elle-même.
Mais comment en arrivons-nous là ?
Comme nous l’avons vu dans les articles précédents, de nombreux écueils guettent notre identité: les distorsions cognitives, les déséquilibres et les conflits identitaires.
Dans cet article, nous allons examiner la manière dont les conflits identitaires s’intègrent à ce que nous sommes.
Il s’agit en quelque sorte du point culminant des malheurs intimes qui nous guettent, et ils se manifestent souvent sous la forme d’une crise de milieu de vie, ou crise de la quarantaine ou de la cinquantaine.
Cet article constitue ainsi le prélude à la dernière partie de ce livre, la plus importante, car elle vous présentera des stratégies pour vivre avec une identité équilibrée et authentique.
Je commencerai d’abord par tenter une définition de l’incohérence.
L’incohérence s’installe en nous lorsque nous vivons sans cesse des conflits identitaires. Lorsque nous constatons que certaines attitudes contredisent les valeurs que nous privilégions, nous ressentons un malaise. Pour nous soulager, nous protégeons alors notre identité derrière de fausses justifications. |
Par exemple, Brigitte n’aime pas son emploi, mais elle y reste depuis des années.
Elle sait qu’elle aimerait faire autre chose, mais ne peut se résoudre à quitter cette inconfortable sécurité.
Avec le temps, elle a fini par se dire « À quoi bon… Je ne saurais rien faire d’autre de toute manière. »
Le temps et les distorsions cognitives ayant fait leur œuvre, aujourd’hui Brigitte est fermement convaincue qu’elle ne peut rien faire pour améliorer sa situation et elle est toujours malheureuse à son travail…
À travers ce processus destructeur, nous manipulons notre vision du monde pour faire diminuer le malaise qui s’insinue en nous.
Mais avec le temps, nous finissons par croire que nos fausses justifications correspondent à la réalité ! C’est que nous avons intégré les conflits à notre identité.
Un peu de dissonance cognitive…
Le processus psychologique que je viens de décrire ressemble beaucoup à ce que Leon Festinger a nommé « la dissonance cognitive ».
La dissonance cognitive consiste à concilier des croyances ou des attitudes qui sont contradictoires pour sauvegarder notre cohérence.
Ainsi, au lieu d’éliminer les fausses conclusions qui causent nos conflits, nous modifions leur signification.
Nous atténuons ainsi les oppositions de manière à les faire coexister sans trop nous sentir mal.
Par exemple, un fumeur qui sait très bien que le tabagisme est néfaste pour sa santé réduira sa consommation de tabac pour concilier la contradiction entre son comportement nuisible et son désir de rester en bonne santé.
Mais si ce fumeur fait de la dissonance cognitive, il trouvera plutôt des raisons pour justifier sa mauvaise habitude.
Il mettra l’accent sur son plaisir de fumer, ce qui réduira la portée de la mise en garde selon laquelle le tabagisme est nocif.
De ce fait, il souffrira moins de l’incohérence de son comportement.
Malheureusement, même si elle semble rationnelle, cette manière de modifier le sens des choses n’est pas constructive.
Nous nous forgeons de fausses justifications simplement pour ne pas souffrir des contradictions qui sévissent en nous.
Certaines personnes ont même construit leur identité sur la justification de leurs lacunes et de leurs déséquilibres.
Dans leur cas, la dissonance cognitive ne touche pas seulement quelques attitudes isolées…
Nous tendons aussi à réduire l’écart entre l’opinion que nous avons de nous-mêmes et l’opinion que les autres ont de nous.
Par exemple, nous vivons un conflit identitaire qui peut mener à la crise lorsque nous suivons aveuglément les valeurs sociales mais que ces valeurs ne correspondent pas à ce que nous sommes.
Voici le paradoxe:
- Si nous ne suivons pas les valeurs que la société prescrit, nous nous sentons exclus.
- Mais si nous adoptons ces valeurs et qu’elles contredisent ce que nous sommes, nous ressentons un malaise…
Il n’est donc pas surprenant que nous cherchions de fausses justifications (dissonance cognitive) pour nous soulager de cette contradiction !
Mais seuls le respect, la connaissance de soi et la compréhension de ce mécanisme peuvent nous sortir de cette impasse.
Comment le processus progressif de l’incohérence identitaire se développe-t-il ?
Depuis notre plus jeune âge, nous avons commencé à définir ce qui est bien et ce qui est mal; c’est ainsi que nous construisons notre système de valeurs.
Lorsque nous nous comportons d’une manière qui contredit nos valeurs, nous ressentons habituellement un malaise comme de la culpabilité. Et nous voulons remédier au plus vite à cet état désagréable.
Pour illustrer la manière dont s’expriment nos valeurs à travers notre identité, voici un double exemple.
L’exemple édifiant de Danielle
Danielle est une femme qui bénéficie d’une identité cohérente et équilibrée.
N’étant toutefois pas parfaite, comme tout être humain, il lui arrive d’être désagréable avec les autres.
Heureusement, Danielle reconnaît ses torts avec une certaine facilité.
Mais pourquoi ?
Lorsque Danielle agit d’une manière qui contredit ses valeurs personnelles, elle se sent fautive et prend les mesures appropriées pour se faire pardonner.
Elle ne veut pas répéter des attitudes qui sont aussi nuisibles à elle-même qu’aux autres.
En agissant de la sorte, Danielle rétablit la cohérence de son identité en fonction de ses valeurs.
L’exemple (beaucoup moins) édifiant de Denis
De son côté, l’identité de Denis est beaucoup moins équilibrée. Ainsi, il tend davantage à légitimer ses actions même si elles sont répréhensibles.
Pour se justifier, Denis a recours à plusieurs distorsions cognitives.
Voici quelques exemples de la mauvaise tournure que prennent ses pensées:
- Denis minimise la portée du mal qu’il fait aux autres: « Ce n’est pas si grave, elle va s’en remettre… »
- Il justifie ses paroles et ses actes: « De toute manière, elle l’a bien cherché ! »
- Il donne de la valeur à ses paroles et à ses actes: « Il est normal d’écraser les autres. C’est comme ça que vivent les gens aujourd’hui. Seuls les plus forts gagnent ! »
Comme dans le cas de Denis, notre identité déforme souvent la réalité de manière à sauvegarder sa cohérence.
Il nous arrive fréquemment de réagir aux événements difficiles sans nous préoccuper des conséquences ni essayer de résoudre nos problèmes.
Loin de nous servir, cette attitude fait souvent empirer la situation en suscitant de l’agressivité, ce qui heurte les autres.
En bout de course, tout le monde souffre et personne ne comprend ce qui se passe !
L’art de jeter de l’huile sur le feu…
Il semble parfois que nous soyons passés maîtres dans l’art de faire empirer les choses.
C’est que l’incohérence de notre identité nous plonge dans un état paradoxal qui multiplie les contradictions.
Un sourd sentiment de malaise s’installe sans que nous arrivions à identifier le processus destructeur qui est à l’œuvre.
Notre attitude nous nuit, mais nous nous y accrochons pour sauvegarder les conflits identitaires qui l’ont engendrée…
Ainsi, à force de dissonance cognitive, des attitudes néfastes et une fausse vision de soi s’installent progressivement en nous.
Voici comment ce processus se déroule:
- Nous dérogeons d’abord une première fois à nos valeurs;
- Ensuite, pour réduire le déséquilibre causé par cette première transgression, nous modifions sensiblement le sens des valeurs qui sont touchées;
- Il suffit alors que nous répétions ces deux étapes plusieurs fois pour que notre identité change profondément et intègre des conflits.
- Nous nous enfonçons ainsi dans nos contradictions sans même en prendre conscience et l’incohérence identitaire s’installe.
Ce processus est d’ailleurs à l’œuvre lorsqu’un ex-fumeur recommence à fumer après s’être permis une seule cigarette.
La dissonance cognitive est une réaction de défense, car elle vise à nous soulager de la souffrance que les conflits identitaires occasionnent.
Cette réaction de défense implique également d’autres distorsions cognitives. Par exemple, nous retenons surtout les informations qui semblent confirmer nos croyances associées à nos conflits, ce qui les renforce.
Tout doucement, notre identité change et intègre nos conflits de façon durable.
Et c’est de cette manière que nous pervertissons progressivement le contenu de notre identité.
Les conflits, qui font désormais partie de nous-mêmes, deviennent plus difficiles à reconnaître et il est donc encore plus difficile de nous en libérer.
Plus les conflits sont importants, plus nous les défendons, ce qui donne lieu à un cercle vicieux où se succèdent les attitudes inadaptées et la souffrance personnelle.
Cette incohérence identitaire n’est pas sans avoir des conséquences néfastes, comme le manque d’estime de soi, l’égocentrisme, l’agressivité, l’orgueil et la surestime…
Une identité ballottée par les conflits demeure indéfinie, c’est pourquoi elle est plus sensible aux influences extérieures.
Mais nous pouvons heureusement y faire quelque chose !
Dans le reste de cet article, je vais vous présenter des outils psychologiques qui vous aideront à améliorer l’équilibre de votre identité.
Comment remédier à l’incohérence identitaire ?
Il n’est pas suffisant d’identifier les limites psychologiques inhérentes à notre identité.
Encore faut-il connaître des stratégies qui nous permettront d’éviter leurs regrettables conséquences.
Regardons quelques-unes de ces stratégies de plus près.
Minimiser les écarts et les conflits entre les dimensions de soi
Notre cerveau gère sans cesse les informations qui portent sur nous-mêmes.
Nous évaluons les autres, nous interprétons les événements. Les innombrables expériences de notre existence façonnent notre identité.
Malheureusement, les conflits s’intègrent insidieusement au cœur de ce processus, et nous ne les vivons pas consciemment.
Comme la pointe de l’iceberg, seules leurs conséquences sont visibles.
Nous ressentons un malaise diffus et de la confusion. Mais parce que ce désordre identitaire fait partie de ce que nous sommes, nous tendons à le préserver.
Comme nous l’avons vu précédemment, différentes manières de nous percevoir peuvent entrer en conflit les unes avec les autres.
C’est ce qui se produit lorsque Anne-Marie fait tout pour plaire aux autres, alors qu’elle aimerait aussi mettre en avant ses valeurs et ses intérêts de temps en temps.
Pour Anne-Marie comme pour nous-mêmes, une solution consiste à réduire les douloureux écarts entre nos manières de nous percevoir.
À la première étape, il s’agit de reconnaître les caractéristiques des conflits et les contextes où ils se manifestent.
Vous identifiez ainsi le type de conflit dont vous souffrez.
L’étape suivante consiste à remettre en question le mécanisme pervers du conflit.
Voyons en détail comment appliquer cette stratégie:
1. Référez-vous d’abord à l’article précédent: lien vers sa partie un et sa partie deux.
Pour savoir si vous souffrez de conflits identitaires, vous devez essayer de mieux vous connaître en vous intéressant aux différentes facettes de vous-mêmes. Par exemple, vos aspirations vous donnent une idée de votre vision idéale de vous-mêmes.
Si deux dimensions s’opposent l’une à l’autre, c’est peut-être que vous souffrez d’un conflit.
2. Comme vous le savez, la souffrance identitaire provient habituellement d’informations peu pertinentes ou carrément fausses à votre sujet. Ces informations vous font tirer des conclusions négatives et injustifiées à votre égard.
Dans les articles précédents sur le sujet, j’ai présenté en détail ces nombreuses erreurs d’interprétation.
Sans relire tous ces articles, je vous suggère cependant de vous référer aux listes résumées que j’y présente.
J’ai préparé ces résumés spécialement pour vous aider à identifier ces fausses conclusions sur vous-mêmes.
3. Après ces deux premières étapes, vous pouvez harmoniser consciemment les visions conflictuelles de vous-mêmes.
Mais gardez en tête que cette saine initiative demande du temps et des efforts.
Voici quelques exemples de directions que vous pouvez prendre:
- Si vous souffrez des choix que vos proches vous imposent, vous pouvez augmenter votre autonomie face à eux.
- Si vous poursuivez deux objectifs qui s’opposent, faites un choix et concentrez-vous seulement sur l’un d’eux à la fois.
- Si vos aspirations vous semblent irréalisables, vous pouvez, d’une part, augmenter votre confiance en soi (vision actuelle de vous-mêmes) et, d’autre part, diminuer quelque peu l’ampleur de vos idéaux (vision idéale de vous-même) quitte à l’augmenter plus tard de façon réaliste. Pour augmenter votre confiance en vous-même, donnez-vous des objectifs réalistes à accomplir et recadrez les conclusions fallacieuses qui vous font douter de vos capacités.
Certaines personnes attendent beaucoup de leurs initiatives et possèdent un sens aiguisé du devoir.
Ces attitudes suscitent souvent des conflits parce qu’elles nous contraignent à prendre des responsabilités qui ne sont pas toujours en accord avec ce que nous sommes.
Par exemple, si Olivier aspire à réaliser une grande carrière mais que cela le contraint à cesser les activités qu’il aime, il vivra un conflit.
Mais que se passe-t-il si nous ne faisons rien pour améliorer les choses ?
Éviter la crise d’identité…
Les occasions de vivre des conflits identitaires seront très nombreuses au cours de notre vie.
Un jour, parfois, à cause d’un événement particulier, un conflit devient si intense que notre identité entre en crise.
Selon les parties de notre identité que le conflit met à mal, nous devenons confus, révoltés, agressifs.
Nous faisons le vide autour de nous …
Reprenons l’exemple d’Anne-Marie et de son frère Alexis.
Puisque Anne-Marie est l’aînée, elle pense qu’elle doit toujours faire ce que ses parents lui demandent. Elle est un modèle.
Plus tard, à cause de la pression psychologique de ces responsabilités, Anne-Marie finit par sentir qu’elle n’est pas elle-même.
C’est qu’elle a intégré un conflit entre ce qu’elle connaît d’elle-même et ce que les autres veulent qu’elle soit.
Elle en est arrivée à toujours faire ce que les autres veulent, mettant de côté ce qu’elle est et ce qu’elle aimerait devenir.
Cette situation conflictuelle lui fait éprouver de l’insatisfaction et beaucoup de ressentiment.
Aujourd’hui, Anne-Marie vit une véritable crise d’identité.
Elle ne veut plus être ce que l’on a toujours attendu d’elle, mais il lui est difficile de savoir ce qu’elle veut être vraiment.
Elle n’a jamais étoffé cette connaissance d’elle-même.
C’est la raison pour laquelle je parlais précédemment d’une véritable reconstruction de l’identité.
Anne-Marie doit défaire sa vision d’elle-même qui dépend essentiellement des autres pour construire ce qui relève de ce qu’elle est vraiment !
Globalement, vous pouvez réduire vos conflits identitaires et éviter la crise. La règle d’or consiste à faire correspondre la vision actuelle de vous-même à des aspirations réalistes.
Il est également constructif d’exprimer du respect aux autres tout en modérant l’influence qu’ils exercent sur vous.
De cette manière, vous assurez l’équilibre de votre identité en même temps que votre bien-être et celui de votre entourage.
Mieux se connaître
L’identité constitue la base fonctionnelle à partir de laquelle nous nous définissons et nous définissons notre vie.
Il est donc bien plus difficile de modifier le contenu de notre identité que de changer de simples croyances qui ne nous concernent pas.
Pour ce faire, nous devons bien nous connaître !
Moins nous nous connaissons et moins nous sommes en mesure de savoir ce que nous ignorons.
Le manque d’informations s’accompagne d’un manque de points de repère, d’où l’impossibilité de mesurer l’étendue des connaissances qui nous manquent.
Cette attitude est commune, particulièrement pendant l’adolescence.
Elle correspond pour ainsi dire à l’enthousiasme (ou à la crânerie) du naïf.
À l’inverse, plus nous avons de connaissances, plus nous sommes conscients de l’ampleur de notre ignorance.
Nos connaissances nous font réaliser l’extrême complexité du monde.
Il en va de même avec notre identité.
Mieux nous nous connaissons et plus nous savons combien nous sommes complexes.
Nous ne nous réduisons donc pas à peu de choses.
Cette connaissance de soi nous aide à contrer les distorsions identitaires qui simplifient, généralisent et réduisent ce que nous sommes: « Je ne vaux rien », par exemple.
Dans nos sociétés de consommation, trop de personnes se fuient elles-mêmes.
Elles s’étourdissent d’activités et évitent de se poser des questions, de se connaître un peu mieux.
Seulement, la connaissance de soi n’est pas une simple mode.
Elle est une étape importante, voire obligée, pour quiconque désire améliorer sa vie.
Utiliser le recadrage
Le recadrage est un outil psychologique développé en thérapie cognitive et dont j’ai parlé dans mon livre le Petit traité antidéprime.
Ce fantastique outil exige que l’on se porte attention à soi-même car il nécessite une réelle connaissance de soi.
Toutes les explications sur l’identité que j’ai proposées dans les articles précédents reliés à mon livre Qui suis-je ? visent à vous aider à utiliser efficacement le recadrage.
Je vous présenterai en détail comment appliquer le recadrage à votre identité dans les prochains articles. Cet outil vous aidera à corriger vos distorsions cognitives et à éviter l’incohérence.
Comme nous l’avons vu avec les distorsions identitaires, certaines croyances à notre égard sont le résultat de conclusions grossières, de raisonnements fallacieux et d’émotions négatives.
Ces distorsions développent une image très négative de nous-mêmes et sabotent notre estime de soi.
Et le pire, c’est que nous accordons souvent beaucoup de crédit à ces fausses conclusions !
Ce faisant, nous intégrons à notre identité des informations qui ne servent qu’à nous rendre malheureux…
Par contre, si nous connaissons bien nos valeurs, nous savons lorsque nous agissons à l’encontre de certaines d’entre elles.
Le recadrage est un acte conscient.
Il nous aide à mieux nous connaître.
Il oriente notre quête d’informations et identifie celles qui ne méritent pas de faire partie de notre identité.
Nous prenons conscience de nos distorsions et nous les corrigeons avant que des conflits ne se développent en nous-mêmes.
Ce « filtre conscient » nous aide à faire la différence entre de simples impressions et des croyances qui se fondent sur des informations vraiment valides.
Ces nouvelles connaissances sur vous-mêmes vous seront d’une aide précieuse dans différents domaines. En voici quelques exemples:
- Vous identifierez plus facilement vos distorsions cognitives et identitaires.
- Vous ne donnerez pas de crédit aux conclusions rapides et abusives à votre sujet.
- Vous agirez d’une manière de plus en plus cohérente face à ce que vous êtes vraiment (cohérence identitaire et authenticité).
- Vous débarrasserez votre identité des conclusions erronées qui vous font souffrir (manque d’estime de soi).
- Vous exercerez un contrôle sur les informations qui s’ajoutent à votre identité, pour ne retenir que celles qui sont valides et constructives.
Bien sûr, ces améliorations ne s’imposent qu’avec le temps et quelques efforts.
Si nous désirons ardemment être heureux avec nous-mêmes, nous pouvons changer progressivement les zones de notre identité qui nous font souffrir.
Et nous méritons tous ces efforts.
Après tout, ne sommes-nous pas la personne la plus importante de notre vie ?
Plus vous profiterez des conséquences positives de votre équilibre identitaire et plus vous serez motivés à continuer !
L’exemple de Sarah
Sarah ressasse continuellement des souvenirs pénibles. Mais elle prend conscience du fait que ses regrets suscitent une vision négative d’elle-même et elle recadre la situation. En constatant ainsi qu’elle est à la source de ses tourments, Sarah fait aussitôt un effort pour accepter son passé. Elle sait que se battre contre ce qu’elle ne peut changer est contre-productif et la rend malheureuse. Ce faisant, Sarah révise les conclusions de ses distorsions identitaires qui sapent son estime de soi et se soulage du poids du ressentiment et de la culpabilité qui alourdit son existence. |
Quelle que soit la vision de soi qui entre en conflit avec une autre, il est toujours possible de les modifier de manière à faire diminuer les conflits identitaires.
Si je suis sans le sou et que je me donne l’objectif de devenir millionnaire, l’écart qui séparera la vision actuelle de moi-même de ma vision idéale sera vertigineux.
Je serai frustré chaque fois que je constaterai combien mon but est inaccessible.
Au contraire, si je remets en question la portée de cet idéal, je me donnerai des objectifs plus réalistes qui, progressivement, me permettront peut-être d’atteindre cet objectif ambitieux.
Au moins, en attendant, mon identité ne sera plus conflictuelle et n’hypothéquera pas mon bonheur…
Personnaliser son équilibre
Il est très important de porter attention aux problèmes qui malmènent notre identité.
Car nier ces problèmes reste le meilleur moyen de les entretenir…
Chacun de nous doit identifier les causes de ses propres malheurs et les meilleurs moyens d’y remédier.
Grâce à vos efforts, vous verrez combien une identité équilibrée est le meilleur moyen d’assurer les bases d’un bien-être durable.
Lorsque vous vivrez avec une identité authentique, vous constaterez aussi combien il est malsain et surtout inutile d’évaluer négativement les autres.
Si nous doutons de notre valeur personnelle et que nous nous comparons continuellement aux autres, tout ce que nous faisons, c’est défendre une identité qui n’est pourtant pas menacée.
Au contraire, une identité authentique implique que nous nous estimions « gratuitement », en reconnaissant nos qualités et en acceptant nos défauts.
Et puisque nous n’avons rien à perdre, nous apprécions également les qualités des autres même lorsque nous ne les possédons pas nous-mêmes !
Une telle identité nous aide à nous concentrer sur la validité des croyances que nous utilisons pour enrichir ce que nous sommes.
J’espère de tout cœur vous avoir aidés à comprendre comment votre identité peut parfois intégrer des déséquilibres.
Au détour de ces explications, je vous ai présenté quelques stratégies pour résoudre ces problèmes.
Mais nous n’avons pas encore abordé ce sujet fondamental de façon satisfaisante.
Si cet article vous a plu, sachez qu’il est tiré de mon livre Qui suis-je? Vous pouvez vous le procurer en version ebook pour le lire en entier.
Céline a écrit
Bravo! Sacré chemin pour parvenir à être aussi clair et serein. Ça se sent dans les écrits.
A travers vos développements et vos illustrations par les exemples, j’ai un point de vue éclairé et aidant dans la quête de moi-même.
Merci.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Céline,
Merci beaucoup de votre commentaire. Le lire me fait du bien et m’encourage à continuer, car mon objectif est justement d’être utile aux autres.
À bientôt !
Richard M. a écrit
Merci à toi cher Nic, pour ce merveilleux article. C’est un véritable trésor dans notre quête du bonheur.
Je voudrais cependant que tu m’aides à répondre un peu plus clairement à la préoccupation ci-dessous:
Comment concilier la nécessité pour nous de vivre selon les règles établies par la société et celle de plaire à notre moi intérieur, dans la quête du bonheur et du succès ?
Nous savons que le succès nous viendra souvent des autres (leur acceptation, leur contribution, leur collaboration, leur coopération, leur aide), bien que l’élément déclencheur sera souvent notre propre travail. Or, les autres ont souvent leurs conditions à eux et leur façon de voir les choses et n’accepteront pas souvent de marcher ensemble avec nous, que ils ne le feront que lorsqu’ils seront sûrs que nous partageons la même vision, les mêmes principes ou valeurs.
Or, il peut arriver que leur vision, leurs principes ou leurs valeurs ne nous plaisent pas à nous car, allant à l’encontre de nôtres.
Que faire alors dans ce cas?
Se couper des autres pour se plaire à soi-même ou sacrifier ses valeurs (et donc son bonheur) pour pouvoir bénéficier de la collaboration des autres?
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Richard,
Il est difficile de répondre à ta question puisque chaque personne est différente, avec ses valeurs, mission de vie et objectifs et que, selon ces derniers, ils peuvent plus ou moins est compatibles avec ceux des autres.
Pour ma part, je ne crois pas qu’il y ait antinomie comme ce que tu décris: soit que nous outrepassons nos valeurs pour adopter celles des autres et collaborer; soit que nous respectons nos valeurs mais nous devons rester seuls.
La société est riche d’une multitude de gens avec des croyances, des valeurs et des personnalités variées.
Le tout est, je crois, de chercher à bien s’entourer des personnes avec qui la collaboration est possible sans avoir à renier qui nous sommes ni ce qui nous tient à cœur.
Celia a écrit
Bonjour, votre sujet me touche particulièrement et je suis très étonnée par la clarté de votre développement.
Je m’y reconnais énormément. Je n’ai jamais réussi à décrire ce qui me perturbait et je tombe sur votre article qui me soulage instantanément car j’ai l’impression d’avoir lu ce qui me bloque actuellement.
Merci beaucoup,
Celia
Nicolas Sarrasin a écrit
Je suis très heureux que mon article vous ait plu et je vous remercie de me l’avoir partagé ! 🙂