Ne vous donnez pas pour but d’être quelque chose, mais d’être quelqu’un. (Victor Hugo)
Dans cet article, je vais vous présenter (en profondeur!) la question de l’équilibre identitaire.
Vous découvrirez ce qui peut provoquer de profonds malaises au fond de vous-mêmes.
Nous verrons aussi, heureusement, comment il est possible d’améliorer les choses!
Nous croyons souvent que notre identité est homogène, alors que de multiples facettes de nous-mêmes s’opposent continuellement !
D’emblée, et puisque l’équilibre identitaire est le sujet de cet article, je le définirais comme un état d’harmonie entre les différentes dimensions de notre identité.
Malheureusement, toutes ces dimensions ne s’harmonisent pas toujours entre elles…
C’est d’ailleurs quand elles s’opposent que nous connaissons un déséquilibre identitaire, lequel joue un rôle important dans la détresse personnelle.
Le déséquilibre identitaire provient de l’action combinée des distorsions identitaires et des réactions de défense et des conditionnements que je présente en détail dans mon livre Qui suis-je? que vous pouvez lire en entier.
La négation de soi: quand ça fait mal en dedans…
Il nous arrive fréquemment de nous concentrer sur nous-mêmes et de ruminer des pensées négatives lorsque nous vivons des événements difficiles.
Nous nous nions nous-mêmes, nous nous dénigrons.
Nous adoptons une perspective défavorable qui, plus qu’une simple interprétation tordue, englobe toute notre identité.
Nous voyons tout en noir.
C’est la répétition des mêmes conclusions négatives sur nous-mêmes qui donne à notre identité cette teinte défavorable.
Cette attitude perpétue un état difficile à supporter qui nous pousse, par exemple, à nous croire indignes d’être aimés des autres.
Nous nous sentons coupables et honteux, bref, nous multiplions les reproches à notre endroit.
Une autre conséquence de cet autodénigrement consiste à nous croire incapables de réussir quoi que ce soit, ce qui ruine toute motivation.
C’est le genre de cercle vicieux qui, à travers de simples pensées, nous plonge dans un état de déprime.
L’autodénigrement est mensonger.
Il nous fait entretenir de fausses croyances à notre sujet au moyen de désirs irréalistes.
Nous nous concentrons sur ce que nous voudrions être et sur ce que nous ne sommes pas de manière à augmenter notre insatisfaction.
Par exemple, si je rêve d’être un auteur reconnu mondialement alors que mes livres ne bénéficient pas d’un tel succès international, je me dirai que je ne suis qu’un raté…
Un peu déficient comme raisonnement, non ?
Dans leur ouvrage sur le comportement intitulé On the self-regulation of behavior, Charles Carver et Michael Scheier soulignent que l’on peut réagir émotionnellement à des événements ou à des expériences imaginaires que l’on n’a jamais vécu dans la réalité !1
Il n’est donc pas étonnant que des personnes ayant vécu des expériences éprouvantes basent souvent leurs réactions sur leurs souvenirs négatifs.
Par exemple, Martin, qui a vécu du rejet dans le passé, voit maintenant du rejet là où il n’y en a pas.
Il présume aussi que les autres le rejetteront à l’avenir…
Lorsqu’elles évaluent leurs capacités à accomplir certaines choses, les personnes portées à l’autodénigrement en arrivent souvent à conclure qu’elles ne sont bonnes à rien.
Ce genre de conclusion les empêche directement de se réaliser !
L’autodénigrement entraîne invariablement des conséquences négatives. Outre les émotions désagréables et la perte d’estime de soi qu’il provoque, ce combat intérieur accapare inutilement l’énergie que l’on pourrait autrement consacrer à construire sa vie.
Comment faisons-nous face aux situations difficiles ?
L’habitude de se nier soi-même se reflète clairement dans la manière de faire face aux situations difficiles, car lorsque nous souffrons, nous réagissons souvent sans trop penser aux conséquences.
Malheureusement, certaines réactions impulsives nous causent bien des problèmes…
On peut, par exemple, réagir à une situation difficile en se reprochant directement les événements.
Si nous souffrons, c’est de notre faute, croyons-nous alors.
Il va sans dire que ces réactions sont dévastatrices pour notre identité et notre estime de soi !
Voici quelques manières très efficaces de nous détruire:
- Nous attribuer la responsabilité des événements même lorsque nous n’y avons joué aucun rôle.
- Croire que nous sommes toujours la source de nos problèmes ou des problèmes des autres.
- Nous réprouver et nous blâmer inutilement…
- Ruminer des pensées négatives et raviver le souvenir d’expériences difficiles au point de revivre fréquemment les émotions désagréables qui y sont associées.
Il y a aussi les réactions qui visent à éviter la souffrance, mais qui nous font souffrir davantage.
Les réactions de défense qui créent des conditionnements négatifs sont une bonne illustration de cette mauvaise habitude. En voici quelques exemples :
- Refuser de croire que les événements éprouvants se sont produits.
- Croire que nous ne sommes pas de taille à faire face aux événements.
- Nous empêcher de faire de nouvelles activités.
- Perdre notre motivation et le sens que nous donnons à la vie.
S’il est absurde de mettre volontairement sa main dans un feu, il est tout aussi insensé de s’autodénigrer ! Ce n’est pas parce que notre imagination nous permet de nous croire coupables que nous le sommes en réalité ! |
L’autodénigrement est une distorsion identitaire majeure et complexe qui implique des attitudes variées et problématiques.
Dans les pages qui suivent, nous allons aborder plusieurs de ces attitudes, pour mieux les comprendre et tenter d’y remédier.
Être incapable de s’estimer
Notre identité influence beaucoup notre capacité à interpréter les paroles et les réactions des autres.
Cette capacité est très utile, car elle nous aide à nous comporter adéquatement dans différentes situations.
Mais, comme vous le savez déjà, nos interprétations ne sont pas toujours valides.
Et l’interprétation des informations qui portent sur nous-mêmes ne fait pas exception, surtout lorsque nous avons tendance à nous dénigrer…
Voyons de quoi il retourne.
La dévalorisation
Certaines personnes ont pris l’habitude de dévaloriser le moindre détail de ce qu’elles sont et de ce qu’elles font.
Et il y a péril en la demeure !
Non seulement ces personnes croient que les critiques des autres sont vraies et fondées, mais elles se dévalorisent elles-mêmes encore davantage !
Toutes les conditions sont réunies pour que la confusion identitaire se développe.
De plus, une mauvaise estime de soi provoque souvent des conflits intérieurs.
Car les personnes qui ne s’aiment pas acceptent plus facilement les critiques des autres, puisque ces critiques correspondent à la vision qu’elles ont déjà d’elles-mêmes.
Cependant, ces personnes n’en ont pas moins besoin d’être aimées et d’être heureuses ! Cet état paradoxal occasionne donc de profondes souffrances.
Les fruits amers de la dévalorisation
Les personnes qui ne s’aiment pas entretiennent deux visions opposées d’elles-mêmes.
La première nourrit le mépris de soi et un sentiment d’infériorité, engendrant un malaise profond qui est à l’origine de la seconde façon de se percevoir.
La seconde vision de soi est en quelque sorte un moyen de défense visant à compenser les lacunes de la première.
Elle implique des images positives puissantes, comme la grandeur et l’efficacité, qui s’opposent aux jugements défavorables de la vision de soi négative.
Plus l’estime de soi est faible, plus les images produites pour la compenser sont extrêmes et positives.
Par exemple, une personne qui se croit foncièrement incompétente peut imaginer réaliser facilement de grandes choses.
À force d’opposer des images aussi contradictoires, le contenu de l’identité finit par être confus.
En effet, comment peut-on se croire hautement estimable si l’on est convaincu de ne rien valoir ?
La confusion s’installe et impose à l’esprit des pensées négatives.
Ces pensées sont source d’anxiété et de désorganisation, suscitant de nouvelles évaluations négatives de soi.
Par exemple, « Qui suis-je pour croire que j’ai tant de valeur ? »
Le déséquilibre vient du fait que les deux visions de soi s’opposent sans cesse.
Et cette confusion n’aide guère à savoir qui l’on est vraiment.
Les personnes qui se dévalorisent possèdent généralement une identité imprécise et instable, particulièrement en ce qui concerne leurs qualités.
Elles ne savent pas précisément qui elles sont ni ce qu’elles désirent.
Elles ignorent ce qu’elles peuvent accomplir parce qu’elles ont réduit leur vision d’elles-mêmes à quelques conclusions simplistes et négatives.
Cette image de soi suscite des émotions négatives, comme la tristesse et l’agressivité, qui entretiennent l’état désagréable de confusion.
Pour remédier à ce déséquilibre, nous devons d’abord retenir notre besoin fondamental de nous faire une opinion sur tout, même sur nous-mêmes.
Nous concluons souvent trop vite à notre sujet, même lorsque nous n’avons pas suffisamment d’informations pour le faire.
Une personne qui se dévalorise trouve très désagréable le fait de ne pas tirer de conclusion à son sujet: elle préfère savoir à quoi s’en tenir même si sa conclusion est fausse et la fait souffrir !
Prenons l’exemple de Stéphane qui passe une soirée fort agréable en compagnie de ses amis.
Pendant la soirée, il rencontre Maryse, avec qui il discute un moment.
Le lendemain, Stéphane repense à Maryse qu’il a trouvée très gentille. Il aimerait bien la revoir mais il est convaincu qu’elle l’a trouvé peu intéressant…
Pourtant, rien ne lui permet de tirer cette conclusion.
En fait, pour ne pas rester dans l’indétermination, il préfère croire qu’il n’est pas digne d’intérêt plutôt que de raffiner son raisonnement en obtenant plus d’informations.
Comme l’illustre cet exemple, le meilleur moyen de combattre la tendance à nous dévaloriser consiste à privilégier des conclusions plus valides à notre sujet.
Car il vaut parfois mieux ne pas nous faire d’opinion plutôt que de nous dévaloriser !
La tendance à confirmer l’opinion négative de soi
Il n’est pas surprenant de constater que la tendance à confirmer les croyances négatives à notre sujet nuit à notre identité.
Lorsque nous nous concentrons sur nos attributs négatifs, nous recherchons tout ce qui confirme notre médiocrité.
Nous interprétons les événements en choisissant précisément les informations qui nous dénigrent.
Nous entretenons aussi des attentes négatives face à notre avenir et nous expliquons nos échecs par notre seule faute.
Ce processus renforce l’idée profondément négative que nous avons de nous-mêmes.
La tendance à confirmer l’opinion négative de soi nous porte aussi à imaginer les critiques que les autres peuvent nous adresser.
Nous interprétons alors des gestes et des paroles anodins comme des attaques personnelles.
Pourtant, ces conclusions ne proviennent que de notre tendance à confirmer l’idée que nous sommes dénués de valeur.
Le manque d’estime de soi concentre ainsi notre attention sur nos imperfections et nos erreurs au point de nous faire oublier nos qualités et nos succès.
De plus, cette attitude malsaine nous rend aveugles en ce qui a trait à l’effet réel que nous produisons sur les autres.
Ainsi, nous restons dans l’ignorance de toutes les fois où nous faisons bonne impression ou inspirons les autres.
Tous ces signes positifs demeurent invisibles tant que nous les croyons impossibles.
Les signes sont là, mais nous ne les voyons pas tellement nous nous concentrons sur les dimensions négatives de nous-mêmes.
Les gens ont souvent une bien meilleure opinion de nous-mêmes que nous le pensons…
La généralisation participe également à ce désordre identitaire.
Lorsque nous nous sentons inférieurs aux autres, nous généralisons quelques lacunes à notre personne entière.
Cela ne nous aide pas à croire en notre valeur !
Par exemple, si j’admets que je me suis trompé, cela ne signifie pas que je fais toujours des erreurs.
Cela ne signifie pas non plus que je ne vaux rien.
Nous pouvons identifier ces distorsions cognitives pour éviter de conclure aussi négativement à notre sujet.
La peur du rejet et de l’humiliation
Le sentiment de rejet et l’humiliation ne valorisent personne…
La honte nous porte souvent à nous dénigrer parce qu’elle implique un rejet réel ou fictif de la part des autres.
En d’autres mots, nous nous dévaluons parce que nous sentons que les autres nous rejettent.
Une des conséquences de cet autodénigrement consiste à nier notre valeur dans différents domaines.
Nous finissons aussi par croire que les autres ne peuvent plus nous apprécier.
Cette conclusion erronée fait naître le sentiment d’humiliation.
Car la peur d’être jugé détériore profondément notre identité, surtout lorsque nous la mettons déjà en doute !
Notre tendance à redouter le rejet et l’humiliation s’explique en partie par le mode de vie de nos ancêtres.
Contrairement aux autres animaux, le bébé humain n’est autonome que plusieurs années après sa naissance.
Sa survie dépend directement des soins que les adultes lui prodiguent, particulièrement les parents.
Et depuis la nuit des temps, la nature chétive de l’être humain l’a contraint à coopérer avec ses semblables pour augmenter ses chances de survie.
Par exemple, il est plus facile de chasser et de construire un abri en groupe que tout seul…
L’être humain vit donc en groupe depuis des centaines de milliers d’années.
Et pour nos ancêtres, l’exclusion du groupe équivalait le plus souvent à une mort certaine !
Selon cette perspective, notre survie est depuis très très longtemps liée à notre participation à une communauté.
C’est peut-être la raison pour laquelle les sentiments de rejet et d’humiliation sont aussi difficiles à vivre.
Nous savons instinctivement que nous ne sommes pas grand-chose sans les autres !
Le problème consiste à imaginer que nous ne sommes pas aussi estimables que les autres.
En plus d’être très sévères, nos jugements à notre égard sont souvent complètement faux !
Nous présumons que nous serons désavantagés par rapport aux autres, que nous serons méprisés et impuissants à changer la situation.
La peur du rejet suscite donc aussi de l’agressivité.
Cette réaction de défense vise à nous protéger de la souffrance que le présumé rejet occasionnerait.
Pourtant, la plupart du temps, c’est cette agressivité inappropriée qui suscite notre rejet !
Ce processus destructeur nous conduit aussi à éviter les relations interpersonnelles et l’intimité, ce qui engendre de la solitude.
Lorsque nous avons peur du rejet et de l’humiliation, nous devenons sensibles à l’imprévu, car les événements inattendus sont autant d’occasions où nous risquons de perdre le contrôle.
Nous acceptons aussi plus difficilement l’amour des autres puisque nous ne nous aimons pas nous-mêmes.
Par exemple, les personnes qui ont vécu des expériences d’abandon ou d’exclusion ne comprennent pas toujours pourquoi les autres sont aimables et attentionnés avec elles.
Elles généralisent ainsi leurs expériences négatives aux nouvelles relations qu’elles ont avec les autres.
Nous pouvons aussi éviter les autres par crainte de paraître prétentieux ou de susciter de l’envie.
Dans ce cas, nous n’avons pas peur d’être rejetés, mais plutôt de nous faire voler notre place par ceux qui nous jalousent.
Encore une fois, l’erreur consiste à nous imaginer que les autres ne nous apprécient pas pour ce que nous sommes.
Pour combattre ces craintes, nous devons d’abord essayer de nous aimer suffisamment et de privilégier nos propres choix.
Pour y arriver, nous devons remettre en question les intentions négatives que nous pensons que les autres nourrissent à notre égard.
L’acceptation de soi, tout comme l’autodénigrement, proviennent des croyances qui forment notre identité.
Ces croyances découlent d’informations et d’interprétations, et elles constituent l’ancrage fondamental de notre bonheur ou de notre malheur.
N’est-il pas dramatique de nous sentir honteux, stupides et vulnérables sans raisons ?
C’est pourquoi il est aussi important de veiller à ce que nos croyances à notre sujet soient valides !
Au lieu de refuser les marques d’estime de la part des autres, nous pouvons réviser nos distorsions identitaires et renouveler la manière dont nous nous percevons.
La possibilité de nous accepter tels que nous sommes nous soulage de la peur d’être humiliés.
La capacité d’admettre nos imperfections est également le meilleur moyen d’alléger la trop lourde importance que nous accordons au jugement des autres.
La culpabilité « saine » et la culpabilité morbide…
Imaginez une personne qui se sent coupable à la moindre occasion, même si, évidemment, elle n’est pas toujours la cause des événements dont elle s’attribue la responsabilité !
Elle se rend donc vraiment malheureuse…
La culpabilité fait souffrir un (trop) grand nombre de personnes, en plus de nuire au développement de la confiance en soi et du bien-être.
La culpabilité provient d’une distorsion identitaire qui nous contraint à suivre certains principes stricts que nous croyons être toujours vrais et obligatoires.
Cette distorsion relève à la fois de l’idéalisation et de l’évaluation erronée de soi.
La culpabilité se manifeste habituellement de deux manières:
- Nous nous sentons coupables chaque fois que nous faisons ce que nous nous sommes interdit de faire.
- Nous nous sentons coupables chaque fois que nous ne faisons pas ce que nous nous croyons obligés de faire.
Mais la culpabilité n’est pas toujours néfaste.
Elle est même utile dans certains contextes.
Celle qui provient de la compassion nous aide à définir ce qui est bien et ce qui est mal, et à agir en conséquence.
Elle nous aide à mieux nous comporter par rapport aux autres.
Par exemple, si vous prenez conscience que vous avez attristé votre meilleure amie, vous vous sentirez coupable et vous irez probablement vous excuser. La culpabilité vous encouragera également à ne pas recommencer.
Cette forme de culpabilité contribue à agir de manière constructive selon notre sens moral.
Cette culpabilité est saine et facilite la vie en société, au contraire de la culpabilité morbide dont il est question ici.
Cette autre forme de culpabilité provient plutôt de nos distorsions identitaires…
Elle découle souvent de l’impression d’avoir transgressé une règle absolue que nous nous sommes donnée.
Cette culpabilité vient aussi de l’inutile responsabilité que nous nous attribuons parfois face aux événements.
À cause de la culpabilité, nous nous jugeons très sévèrement.
Ces jugements nous retirent notre valeur personnelle alors que, la plupart du temps, nous n’avons fait absolument rien de mal !
À la différence de la culpabilité morale, la culpabilité morbide est aussi vaine que destructrice.
Nous inventons littéralement le mal que nous faisons à grand renfort de généralisations et de pensées inflexibles.
Par exemple, il est normal de vouloir réaliser un ensemble de choses au cours d’une journée, mais nous nous sentons coupables si nous n’avons pas fait tout ce que nous avions prévu.
Pourtant, il est impossible de mesurer exactement le temps que nous prend chaque activité.
Le fait de ne pas avoir terminé à temps devient un prétexte pour croire que nous ne sommes bons à rien !
Il est regrettable de se dénigrer pour si peu.
La culpabilité morbide est un formidable frein à l’apprentissage, car les émotions qu’elle suscite nous font craindre d’échouer, nous maintenant dans le souvenir des événements passés et des jugements impitoyables que nous nous sommes adressés.
De telles conclusions, évidemment fausses, sont cruelles et nous font croire que nous n’avons aucune valeur.
L’autocondamnation détruit l’estime de soi et entretient la déprime.
Et la plupart de nos jugements trop sévères proviennent de nos mauvaises interprétations de la réalité.
Voici quelques exemples de cas et de solutions qu’il est possible d’appliquer à ces distorsions cognitives.
Ils vous aideront à recadrer ces pensées tordues avant que la culpabilité ne vous envahisse.
Que faire pour cesser de se croire paresseux et incapables ? Exemple 1
Comme je l’ai dit précédemment, il est tout à fait naturel et légitime de vouloir accomplir certaines activités pendant une période de temps déterminée, mais il est tout aussi naturel de ne pas toujours arriver à terminer dans les délais prévus.
Plutôt que d’en conclure que nous ne sommes bons à rien, nous pouvons remettre cet « échec » en question.
Voici deux possibilités pour le remettre en question et déconstruire la conclusion qui nous critique.
- Nous avons peut-être mal évalué le temps dont nous avions besoin pour accomplir nos activités.
- Nous avons peut-être vu la tâche comme une montagne et nous nous sommes découragés.
Au lieu d’imaginer un obstacle impossible à franchir, il est plus constructif de s’attaquer à nos objectifs une étape à la fois.
Ainsi, avant de nous juger et de nous sentir coupables, il est plus constructif d’identifier les raisons véritables pour lesquelles nous n’avons pas terminé.
Cet exemple s’applique évidemment à un grand nombre d’autres situations…
Comment pouvons-nous cesser de nous attribuer la responsabilité d’événements négatifs dont nous ne sommes pas nécessairement la cause ? Exemple 2
La tendance à se croire responsable de tout, ou presque, provient de plusieurs distorsions cognitives distinctes que nous pouvons neutraliser.
Il s’agit peut-être d’une fausse relation de cause à effet entre nous-mêmes et la situation qui nous inspire de la culpabilité.
Sommes-nous vraiment responsables de ce dont nous nous accusons ?
Est-il si facile d’identifier avec justesse une seule cause: nous-mêmes ?
Ce genre de questions nous amène à constater que nous n’avons souvent aucune raison de nous culpabiliser.
De plus, lorsque nous nous sentons coupables, nous ne nous concentrons probablement que sur les informations qui confirment notre culpabilité.
N’est-il pas plus constructif d’obtenir une vision globale de la situation avant de se culpabiliser inutilement ?
Comment ne pas céder à la tentation de définir une fois pour toutes nos idées, nos valeurs et cesser de résister au changement ? Exemple 3
Une manière inflexible de penser est source de nombreux désagréments.
En effet, nous vivons dans un environnement complexe et variable auquel il devient plus difficile de s’adapter si nous interprétons les événements de manière inflexible.
Les fausses croyances sur nous-mêmes et sur la vie que nous avons vues auparavant sont un bon exemple de cette attitude de fermeture.
Par exemple, si vous croyez que les autres doivent toujours être du même avis que vous, vous vivrez un conflit chaque fois que les autres ne seront pas d’accord avec votre opinion.
Et vous vivrez de l’insatisfaction chaque fois que les événements ne se dérouleront pas comme vous l’avez prévu.
Nous pouvons accepter que les autres soient différents sans pour autant trahir ce que nous sommes.
Que serait la vie si nous pensions tous de la même manière ?
Et quelle monotonie si les événements se déroulaient toujours comme nous l’avons prévu !
Comment cesser de se comparer continuellement aux autres ? Exemple 4
Il est intéressant de constater que la société, qui encourage beaucoup les choix individuels, aide à faire éclore le sentiment de culpabilité.
En effet, pour nous sentir coupables, nous devons d’abord nous croire responsables de quelque chose.
Or, la société donne souvent l’impression que la réussite est accessible à tous.
Nous pouvons faire des études et avoir une carrière, nous pouvons nous lancer en affaires et devenir riches.
C’est le fameux rêve américain…
La réalité est évidemment beaucoup plus complexe, et plus injuste.
L’évaluation qui en résulte n’est pas nécessairement réaliste de notre part.
Nous avons l’impression de pouvoir changer certaines choses sur lesquelles nous n’avons souvent aucune prise.
Il devient alors difficile d’accepter d’être « seulement » ce que nous sommes.
La comparaison aux autres est saine lorsqu’elle nous aide à nous dépasser tout en restant nous-mêmes.
Dans ce cas, nous désirons enrichir notre identité et notre existence.
Mais la comparaison devient malsaine lorsque nos choix et nos aspirations dépendent seulement des autres ou d’un modèle extérieur à nous-mêmes.
Elle repose alors sur l’envie et nie une partie de notre valeur personnelle.
Comment pouvons-nous nous attribuer de la valeur lorsque nous refusons d’être ce que nous sommes ? Exemple 5
Le sentiment de culpabilité est intimement lié à votre conception du monde, à ce que vous jugez bon ou mauvais.
Il ne s’agit pas de supprimer tous les points de repère que vous utilisez pour juger vos expériences.
Mais peut-être avez-vous défini avec trop d’inflexibilité des principes qui vous répriment ?
Peut-être le moindre accroc à vos principes suscite-t-il un jugement âpre à votre sujet ?
La culpabilité découle de certaines distorsions identitaires.
Ces fausses croyances empruntent différentes formulations dont voici quelques exemples:
- Je dois me comporter de manière à ce que tout le monde m’aime.
- Je dois aller à la rescousse de toute personne qui semble avoir besoin de mon aide.
- Je dois toujours acquiescer à ce que les autres me demandent.
- Je dois faire en sorte que les gens de mon entourage ne se sentent jamais mal.
Ces règles se veulent bienveillantes, mais la moindre transgression suscitera de la culpabilité, car elles sont trop inflexibles !
Pour nous vivre heureux et en paix avec nous-mêmes, nous devons agir en fonction de la diversité des événements.
S’il est bien d’aider les autres, il est dommage de se nier parce qu’on n’arrive pas à dire non.
Heureusement, il est possible de modifier nos croyances et d’atténuer cette rigueur inutile qui nous oppresse.
Comment se soulager de la culpabilité ? (une fois pour toutes !)
Nos règles inflexibles qui conduisent à la culpabilité sont très variées.
Elles concernent ce que nous devons faire ou ne pas faire.
Mais c’est nous qui, ultimement, formulons et acceptons ces règles.
Et l’autorité que nous exerçons sur nous-mêmes est parfois pire que celle que les autres nous font subir !
Heureusement, vous pouvez prendre une distance par rapport aux événements et à vos propres pensées.
Le recadrage de vos règles inflexibles peut vous aider à identifier les moments où vous vous jugez le plus durement.
Vous constaterez les effets néfastes que ces règles entraînent, comme la culpabilité.
Par la même occasion, vous vous apercevrez que leurs fondements ne sont pas toujours très valides…
Pour savoir si des distorsions cognitives ont contribué à établir vos règles inflexibles, vous pouvez vous demander si elles sont aussi immuables qu’elles en ont l’air.
Êtes-vous obligé de toujours acquiescer à toutes les demandes ?
Vous pouvez aussi vous demander si les jugements que vous vous adressez sont réalistes et vous aident à vous sentir bien.
Si la réponse est non, il y a de fortes chances que des distorsions cognitives soient à l’œuvre !
Ce recadrage vous montrera que, très souvent, les règles qui contraignent votre existence sont étouffantes, briment votre identité et nuisent à votre estime de soi.
Voici quelques questions que vous pouvez vous poser et qui vous soulageront de ces règles inflexibles et leur culpabilité:
- Est-ce vraiment si important de faire (de finir) tout ce que j’avais prévu ?
- Si j’échoue à réaliser quelque chose, puis-je vraiment me croire mauvais ou incapable de réaliser d’autres objectifs ?
- Est-ce que le fait de m’évaluer négativement lorsque je n’observe pas strictement mes règles me rend heureux ?
- Mon sentiment de culpabilité est-il avantageux ? Est-il constructif ? Dans la négative, pourquoi est-ce que je continue à me juger aussi durement ? Cela n’équivaut-il pas à de l’automutilation psychologique ?
- Quelles sont mes pensées au moment où je vis de la culpabilité ? (Nos pensées négatives sont le résultat de nos distorsions identitaires. Le fait de porter attention à nos pensées nous aide à identifier ces distorsions.)
Grâce à ces questions et à toutes les autres du genre que vous pourrez vous poser, vous passerez au crible vos propres règles pour savoir si elles présentent plus d’avantages que d’inconvénients.
Car plus vous serez impitoyable envers vous-même et plus il vous sera difficile de faire la part des choses.
Vous pouvez également faire la liste des raisons pour lesquelles il ne sert à rien de vous culpabiliser.
Par exemple, vous pouvez vous dire: Une évaluation trop sévère de moi-même ne suscite que de la souffrance; la culpabilité nuit à mon épanouissement, etc.
Ces constatations seront autant de preuves qui vous rappelleront qu’il est tout à fait inutile de recourir à la culpabilité morbide.
Il s’agit donc de vous distancier de vos croyances trop sévères pour les remplacer par des croyances plus valides et surtout plus constructives.
Même lorsque notre comportement est réellement regrettable, il demeure absolument vain de nous mépriser.
Non seulement la culpabilité ne change rien à une situation passée, mais elle nous fait souffrir davantage.
Il vaut mieux tenter de comprendre nos erreurs pour ne pas les répéter plutôt que de nous en culpabiliser et de continuer de les répéter.
Nous n’avons aucune raison valable de nous déprécier (à moins de faire le mal de manière sadique…)
Cette attitude contribue grandement à faire le vide autour de soi, ce qui inspire de la détresse et rend encore plus malheureux…
Pour aller plus loin et vous libérer de la culpabilité, mes livres vous seront d’une grande aide:
- Apprenez à lâcher prise pour vous libérer de la culpabilité;
- Mon livre Qui suis-je? vous aidera à nourrir l’estime de soi sans laquelle la culpabilité a tendance à se manifester facilement.
Référence
- CARVER, C. S; Scheier, M. F. (1998), On the self-regulation of behavior, Cambridge, Cambridge University Press, p. 141.
Cet article a suscité des idées ou des questions ?
Les commentaires sont là pour vous !
Francmade a écrit
Bravo et merci pour votre louable travail.
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci beaucoup !
Alvyne a écrit
Bonjour Nic, je découvre aujourd’hui même votre blog (et votre chaîne YouTube) et vos articles sont absolument passionnants. Je ne m’en lasse pas. Celui-ci me parle particulièrement car je viens enfin d’identifier une épine qui m’empoisonne la vie depuis bientôt 1/2 siècle. Je ne sais pas si je suis née avec une culpabilité morbide congénitale ou si c’est «seulement» les stigmates de mon enfance traumatisante sur le plan psychologique à bien des égards (rejet, abandon, humiliations, inceste, etc.) qui ont forgé cette identité en moi. J’ai lu des centaines de livres et claqué un pognon de dingue chez des psys en tous genres et autres coachs durant des années pour trouver un moyen de m’en défaire définitivement, mais en vain.
Grâce à votre article, je comprends enfin la racine du problème: les distorsions identitaires. C’était donc ça le nœud du problème ? Je n’en reviens pas mais je me sens déjà le cœur un peu plus léger comme si on venait de lui retirer l’ancre rouillée du Titanic pesant 10 tonnes !
Je me presse donc de ce pas pour découvrir votre article sur ce thème ainsi que celui consacré au recadrage des règles inflexibles.
Au bout du tunnel, revivre… enfin ???
Mille mercis pour tout.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Alvyne,
Si vous saviez combien votre commentaire me fait plaisir ! Merci infiniment d’avoir pris le temps de me le partager. J’ai écrit mon blogue et mes livres pour aider les autres. Alors si mes contenus peuvent vous fournir de nouvelles avenues pour vous aider à sortir d’une impasse dans votre vie, cela ne peut que me réjouir au plus haut point.
Je vous souhaite donc bonne lecture, et merci encore !
Marie-Hélène a écrit
Bonjour Nicolas,
Je me permets de vous écrire ce message. D’abord je vous remercie pour votre travail et toutes ces connaissances partagées sur la psychologie et l’identité, ça m’a beaucoup apporté. Mon souci est que je me sens un monstre d’égoïsme et de méchanceté car j’ai une amie malade (cancer du sein) qui m’a demandé de lui faire son ménage pour entretenir son appartement, du fait de ses douleurs au bras, j’ai accepté de bon cœur et je lui ai fait son ménage durant 3 mois. J’ai eu aussi un cancer du sein il y a quelque temps déjà et j’ai eu un curage ganglionnaire du bras gauche, je dois me ménager aussi. Malheureusement, j’ai laissé tomber mon amie en lui disant que je ne pouvais plus continuer à faire son ménage sur le long terme, à cause de mon bras, et qu’il fallait qu’elle trouve une autre personne pour l’aider. Je culpabilise terriblement de l’avoir laissé tomber. J’ai vraiment honte de moi. Je me dis que j’aurais du prendre sur moi et continuer à l’aider.
Merci pour votre écoute.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Marie-Hélène,
Je suis désolé de lire ce que vous vivez dans ce que vous partagez. Vous semblez cependant vivre de la culpabilité dite “morbide” en ce sens que son objet n’est pas fondé. Voici d’ailleurs un article qui explique ce type de culpabilité destructrice et inutile: https://www.nicolassarrasin.com/se-liberer-culpabilite-proteger-estime-de-soi.
Vous n’avez pas manqué de respect à votre amie. Vous ne lui avez pas fait faux bond. Vous l’avez aidée de manière réelle pendant plusieurs mois. Cependant, vous faites face vous-même à des limites, limites que vous lui avez exprimées. De ce point de vue, vous pouvez plutôt considérer que vous avez réussi à aider votre amie pendant 3 mois malgré les limitations à votre bras. Il s’agit d’une grande marque d’amitié. Vous l’auriez laissée tomber si vous n’aviez rien fait en plus de lui promettre votre aide. Mais cela n’a pas été le cas. Vous avez le droit vous aussi d’éprouver des limites. En ce sens, vous n’avez qu’appliqué de manière tout à fait correcte votre droit à dire non, comme je l’explique dans cet autre article: https://www.nicolassarrasin.com/savoir-dire-non.
Mon humble avis est donc que vous pouvez laisser de côté cette culpabilité qui vous fait souffrir. Pour vous aider davantage sur le sujet, mon livre Qui suis-je ? peut être utile: https://www.nicolassarrasin.com/qui-suis-je-ebook-rabais.
Je vous souhaite le meilleur.
Marie-Hélène a écrit
Bonjour Nicolas,
Merci pour votre réponse. C’est vrai, je culpabilise beaucoup pour tout. J’ai eu une éducation très rigide, j’ai du mal aussi à prendre soin de moi et à m’écouter quand c’est nécessaire. J’ai toujours quand même au fond de moi un sentiment de culpabilité. Ce n’est pas évident de ne pas culpabiliser surtout quand on ne peut répondre à une demande d’une amie malade.
Avec toute ma gratitude
Florence a écrit
Bonjour Nicolas.
Depuis toujours, je n’ai aucune estime de moi et je culpabilise pour ABSOLUMENT TOUT ! Je souffre beaucoup; Je prends des anxiolytiques et autres antidépresseurs. Je vais vous parler d’une culpabilité qui me fait honte. J’adore les animaux, en particuliers les chats. En 2017 j’ai adopté une petite chatte qui n’a l’air d’aimer (presque) que moi. Je suis handicapée, j’ai du mal à marcher mais malgré tout je me sens atrocement coupable si je ne la fais pas jouer tous les jours (difficile physiquement), je me sens atrocement coupable lorsque je sors de chez moi, car selon moi, je l’abandonne à la solitude, et oui !! Bref, je m’arrête là. SVP aidez moi, je vous dis un grand merci.
Florence
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Florence,
Je compatis avec ce que vous vivez. Malheureusement, la culpabilité et l’estime de soi sont des notions bien trop complexes pour que je puisse vous aider sur le sujet individuellement dans les commentaires.
Toute l’aide que je peux vous apporter se trouve sur mon site. Je vous invite à lire les nombreux articles sur le sujet, notamment dans ces sections:
– https://www.nicolassarrasin.com/sujet/lacher-prise
– https://www.nicolassarrasin.com/sujet/confiance-en-soi
– https://www.nicolassarrasin.com/sujet/estime-de-soi
Je vous souhaite le meilleur.
Maeva a écrit
Bonjour Nicolas, je vous remercie pour cet article très éclairant.
J’ai un trouble d’anxiété généralisé depuis 2017 année où j’ai réussi mon Capes, j’enseigne en lycée. Je suis actuellement en dépression après que l’anxiété maladive soit revenue et une rupture.
Je m’auto-mutile psychologiquement, culpabilité, honte, souffrances… à cause de distorsions cognitives puissantes.
Je lutte contre tous les jours. J’ai un suivi, j’ai découvert les colonnes de Beck, je prends des antidépresseurs, je tiens un carnet…
Je suis épuisée, j’ai peur de l’échec, de la solitude, je ne sais plus qui je suis. J’ai l’impression que j’ouvre les yeux sur ma non valeur et que je suis me cachée derrière cet objectif: devenir professeur…
Quoi faire pour réussir à véritablement diminuer ces pensées ?? J’ai l’impression qu’elles ont raison.
Merci beaucoup.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Maeva,
Je compatis avec ce que vous vivez. N’oubliez pas cependant que la dépression est une maladie. Cela signifie que les souffrances d’une maladie sont temporaires et qu’elles se soignent.
La prise d’antidépresseurs est une bonne chose pour garder la tête hors de l’eau (métaphore de la “bouée de sauvetage”), mais je vous conseille de réaliser une psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC). C’est l’approche la plus efficace pour traiter la dépression.
Et pour garder ma métaphore, si la bouée des antidépresseurs vous permet de garder la tête hors de l’eau, la psychothérapie TCC, elle, vise à vous permettre de nager vers le rivage.
Je ne peux malheureusement vous donner davantage de conseils dans l’espace limité des commentaires, mais je vous invite à profiter des nombreuses ressources que mon site fournit pour vous aider à contrecarrer les distorsions cognitives et vous aider à faire reculer la dépression. Car si vous doutez de votre valeur, c’est que vous donnez du crédit à vos distorsions cognitives et, au contraire, vous pouvez apprendre à les éliminer pour aller (beaucoup) mieux:
– Ma meilleure ressource sur le sujet pour vous aider est mon programme “4 étapes progressives et efficaces pour vous libérer de la déprime“. Il vous fournira les meilleures ressources pour avancer.
Je vous invite aussi à lire mes livres:
– Petit traité antidéprime: comment arracher les racines de la déprime et revivre, un petit changement à la fois
– Qui suis-je? Comment s’accepter, s’affirmer et ne plus s’auto-saboter, pour s’épanouir
En plus de ma formation, mes deux livres portent exactement sur ce que vous vivez et contiennent de nombreuses manières d’aller plus loin (dans la même perspective que les colonnes de Beck).
Je vous souhaite le meilleur.
Marie a écrit
Bonjour,
Je trouve ça incroyable de réussir à retranscrire aussi bien en écrit les douleurs aussi indescriptibles. Je suis certes soulagée de pouvoir cerner d’où vient mon problème car je suis découragée suite à un incident dans la familles (trahison, humiliation, rabaissement etc.) Le problème c’est que ça a un impact sur mes études. Je suis constamment inquiète et je n’arrive pas à travailler correctement. J’ai limite développé une peur du travail bien que je m’y force par principe. J’ai également une grande culpabilité en moi suite à cet incident… J’ai tellement essayé de me défendre dans l’injustice que je vivais et que je continue encore à vivre parfois que je fais du mal à mon entourage, concerné ou non. Je n’arrive plus à me rapprocher des autres de peur de ne pas être à la hauteur ou d’être rejetée. Je suis tellement fatiguée… À côté de ça j’ai envie de me reprendre en main, je veux avancer et réussir mes études, prendre plaisir à travailler, à aller vers autrui mais rien n’y fait et je me sens retenue comme une corde au cou. Vos instructions m’aident néanmoins à commencer quelque part et je vous en remercie infiniment pour ça. Je ressens énormément de bonté dans votre travail.
Encore merci et bonne continuation
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Marie,
Je vous remercie de vos bons mots pour mon travail et je suis heureux que cet article ait pu vous aider. Je compatis également avec ce que vous partagez dans votre commentaire.
Vous avez sans aucun doute la force d’avancer et vous finirez par voir les choses s’améliorer. Il existe de nombreux autres ressources sur mon site qui pourraient peut-être vous aider, alors n’hésitez pas à en profiter sans limite.
Je vous souhaite le meilleur.
Richard M. a écrit
Bonjour cher Nic.
Tes articles sont tout simplement exceptionnels.
À travers tes différentes publications, et ton livre “Qui suis-je”, j’ai pu trouver finalement des explications à plusieurs préoccupations.
Je réalise aussi à quel point l’ignorance tue.
Dans mon pays, en République Démocratique du Congo, nombreuses sont ces personnes qui, sans comprendre vraiment ce qui se passe en eux ou chez quelqu’un d’autre, attribuent certains dérèglements comportementaux aux démons, ou aux esprits maléfiques, alors qu’il ne s’agit trop souvent que des distorsions cognitives et/ou identitaires.
La manière dont la religion a souvent été enseignée dans mon pays ne rend pas toujours service aux gens. Ainsi, à cause de cette mauvaise interprétation des choses, qui est elle-même la conséquence de l’ignorance par rapport au vrai problème, nombreuses sont alors ces personnes qui ne bénéficient pas de la vraie aide dont elles ont réellement besoin, et se voient enfoncées encore plus dans les distorsions cognitives, et dans la culpabilité.
Merci pour ces enseignements qui sont pour moi des vraies ressources supplémentaires sur lesquelles je vais pouvoir m’appuyer, pour étoffer mon programme d’enseignement qui est en cours d’élaboration.
Tous mes remerciements et mes encouragements à toi, pour ce travail bien fait.
Je te suis vraiment de près.
Richard M.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Richard,
Je te remercie beaucoup de ton commentaire et je suis très heureux que mon site et mon livre “Qui suis-je?” te plaisent et te soient utiles.
Il est vrai que, de tous les temps, les êtres humains ont eu recours à des explications religieuses et surnaturelles pour tenter d’expliquer des phénomènes naturels. On a qu’à penser au dieu Éole auquel les Grecs de l’Antiquité référaient pour expliquer le phénomène météorologique que nous appelons aujourd’hui simplement “vent”.
Ce recours au surnaturel augmente en effet la confusion et nous garde loin de la réalité et de nombreuses solutions possibles qui semblent inaccessibles parce qu’on ne sait pas qu’elles existent.
La science, jeune de quelques centaines d’années dans l’histoire de l’humanité, permet de comprendre réellement ce qui se passe et d’appliquer des solutions concrètes.
Et l’un des développements les plus récents de la science porte justement sur le cerveau humain.
Je suis sûr qu’à travers ton travail d’enseignement, tu contribueras dans ton pays à éclairer de nombreuses personnes pour les aider avec les problèmes auxquels elles font face.
Je te souhaite le meilleur.