Ô joie de comprendre, plus grande que celle d’imaginer ou de sentir ! (Jorge Luis Borges)
Comme il est plus utile de savoir additionner que d’apprendre par cœur tous les résultats de toutes les additions, pour améliorer notre état général, il nous sera plus utile d’identifier, puis d’éliminer, les erreurs qui s’immiscent dans nos raisonnements, donnant lieu aux distorsions cognitives qui nous rendent malheureux.
Pour ce faire, nous devons comprendre la manière dont ces raisonnements fonctionnent.
Voilà pourquoi je me pencherai sur les mécanismes psychologiques qui régissent notre vie personnelle et sociale.
Comme j’en parle dans mon introduction, il ne s’agit pas ici de développement personnel « léger ».
C’est du développement personnel rigoureux et intelligent pour des personnes intelligentes comme vous.
Il se base sur des recherches scientifiques et vise à vous aider vraiment en profondeur.
Autrement dit, le sujet dont il sera question n’est pas simple, mais si vous consacrez les efforts à l’approfondir, vous aurez accès à des pistes nouvelles et essentielles qui vous aideront à comprendre comment fonctionne votre cerveau, pour en faire votre meilleur ami 😉 !
Ça vous dit ?
Alors je commence quand même…
Les processus cognitifs sont à la base du traitement des informations que nous percevons à travers nos expériences.
Ils sont nombreux et complexes.
Heureusement, même une connaissance sommaire de ces processus est susceptible de vous aider à mieux maîtriser vos réactions et à baser vos conclusions et vos comportements sur des informations plus valides.
Prenons l’exemple de la lecture.
Lorsque nous étions enfants, nous voyions lire les adultes, mais nous n’étions pas en mesure de décoder les mots: ils ne signifiaient rien pour nous.
Plus tard, nous avons appris à lire jusqu’à devenir des « experts » en lecture.
Aujourd’hui, nous lisons avec facilité, ce qui nous semblait peut-être difficile, voire impossible, lorsque nous étions jeunes.
Il en va de même avec les processus cognitifs et leurs distorsions.
Comme dans le cas de la lecture, vous pouvez apprendre beaucoup à leur sujet afin de les maîtriser.
Ce qui est difficile deviendra facile.
Toutefois, sans cet apprentissage, il sera aussi difficile d’arriver à les maîtriser qu’il est ardu de lire sans avoir préalablement appris la lecture…
La B.A. BA de la compréhension du quotidien
Vos processus cognitifs gèrent toutes les informations dont vous disposez sur le monde.
Ils constituent la base des connaissances grâce auxquelles vous élaborez vos comportements et ils sont impliqués dans des fonctions aussi nombreuses que variées:
- L’apprentissage et la mémorisation des informations qui formeront vos connaissances;
- L’interprétation et la compréhension des événements auxquels vous réagissez;
- La possibilité de raisonner, de comparer et d’évaluer, ce qui vous permet de réaliser des objectifs, de prendre des décisions et de résoudre des problèmes.
Toutes ces activités sont liées les unes aux autres dans la mesure où elles participent à votre compréhension générale du quotidien et de la vie, pour que vous puissiez y évoluer de manière constructive.
Voyons maintenant d’un peu plus près en quoi consistent ces processus fondamentaux.
Les unités de sens
Très utile parce qu’elle est simple et se manifeste de multiples manières, l’« unité de sens » est une information sur l’environnement (stimulus) qui est mémorisée.
Elle constitue ensuite un point de repère grâce auquel nous raisonnons, communiquons et agissons.
Certains chercheurs recourent d’ailleurs au terme « unité » pour désigner généralement une information utilisée seule ou en relation avec d’autres1.
Les unités de sens possèdent une caractéristique fondamentale: elles renvoient constamment les unes aux autres.
Par exemple, la couleur « jaune » est une unité de sens: elle correspond au stimulus visuel que nous associons à cette couleur dans différents contextes.
Savoir qu’un serin est jaune nous fournit un point de repère qui nous aide à reconnaître cet oiseau.
Dans ce cas, l’unité « jaune » agit comme une propriété qui qualifie une autre unité de sens, le « serin ».
La propriété fonctionne indifféremment pour les deux. De plus, si un « serin » est « jaune », le « soleil » est de la même couleur.
Ainsi, les unités de sens renvoient habituellement à plus d’une autre unité.
Elles forment nos connaissances du monde et sont les informations à partir desquelles nous agissons et prévoyons les événements.
Toutefois, puisqu’elles découlent de notre expérience personnelle, la quantité et la nature de ces informations varient avec chaque personne.
La catégorisation: la manière dont les unités de sens s’organisent les unes par rapport aux autres
Depuis longtemps, notre cerveau a développé des moyens efficaces pour composer avec l’incroyable complexité de notre environnement.
Lorsque nous pensons à des objets, comme une maison ou un livre, nous disposons en mémoire d’une série de caractéristiques qui les définissent.
Le serin n’est pas seulement « jaune », il s’agit aussi d’un « oiseau », qui « vole », possède un « bec », etc.
Ce sont d’autres unités de sens.
Nous agençons ces unités en les classant dans différentes catégories reliées entre elles.
Ces catégories, nous les créons en regroupant les objets qui possèdent des propriétés similaires.
Par exemple, les membres de la catégorie « oiseaux » partagent les unités de sens « ailes » et « bec ».
Que ces oiseaux soient grands ou petits, qu’ils volent ou pas, leurs propriétés communes les regroupent tous dans la même catégorie.
De la même manière, il existe des sous-catégories qui reconnaissent à leurs membres des caractéristiques plus précises.
Par exemple, les pingouins et les poules font partie du groupe des oiseaux « qui ne volent pas ».
Ainsi, les catégories générales contiennent peu d’informations précises, comme la couleur ou la taille des oiseaux, mais offrent les caractéristiques les plus représentatives.
On peut difficilement imaginer un oiseau sans ailes !
Inversement, les sous-catégories possèdent des informations plus précises que partagent moins de membres.
Par exemple, le pingouin ne semble pas le meilleur représentant de la gent ailée…
La catégorisation est à la base de plusieurs activités cognitives, comme le langage et le raisonnement2.
Elle s’observe chez les enfants en très bas âge3 et même chez les singes4.
Les catégories constituent ainsi le moyen utile qu’a « trouvé » notre cerveau pour stocker des informations et y accéder rapidement pour les utiliser.
Autre avantage de la catégorisation: le contenu des catégories peut lui-même être agencé pour former des ensembles plus complexes porteurs d’une nouvelle signification.
Cette capacité est dite « combinatoire ».
Les lettres, les mots et les phrases illustrent bien ce processus.
Notre langue contient un nombre limité de lettres (vingt-six) dont les différents agencements produisent un nombre (presque) infini de mots.
Avec un même groupe de lettres, nous pouvons former des mots différents, comme « aviner » et « raviné »; nous pouvons aussi y arriver en changeant seulement une lettre, comme dans « frousse » et « trousse ».
Mais les processus qui combinent nos connaissances ne sont pas exactement ceux qui combinent les lettres pour former les mots.
On appelle « propriété émergente » cette signification nouvelle issue de la réorganisation des lettres, parce qu’elle n’existait pas auparavant et n’existait pas isolément dans les lettres.
En effet, la lettre « a » ne contient pas le sixième du sens attribué au mot « aviner » (vous découvrez mon penchant pour le bon vin dans mes exemples…)
Selon le même processus de catégorisation, nous pouvons encore agencer plusieurs mots pour composer différentes phrases.
Par exemple, dire « le serin s’est posé sur l’arbre » fait appel à plusieurs catégories et met en relation de nombreuses unités de sens.
L’agencement précis des mots nous fournit la signification de cette phrase, des processus que la linguistique étudie en syntaxe et en morphologie.
Ce n’est pas un hasard si les exemples que j’ai choisis sont inspirés du langage.
Tous les mots de toutes les langues réfèrent à des informations liées à l’environnement.
Mais il s’agit d’une simplification.
Plusieurs mots ne possèdent qu’une valeur fonctionnelle, c’est-à-dire qu’ils ne désignent pas des stimuli mais permettent plutôt d’agencer les autres mots dans une phrase.
C’est le cas, par exemple, des articles (le, la, les, etc.) et des prépositions (dans, à, etc.).
Même les termes abstraits comme « amour » ou « hypothèse » décrivent des réalités que nous connaissons.
C’est la raison pour laquelle le langage, si important, reste intimement lié à la pensée, aux distorsions et aux émotions.
Bien sûr, de nombreuses autres sortes d’« unités de sens » existent et nous permettent elles aussi d’élaborer des comportements adaptés.
C’est le cas de la communication non verbale.
Un sourire ou un geste, tout comme les nombreuses informations sensorielles (la chaleur, les bruits, etc.), nous informent sur le monde et nous aident à y réagir correctement.
La langue et la culture nous prouvent cependant que, malgré nos différences individuelles, il existe de nombreuses informations que nous partageons avec les autres membres de la société.
Les représentations: notre manière de concevoir les choses
Vous êtes toujours là ?
Pas trop découragés de mes explications techniques ?
Courage !
Ces explications introductives vous aideront à bien comprendre comment fonctionnent les distorsions cognitives qui sont à la source du malheur, pour mieux contrer leur funeste effet.
Comme nous venons de le voir avec la catégorisation, nous classons les informations provenant de nos expériences en fonction de leurs ressemblances.
Le chercheur George Miller5 a d’abord suggéré que la mémoire de travail retenait sept unités d’informations, plus ou moins deux.
On sait aujourd’hui qu’elle retient environ quatre éléments, tels que des mots6.
Mais plusieurs éléments peuvent être regroupés dans des catégories plus générales et la mémoire retient à son tour trois ou quatre de ces groupes d’éléments.
Par exemple, nous pouvons mémoriser trois ou quatre lettres présentées au hasard.
Mais nous retiendrons aussi le même nombre de mots qui possèdent chacun plusieurs lettres.
Dans ce cas, les mots sont les catégories plus générales qui regroupent les lettres.
Les informations et les catégories sont constamment reliées entre elles.
Par exemple, l’« aile » de l’oiseau est également une propriété de la catégorie « avion ».
Lorsque plusieurs propriétés se croisent pour définir un objet, elles forment une représentation7.
Aussi appelée « concept », la représentation mentale se compose des unités de sens reliées à une expérience précise, comme le fait de voir le serin de mon exemple.
Une représentation peut également rester abstraite lorsqu’elle n’est pas associée à un objet matériel.
Par exemple, l’« amour » est composé d’émotions, de souvenirs, de gens, etc.
Nous sommes capables de le définir sans pourtant pouvoir y toucher, sauf lorsqu’il désigne la personne aimée.
De la même manière, lorsque nous parlons des oiseaux, en général, aucune image d’oiseau particulier ne s’impose nécessairement à notre esprit.
La représentation « serin » n’existe pas en tant que telle.
Les autres concepts, comme « petit » et « pond des œufs », par exemple, convergent pour définir cette représentation.
Ils sont, eux aussi, reliés les uns aux autres et composent encore d’autres représentations8.
Par exemple, bien d’autres phénomènes que les « oiseaux » possèdent les caractéristiques « jaune » et « petit »…
Puisque les représentations s’élaborent à partir des informations que nous mémoriserons au cours de notre vie, l’efficacité de leur mémorisation dépendra du nombre de leurs répétitions.
Par exemple, en Occident, nous connaissons généralement mieux les caractéristiques des « chiens » que celles des « dromadaires »…
Notre mémoire à long terme peut stocker beaucoup d’informations pendant très longtemps.
Elle retient les caractéristiques des objets, des gens, des lieux, etc.
Ces informations constituent une part importante de nos connaissances.
Nous formons ainsi nos représentations grâce aux relations particulières qu’entretiennent les informations les unes avec les autres9.
Ces relations peuvent concerner des qualités (par exemple, le jaune du serin), des causes et des effets (par exemple, le feu produit de la fumée), etc.
D’ailleurs, plusieurs recherches ont démontré que nous reconnaissons plus rapidement un mot si, préalablement, nous en lisons un autre qui lui est rattaché sur le plan du sens10.
Par exemple, nous reconnaissons plus rapidement le mot « chaise » si nous venons de lire le mot « table » que si nous avons lu le mot « bateau ».
Les mots que nous utilisons découlent de notre expérience directe de l’environnement.
C’est la raison pour laquelle, dans chaque culture, des représentations s’imposent plus souvent que d’autres.
Par exemple, un skieur professionnel utilisera plusieurs termes différents pour parler des états que prend la neige, ce qui, évidemment, est plus pertinent dans son contexte que pour un Mexicain qui n’a jamais vu de neige !
C’est aussi pourquoi les connaissances et les définitions varient d’une personne à une autre.
Les enfants considèrent fréquemment les baleines comme des poissons tandis que les adultes les placent plutôt dans la classe des mammifères…
Cela explique aussi pourquoi les catégories que nous formons ne possèdent pas toujours de limites précises.
Le linguiste William Labov11 a d’ailleurs illustré plusieurs de ces confusions.
Par exemple, il est difficile de dire si un large récipient avec une anse est un « bol » ou une « tasse »…
Évidemment, il ne s’agit que d’un exemple de représentation; nous pourrions ajouter ou retrancher de nombreux éléments et les organiser différemment.
De cette manière, Simon, notre « collègue de travail », est aussi un « homme » et un « manipulateur » qui « occasionne des conflits »…
Tous ces mots désignent des catégories plus ou moins générales dont l’entrecroisement formera notre représentation de ce très sympathique personnage…
Les schémas d’action, une manière surprenante de comprendre les activités
Il existe également un autre type important de représentations. Ce sont les « schémas d’action ».
Comme les représentations que nous venons de voir, les schémas d’action sont composés d’unités de sens catégorisées entre elles, à la différence, cependant, que ces schémas portent spécifiquement sur des activités.
Ils contiennent les informations générales qui nous permettent d’agir correctement dans des situations particulières.
En d’autres mots, les schémas d’action sont des cadres qui ordonnent les informations typiques relatives à l’accomplissement de nos différentes activités.
Par exemple, le schéma qui correspond à une visite au restaurant contient, dans l’ordre, des étapes comme la consultation du menu, la commande du repas, le service et le paiement de l’addition.
Ces éléments invariables forment le schéma qui sera ensuite « complété » par les informations particulières de la situation au moment de notre visite: le restaurant particulier, le type de cuisine, le nombre de services, le montant de l’addition, etc.
Vous voyez combien la catégorisation et les représentations sont importantes dans les plus petits détails de votre quotidien.
Une simple visite au marché vous montre à quel point la classification par catégories peut être utile et naturelle.
Les végétaux comestibles sont rangés dans la catégorie « fruits et légumes ».
Nous pouvons encore distinguer des sous-catégories pour distinguer ces végétaux: ceux qui poussent contiennent des graines, les fruits, et ceux qui n’en contiennent pas, les légumes.
La géographie fournit une autre excellente illustration de la catégorisation.
Nous connaissons probablement de nombreuses régions dans notre pays, autant d’éléments catégorisés par provinces, cantons, villes et arrondissements12.
De la même manière, organiser notre emploi du temps à l’aide d’un agenda procède toujours de la classification; les dates font office de catégories générales, alors que les heures et les activités constituent les sous-catégories.
Finalement, comme nous l’avons vu précédemment, la richesse du langage illustre encore ce processus.
La plupart du temps, les mots sont formés d’un agencement de plusieurs unités de sens.
La catégorie des « objets d’usage courant à la maison et au travail » contient autant les crayons que les vibrateurs… ou les tasses à café.
Grâce aux catégories qui regroupent et relient les informations, notre cerveau contient d’innombrables représentations, véritable matière première de la pensée.
Plus complexes que les seules unités de sens, ces représentations forment nos connaissances et nous y donnent rapidement accès selon les situations.
C’est grâce à nos connaissances que nous pouvons faire tout ce qui suit:
Agir
Elles constituent une base d’informations à partir desquelles nous savons comment nous comporter dans différentes situations.
Par exemple, qu’il est préférable de ne pas faire un doigt d’honneur à un policier (ou à un gros motard couvert de tatouages).
Comprendre
Elles résultent de l’agencement de nos connaissances, ce qui nous permet de comprendre des situations particulières. Par exemple, si de la fumée sort du four, je comprendrai que mon rôti de bœuf est raté
Évaluer et choisir
Elles constituent nos valeurs et correspondent à ce nous considérons comme étant bon et valide.
Pour prendre un exemple sérieux cette fois, notre représentation de l’amitié nous permet d’évaluer les personnes que nous rencontrons et nous aide à choisir celles dont nous voulons nous rapprocher.
Prévoir
Elles contiennent les informations avec lesquelles nous avons été le plus fréquemment en contact.
Elles correspondent donc à ce que nous considérons comme étant normal.
Grâce à la compréhension des « régularités » de l’environnement, nous pouvons prévoir certains événements et mieux comprendre les contextes nouveaux en les comparant à ce que nous connaissons.
Par exemple, jusqu’à preuve du contraire, le soleil se lèvera demain matin
Sans nos représentations, nous ne pourrions formuler d’intentions ni organiser nos occupations quotidiennes.
Par exemple, lorsque nous parlons à une amie, nous disposons d’une représentation générale de sa personne qui favorise l’interaction.
Il s’agit de tout ce que nous savons de ses intérêts, de sa personnalité et de ses valeurs, des connaissances qui nous aident à prévoir ses réactions, les sujets de conversation à éviter, etc.
Ouf. Si vous lisez ces mots, je vous félicite, vous vous êtes rendus au bout !
J’espère que mon article n’a pas été trop pénible (si oui, vous avez le droit de vous plaindre dans les commentaires).
Si cet article vous a plu, sachez qu’il est tiré de mon livre Petit traité antidéprime. Vous pouvez vous le procurer en version ebook pour le lire en entier.
Références
- COHEN, L. B., H. H. Chaput and C. H. Cashon (2002), «A constructivist model of infant cognition», in Cognitive Development, vol. 17, p. 1323-1343.
- ESTES, W. K. (1994), Classification and cognition, Oxford, Oxford University Press, 282 p.
- NAZZI, T. and A. Gopnik (2001), «Linguistic and cognitive abilities in infancy: When does language become a tool for categorization ?», in Cognition, vol. 80, p. B11-B20.
- SIGALA, N. and N. K. Logothetis (2002), «Visual categorization shapes feature selectivity in the primate temporal cortex», in Nature, vol. 415, p. 318-320.
- MILLER, G. A. (1956), «The magical number seven, plus or minus two: Some limits on our capacity for processing information», in Psychological Review, vol. 63, p. 81-97.
- CAVANAGH, J. P. (1972), «Relation between the immediate memory Span and the memory search rate», in Psychological Review, vol. 79, number 6, p. 531-535.
- NOSOFSKY, R. M. (1986), «Attention, similarity, and the identification-categorization relationship», in Journal of Experimental Psychology: General, vol. 115, p. 39-57.
- COLLINS, A. M. and E. F. Loftus (1975), «A spreading-activation theory of semantic processing», in Psychological Review, vol. 82, p. 407-428.
- GOLDSTONE, R. L. (1994), «The role of similarity in categorization: Providing a groundwork», in Cognition, vol. 52, p. 125-157.
- RATCLIFF, R. and G. McKoon (1988), «A retrieval theory of priming in memory», in Psychological Review, vol. 95, p. 385-408.
- LABOV, W. (1973), «The boundaries of words and their meaning», in C.-J. N. Bailey and R. W. Shuy (dir.), New ways of analysing variation in English, Washington D. C., Georgetown University Press, p. 340-373.
- ANDERSON, J. R. (1995), Cognitive psychology and its implications, New York, W.H. Freeman and Company, 519 p.
Agnes a écrit
Super intéressant. Merci Nicolas !
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci Agnès ! 🙂