Vous le savez, en elle-même, la notion de « lâcher prise » est très simple à comprendre: le lâcher prise consiste à cesser de vous battre et de réagir à ce que vous ne contrôlez pas.
Mais si appliquer le lâcher prise était aussi facile que d’en comprendre la définition, tout irait beaucoup mieux en ce monde, croyez-moi!
Le véritable défi n’est donc pas ce comprendre cette notion simple, mais d’arriver à l’appliquer au moment où vous en avez besoin.
Le but de cet article, justement, est de vous présenter une stratégie efficace qui vous aidera à réussir.
Alors lisez-le jusqu’au bout si vous désirez en profiter!
Dans un autre article, j’ai présenté des éléments importants qui nous empêchent de lâcher prise.
Car si vous diminuez ou, encore mieux, éliminez ce qui vous empêche de réaliser cet acte tout simple, vous le rendez beaucoup plus facile à accomplir.
Et puisque la raison principale qui nous empêche d’accepter les choses que nous ne pouvons changer se situe dans nos croyances et notre manière d’interpréter les événements, nos souvenirs et nos expériences, je vais vous présenter ici le meilleur outil pour agir sur ce qui vous freine.
Bien distinguer ce que vous contrôlez de ce que vous ne contrôlez pas
Quelle que soit la raison pour laquelle vous désirez réussir à lâcher prise, voici le point commun sur lequel porter toute votre attention: le contrôle!
L’être humain a la fâcheuse tendance à vouloir contrôler bien des choses, notamment celles qu’il ne contrôle pas (du tout).
Et même lorsque nous croyons bien comprendre cette différence, dans le feu de l’action, au quotidien, il est beaucoup plus difficile de bien identifier ce que nous ne contrôlons pas.
C’est la raison pour laquelle, si vous désirez vraiment réussir à lâcher prise, vous devez prioritairement considérer le contrôle réel que vous avez sur les événements et sur les autres.
Voici un petit exercice pour illustrer mon propos.
1. Prenez ce qu’il faut pour écrire et notez la liste des 2 à 5 choses que vous avez le plus de difficulté à accepter dans votre vie.
Laissez de la place entre chaque élément pour pouvoir ajouter des notes sous chacun.
Notez aussi les mots « Souffrance: » et « Contrôle: » séparés par une ligne en-dessous de chaque élément.
Cela devrait donner quelque chose comme:
Première chose que j’ai de la difficulté à accepter dans ma vie.
- Souffrance:
- Contrôle:
Deuxième chose que j’ai de la difficulté à accepter dans ma vie.
- Souffrance:
- Contrôle:
Etc.
2. Pour chaque élément, à côté du mot « Souffrance: », notez de 0 à 10 le degré de souffrance qu’il vous fait vivre (0 étant le degré de souffrance le plus bas et 10 étant une souffrance intense, constante et durable).
3. Faites la même chose pour le mot « Contrôle: ». Notez de 0 à 10 le degré de contrôle réel que vous avez pour chaque élément (0 étant aucun contrôle et 10 étant un contrôle total).
4. L’étape suivante consiste à revenir à chaque élément et à développer. Relisez bien les chiffres que vous avez donnés pour le degré de souffrance et de contrôle et notez en-dessous les raisons pour lesquelles vous considérez avoir autant de difficulté à lâcher prise.
Voici l’exemple d’Hélène qui a rempli l’exercice en identifiant trois éléments auxquels elle pense souvent, qui la font souffrir et qu’elle a de la difficulté à accepter.
1. J’ai de la difficulté à accepter la mort de mon père il y 5 ans.
- Souffrance: 7
- Contrôle: 0
Pourquoi j’ai de la difficulté à lâcher prise: J’aimais mon père de tout mon cœur.
Depuis qu’il nous a quittés, je ressens un grand vide à l’intérieur de moi, comme si les choses ne pouvaient plus bien aller comme avant.
Je sais qu’avec le temps ça ira mieux, mais j’ai beaucoup de difficulté à accepter sa disparition de ma vie.
2. Je pense encore à ma collègue Sylvie, que je croyais être une bonne amie mais qui m’a littéralement volé la promotion que je méritais en parlant contre moi, au point où j’ai dû quitter mon emploi il y a 3 ans pour aller travailler ailleurs.
- Souffrance: 9
- Contrôle: 0
Pourquoi j’ai de la difficulté à lâcher prise: Je n’avais jamais vécu de trahison auparavant et je ne souhaite cela à personne!
Je pensais vraiment que Sylvie était mon amie. Je ne me doutais pas qu’elle se retournerait contre moi.
Cet événement est l’un des plus durs que j’ai eu à vivre.
Je suis tellement en colère, déçue, triste et tant d’autres pensées et souvenirs s’imposent en moi.
Je ne sais pas si j’arriverai à ne plus autant penser à cet événement un jour…
3. J’aimerais perdre du poids pour être mieux dans ma peau.
- Souffrance: 3 à 4
- Contrôle: 7 à 8
Pourquoi j’ai de la difficulté à lâcher prise: J’ai toujours eu un petit surplus de poids et cela m’a toujours complexée.
J’aimerais tellement être vraiment mince et ne jamais être gênée de porter un maillot de bain.
Mais je travaille beaucoup et je n’ai jamais le temps de bien cuisiner ni de faire de l’exercice pour enfin perdre le poids que je voudrais.
Cette situation traîne depuis longtemps.
J’y pense parfois et à chaque fois j’ai honte de ne rien faire.
J’espère que cet exemple d’Hélène vous aidera à réaliser cet exercice.
Notez que les éléments qui ont un niveau de contrôle nul ou presque nul (note de 0 à 2) et dont le niveau de souffrance est très élevé (7 à 10, par exemple) sont les éléments sur lesquels vous devriez travailler à lâcher prise en priorité.
Les notes dans la quatrième étape de l’exercice sont très importantes car elles mettent en place la base qui vous servira ensuite à prendre une saine distance face à ce qui vous fait souffrir mais que vous ne contrôlez pas.
Dans l’exemple d’Hélène, vous remarquerez qu’un point commun aux deux premiers éléments qu’elle a mentionnés réside dans les émotions intenses que ces situations suscitent chez elle.
Elle vit particulièrement de la tristesse et de la colère, deux émotions négatives intenses qui ne nous aident pas à nous concentrer sur la réalité de ce qui nous fait souffrir.
Et cette réalité, c’est que nous n’avons pas de contrôle sur ce genre d’événements passés.
D’ailleurs, toujours dans l’exemple d’Hélène, notez que les deux situations qui la font souffrir le plus sont celles sur lesquelles elle n’a aucun contrôle.
Les émotions négatives jouent donc un rôle important (en plus des distorsions cognitives spécifiques à la difficulté de lâcher prise).
Le recadrage, cet outil fantastique que je vais vous montrer à utiliser, vous aidera à vous libérer de ces émotions négatives et, ainsi, à accepter plus facilement la réalité de ce qui vous fait souffrir.
Quelques mots au sujet du contrôle
Reprenez les notes de l’exercice que vous venez de faire.
Comme vous le constatez, vous n’avez aucun contrôle sur certaines choses qui vous vous font souffrir, alors que vous avez un réel contrôle sur d’autres, celles que vous pouvez changer.
Les premières se situent dans votre zone de préoccupations inutiles et les secondes dans votre zone de contrôle.
Pour lâcher prise, vous devez vous concentrer sur ce que vous pouvez changer.
Vous dirigez alors votre énergie sur ce qui apporte des améliorations à votre vie.
Au contraire, si vous gaspillez votre énergie à vous préoccuper de choses que vous ne pouvez pas changer, vous ne nourrirez que la frustration, la tristesse et le ressentiment.
Vous alimenterez ainsi le sentiment d’être une victime et vous ne tirerez pas profit de la responsabilité que vous avez sur votre vie.
Réorienter le désir de contrôle extérieur sur la capacité de contrôle intérieure
Ce que nous venons de voir nous laisse avec une double constatation:
1. Nous ne contrôlons pas une part des événements de notre vie (et leurs mauvais souvenirs) qui sont difficiles à accepter.
2. Nous pouvons contrôler notre manière de percevoir les événements et le sens que nous leur attribuons.
Si la souffrance de ce qui est difficile à accepter peut prendre différents visages, elle se manifeste habituellement à travers des émotions négatives.
Lorsque nous vivons ces émotions désagréables, nous tentons souvent de les éliminer.
Il s’agit encore une fois d’une tentative de contrôle, vaine la plupart du temps.
Au contraire, si vous comprenez ce qui se passe en vous lorsque vous essayez de contrôler une situation que vous devez accepter, plutôt que seulement subir la souffrance (les émotions négatives), vous saurez pourquoi vous les vivez.
Et cette introspection, cette prise de conscience, est essentielle au recadrage (et à la réussite du lâcher prise)!
Pourquoi?
Parce qu’à partir du moment où vous comprenez pourquoi vous vivez certaines souffrances, vous vous mettez dans des dispositions qui vous aident à vous en libérer.
Car lorsque nous avons de la difficulté à lâcher prise, ce ne sont pas les situations, aussi difficiles soient-elles, qui sont le véritable problème.
C’est notre réaction à ces situations qui envenime les choses.
Et cette réaction, nous la contrôlons.
C’est la constatation numéro 2 que j’ai présentée ci-dessus.
À partir du moment où vous savez cela, vous devenez capables d’observer les souffrances et les émotions négatives qui s’expriment en vous.
Cette capacité d’auto-observation vous aide à vous détacher de vos réactions, ce qui les aide à diminuer et réduit aussi vos souffrances.
Voici une manière résumée de décrire ce qui se passe.
Le cercle vicieux qui est source de souffrance:
- Une situation désagréable se produit (ou le souvenir d’une situation désagréable passée vous revient à l’esprit).
- Vous réagissez à cette situation ou à ce souvenir, ce qui occasionne des émotions négatives.
- Puisque vous souffrez, vous tentez de vous protéger en essayant de contrôler la situation sur laquelle vous n’avez aucun contrôle.
- Résultat: Vous continuez à souffrir car vous n’arrivez pas à lâcher prise. La réaction tourne en boucle et entretient la souffrance.
Le recadrage consiste à voir ce qui se passe en vous et à changer le «cadre» à partir duquel vous interpréter la situation douloureuse que vous ne contrôlez pas (ou son souvenir).
La direction à prendre pour lâcher prise grâce au recadrage:
- Une situation désagréable se produit (ou le souvenir d’une situation désagréable passée vous revient à l’esprit).
- Vous réagissez à cette situation ou à ce souvenir, ce qui occasionne des émotions négatives, mais vous vous connaissez et vous observez vos réactions, ce qui vous permet de comprendre d’où vient la souffrance.
- Plutôt que de combattre la situation (ou son souvenir) que vous ne contrôlez pas, vous constatez que c’est votre réaction de contrôle qui vous maintient dans la souffrance.
- Résultat: Vous vous détachez peu à peu de la situation et les souffrances diminuent et peuvent aller jusqu’à disparaître.
Plus vous constaterez combien votre tentative contre-productive de maîtriser ce que vous ne contrôlez pas vous fait souffrir et plus vous réussirez à réorienter vos actions de manière à sortir de ce cercle vicieux.
Grâce à cette attitude, au lieu de vous refermer sur vous-mêmes, vous faites preuve de l’ouverture nécessaire pour tenir compte de la réalité.
Tant que nous n’avons pas développé cette «ouverture» aux événements (et aux autres, que nous ne contrôlons pas non plus), nous restons «réactifs» et entretenons d’éternelles sources de souffrances et d’insatisfaction.
La question du sens est fondamentale si vous désirez réussir à accepter ce que vous ne pouvez pas changer.
À partir du moment où vous connaissez vos réactions, que vous savez que votre volonté ne peut faire plier la réalité d’une situation sur laquelle vous n’avez aucun contrôle, la seule réaction logique et saine est de cesser de vous battre.
Autrement dit, la réalité constitue un argument de poids pour reconnaître que vous battre contre une situation que vous ne pouvez changer plutôt que de lâcher prise revient à vous autosaboter.
Les deux constatations précédentes vous aident ainsi à modifier le sens que vous donnez à ce combat (ne pas lâcher prise) qui vous fait souffrir.
Vous voyez qu’il revient à vous faire du mal et qu’il ne règle en rien la situation qui vous fait souffrir.
Vous constatez que de vous y agripper ne fait qu’ajouter à votre souffrance.
C’est ce qui aide à modifier le sens que vous donnez aux choses.
Une fois que vous avez la conviction que lâcher prise est la meilleure avenue et la seule option positive, il devient beaucoup plus aisé de l’appliquer.
Le lâcher prise nous aide à admettre la réalité des états difficiles à supporter.
Plus généralement, il corrige le sens que nous donnons aux choses de manière à rester réaliste.
Il est impossible de changer le passé.
Seuls comptent notre présent et l’avenir projeté de façon réaliste.
Notre bien-être sera possible si nous mettons l’accent sur notre vie et non sur une vision irréaliste des situations qui finit par nous miner.
Par exemple, si nous arrivons à obtenir réparation de la part d’une personne qui nous a fait du mal, cela peut évidemment aider à soulager la souffrance et à faire le deuil de ce qui s’est passé.
Malheureusement, puisque nous ne contrôlons pas les autres et ne pouvons que rarement obtenir réparation, nous nous trouvons face à un dilemme:
1. Soit nous entretenons sans cesse le souvenir des souffrances que cette personne nous a causées, que nous les ravivons et que nous refusons de les avoir vécues.
Cela nous empêche de faire le deuil de la situation et a pour résultat de nous faire constamment revivre au présent une souffrance passée.
2. Soit nous prenons conscience du fait que la souffrance est derrière nous, que nous ne pouvons changer ni le passé ni la personne qui nous a fait souffrir (puisque nous ne contrôlons ni le temps, ni les événements, ni les autres) et que nous acceptons ce que nous ne pouvons pas réviser pour mieux vivre au présent.
Cette seconde option fait cesser le processus destructeur qui consiste à ressasser constamment les souvenirs douloureux qui nous empêchent d’être heureux.
Ce choix nous permet de nous libérer du passé pour nous épanouir en construisant notre avenir.
Alors si nous n’avons pas toujours de contrôle sur les épreuves qui croisent notre chemin, nous sommes responsables de ce que nous faisons ensuite de ces souffrances, une fois que les événements sont passés et que nous ne pouvons plus les changer.
Nous pouvons choisir l’avenue de la libération, du lâcher prise.
Mais malgré le fantastique outil que je viens de vous présenter, réussir à l’utiliser n’est pas si facile.
Vous pourrez avoir besoin davantage d’aide.
C’est donc pour vous que j’ai écrit mon livre Réussir enfin à lâcher prise: Comment se soulager du poids du passé et de la souffrance.
Il contient un grand nombre d’exemples, des stratégies et des exercices supplémentaires parmi les plus efficaces pour lâcher prise.
Mon livre vous aidera surtout à réussir cet acte si difficile.
Il vous motivera, vous encouragera jusqu’à la réussite.
Puisqu’il a déjà aidé un grand nombre de personnes, j’espère de tout cœur que vous en profiterez vous aussi, car vous pouvez véritablement améliorer les choses.
J’espère que mon article vous aura plu et vous sera utile.
Si vous avez des questions ou que vous aimeriez partager votre témoignage ou vos outils personnels, les commentaires sont là pour vous!
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