Ce sont nos décisions qui sculptent profondément notre vie, d’où l’importance de leur consacrer l’importance qu’il faut avant de les prendre.
La liberté, en son sens le plus fondamental, réside dans notre capacité à faire des choix.
Nous décidons si souvent que nous oublions parfois avoir choisi la majeure partie de ce que nous faisons chaque jour.
Puisque ce sont les bonnes décisions qui construisent notre vie, voici quelques trucs pour prendre les meilleures décisions possibles.
Choisir sa vie
Chaque jour, nous prenons des décisions pour orienter nos actions et répondre à nos besoins.
Nous devons choisir quoi entreprendre pour obtenir ce que nous désirons.
Et peu importe la souffrance et les difficultés que nous avons vécues, il nous est toujours possible de construire un avenir plus radieux en l’édifiant sur de bonnes décisions.
Mais sommes-nous habitués à prendre de vraies décisions ?
Au lieu des décisions, nous exprimons plus souvent des préférences.
« J’aimerais améliorer mes relations » « Il serait bien de vivre moins de stress ».
De tels souhaits nous retirent notre pouvoir d’action.
La véritable prise de décision, au contraire, cautionne un véritable pouvoir sur nous-mêmes. « Je vais dorénavant m’entraîner trois fois par semaine. »
La force d’une telle décision réside dans sa clarté: nous ne nous laissons aucune possibilité de fuir et en assumons la pleine responsabilité.
Cette attitude nous implique entièrement dans l’action et nourrit la confiance, l’estime de soi et la fierté.
Vous pouvez vous pratiquer progressivement à prendre ce genre de décisions.
Et bientôt, les résultats fantastiques que vous obtiendrez renforceront votre « muscle décisionnel » !
Pour vous encourager, retenez bien ceci:
- Chaque décision que vous prenez est riche d’enseignements sur vous-même. Elles vous aident donc à vous connaître.
- Plus vous prenez de bonnes décisions et plus vous êtes en mesure d’en prendre (votre confiance augmente).
- Vos décisions vous indiquent ce à quoi vous donnez du sens et comment vous définissez votre vie.
- La plupart des décisions que vous prendrez pour améliorer votre vie seront accompagnées d’actions concrètes (sinon on reste dans le domaine du simple souhait, rappelez-vous.
Les qualités des bonnes décisions qui construiront votre vie
Depuis plusieurs décennies, des recherches en psychologie tentent de mieux comprendre comment l’être humain fait ses choix.
Voici quelques-unes des caractéristiques des décisions éclairées qui sont ressorties de ces recherches.
1. Le désir réel de faire un choix
Pour prendre une bonne décision, nous devons bien nous connaître, et vouloir vraiment choisir.
Est-ce que la décision vient vraiment de nous-mêmes ?
Correspond-elle vraiment à nos valeurs, à nos besoins, à nos désirs ?
Si vous décidez quelque chose sous la pression d’autres personnes (vos parents, votre patron, vos amis, etc.), vous risquez fort de mal vivre avec ce choix.
Tout aussi mauvaises sont les décisions que nous prenons à la suite des mensonges que nous nous racontons ou que nous prenons pour entretenir une façade par peur du jugement des autres.
Je serai mieux si vais voir tel spectacle, si je m’habille de telle manière, si je fréquente telles personnes ou tel restaurant, etc.
Si l’authenticité n’est pas au rendez-vous, le bonheur n’y sera pas non plus…
2. La compréhension des enjeux: une bonne décision est une décision réfléchie
Les mauvaises décisions sont souvent impulsives.
Pourquoi cela ?
Parce que ces décisions sont prises alors que nous ne tenons pas compte de ce qu’elles impliquent.
Sommes-nous bien conscients de tout ce que notre décision implique ?
Pensons-nous aussi aux conséquences à long terme de cette décision ?
À 18 ans, comme bien des jeunes de mon âge, j’ai considéré la possibilité de me faire faire un tatouage, pour avoir l’air cooooool !
Je me suis alors imaginé à quoi j’aurais l’air avec mon tatouage plus vieux, et je me suis abstenu. Je n’ai jamais regretté cette décision.
Certaines décisions ont plus d’implications que d’autres.
Par exemple, il sera utile de bien vérifier la régularité de la compagnie à qui l’on confiera l’ensemble de ses épargnes de retraite avant de rédiger un gros chèque.
Les personnes qui se sont fait frauder ont appris à leurs dépens que faire confiance à de beaux parleurs pouvait coûter TRÈS cher.
Une bonne décision implique de considérer un nombre suffisant de possibilités, de faire des recherches, et de penser aux conséquences.
Cela nous évite ainsi de choisir de manière impulsive et… de regretter.
Combien de personnes ont seulement écouté leur cupidité avant d’acheter les actions de Nortel à leur sommet juste avant qu’elles ne s’effondrent ?
3. La capacité de faire des compromis
Le monde est complexe et changeant.
Le contexte dans lequel nous prenons des décisions aujourd’hui peut changer, parfois très rapidement.
Il faut donc garder une certaine flexibilité, car il se peut très bien que, même si la décision semblait bonne, tout ne se déroule pas comme on voudrait bien…
C’est ici que le compromis joue un grand rôle: nous ne pouvons pas ne pas nous tromper; nous ne pouvons pas contrôler toutes les très nombreuses choses qu’impliquent nos décisions.
Plusieurs décisions demandent aussi que nous tenions compte des autres.
Certaines activités qui nous demandent de faire des choix ne se réalisent pas seules.
Choisir en couple la décoration du salon, par exemple.
La capacité à faire des compromis permet de trouver des solutions qui sont acceptables pour tous.
Les décisions que nous n’avons pas à continuellement justifier ou à défendre parce qu’elles dérangent ou blessent les autres risquent de nous rendre plus heureux.
Ce n’est pas, par contre, une raison pour faire seulement ce que les autres veulent de nous, sans tenir compte de ce que nous sommes (point 1 ci-dessus).
4. Assumer les conséquences de nos décisions
Celle-là, c’est ma meilleure ! Combien de personnes avez-vous déjà vu ronchonner, se révolter, se mortifier, se flageoler parce qu’elles regrettaient amèrement une décision qu’elles avaient prises ?
Pourtant, peuvent-elle y changer quoi que ce soit ?
Non.
Vous ne l’avez pas acheté le fameux billet de loterie avec le numéro que vous saviez gagnant et qui vous garderait à l’abri du besoin pour le reste de votre vie.
Fini. Too Bad.
Vous pourrez vous arracher les yeux et le nez avec les dents, ça ne changera rien (à part vous rendre aveugle et causer l’anosmie, en plus de vous laisser un très mauvais goût en bouche).
Il faut passer à autre chose, et surtout éviter de se traiter de tous les noms (à moins d’avoir fait du mal volontairement à quelqu’un et d’avoir donc agit par pure méchanceté.
Dans ce cas, vous pouvez vous traiter de tous les noms).
Les conséquences désagréables de nos décisions, qu’elles soient de notre faute ou pas, sont et seront toujours au rendez-vous.
Il ne faut pas les laisser brimer notre confiance et causer le problème qui suit.
Plusieurs personnes tergiversent longuement ou ajournent leurs décisions parce qu’elles ont trop peur de se tromper.
Elles ne se font pas confiance.
Bien sûr, si vous attendez parce que vous manquez d’informations pour choisir (point 2 ci-dessus), c’est parfait, continuez à réfléchir et à glaner des informations.
Acheter une voiture familiale 8 places alors que vous n’êtes que 2 peut mériter davantage de réflexion. Mais ne rien faire parce que nous manquons de confiance ne fait qu’aggraver les choses.
Parfois, dans le doute, il faut juste prendre l’initiative et passer à l’action.
Vous ne pourrez jamais savoir si la super entreprise que vous voulez démarrer et pour laquelle vous avez fait 12 plans d’affaires sera un véritable succès tant que vous ne l’aurez pas lancée.
Pour faire de bons choix, nous devons en assumer les conséquences, quelles qu’elles soient.
Les erreurs sont très utiles si elles nous permettent de corriger le tir et de réussir aux prochains essais.
Si nous n’assumons pas totalement les conséquences de nos décisions, nous serons trop occupés à nous culpabiliser pour apprendre de la situation…
5. La constance
La constance est une attitude qui témoigne du sérieux et de la maturité d’une personne.
Lorsque vous comprenez les enjeux d’une décision, que vous assumez ses conséquences et que vous connaissez la valeur des compromis, il est plus facile de ne pas constamment changer d’avis.
Au contraire, une personne peu sûre d’elle-même, qui se laisse facilement influencer et qui a peur de se tromper risque de changer souvent d’opinion.
Les personnes en position de pouvoir qui doivent souvent prendre des décisions pour un groupe gagnent à cultiver la constance, car cette attitude inspire la confiance et le respect de la part des autres.
Choisir de décider !
Je n’ai pas utilisé ce pléonasme pour rien.
Chaque décision que vous prendrez pourra construire votre vie ou, au contraire, la détruire.
Décider de manière impulsive donne la plupart du temps de mauvais résultats.
Mais d’un autre côté, ne pas agir donnera aussi toujours la même chose: rien.
Il vaut donc parfois mieux se casser la gueule et apprendre que de ne rien faire et d’espérer (ou de désespérer parce qu’on ne fait rien…) En tout cas, j’espère que vous comprenez ce que je veux dire, sinon vous n’avez qu’à choisir d’ignorer ce dernier paragraphe…
Une mauvaise décision est un moyen très efficace pour nous éloigner de nos buts, si nous ne savons pas apprendre de nos erreurs…
Des pistes pour approfondir le sujet
Voici quelques questions qui vous aideront à vous concentrer sur les dimensions les plus importantes des décisions que vous prenez:
- Par rapport à ce qui motive votre décision: Quels résultats ma décision me permettra-t-elle d’obtenir ? Quel objectif ma décision contribuera-t-elle à réaliser ?
- Par rapport au bon choix des différentes possibilités qui s’offrent à vous: Ma décision est-elle une bonne solution au problème qui m’est posé ? Est-ce que j’ai assez d’informations pour cerner toutes les possibilités ?
- Pour éviter la culpabilité et assumer les conséquences de votre décision: Dans quelle mesure les conséquences de ma décision me satisferont-elles ? Si je me trompe, suis-je capable d’apprendre de mon erreur ? Suis-je en mesure de maintenir les conclusions de mes choix et d’accepter ce qu’ils impliquent ?
Auto-diagnostic de vos décisions
- Sur 10, quel est votre niveau moyen de satisfaction face à vos décisions ? (1 étant la pire décision de votre vie et 10 étant celle qui vous a le plus comblé de bonheur)
- Si votre niveau de satisfaction de vos décisions est bas, comment pouvez-vous améliorer votre lâcher prise ?
- Pour ne pas oublier que la meilleure décision est d’abord celle que vous assumez, pensez à toute l’énergie que vous gaspillerez à vous culpabiliser d’avoir mal choisi plutôt que de vous concentrer à améliorer la situation.
Si vous décidez souvent sur « un coup de tête »…
- Pour vous aider à réfléchir davantage avant de choisir, identifiez d’abord quelles émotions sont présentes dans votre processus décisionnel. Avez-vous peur ? Êtes-vous trop enthousiaste ?
- Fouillez ensuite dans vos souvenirs pour retrouvez quelles conséquences néfastes vos décisions trop rapides vous ont apporté (faire une dépense élevée que vous avez regrettée, par exemple). Cela vous aidera à penser davantage aux conséquences la prochaine fois et d’éviter de décider un peu trop à la légère.
Si cet article vous a plu, sachez qu’il est tiré de mon livre Se poser les bonnes questions. Vous pouvez vous le procurer en version ebook pour le lire en entier.
Des exemples de recherches en psychologie sur la prise de décision
- Huber, O., C. Beutter, J. Montoya et O. W. Huber, « Risk-defusing behavior: Towards an understanding of risky decision making », European Journal of Cognitive Psychology, vol. 13, no 3, 2001, p. 409-426.
- Schwarz, N., « Emotion, cognition and decision making », Cognition and Emotion, vol. 14, no 4, 2000, p. 433-440.
Vous trouvez vos décisions super ?
Vous avez des exemples, votre grain de poivre à ajouter ?
Les commentaires vous attendent et j’ai hâte de vous lire.
Claude says
Excellent billet et j’ajouterai ceci. La question à savoir quel est le choix le plus élevé pour nous est une chose que bien des philosophes se sont demandée depuis de nombreuses années. En fait, la plupart des gens continuent de se poser une tout autre question. Ils se demandent “quel est le choix le plus rentable”, “comment gagner le plus” ou bien “comment perdre le moins”.
Est-ce que la chose la plus élevée dans la vie est de gagner ou perdre ? Ne voyons-nous pas que vouloir gagner provient de la peur, la peur de perdre ? Seule une personne qui croit avoir quelque chose à gagner ou à perdre pose ce genre de question. Et seule une personne qui voit la vie différemment, se pose une tout autre question. La personne qui comprend que ce qui compte n’est pas de gagner ou perdre, mais bien “comment faire pour que nous soyons bien tous les deux”, pose cette dernière question dans les relations ou tout autre situation.
Qu’en pensez-vous ?
Nicolas Sarrasin says
Bonjour Claude, merci de votre commentaire !
Je ne suis pas sûr cependant de bien comprendre ce que vous voulez dire. Votre question «comment faire pour que nous soyons bien tous les deux» se pose spécifiquement dans le cadre d’une relation. Or, il existe une quantité virtuellement illimitée de contextes où nous décidons par nous-mêmes et pour nous-mêmes (Dois-je faire plus d’exercice ? Dois-je mieux manger ? Etc.)
Étant un vigoureux tenant de la théorie de l’évolution, je crois que l’être humain, comme les autres animaux, s’est développé en devant toujours se poser des questions “économiques”, c’est-à-dire reliées aux risques et aux gains. Il en allait de la survie.
Nous gardons encore fondamentalement ces bases en nous, selon moi, et continuons de nous poser des questions dans un cadre qui vise à améliorer notre vie, même si la peur fait aussi partie intégrante de la vie…
Réjean Labelle says
Très bonne réflexion !
Nicolas Sarrasin says
Merci Réjean !