Vous sentez-vous déboussolé(e) face à votre vie?
Est-ce que des pans entiers de votre existence ne vous satisfont plus ou semblent même s’écrouler (couple, carrière, etc.)?
Avez-vous l’impression de ne plus savoir qui vous êtes ni où vous allez?
Si vous avez répondu par l’affirmative à ces questions et que vous êtes au milieu de votre vie, il est probable que vous viviez une crise de la quarantaine ou de la cinquantaine, selon votre âge.
Dans cet article, non seulement vous découvrirez la cause probable de cette crise, mais je vous propose également des pistes pour en sortir!
P.S.: Si vous êtes plus jeune ou plus vieux et que vous vivez une crise reliée au sens de votre vie, lisez cet article, il vous sera tout aussi utile.
Vivre une crise, qu’on ait quarante, cinquante ans (ou un autre âge), est une expérience aussi troublante que douloureuse.
On remet beaucoup de choses en question, on ne sait plus très bien qui l’on est, on déprime, on perd notre goût à la vie, on se pose mille questions qui ne trouvent pas toujours de réponses.
L’angoisse et la confusion règnent…
Si c’est ce que vous vivez, j’ai écrit cet article très détaillé exactement pour vous.
Je vais d’abord préciser ce que j’entends par « crise de la quarantaine » (ou de la cinquantaine), je vais en expliquer les symptômes, les causes, mais je vais surtout vous donner des pistes pour en sortir!
Tout allait bien, jusqu’à ce que la crise arrive…
On parle de « crise » parce que les choses se produisent de manière souvent brutale. On ne les voyait pas venir.
Cette crise touche notre vie, en tout ou en partie. On peut aussi parler de « crise d’identité » ou de « crise du milieu de la vie ».
Les domaines de notre existence qui ne vont plus pendant ce genre de crises sont les suivants:
- Le travail (la carrière);
- La relation amoureuse (son couple);
- La relation avec ses enfants;
- La santé personnelle;
- Toute autre dimension importante de sa vie.
Le contexte propice à cette fameuse crise de la quarantaine ou de la cinquantaine
Même si une crise existentielle (ou d’identité) peut se manifester à d’autres âges, pourquoi ce genre de crise se produit-elle beaucoup plus souvent lorsque nous atteignons le milieu de la vie, dans la quarantaine ou la cinquantaine?
Étrange n’est-ce pas?
Pourquoi des gens intelligents et pleins d’entrain avancent-ils sans peur dans la vie, jusqu’à ce qu’ils semblent manquer de carburant?
Cela se produit très souvent parce que ces personnes ont trop longtemps laissé leur vie sur le « pilote automatique ».
Et il existe de très bonnes raisons à cela.
Je m’explique.
Le parcours de vie typique d’une personne est souvent le suivant:
- On va l’école;
- On se met en couple (et souvent on se marie);
- On débute sa carrière;
- On a des enfants;
- On achète une maison…
Puis, arrivent la quarantaine et la cinquantaine…
Bien sûr, on peut imaginer de nombreuses variations à ces étapes que je viens de présenter.
On ne vit pas nécessairement toutes ces étapes.
Certaines sont ajoutées, l’ordre change, mais en gros, plusieurs de ces étapes sont communes à la majorité d’entre nous.
Et les traverser, notamment développer une carrière et élever des enfants, implique énormément de travail.
Ce contexte nous sollicite beaucoup et ne nous aide guère à nous arrêter pour nous demander périodiquement si tout va bien.
Et même si nous savons que quelque chose cloche, on est souvent tellement sollicité qu’on n’a pas le courage d’apporter les changements nécessaires pour améliorer les choses.
C’est ici que les problèmes commencent…
Vous connaissez la « Fable de la grenouille »?
Elle va comme suit:
Si on jette une grenouille dans de l'eau bouillante, elle s'échappera d'un bond. Mais si on la met dans de l'eau froide qu’on porte très progressivement à ébullition, la grenouille s'engourdit et s'habitue à la température jusqu’à ce qu’elle finisse ébouillantée!
Si la crise se produit très souvent dans la quarantaine ou la cinquantaine, c’est qu’à ces âges, nous avons habituellement atteint des « seuils » à travers ces importantes étapes.
Voici plusieurs exemples.
Au début de notre carrière, nous avions tant de choses à apprendre, tant de défis à relever.
Mais après 15, 20, 25 ans à travailler, nous pouvons avoir atteint un seuil où nous nous sommes habitués à notre travail, avons atteint un certain niveau de compétence, et la perspective de continuer encore plusieurs années peut avoir perdu de son attrait initial…
Il en va de même pour le couple et la vie amoureuse.
Les nombreuses années passées à répéter le quotidien et les responsabilités a pu avoir raison de la passion même la plus flamboyante.
Et la vie sexuelle du couple n’est plus toujours la même, quand elle existe encore…
De leur côté, les enfants grandissent.
Quand on a quarante ou cinquante ans, nos enfants sont souvent adolescents ou adultes.
Ce moment est plus propice à se demander si on a été de bons parents, surtout quand les relations avec les enfants, maintenant sortis de l’enfance, sont moins présentes ou plus cahoteuses (avec la crise d'adolescence, notamment).
Puisqu’on n’a plus à s’occuper des enfants comme auparavant, non seulement on a plus de temps (pour se poser des questions sur notre vie), mais le fait d’apporter des changements importants a moins de conséquences sur eux.
Quarante et cinquante ans sont aussi des âges où les problèmes de santé commencent à se manifester.
Nous nous éloignons inexorablement de la jeunesse et du sentiment d’immortalité qui l’accompagnait, et ce deuil peut être très difficile à vivre.
C’est à ce moment aussi que certains mauvais choix pour notre santé (tabagisme, mauvaise alimentation, manque d’exercice) peuvent commencer à poser des problèmes auxquels nous ne songions pas du tout à 20 ou à 30 ans…
Ainsi, comme vous le voyez, la crise de la quarantaine/cinquantaine remet beaucoup de choses en question, d’un coup.
Elle est comme une gifle.
Mais pourquoi cette crise se produit-elle aussi souvent à quarante ou à cinquante ans?
Puisque le fait d’entrer en crise se produit habituellement après avoir fait certains bilans, le rôle symbolique des décennies n’est pas à dédaigner.
Combien de personnes autour de moi ai-je entendu dire à quel point le passage à quarante ans ou à cinquante ans avait été difficile pour elles!
C’est curieux, on ne me parle jamais de 38 ans ou de 47 ans. Il s’agit toujours du début d’une nouvelle décennie.
Tout cela me permet de vous présenter maintenant…
Ce qui cause la crise de la quarantaine ou de la cinquantaine
Voici un exemple.
Laurence s’est engagée dans la vie avec enthousiasme.
Elle a fait des études dans un domaine qu’elle aimait, puis elle a commencé à travailler.
Deux ans plus tard, elle rencontre Sylvain avec qui elle est heureuse en couple et ils décident de fonder une famille.
Ils ont une fille et un garçon.
Les années passent et la carrière de Laurence va bon train, tout va bien pour Sylvain, et leurs enfants grandissent à vue d’œil!
Mais 19 ans plus tard, après que cette belle aventure ait commencé, au tournant des quarante ans, rien ne va plus.
Laurence constate qu’elle n’aime plus sa vie.
Elle a plus de temps, ses enfants sont grands. Elle a gravi les principaux échelons à son travail, mais cela ne la satisfait plus.
Pire encore, sa relation avec Sylvain est devenue une suite d’habitudes.
Ils ne parlent plus tellement, font les choses chacun de leur côté. Ils ne se retrouvent plus comme avant.
Pour tout dire, Sylvain et elle ne forment plus un couple mais ressemblent davantage à des colocataires…
Laurence avait pourtant une vie qui lui convenait. Elle est une femme intelligente et accomplie.
Alors pourquoi vit-elle maintenant une crise?
Parce que Laurence a oublié de porter attention à sa propre vie et à la manière dont elle se déroulait.
Elle a fait l’erreur de croire que si sa vie allait bien quand elle avait 25 ans, qu’elle lui plairait toujours autant à 44 ans.
Laurence a oublié que, si des éléments dans sa vie changeaient, le plus important, elle-même, changeait aussi!
Elle a suivi le cours de sa vie sans se poser de questions, sans s’assurer que tout avançait vraiment dans la bonne direction, elle-même comprise.
Elle a oublié de faire preuve d’introspection.
La crise de la quarantaine/cinquantaine est donc aussi d’une crise d’identité.
Cela ne se produit évidemment pas toujours comme dans cet exemple avec Laurence.
Cela peut aussi être une crise de déception importante.
Par exemple, plus jeune, on caresse des rêves (réalistes ou pas) pour son avenir.
On croit qu’à quarante ou cinquante ans on sera ailleurs, qu’on vivra une vie fantastique.
Puis le tournant des 40 ou des 50 ans fait faire des bilans, et on constate où on se trouve dans sa vie.
Cette prise de conscience parfois soudaine peut être très douloureuse si on est loin de ce que l’on espérait...
On prend aussi conscience du fait qu’on est plus vieux, qu’on a moins de temps devant soi, qu’on n’a plus l’énergie et l’enthousiasme de nos vingt ou trente ans.
Cette distance entre ce que nous croyions être à cet âge et ce que nous somme en réalité produit un conflit qui nous décourage et nous fait ressentir l’urgence, tout à la fois.
C’est ainsi que se produit le drame de la crise.
Voici donc un petit résumé de ce processus:
Des personnes engagent leur vie dans certaines directions qui semblent satisfaisantes au départ mais qui deviennent insatisfaisantes avec le temps.
Elles « endurent » ce contexte de vie ou s’aperçoivent, après avoir fait le bilan de la quarantaine ou de la cinquantaine, que des dimensions importantes clochent, jusqu’à ce que la situation soit considérée intenable et qu’elles entrent en crise.
Le problème qui accompagne souvent ce genre de situation, c’est que la nature urgente de la crise nous porte à appliquer trop rapidement (et impulsivement) de « mauvaises solutions » pour nous libérer du malaise.
Ces « solutions » peuvent nous soulager momentanément, mais elles peuvent aussi (et surtout) empirer la situation qui nous portera à vivre une nouvelle crise un peu plus tard, ou nous maintiendra dans un contexte de vie désagréable.
Appliquer trop rapidement de mauvaises solutions revient à faire la même chose que ce qui nous a conduits à la crise: manquer d’introspection.
C’est le manque d’introspection qui nous conduit à la crise, mais c’est aussi ce qui nous fait réagir trop rapidement, trop émotivement et trop fortement pour appliquer de mauvaises solutions…
Tout ça me fait un peu penser au jeu des serpents et des échelles.
Parfois, à vouloir que tout aille bien trop vite, on se retrouve plus bas qu’auparavant.
Autrement dit, le fait de ne pas utiliser notre capacité d’introspection peut nous faire redescendre plus bas…
Par exemple, si un couple vit plus de bas que de hauts, une mauvaise solution consisterait à aller voir ailleurs et être infidèle plutôt que d’en parler à l’autre et de voir si des pistes de solution existent pour rétablir le bonheur conjugal.
Avant de vous proposer des stratégies efficaces pour sortir de la crise de la cinquantaine (ou de la quarantaine, ou quel que soit votre âge!), vous vous demandez peut-être:
Combien de temps la crise dure-t-elle?
Il est malheureusement très difficile de répondre à cette question.
Voici néanmoins des pistes de réflexion.
La crise «existentielle» dépend des particularités de chacun. Il y a donc autant de crises qu’il y a de personnes.
La capacité à en sortir dépend donc, elle aussi, des personnes qui les vivent.
Pour certains, elle se résorbera rapidement, de nouvelles directions seront prises et les souffrances se dissiperont.
Les personnes résilientes et optimistes ont des atouts naturels pour en sortir car leur manière de penser les porte davantage à se concentrer sur les solutions et à ne pas entretenir la déprime.
La durée de la crise dépend aussi de son niveau de gravité.
Une personne qui n’est plus satisfaite de son travail, qui le quitte et s’en trouve rapidement un nouveau qui lui plaît vraiment, ne vivra presque pas de crise.
Par contre, une personne qui se sépare, qui quitte son travail et déménage en un court laps de temps risque de vivre un haut niveau d’anxiété et une détresse plus profonde dont il sera peut-être difficile de sortir.
Dans tous les cas, puisque vous désirez probablement réduire la durée de la crise et vous en libérer, je vous invite à poursuivre votre lecture, car la suite vous aidera justement en ce sens!
Comprendre le rôle de l’introspection en relation à la crise
L’introspection réfère, selon Larousse, à « l’observation méthodique, par le sujet lui-même, de ses états de conscience et de sa vie intérieure. »
Tout ça peut sembler un peu abstrait…
Concrètement, et plus globalement, l’introspection implique de nous intéresser à nous-même: à nos pensées et à nos émotions, bien sûr, mais aussi à l’ensemble de notre vie.
L’introspection agit un peu comme un système de surveillance qui s’assure que notre vie fonctionne comme il se doit.
Imaginez un barrage hydro-électrique où personne ne surveillerait le niveau de l’eau.
Si des pluies torrentielles surviennent, des catastrophes pourraient se produire si le niveau de l’eau n’est pas correctement maintenu.
Cela fonctionne un peu de la même manière dans notre vie.
Si on éteint ce « système de surveillance » et qu’on laisse la vie se dérouler sans nous préoccuper des changements, il peut se produire de bien mauvaises surprises…
Plus loin, je vais vous aider à tirer profit efficacement de votre introspection.
Mais pour le moment, j’aimerais vous parler de trois problèmes qui fonctionnent main dans la main avec le manque d’introspection et qui contribuent à nous plonger dans la crise de la quarantaine/cinquantaine.
1. Notre fâcheuse tendance à penser à court terme…
La société de la performance et de la consommation dans laquelle nous vivons cultive la gratification immédiate.
Ainsi, nous devons atteindre de fantastiques résultats rapidement et facilement et nous devons nous procurer ceci ou cela parce que « nous le méritons bien » (nous dit-on)…
Le discours ambiant nous condamne à un incessant carpe diem et oublie que cette pensée à court terme peut aussi causer des problèmes.
Par exemple, les politiciens qui nous gouvernent organisent de plus en plus leurs actions en fonction de la prochaine élection.
Leur réflexion se limite au mandat suivant et ils peinent à donner des objectifs clairs à long terme (et dont ils seraient imputables) pour améliorer la vie des populations qu’ils prétendent servir.
Le plan de mobilité durable que le gouvernement du Parti libéral du Québec a produit en est un très bel exemple…
Un autre exemple?
On sait que la Terre se réchauffe et que cela entraînera de plus en plus de bouleversements climatiques.
Alors quelle n’a pas été ma surprise d’apprendre qu’aux États-Unis, la vente de véhicules utilitaires sport (VUS) avait augmenté suivant la baisse du prix du pétrole.
Cela signifie que les nombreuses personnes qui ont acheté ces véhicules reconnus pour leur grande consommation d’essence ont pris cette décision en fonction d’une baisse temporaire du prix de l’essence!
Cette tendance semble malheureusement même empirer...
Et, en rafale, voici quelques exemples plus spécifiques à notre vie quotidienne:
- Le tabagisme: privilégier le plaisir de fumer à court terme même si cela a de fortes chances de raccourcir la vie de nombreuses années à long terme.
- Manger de la malbouffe (plaisir à court terme) malgré les problèmes de santé que cela peut causer à long terme.
- Choisir l’infidélité (court terme) plutôt que de communiquer et d’essayer de régler ses problèmes de couple (vision à long terme).
2. Prendre pour acquis ce que nous avons
Une autre des conditions qui contribuent à ne pas recourir à l’introspection dans notre vie consiste à prendre pour acquis ce que nous avons.
Quand on croit que ce que nous avons, nous l’avons pour de bon, quoi qu’il arrive, il y a de bonnes chances qu’on ne fasse rien pour le garder, qu’on reste passif malgré les changements qui se multiplient autour de nous et en nous!
C’est le fameux statu quo qui nous enferme dans l’inaction.
Pourquoi changer quelque chose si ce que nous avons, nous croyons l’avoir pour toujours?
Malheureusement, c'est justement cette manière de penser qui, le plus souvent, nous le fait perdre...
3. Refuser de vivre nos émotions (ou ne pas les écouter, tout simplement…)
Si je parle de manque d’introspection, cette capacité à nous observer nous-mêmes, c’est aussi parce que certains signes précèdent habituellement la crise.
Et ces signes, on les évite, on ne leur porte pas attention…
Ces symptômes avant-coureurs de la crise sont en grande partie émotionnels: on vit plus d’anxiété, de l’insatisfaction, de la tristesse, de l’ennui, etc.
On se sent mal depuis un certain temps, mais on ne fait rien.
On espère que ça passe.
Mais ça ne passe pas.
En fait, plus le temps passe et plus le malaise augmente, jusqu’au moment où il est tellement tonitruant qu’on ne peut plus l’ignorer.
Et à ce moment, il est trop tard pour prévenir le choc de la crise qui vient...
Alors, comment sortir de la crise de la quarantaine/cinquantaine?
J’aimerais vous partager un secret.
Savez-vous pourquoi, malgré qu’au moment d’écrire ces lignes je sois entre 40 et 50 ans, je n’ai jamais vécu de crise?
C’est qu’en fait, j’ai toujours été en crise! 🙂
C’est une façon de parler…
Ce que je veux dire, c’est que je n’ai jamais vécu de crise importante justement parce que j’ai toujours été attentif à ce qui ne me satisfaisait pas dans ma vie, pour le corriger au plus vite, à mesure.
C’est de là que vient cette image paradoxale que de (très petites) crises fréquentes évitent de vivre une ou des crises importantes qui font vraiment mal.
Autrement dit, j’ai fait de l’introspection ma plus fidèle amie.
Dans cette dernière partie de mon article, je vais vous proposer plusieurs pistes de solutions pour sortir de votre crise de la quarantaine/cinquantaine, si c’est ce que vous vivez.
Mais puisque cet article, qui est déjà long, ne peut aborder toutes ces solutions en détail, je vais vous référer à de nombreuses ressources complémentaires que contient mon site et qui peuvent vous aider.
Développez votre capacité d’introspection pour prévenir et guérir!
On attribue à Socrate la citation suivante: «une vie sans examen et une vie qui ne vaut pas la peine d’être vécue.»
C’est dire combien l’introspection est connue (et reconnue) depuis longtemps!
En fait, elle constitue le socle de tout développement personnel, car sans introspection, nous ne pouvons comprendre nos besoins, savoir dans quelle direction nous développer, prévenir les problèmes (comme une crise à 40 ou 50 ans), etc.
D’une certaine manière, l’introspection est à l’individu ce que la science est à l’humanité.
Par exemple, si des êtres humains bien avant nous n’avaient pas pris le temps de comprendre comment « fonctionnait » la nature, l’agriculture, entre autres, n’aurait jamais pu être « inventée »…
L’introspection procède semblablement avec nous-même: on s’observe, on s’étudie, on se comprend, on prévoit les problèmes et on agit (on corrige la situation).
C’est la raison pour laquelle elle est aussi efficace pour prévenir les crises.
Voici une autre image.
Imaginez ce que seraient vos relations interpersonnelles si vous ne communiquiez pas.
Vous ne sauriez jamais ce que veulent les autres et les autres ne sauraient rien de vous-même.
Nul besoin d’imaginer longtemps ce que seraient les relations sans communication: elles seraient pour ainsi dire inexistantes…
De la même manière, l’introspection revient à communiquer avec nous-même.
Si nous refusons d’aborder (avec nous-même) nos problèmes, nos frustrations et nos insatisfactions, nous ne pouvons rien faire pour éviter la crise.
L’introspection permet donc une véritable connaissance de soi et un sain contrôle sur notre vie pour nous assurer de vivre la vie que nous désirons.
Elle fait la différence entre être aveugle (de nous-même), et voir!
Développer son introspection implique de nous poser des questions sur nous-mêmes et sur notre vie.
Par exemple:
- Quelles sont mes valeurs?
- Où est-ce que je me vois dans 5 ans, 10 ans, 15 ans?
- Y a-t-il des dimensions de ma vie qui ne sont pas satisfaisantes? Pourquoi?
- Quelles actions puis-je réaliser maintenant pour éviter d’aller trop loin dans une direction qui ne me plaît pas?
- Etc.
Les questions sont virtuellement infinies, et les réponses que nous obtenons sont autant d’indices sur nous-mêmes qui nous permettent de nous assurer que tout va bien et que nous avançons dans la bonne direction.
Si vous aimeriez développer votre capacité d’introspection, je vous invite à lire mon livre: Petit traité antidéprime: Comment arracher les racines de la déprime et revivre, un petit changement à la fois.
Bien que son contenu présente des manières d'éviter la déprime (et comment en sortir), déprime qui accompagne d'ailleurs très souvent les crises personnelles, il explique aussi de manière très détaillée comment tirer profit de l’introspection.
L’outil fantastique de l’intelligence émotionnelle
Quand on vit une crise de la quarantaine ou de la cinquantaine, les émotions jouent un rôle important, et pas toujours le meilleur…
Comme j’en parlais plus haut, des émotions négatives se manifestent avant la crise mais, trop souvent, on décide de les ignorer.
Dans ce cas, paradoxalement, on ignore nos émotions pour éviter de souffrir, mais le fait de les ignorer nous fait habituellement souffrir davantage!
Ça, c’est le rôle néfaste des émotions avant la crise (le fait de les ignorer).
Mais quand vient la crise, les émotions négatives sont très présentes, et ce sont elles qui nous portent à appliquer de mauvaises solutions.
Prenons l’exemple fictif de Caroline, qui veut des enfants à tout prix, mais qui est célibataire.
Ce désir d’avoir des enfants est tel qu’elle vit une crise personnelle (dans ce cas, plus probablement une crise de la trentaine).
Pour se soulager de cette crise et des émotions négatives qui l’accompagnent, elle choisit de former un couple avec le premier homme qui lui semble un peu intéressant.
Et puisqu’elle désire tellement avoir des enfants, elle tombe enceinte un mois à peine après avoir connu cet homme.
Caroline aurait pu être chanceuse mais, après deux ans de vie commune, elle s’aperçoit que le père de son enfant est irresponsable, irrespectueux et même méchant, au point où elle doit le quitter.
Le résultat, c’est qu’en voulant faire taire au plus vite les émotions négatives issues de sa crise, Caroline a pris une décision impulsive qui l’a mise dans la situation difficile de mère monoparentale.
Bien sûr, elle aurait pu garder le projet important d’avoir des enfants, mais en prenant le temps de mieux choisir son partenaire, elle aurait augmenté significativement les chances que les choses se déroulent mieux et qu'elle et ses enfants soient plus heureux à long terme…
Cela illustre combien, trop souvent, en voulant éviter de souffrir, on souffre davantage…
Pour briser ce cycle, l’intelligence émotionnelle devient un outil très puissant! Et elle fonctionne de pair avec l’introspection.
En identifiant les émotions que nous vivons, en écoutant le message qu’elles nous livrent, en les acceptant sans essayer de les nier ou de les fuir, nous nous mettons dans une position de force qui nous aide à traverser les situations difficiles sans empirer les choses en prenant de mauvaises décisions.
L’intelligence émotionnelle exerce un contrôle conscient sur nos émotions négatives. Elle nous aide à réagir dans notre propre intérêt, pour construire notre vie à long terme.
Pour tirer profit de l’intelligence émotionnelle si vous vivez une crise de la quarantaine/cinquantaine, je vous invite à lire mon article sur le sujet.
Et pour aller plus loin, vous pouvez même suivre ma formation Bien vivre (avec) ses émotions.
La connaissance de soi et l’authenticité
Comme nous l’avons vu, une crise de la quarantaine/cinquantaine est aussi une crise d’identité.
Une inconfortable distance s’est établie entre ce que nous considérons être et ce que nous voulions être.
C’est ce conflit entre ces deux visions de nous-même qui cause le malaise profond.
Cette distance en nous-même s’impose à travers différents contextes, notamment:
- Nous ne nous sommes pas préoccupés de la manière dont notre vie se transformait (manque d’introspection: vivre sur le « pilote automatique »);
- La vie a mis des difficultés sur notre route qui nous ont obligés à prendre une autre direction.
Mais cela peut aussi se produire parce que nous poursuivons un « modèle » dont la société fait la promotion et que nous avons suivi sans nous assurer qu’il nous convenait vraiment.
Plus jeune, j’ai connu un ami qui s’était marié dans sa jeune vingtaine, avait eu un enfant, un travail dans une entreprise, une maison…
De l’extérieur, tout semblait parfait, sauf que ce « modèle » de réussite sociale ne lui convenait pas, et tout a éclaté deux ans plus tard.
Il s’est séparé, a déménagé dans un appartement, et est devenu entrepreneur…
Entre les deux situations, il a vécu une crise.
Cette crise venait du fait qu’il ne se connaissait pas vraiment, qu’il ne savait pas à quoi il voulait que sa vie ressemble.
Il avait donc suivi un des principaux modèles que la société promeut, sans se poser de questions…
La connaissance de soi, qui implique elle aussi de faire preuve d’introspection, nous aide à avancer dans la bonne direction pour devenir véritablement nous-même et non suivre un modèle édicté par la société.
Cette connaissance de soi nous rend moins influençables puisque nous savons ce qui nous correspond vraiment, ou pas.
Il en résulte une vision de soi-même authentique, c’est-à-dire une identité cohérente avec ce que nous sommes vraiment et ce que nous désirons devenir.
L’authenticité nous permet de mieux réagir aux différentes situations car elle nous aide à rester véritablement nous-même.
Si vous aimeriez avoir des outils pour améliorer la connaissance de vous-même et l’authenticité qui riment avec estime de soi, je vous invite à lire mon ebook Qui suis-je? Comment s'accepter, s'affirmer et ne plus s'auto-saboter, pour s'épanouir!
Définir sa vision personnelle, pour avancer dans la bonne direction
L’introspection, qui permet de mieux nous connaître et d’utiliser l’intelligence émotionnelle, nous aide à nous réaliser selon la personne que nous sommes vraiment.
Une crise de la quarantaine/cinquantaine est avant tout une crise de sens.
Nous doutons de qui nous sommes; nous ne savons plus quel chemin emprunter pour retrouver l’enthousiasme.
Ainsi, pour sortir de la crise, il est essentiel de savoir qui nous sommes vraiment pour éviter tout conflit entre la personne que nous sommes et la personne que nous voudrions être.
Mais pour avancer ensuite, nous devons aussi savoir quelle direction prendre.
C’est ici que la vision personnelle joue un rôle fondamental.
Vivre une vie où on se réalise implique de vérifier le plus souvent possible si on avance dans la bonne direction: il s’agit de notre vision personnelle.
Choisir de vivre sa vie à travers l’introspection consiste à se demander ce que nous apportent nos actions, nos pensées, nos réactions, nos choix.
Cette vision nous permet de corriger le tir rapidement si nous n’avançons pas dans la bonne direction.
L’introspection nous rend donc proactifs.
Nous ne nous contentons pas de réagir à nos erreurs qui seraient condamnées à se répéter sans cesse…
Nous prenons acte de ce qui se passe et nous nous assurons de vivre selon la personne que nous sommes et de suivre nos valeurs pour vivre une vie qui sera cohérente pour nous-même.
Cette cohérence nous « protégera » aussi des crises futures, puisque nous éviterons de retomber dans le contexte de conflit identitaire et existentiel qui aura fait naître la ou les crises précédentes.
Si vous aimeriez aller plus loin et apprendre à développer une vision personnelle claire et inébranlable, mon ebook sur le sujet vous sera utile: La croissance illimitée: Pourquoi rester pris? Découvrez un principe étonnamment simple qui vous donnera des résultats extraordinaires!
Et voici une excellente ressource à travers un programme Web qui pourrait vous aider à changer de vie, à donner à votre vie une nouvelle direction qui vous aidera à sortir de la crise.
Ouf!
Cela termine ce très long article qui, je l’espère, vous a été utile.
N’hésitez pas à partager vos questions, vos commentaires et vos témoignages personnels dans l’espace réservé à cet effet ci-dessous.
Vous aiderez ainsi les autres à comprendre et, idéalement, sortir de leur crise de la quarantaine (ou de la cinquantaine). Merci!
Lunatique a écrit
Bonjour,
Je vais bientôt atteindre mes 45 années d’existence sur terre et je suis bonne pour les évaluations de mi-parcours. Depuis si longtemps, j’oriente ma vie en fonction des “Je dois faire ceci ou cela” et des “Il faut ci ou ça” que lentement j’en suis venue à perdre les rêves qui m’ont propulsée lorsque j’étais jeune et naïve. Toujours avec cette même candeur, j’ai sciemment fait des choix qui m’ont semblé rationnels. Aujourd’hui, je vois à quel point ma trajectoire à bifurqué et parfois même j’ai du mal à m’y retrouver au point ou j’ai du mal à avoir la maîtrise de ma vie. Après la lecture cette page web, j’ai réfléchi. Je me suis demandé si j’avais besoin de toutes les responsabilités dans lesquelles je me suis investie…
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci pour votre beau partage. En effet, la mi-vie est un moment important pour se questionner et cela est sain dans la mesure où cela nous permet aussi de nous réorienter et de corriger le tir pour avancer en direction de notre bonheur.
L’important est de garder cette prise de conscience “ouverte”, pour éviter la crise et s’assurer d’obtenir ce que nous désirons de la vie.
À bientôt !
Mimi a écrit
Bonjour,
Mon compagnon a tout quitté du jour au lendemain (sa compagne et sa maison d’une manière un peu impulsive…). Il agit beaucoup sans réfléchir…
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour,
J’en suis désolé.
Je vous souhaite le meilleur.
jessybusiness a écrit
Cher Nicolas,
En pleine crise de milieu de vie et quelque peu désemparée face à cette situation, j’ai eu le plaisir (la chance!) de tomber sur ton incroyable article, si détaillé et complet! (et sur ton site dans son ensemble, ça fait deux heures que je flâne au gré de tes écrits…).
Merci!!! Tu m’as aidée à dédramatiser et à reprendre confiance! En réalité tu m’as boostée et insufflé une nouvelle énergie. Dans la foulée j’ai même commandé ton Petit traité antidéprime. 🙂 😉
J’adore ton site, véritable pépite d’or que j’ai hâte d’approfondir…
Bonne continuation et au plaisir de te relire 🙂
Nicolas Sarrasin a écrit
WOW ! Merci beaucoup pour ton beau commentaire ! J’ai créé mon site pour aider les autres, et lorsque j’ai la chance de recevoir un commentaire comme le tien, ça me rend infiniment heureux et me confirme que j’ai bien fait d’y consacrer tout ce travail. Alors n’hésite pas à en profiter sans limite: il est là pour ça !
Merci !
Jean a écrit
Bonjour,
Pour ma part, ma femme est partie il y a un an, après 28 ans de mariage et 30 ans que l’on se connaît.
Un matin, elle m’a annoncé qu’elle ne m’aimait plus… alors que 2 mois avant j’étais toute sa vie…
Enfin bref, pour moi et beaucoup d’autres qui subissent ce genre de crise de la cinquantaine, c’est ni plus ni moins qu’un “pète au casque”.
Une infirmière m’a même dit: “c’est une crise d’adolescence à… 50 ans”.
Vivre seule, pour elle en attendant, rien à me reprocher, et elle demande le divorce !!
Allô quoi.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Jean,
Je suis désolé pour ce que vous vivez et je vous remercie d’avoir partagé votre commentaire.
Je vous souhaite le meilleur,
Dominique a écrit
Bonjour Nicolas.
J’ai 52 ans et je suis chef d’entreprise.
Tout le monde s’étonnait de mon énergie extraordinaire et subitement, depuis trois mois, j’ai l’impression que tout s’écroule comme un château de cartes et que plus rien de toutes ces constructions n’a de sens pour moi.
Ton article qui reflète le désir d’aider les autres a retenu mon attention.
Je le relis encore et j’essaie de me situer plutôt péniblement, désireuse d’avancer et de reprendre le gouvernail de ma vie, peut-être un peu trop vite.
Cependant je n’arrive plus à rien faire par moi-même, comme vidée d’énergie pour tout.
On dirait que je ne sais plus rien faire d’autre que de regarder les événements passer devant moi, comme si j’étais morte, quoique vivante.
L’avenir me fait peur, car je n’ai plus envie de me tuer à la tâche comme je l’ai fait hier.
Que faire ?
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Dominique,
Je ne peux évidemment pas faire de diagnostic, mais ce que tu décris ressemble davantage au burn-out (épuisement professionnel) qu’à une crise d’identité de type “crise de la cinquantaine”. En effet, le burn-out nous vide de notre énergie et, dans ce contexte, le sens a aussi tendance à être évacué de notre vie.
Et le burn-out est particulièrement typique des entrepreneurs énergiques qui se donnent corps et âme à leurs projets.
Je t’invite donc à lire mon article sur le sujet.
Et il est toujours recommandé de consulter un(e) psychologue lorsque l’on vit quelque chose d’important comme ce que tu décris.
Voici un article qui explique entre autres comment consulter à distance, si cette option peut t’être utile.
La bonne nouvelle est que le burn-out se guérit très bien, mais il ne faut pas le prendre à la légère. Il faut laisser le temps à son corps de récupérer et mettre en place des changements dans sa vie pour éviter qu’il ne revienne.
La lecture de mon livre sur le lâcher prise pourrait également t’aider dans ce processus, car mettre en place de nouveaux repères dans sa vie implique de changer certaines habitudes et de lâcher prise sur ce qui nous nuit.
En procédant de la sorte, il y a de bonnes chances que non seulement tu en guérisses relativement rapidement (mais il faut s’armer de patience et se donner souvent plusieurs mois pour récupérer et apporter ces changements), mais aussi que tu en sortes grandie.
Je te souhaite le meilleur.
Daniel a écrit
Quel est cet article sur le désir d’aider les autres ? Ça m’intéresse.
Stéphanie a écrit
Bonjour Nicolas,
24 ans de vie commune, 2 enfants de 20 et 17 ans qui vivent à la maison, un couple modèle aux yeux des autres, un couple stable et quelques difficultés néanmoins, une sérénité et une confiance totale. Je proposais une thérapie afin de mieux s’écouter, mais je n’avais pas anticipé qu’une autre femme faisait du forcing. Mon mari est parti vivre chez un ami pour faire la fête du jour au lendemain et pour vivre sa relation avec cette femme (qui “n’est pas un sujet” selon ses dires). Après 3 mois de séparation, nous parlons divorce.
C’est très difficile à vivre et ne sait pas très bien quelle distance prendre par rapport à ces événements. J’aurais aimé qu’il cherche à sauver notre couple, que nous échangions et que l’on trouve des solutions ensemble. Pour le moment, il est dans le déni de notre vie, ne voit que les choses négatives de notre vie (pourtant nous avons été très heureux même si nous étions dans un creux depuis quelques mois). Il n’est pas très bien entouré et cette femme qui voulait le récupérer, a gagné.
De mon côté, j’essaie de m’occuper de moi et des enfants du mieux possible. Mais je pleure encore tous les jours. Je vois qu’il a été happé par une nouvelle vie qu’il n’enviait pourtant pas quand nous on regardait les autres couples se défaire.
Même si chaque situation est différente, avez-vous un conseil pour le conjoint qui subit la crise de son mari ? Faut-il être indifférent et patient ?
Je vous remercie par avance de votre avis éclairé
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Stéphanie,
Je compatis avec ce que vous vivez. Malheureusement, vous conseiller nécessiterait beaucoup plus d’informations sur votre situation, puisque chaque personne est différente.
Consulter un(e) psychologue peut être une bonne idée face à une telle situation. Voici un article que j’ai écrit sur le sujet et que je vous invite à lire.
Je vous souhaite le meilleur.
Ira a écrit
Intéressant, je vais relire tout ça à froid.
En ce qui me concerne, je suis une recalée de la vie. Un éternel cancre depuis une crise d’adolescence dévastatrice qui a plombé mon avenir. Ensuite, j’ai vécu comme j’ai pu. Je n’ai ni carrière ni maison ni enfants ou famille ou ce genre de chose matériellement. J’ai longtemps manqué de tout pour me retrouver au final encombrée de ce que je n’ai pu me procurer que des années, voire des décennies plus (trop?) tard, via bon coin, Ebay, vides greniers, dons, etc., ce qui était hors de prix pour moi à l’époque. Je n’ai pas senti la trentaine. J’avais d’autres problèmes. Ma quarantaine a été plutôt réussie, je me croyais enfin au bout du tunnel et ce 50 me tombe dessus avec son cortège d’horreurs et j’apprends que je suis censée être vieille !? Toutes ces années à espérer me maintenir la tête hors de l’eau pour ça, être vieille et pauvre ? Je ne comprends même pas qu’on puisse vivre cette dévastation après avoir accompli toutes les étapes de ses choix. Je reste convaincue que j’ai tout atteint trop tard. Je n’aurais que 40 ans ça m’irait. Ce n’est donc dans mon cas pas dû au fait que je ne me reconnais plus dans ma réussite (inconnue en l’occurrence) mais ce serait lié au sentiment de vanité d’avoir pu se procurer tout ça trop tard, donc pour rien ? (Sans nulle part où le poser d’ailleurs, je suis locataire précaire).
Ps : Finalement si conflit il y a, c’est entre ce que je suis (éventuellement) et ce que j’aurais voulu pouvoir être. Le deuil de ce qui n’a pas existé vaut largement celui de ce qui fut.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Ira,
Je vous remercie de votre partage et je compatis avec ce que vous vivez. Vous nommez en effet une situation tout à fait pertinente où une crise peut s’installer. Cependant, la crise de la mi-vie (quarantaine, cinquantaine) implique des personnes qui aimaient leur vie et qui peuvent ne plus l’aimer du tout. C’est ce cas de figure que j’aborde dans cet article.
Mais il peut y avoir de nombreux autres contextes où nous vivons une crise de définition de soi. C’est le cas par exemple lorsque, avec le temps, pour un ensemble de raisons, nous n’atteignons pas une vie que nous espérions atteindre (donc une vision de nous-même idéale en quelque sorte). Le décalage entre la vie projetée et la réalité devient alors de plus en plus douloureuse à mesure que le temps passe et que l’idéal semble inaccessible. J’ai écrit un article détaillé sur le sujet qui n’est hélas pas aussi visible sur Internet que le présent article. Je vous en propose la lecture ici: https://www.nicolassarrasin.com/comment-se-forment-conflits-personnels-malheur-identite.
Je vous souhaite le meilleur.
Mara a écrit
Bonjour,
Je ne sais pas trop que penser de la mienne. J’ai toujours été en crise moi aussi mais ne sachant ou ne pouvant rien changer par ignorance ou manque de conseils ou contrainte par le fait que j’ai toujours été pauvre et n’ai pu en sortir. Donc en problème permanent je n’ai pas vraiment eu de crise de la trentaine d’ailleurs. À cet âge, je m’étais plus ou moins réinitialisée suite à une dépression post-traumatique due à quelque chose qui m’avait choquée, fragilisée par un contexte de vie étouffant, frustrant et assez merdique, presque enterrée vivante.
Mes meilleures années ont été de 36 ans au milieu de la quarantaine. J’allais plus ou moins mal encore mais me sentais bien. Je pouvais enfin vivre dans la limite de mes finances et des traces de mon vécu, tant de choses qui m’avaient manqué. Une seconde jeunesse, la précédente ayant été stoppée net par la vie active dans un habitat que je détestais. Je me croyais tirée d’affaire mais la cinquantaine shoot me in the back.
Seulement voilà, je ne suis pas un(e) quinquin dynamique travaillée par l’urgence et le démon de midi (déjà, j’étais une fille), juste quelqu’un qui se sent comme mort dépossédé de lui-même, privé ad eternam d’un futur qui n’a jamais pu être réalisé. Si j’avais pu me procurer aisance, habitat agréable et statut, ça me conviendrait toujours, je pense. Quelques ajustements, ce n’est rien.
Mais là ne suis prise au piège avec des affaires invendables dont je n’aurai plus le temps ni le cœur de profiter, des fringues que je n’avais pas l’occasion de porter dans mon bled et que je ne pourrai plus jamais porter à cause de mon âge et du gras qu’il m’a refilé, de projets qui ne verront jamais le jour à temps.
Rien ne m’a préparée à être une vieille. Je n’ai pas eu le temps de devenir qui j’étais et aspirais à être et même pas pour les autres dans ma situation. Je suis habituée à la marginalité, mais pour moi. Je ne sais juste plus ce que je suis car je n’existe plus. J’étais une maigre androgyne tout en nerfs et avec une sensibilité habitée par la danse. Je suis désormais piégée dans le corps d’une vieille grassouillette et forcée à habiter le rôle d’une “madame”. Il n’existe pas de statut social neutre ici, surtout quand à la base on a une identité féminine mais je n’en veux plus car je n’ai aucun moyen de prouver que je ne suis pas un modèle périmé pas les moyens de devenir une de ces super vieilles hors d’atteinte de l’irrespect.
Mais le plus déstabilisant est bien cette perte d’identité. De ne plus faire partie du monde des vivants car ce à quoi on travaillait détruit par une cinquantaine tombée sans crier gare et une absence de traitement qui m’a été refusé et aucun recours possible palliatif car trop cher, tout ça ne sert plus à rien.
Maintenant je vis au jour le jour d’un découvert à l’autre sans but en attendant la fin.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Mara,
Je compatis avec ce que vous vivez et je vous remercie d’avoir partagé votre témoignage.
Je vous souhaite le meilleur.
Florian a écrit
Wouah Nicolas !
Cet article est dément.
Je fais beaucoup de recherches sur le sujet, notamment car je vais lancer un blog dessus. “Comment aider les femmes de plus de 50 ans à trouver un sens à leur existence en simplifiant leur vie.”
Ton article, et également les commentaires laissés par les personnes visiblement déprimées et lassées de leur vie ci-dessus, m’ont beaucoup aidé. J’ai réussi à mettre de l’ordre dans mes idées, et mes notes. Je n’arrivais pas à trouver un réel problème à la crise de la cinquantaine, et maintenant c’est plus clair: cette sensation de ne plus savoir quoi faire, de ne plus savoir où aller ni qui nous sommes, ainsi que de voir sa vie s’effondrer, divorce, licenciement, enfants qui partent, temps qui passe, physique qui devient moins tonique, deuil des grands rêves, épuisement complet, etc.
Merci beaucoup Nicolas, pour ce qualitatif que tu proposes 🙂
Passe une excellente journée,
– Flo
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci Flo ! 😉
Cali a écrit
Votre contenu est l’un des meilleurs qui soient sur le sujet et je vous en suis reconnaissante. Il permet vraiment de comprendre que cette crise est “normale” et qu’avec du temps, de l’introspection et de l’intelligence émotionnelle, on peut y arriver progressivement.
Gratitude infinie.
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci beaucoup. Je suis très heureux que mon contenu vous plaise et vous soit utile. 🙂
Philippe a écrit
Je cherchais depuis longtemps l’origine de cette lassitude grandissante et de mon mal être. Après un divorce, une nouvelle relation, une perte de motivation au niveau professionnel, le tableau est bel et bien complet.
Mais je crois avoir décelé quelques signaux positifs en lisant votre article…
Il était temps.
Merci !
Nicolas Sarrasin a écrit
Merci de votre partage. Je suis heureux que mon article ait pu vous être utile pour vous aider à mieux comprendre ce que vous vivez.
Anne a écrit
Bonjour, dans le cas d’une personne dont le développement s’est en fait arrêté au début de sa vie professionnelle suite à des aléas personnels plus le chômage qui s’est avéré définitif et au terme d’un parcours chaotique pendant lequel elle a tenté d’atteindre ne serait-ce que son premier appartement et se consacrer à son projet sans être sans cesse interrompue et bouffée par des conditions anxiogènes et très limitées matériellement, donc ayant toujours devant soi sa vie d’adulte en termes de vécu, peut on parler de crise de milieu de vie puisqu’au lieu d’être blasée et en quête de sens après avoir obtenu au moins des conditions matérielles optimales, cette personne a l’impression de devoir renoncer à sa vie avant de l’avoir atteinte ? Est-ce le même processus et le même “traitement” en quelque sorte ? Elle sombre d’année en année après avoir été sapée/flinguée selon ses mots par ça, cet âge au sujet duquel on fait un tel foin de quoi avoir vraiment peur d’y passer à son tour depuis la nuit des temps et je voudrais l’aider à retrouver sa motivation et même la sensation d’être vivante. On lui refuse des antidépresseurs mais ça ressemble vraiment beaucoup à une dysthymie qui dure depuis bientôt 8 ans… De par son vécu, ce n’est pas lui parler de ses acquis qui pourra l’aider puisqu’elle n’a pour ainsi dire rien. Une psychothérapie peut elle être efficace ? Merci.
Nicolas Sarrasin a écrit
Oui, une psychothérapie peut toujours aider face à toutes sortes de défis auxquels nous pouvons faire face dans la vie, incluant ce que vous décrivez.
Daniel a écrit
Salut Nicolas,
L’article n’est pas assez long :), j’aurais encore pris de ton expertise et de tes conseils.
Je suis moi-même à la mi-cinquantaine et j’ai réussi à repousser la crise au début de la covid avec mon (premier et unique) mariage, une retraite (après 30 ans de carrière), la vente de tout ce que j’avais comme bien au Canada, un déménagement à l’étranger pendant un an et un retour au Canada et à ma carrière d’origine. Tout ça m’a bien occupé et a juste repoussé les effets de la crise que maintenant je vis, je suis complètement dedans. Je ne me sens pas déprimé. Par contre, j’ai mis un hold sur ma carrière une fois de plus et je suis en démarche d’orientation avec une coach de vie que j’ai engagé pour m’aider. J’ai envie d’essayer plein de chose mais je ne suis pas encore décidé quoi. J’ai aussi peur de me tromper, je crois que c’est normal mais je devrais me permettre cette peur et foncer. Bref, ton article m’a permis de mettre le doigt sur le bobo même si je savais un peu déjà ce qui me pendait au bout du nez.
Si tu as des lectures à me suggérer dans mon contexte, je suis preneur.
Nicolas Sarrasin a écrit
Bonjour Daniel,
Merci pour tes bons mots et je suis heureux que mon article t’ait été utile dans le processus d’identification de ce que tu vis.
Côté lectures, je n’en ai malheureusement pas à te proposer spécifiquement sur ce sujet. Ta coach devrait être de bon conseil là-dessus par contre.
Merci d’avoir partagé ton témoignage et bonne continuation !
Cerise a écrit
Wow!
C’est tellement bien décrit.
Je ressens un énorme soulagement à votre lecture. Je me comprends enfin.
Je vous remercie. Cet article vaut de l’or.
Cette période pour moi est fascinante, même si déroutante.
Je me sens comme une chrysalide.
Mon monde d’autrefois était beau, innocent. Aujourd’hui, il peut aussi se construire encore plus beau, dépendant de ce que je souhaite.
Ce monde conscient donne le pouvoir de décider.
Ce monde va d’ailleurs ouvrir de nouvelles portes insoupçonnées.
Peut-être faut-il accepter, de lâcher son passé, pour tout reconstruire, construire.
Partagez-vous mon avis? J’aime partager ce que vous ressentez de cette période, pleine d’espoirs aussi.
Avez-vous des livres à conseiller pour ce passage de vie? En une année de différentes lectures, y compris de moi-même, j’ai appris plus qu’une vie.
Entre temps, je continue la lecture de votre article.
A plus tard,
Signé:
Le nouveau monde où naît l’artiste
Nicolas Sarrasin a écrit
Je suis heureux que mon article vous ait été utile.
Il n’est pas possible pour moi de vous donner un avis sur votre situation, car je ne vous connais pas et le contenu du commentaire est loin de me permettre de saisir ce que vous vivez.
Je vous invite, comme vous semblez intéressée à le faire, à poursuivre l’approfondissement de ce sujet. Mon livre Qui suis-je? porte justement sur la connaissance de soi et serait un très bon outil pour vous aider.
Je vous souhaite le meilleur,